1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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où le supérieur parle d'eux,
bert,
et pour lutler contre Col
pour obtenir quelque grâce de ce ministre tout
puissant, il aurait fallu Saint Vincent de Paul. On ima
gine mal la rencontre de ce.s deux hommes,
qui ne se
sont probablement jamais vus ; Colbert se serait-il
méfié du « Père Vincent » qu'il avait espionné jadis
pour le compte de Mazarin (îj, en qui il flairait le chef
de celte secte dévote qui cherchait à circonvenir l'âme
de la Beine. La Compagnie ne perdait pas seulement
lout ce que le crédit personnel de Saint Vincent lui
aurait fait obtenir, elle voyait aussi disparaître ceux qui
l'avaient soutenu, encouragé, aidé de leurs recomman
dations ou de leurs charités. La duchesse d'Aiguillon,
cette inlassable bienfaitrice des œuvres de Barbarie,
ruinée, est obligée de mendier une pension à la cour.
Gaspart de La Coste est mort depuis i64q. Firmin Gel,
expert dans les choses de Barbarie, disparaît après Saint
Vincent. De tous les confrères de l'âge héroïque, de
tous ceux qui avaient été formés par Saint Vincent el
qui avaient voulu établir l'Eglise catholique au milieu
des Infidèles, il ne restait plus que les frères Le Vacher ;
eux-mêmes allaient quitter la Barbarie : Philippe le
Missionnaire en 1662, Jean le Consul en 1666. La reine
mère enfin, la pieuse Anne d'Autriche,
meurt en 1066.
C'était elle qui avait jadis appelé Saint Vincent au
Conseil de Conscience,
et par un compromis singulier,
la reine avait toujours tenu la balance égale entre
Mazarin qu'elle aimait et le « bon Monsieur Vincent »
qu'elle vénérait. Depuis la mort du Cardinal, elle
n'avait plus sans doute aucun pouvoir ; écartée des
conseils, elle cabalait dans l'ombre ; mais le roi lui por
tait une affection sincère, et Colbert,
dès cette époque,
si puissant qu'il fût
aurait eu mauvaise grâce à froisser
la piété d'une reine si religieuse »,
libelle du temps.
(1) Cf. Lettres et Instructions, de CoLbexî, I, p. 183.
comme dit un