1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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quand le Comité du Salut Public n'avait pas
encore organisé la conquête, que l'enthousiasme révolu
tionnaire fut le plus pur. De tels mouvements sont
gênés, étouffés, dès qu'ils sont dirigés. Louis XIV eût-il
été favorable à la Croisade, il lui aurait mis les œillères.
Or, il lui répugna très vite de s'engager dans cette voie.
Les nécessités de l'équilibre européen imposaient à la
France l'alliance avec les Musulmans. Les avantages com
merciaux de cette politique confirmaient en eux cette ré
solution. A aucun moment du siècle et de notre histoire,
la France ne fut plus près de devenir une grande puis
sance commerciale, la maîtresse de la Méditerranée. Dans
cette renaissance économique,
nous avons marqué la part
de Colbert ; la Chambre de Commerce de Marseille eut
le mérite d'y contribuer.
Presque tous les ports français étaient intéressés à la
répression des pirateries,
sent insulter nos côtes de l'Atlantique,
soit que les Barbaresques vins
soit qu'ils atten
dissent les Malouins dans la Méditerranée au moment
où nos barques allaient vendre leur pêche ;
seuls les
Marseillais trafiquaient avec la Barbarie. Encore était-ce
bien moins pour maintenir ce commerce peu impor
tant que pour ne pas compromettre celui du Levant qu'ils
se préoccupèrent constamment de maintenir la paix
fivec les Barbaresques. Ils avaient bien pris leurs dispo
sitions pour être écoutés à la cour. Depuis longtemps les
négociants formaient chez eux un corps distinct de la
communauté,
lités municipales ;
échappant aux querelles et aux riva
c'est la fameuse Chambre de Com
merce (i) ; néanmoins, il faut attendre 1660 pour la voir
inspirer vraiment notre politique ; pendant la Fronde,
les échevins, nobles,
passaient leur temps à cabaler
contre Mazarin ; leur disparition rendit toute l'autorité
(1) Cf. Masson,
au XVII° siècle. Appendice.
Histoire du commerce français dans le Levant
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