1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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d'éclat après 1060. Le progrès des Turcs, les préparatifs
du pape, la fin des guerres étrangères et des guerres
civiles, tout annonçait la reprise de la lutte contre l'Infi
dèle. La Barbarie prend sa place dans l'assaut que l'Islam
livre à la Chrétienté. Or, si l'on met à part 5 ou 6 ans,
1660-1666, pendant lesquels la France existe et semble
par moments se rallier à la croisade, jamais notre diplo
matie ne fut plus affranchie de préoccupations spiri
tuelles que pendant cette longue période. Les Capitula
tions avec la Porte sonl renouvelées (1673), la paix est
signée avec les Barbaresques et tous les efforts du gou
vernement français tendent à fa maintenir. L'influence
des consuls lazaristes —
— devient
bientôt il en n'y aura plus qu'un
négligeable. Un résultat si contraire à tout ce
qu'on pouvait attendre de la situation en 1660 a eu sans
doute des causes indépendantes de la France : le roi ne
pouvait pas refuser la main que lui tendaient d'un côté
le Portugal, de l'autre les insurgés de Hongrie. Cette ré
serve faite,
reconnaissons la part d'initiative qui revient
à la politique française et cherchons les causes qui l'ont
orientée dans un sens nouveau.
La réorganisation du pouvoir central ne pouvait être
que défavorable à la Croisade ; du moins à la politique
à vues étroitement religieuses telle que la souhaitait
l'opinion chrétienne. 11 aurait pu à la rigueur prendre
en considération le projet de Leibnilz, où « les fruits de
l'enlreprise étaient doublés par les avantages profanes ».
11 négligera tous ceux qui ne lui assurent pas un profit
immédiat ;
non que cette diplomatie fût incapable de
conceptions vastes et d'une immense portée
a été hanté du rêve impérial —
— Louis
XIV
mais elle ne connaît
point ce généreux désintéressement, cette ferveur d'apos
tolat qui sont la force de certaines époques d'anarchie.
Il n'y avait pas encore d'Etat formé quand un immense
enthousiasme souleva tout le monde chrétien et fit affluer
vers la Terre Sainte des troupes de Croisés. Et c'est en