1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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aient, par des moyens détournés, entravé ce trafic. La
preuve en reste à faire. Aussi bien, en l'absence d'ins
tructions officielles, les anciennes ordonnances du code
Michaut restaient en vigueur. C'était le ministre, non
l'agent qui juridiquement avait tort : conséquence fa
tale de notre duplicité.
D'ailleurs Colbert et les Marseillais se plaignirent seu
lement de ne pas avoir retrouvé parmi les Lazaristes un
consul entendu au commerce (i). Dans ces conditions,
si le renvoi des consuls lazaristes était parfaitement
logique, le maintien du Consulat comme une charge,
e! comme une charge incompatible avec le négoce, ne
l'était guère : « il nous faudrait, dit Beaufort, en i665,
un habile homme qui eût quelque argent à distribuer ».
C'était beaucoup de naïveté que de demander un homme
prêt à se ruiner. Il fallait choisir entre un marchand
entendu et un lazariste désintéressé. Avec eux au moins
on pouvait être sûr que l'intérêt général ne serait pas
s&crifié à des intérêts particuliers. Barreau s'étant avisé
un jour de faire le commerce des perles, Saint Vincent
le lui reprocha vivement, et il lui donna ordre d'inter
rompre tout trafic. Dubourdieu, fidèle à la pensée du
maître, dira plus tard,
en parlant des agents du Bastion :
« je n'aurai rien à démêler avec eux, leurs affaires
étant d'une autre nature que les miennes ; je m'éloi
gnerai toujours de m'embarrasser en aucun de leurs
négoces
» (■>). C'est précisément cette situation que Col
bert ne pouvait pas tolérer ; il entendait que les com
merçants, et surtout les agents du Bastion, trouvassent
dans le Consul un allié, non un indifférent. Un homme
(1) Beaufort à Colbert, mars 1665 : « Il faudrait y avoir un
habile consul qui eût quelque argent à distribuer... •> [B4 2 f°
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