1935 T.77 3e - 4e Trimestres.pdf

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à Colbert, en 1670 (1), émanant sans doute d'un mar
chand, demande le retour de Jean Le Vacher au consulat
de Tunis : « car il est si estimé dans ce royaume que
l'on ne pourrait rien lui refuser ». Consul à Alger,
Le Vacher jouit d'une faveur aussi grande. Comparons
à ce personnage tous les laïques qui à la même époque
ont représenté la France en Barbarie : ce Dumolin pré
tentieux et grotesque,
qui l'ait son entrée à Tunis dans
une chaise à porteurs et s'enfuit à la dérobée à deini-
mort de peur parce qu'on n'a pas voulu lui rendre les
esclaves ; ce chevalier d'Arvieu\, qui n'a d'esprit que
pour nous raconter ses mérites et dont les airs de Mata
more sonl la risée de ses ennemis ; tous gentilshommes
qui s'en vont, dépités de voir les Barbaresques obstiné
ment rebelles aux ordres du roi, courtisans naïfs, mais
conseillers dangereux,
venger de leur insuccès.
qui poussent à la guerre pour sc
On a pourtant accusé Le Vacher de négligence dans
l'exercice des fonctions consulaires : Hayet, commissaire
royal envoyé en mission à Alger en 1681, se plaint dans
un rapport adressé à Colbert de n'avoir pas trouvé le
registre des esclaves à jour ; et « après lui avoir fait des
îeproches en présence des députés du Commerce et du
Truchement, vu que sa qualité de consul l'obligeait à
en avoir une entière connaissance, je pris les noms des
dits esclaves » (2).. La chose n'aurait rien d'impossible
puisque Le Vacher, infirme et épuisé, demandait son
rappel depuis 3 ans ; mais le même Hayet, quelques
lignes plus loin,
reconnaît qu'il était fort difficile d'avoir
« un rôle assez fidèle et ample ». Et comme il est cou
tumier de semblables contradictions (3),
qu'on peut faire de son témoignage.
(1) A.E., Alger, 12.
(2) A.E. —
—
(3) Ibid.
Alger,
Bans
1664-1668, 3 juin 1681.
on voit le cas
sa lettre du 27 février 1681, Hayet loue Le Va
cher pour son zèle et pour son obéissance. Le 3 juin 1681, il