27.06.2013 Views

Impétigo - CEDEF, Collège des Enseignants en DErmatologie de ...

Impétigo - CEDEF, Collège des Enseignants en DErmatologie de ...

Impétigo - CEDEF, Collège des Enseignants en DErmatologie de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Impétigo</strong><br />

r<strong>en</strong>contrés dans l’impétigo sont par ordre <strong>de</strong> fréqu<strong>en</strong>ce le type<br />

II puis le type I.<br />

Dans l’impétigo existe une dissémination du germe à la<br />

peau à partir d’un portage narinaire et périnéal. Ce <strong>de</strong>rnier<br />

existe chez 20 à 40 p. 100 <strong><strong>de</strong>s</strong> adultes sains [10]. Ceci explique<br />

la prédominance <strong><strong>de</strong>s</strong> lésions au niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> zones péri orificielles.<br />

La contamination peut avoir lieu égalem<strong>en</strong>t à distance par<br />

dissémination manuportée, ou à partir <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>tourage.<br />

Les toxines exfoliantes (exfoliatine ou épi<strong>de</strong>rmolysine) <strong>de</strong><br />

type A, ou moins fréquemm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> type B sont fabriquées<br />

communém<strong>en</strong>t mais non exclusivem<strong>en</strong>t par les staphylocoques<br />

appart<strong>en</strong>ant au groupe phagique II. Ces toxines exfoliantes<br />

sont <strong><strong>de</strong>s</strong> protéases à sérine qui cliv<strong>en</strong>t la <strong><strong>de</strong>s</strong>mogléine<br />

1 [18] et occasionn<strong>en</strong>t la formation <strong>de</strong> bulles. Cette production<br />

est locale, à l’inverse du « staphylococcal scal<strong>de</strong>d skin<br />

syndrome » où la production est disséminée par voie hématogène.<br />

Streptococcus pyog<strong>en</strong>es<br />

C’est un streptocoque béta hémolytique appart<strong>en</strong>ant au groupe<br />

A. Ce germe est toujours pathogène, à l’inverse du staphylocoque<br />

doré. Certains sérotypes sécrèt<strong>en</strong>t une protéine M<br />

hautem<strong>en</strong>t néphritogène. L’infection à streptocoque est à<br />

l’origine <strong>de</strong> réponses sérologiques immunes aux antigènes <strong>de</strong><br />

la bactérie. Ces <strong>de</strong>rnières ne sont pas utiles à rechercher <strong>en</strong><br />

pratique car leur élévation est inconstante et peuv<strong>en</strong>t être observées<br />

chez un porteur sain occasionnel, ou <strong>en</strong> cas d’infection<br />

passée et guérie. Occasionnellem<strong>en</strong>t d’autres<br />

streptocoques (G, C ou F) peuv<strong>en</strong>t être responsables d’impétigo<br />

[19].<br />

Corrélation <strong>en</strong>tre la clinique et la bactériologie<br />

Le plus souv<strong>en</strong>t la forme non bulleuse est due au Staphylococcus<br />

aureus et/ou au Streptococcus pyog<strong>en</strong>es, et la forme<br />

bulleuse au Staphylococcus aureus qui sécrète une toxine exfoliante.<br />

Néanmoins, le Streptococcus pyog<strong>en</strong>es a déjà été rapporté<br />

comme cause d’un impétigo bulleux [19]. De plus, certains<br />

Ann Dermatol V<strong>en</strong>ereol<br />

2006;133:194-207<br />

auteurs suggèr<strong>en</strong>t que l’infection par Staphylococcus aureus<br />

pourrait être secondaire dans le temps à l’infection par Streptococcus<br />

pyog<strong>en</strong>es [19-21]. Il faut donc ret<strong>en</strong>ir que l’aspect clinique<br />

ne permet pas <strong>de</strong> préjuger du germe responsable.<br />

Il est inutile <strong>de</strong> réaliser un exam<strong>en</strong> bactériologique pour<br />

déterminer le germe responsable <strong>de</strong> l’impétigo. Cet exam<strong>en</strong><br />

augm<strong>en</strong>terait le coût du traitem<strong>en</strong>t et nécessiterait un délai<br />

<strong>de</strong> quelques jours pour l’obt<strong>en</strong>tion du résultat. Néanmoins,<br />

il existe <strong><strong>de</strong>s</strong> circonstances dans lesquelles la réalisation d’un<br />

prélèvem<strong>en</strong>t bactériologique se justifie : contamination <strong>en</strong><br />

milieu hospitalier (suspicion <strong>de</strong> staphylocoque multi-résistant)<br />

ou impétigo récidivant (suspicion <strong>de</strong> gîtes microbi<strong>en</strong>s).<br />

Répartition <strong>en</strong>tre Staphylococcus aureus<br />

et Streptococcus pyog<strong>en</strong>es dans l’impétigo<br />

P<strong>en</strong>dant longtemps l’impétigo a été considéré comme une<br />

infection streptococcique. La microbiologie <strong>de</strong> l’impétigo<br />

s’est modifiée ces <strong>de</strong>rnières années et l’origine staphylococcique<br />

est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ue prédominante. Les pourc<strong>en</strong>tages exacts <strong>de</strong><br />

chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux germes ne sont pas connus car ils évolu<strong>en</strong>t<br />

dans le temps et prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’importantes variations<br />

régionales.<br />

Le tableau I rapporte les pourc<strong>en</strong>tages <strong>de</strong> Staphylococcus<br />

aureus et Streptococcus pyog<strong>en</strong>es rapportés dans les différ<strong>en</strong>tes<br />

étu<strong><strong>de</strong>s</strong> concernant l’impétigo. Il est difficile d’annoncer <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pourc<strong>en</strong>tages précis aux vues <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>tes étu<strong><strong>de</strong>s</strong> car elles<br />

sont très hétérogènes quant à leur date et leur lieu <strong>de</strong> réalisation.<br />

Une seule étu<strong>de</strong> a été réalisée <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1977 qui<br />

n’est probablem<strong>en</strong>t plus représ<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> la répartition actuelle.<br />

Néanmoins, on peut noter que Staphylococcus aureus<br />

est constamm<strong>en</strong>t le germe majoritaire et qu’il est le plus souv<strong>en</strong>t<br />

seul, non associé à Streptococcus pyog<strong>en</strong>es.<br />

Résistance in vitro du Staphylococcus aureus aux antibiotiques<br />

Ces <strong>de</strong>rnières années est apparue une augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la résistance<br />

du Staphylococcus aureus aux antibiotiques (ATB).<br />

Cette résistance concerne <strong>en</strong> particulier la pénicilline (sécré-<br />

Tableau I. – Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> relevant le pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> Staphylococcus aureus (SA) et Streptococcus<br />

pyog<strong>en</strong>es (SP) dans l’impétigo.<br />

Référ<strong>en</strong>ce Année Lieu Nombre SP seul SA seul SA et SP<br />

22 1972 UK 72 21 87 18<br />

23 1977 France 40 7.5 47,5 17<br />

24 1983 USA 41 2.5 85 10<br />

25 1983 USA 101 1 77 9<br />

19 1987 USA 60 1.7 98 10<br />

26 1987 Australie 243 9 69 17<br />

27 1988 USA 100 25 46 9<br />

28 1989 USA 97 4 51 29<br />

29 1989 Caraïbes 75 26 29 45<br />

30 1989 Israël 289 62 37<br />

31 1990 USA 54 4 54 14.5<br />

32 1990 Hawaii 73 8 62 14<br />

33 1992 Israël 102 33 64 93<br />

34 1998 Guyanne 41 12 68 15<br />

197

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!