XIIe Gymnasiade - Fédération Française de Natation

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S
Natation Infos • Juin 2002
MAITRES
IX es
championnats du monde Masters 2002
Coup de maîtres aux antipodes
Après Indianapolis, Montréal, Sheffi eld, Casablanca et Munich où les nageurs français étaient représentés,
c’est Christchurch, la capitale de la Nouvelle-Zélande, qui avait été désignée pour accueillir la neuvième édition
des championnats du monde Masters.
Le grand rendez-vous bisannuel des Maîtres, organisé pour la seconde fois en Océanie (Brisbane en 1988),
allait donc donner l’occasion à nos représentants de s’exiler vers les lointaines terres australes.
I la participation française lors des dernières éditions avait été
sans cesse croissante, il est bien évident que le coût d’une
telle expédition allait inverser cette tendance, surtout si l’on tient
compte des championnats nationaux organisés pour la première fois
outre-Atlantique chez nos amis Martiniquais, en janvier 2002, et qui ont
été une franche réussite. Deux grands voyages la même année allaient
sans aucun doute freiner l’ardeur des habitués de ces championnats.
Près de soixante-dix Français avaient pourtant répondu positivement
à l’organisation mise en place par la commission des maîtres, et
tout ce petit monde se retrouvait donc à l’aéroport de Roissy ce vendredi
soir du 15 mars, pour y affronter un long et pénible voyage.
Après plus de vingt heures de vol et une escale à Séoul, nous prenions
possession de nos chambres dans l’hôtel qui nous était réservé
à Sydney. Nous allions pouvoir profi ter de quelques jours de repos
dans cette cité olympique et allier le tourisme et le sportif comme il se
doit dans l’ensemble de nos compétitions maîtres. Quelques jours qui
allaient nous permettre d’effacer en partie le décalage horaire et de découvrir
la beauté des paysages australiens. Mais, déjà, certains veulent
nager et la piscine leur manque, il n’est pas question de perturber une
préparation qui s’est voulu minutieuse pour ces championnats du monde,
n’en déplaise aux détracteurs qui pensent que les maîtres sont plus
des adeptes du loisir et que nos épreuves manquent de sérieux. Les
journées vont donc se partager entre les entraînements et le tourisme.
Mais la semaine passe vite et il faut déjà penser à faire les valises pour
rejoindre la Nouvelle-Zélande.
Le saut de puce (comparé au vol Paris-Séoul-Sydney) nous amène
donc à Christchurch avec quelques heures de retard et c’est en pleine
nuit que nous arrivons au motel qui va nous servir de point de ralliement
pour une semaine.
Des conditions pas à la hauteur
A peine le temps de visiter les installations nautiques (en travaux),
support des championnats, et de prendre connaissance du programme
de la compétition que, déjà, nous sommes plongés dans le grand bain.
Nous avons vite compris que l’organisation ne serait pas à la hauteur
de l’événement : température de l’eau relativement fraîche, chambre
d’appel réfrigérée, absence de programme des séries, places de
gradins en nombre à peine suffi sant, bassin d’échauffement réduit,
les conditions sont loin de celles espérées. La liste des engagés nous
permet de voir avec surprise et satisfaction que les territoires d’outremer
sont brillamment représentés puisque, pour la première fois à ce
niveau de compétition, une vingtaine de nageurs de Nouvelle-Calédonie
sont présents.
La première journée de compétition n’est pas à notre avantage
avec le demi-fond qui n’est pas une spécialité française. Un seul nageur
français est engagé, Francis Magnan, qui termine huitième et
déçu par sa performance.
La seconde journée sera beaucoup plus à notre honneur puisque,
d’entrée, Nicolas Granger obtient son premier titre avec en prime un
record mondial sur 200 m 4 nages. Christophe Starzec se bat pour
monter sur le podium (troisième sur 50 papillon) et Guylaine Berger-
Talochino achève en beauté cette journée avec le titre (et le record
mondial) sur 100 m nage libre.
Le mardi va permettre à Marie-Odile Charles d’obtenir la première
médaille d’or d’une longue série sur 200 m brasse. Michel Forest termine
quant à lui à la deuxième place sur cette même épreuve. Jean-Marie
Pouilly complète le palmarès en remportant une première médaille
pour la Nouvelle-Calédonie.
Le 200 m dos doit être une spécialité française car, si aucun titre
ne nous revient, nous plaçons de nombreux nageurs sur les podiums.
Lucien Gauche en grande forme débute sa moisson de médailles et
records en s’octroyant la deuxième place, suivi, peu après, par Alain
Vanacker (troisième), Stéphane Hugot (deuxième) et Bernard Proux
(troisième), Nicolas Granger doit se contenter de la deuxième marche
du podium malgré un record d’Europe amélioré. Marie-Odile Charles
remporte un second titre sur 50 m brasse et Michel Forest perd une
médaille d’argent à cause d’une disqualifi cation surprenante.
Bain glacé pour l’eau libre
Nicolas Granger se venge de son 200 m dos en gagnant aisément
le 400 m 4 nages (record du monde à l’appui), imitant en cela Stéphane
Hugot qui avait bien commencé cette cinquième journée en obtenant
son premier titre. Marie-Odile Charles en termine avec son excellent
parcours en décrochant son troisième titre sur 100 m brasse. Christophe
Starzec et Michel Forest montent, quant à eux, pour la seconde
fois sur le podium.
L’avant-dernière journée voit sept Français atteindre les podiums
avec une mention spéciale à Lucien Gauche qui monopolise dans
son groupe d’âge le titre du 50 m dos et Nicolas Granger qui améliore
le record d’Europe du 200 m nage libre. Alain Vanacker, Jean-Marie
Pouilly, Francis Magnan et Guylaine Berger-Talochino sont également
à l’honneur.
La dernière journée nous sera également favorable puisque
Guylaine Berger-Talochino complète son palmarès avec un record du
monde sur 50 m nage libre. Notre “ancien”, Aldo Eminente, est récompensé
de ses efforts avec une splendide deuxième place et Jacques
Daly confi rme les excellents résultats des Néo-Calédoniens. Lucien
Gauche pulvérise le record d’Europe sur 100 m dos en prenant la seconde
place. Quant à Nicolas Granger, il clôture le palmarès avec un
titre sur cette même épreuve.
Pour en terminer avec ces championnats, quelques courageux
avaient décidé d’affronter la grande froideur de l’océan en participant à
l’épreuve (c’en était vraiment une) d’eau libre. A la limite du raisonnable,
cette course a fi nalement eu lieu avec, heureusement, une équipe
de secours effi cace qui n’a pas chômé pour réconforter les arrivants
et les trop nombreux abandons. Francis Magnan, peu habitué à ces
températures extrêmes, est récompensé de ses efforts en obtenant
une belle troisième place.
Nous avons vécu de grands moments et devons adresser nos
remerciements à Franck, le grand absent de ces championnats, qui a
préparé ce déplacement en regroupant l’ensemble des nageurs français,
et à Valérie qui les a chaperonnés. Le “pot de l’amitié” offert par la
FFN a permis aux “offi ciels” présents de se présenter et de mieux faire
connaître l’action de la commission.
Les Europe Masters 2003 à Millau
Riche d’une expérience nationale impressionnante avec l’organisation
de deux championnats de France en 1986 et 1991 en natation
course, deux championnats de France en natation synchronisée
et cinq fi nales de la Vittel Cup, sans oublier la première édition de la
Coupe de France minimes et cadets des régions en 2001, Jacques
Dubus et toute son équipe accueilleront, du 26 au 31 août 2003, la
neuvième édition des championnats d’Europe Masters en natation
course, plongeon et eau libre.
Après une édition au bout du monde du mondial, cela va sans
doute faire plaisir aux maîtres français de nager à domicile.