COLLECTION JORGE DE BRITO - Tajan

COLLECTION JORGE DE BRITO - Tajan COLLECTION JORGE DE BRITO - Tajan

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COLLECTION JORGE DE BRITO

<strong>COLLECTION</strong><br />

<strong>JORGE</strong> <strong>DE</strong> <strong>BRITO</strong>


Hommage à<br />

Jorge de Brito<br />

Tribute to<br />

Jorge de Brito<br />

Samedi 22 octobre 2011


2 - TA J A N TA J A N - 3


4 - TA J A N<br />

Jorge de Brito par Pedro Leitão, 1983<br />

TA J A N - 5


6 - TA J A N<br />

Hommage à Jorge de Brito<br />

Tribute to Jorge de Brito<br />

Samedi 22 octobre 2011 à 19h<br />

Espace <strong>Tajan</strong><br />

37 rue des Mathurins 75008 Paris<br />

Exposition partielle Bruxelles - Hôtel Frison / Maison Anna Heylen<br />

Rue Lebeau, 37 - 1000 Bruxelles<br />

Mardi 4 octobre de 18h à 21h<br />

Mercredi 5 octobre de 10h à 19h<br />

Exposition publique Paris - Espace <strong>Tajan</strong><br />

37, rue des Mathurins - 75008 Paris - T. +33 1 53 30 30 30<br />

Mardi 11 octobre de 14h à 18h<br />

Du mercredi 12 au vendredi 21 octobre de 10h à 18h<br />

Ouvert les samedi 15 et dimanche 16 octobre de 11h à 18h<br />

Nocturne le jeudi 20 octobre jusqu’à 21h<br />

Samedi 22 octobre de 11h à 14h<br />

Directeurs des départements Art Contemporain - Julie Ralli<br />

Arts d’Asie - Déborah Teboul<br />

Art Impressionniste et Moderne - Anne Perret<br />

Mobilier et Objets d'Art des XVIIe, XVIIIe et XIXe Siècles - Elsa Kozlowski<br />

Tableaux Anciens et du XIXe Siècle - Thaddée Prate<br />

Consultez nos catalogues et laissez vos ordres d’achats sur notre site internet www.tajan.com<br />

View catalogues and leave bids online at www.tajan.com<br />

Constats d’état disponibles sur demande - Condition reports available on request<br />

Commissaires-priseurs habilités : Elsa Kozlowski - Elsa Marie-Saint Germain - Cédric Melado - Pierre-Alban Vinquant<br />

La vente est soumise aux conditions générales imprimées en fin de catalogue. Les photographies du catalogue n’ont pas de valeur contractuelle<br />

TAJAN S.A. Société de Ventes Volontaires de meubles aux enchères publiques - Société Anonyme agréée en date du 7 novembre 2001 sous le n°2001-006. N° RCS Paris B 398 182 295


8 - TA J A N<br />

ArT D’APrÈS-GUErrE ET CONTEMPOrAiN<br />

POST WAr AND CONTEMPOrArY ArT<br />

Julie ralli<br />

Directeur<br />

+33 1 53 30 30 55<br />

ralli-j@tajan.com<br />

Paul-Arnaud Parsy<br />

Spécialiste<br />

+33 1 53 30 30 32<br />

parsy-pa@tajan.com<br />

ArTS D'ASiE<br />

ASiAN ArTS<br />

Déborah Teboul<br />

Directeur<br />

+33 1 53 30 30 57<br />

teboul-d@tajan.com<br />

Pierre-Alban Vinquant<br />

Spécialiste<br />

+33 1 53 30 30 79<br />

vinquant-pa@tajan.com<br />

Experts : Pierre Ansas et Anne Papillon d’Alton<br />

9 boulevard Montmartre - 75002 Paris<br />

+33 1 42 60 88 25<br />

ansaspasia@hotmail.com<br />

ArT iMPrESSiONNiSTE ET MO<strong>DE</strong>rNE<br />

iMPrESSiONiST AND MO<strong>DE</strong>rN ArT<br />

Anne Perret<br />

Directeur<br />

+33 1 53 30 31 06<br />

perret-a@tajan.com<br />

Caroline Cohn<br />

Spécialiste<br />

+33 1 53 30 31 07<br />

cohn-c@tajan.com<br />

TABLEAUX ANCiENS ET DU XiXE SiÈCLE<br />

OLD MASTEr AND 19Th CENTUrY PAiNTiNGS<br />

Thaddée Prate<br />

Directeur<br />

+33 1 53 30 30 47<br />

prate-t@tajan.com<br />

Claudia Mercier<br />

Spécialiste<br />

+33 1 53 30 31 04<br />

mercier-c@tajan.com<br />

DéPArTEMENTS ET SErViCES - <strong>DE</strong>PArTMENTS AND SErViCES<br />

Experts : Cabinet Turquin<br />

69 rue Sainte-Anne - 75002 Paris<br />

+33 1 47 03 48 78<br />

chantal.mauduit@turquin.fr<br />

MOBiLiEr ET OBJETS D’ArT<br />

<strong>DE</strong>S XViiE, XViiiE ET XiXE SiÈCLES<br />

17Th, 18Th & 19Th CENTUrY FUrNiTUrE<br />

AND WOrKS OF ArT<br />

Elsa Kozlowski<br />

Directeur<br />

+33 1 53 30 30 39<br />

kozlowski-e@tajan.com<br />

Clémence Artur<br />

Spécialiste<br />

+33 1 53 30 30 84<br />

artur-c@tajan.com<br />

Cédric Melado<br />

Spécialiste<br />

+33 1 53 30 30 83<br />

melado-c@tajan.com<br />

Expert : Aymeric de Villelume<br />

17 rue Pétrarque - 75017 Paris<br />

+33 1 56 28 04 12<br />

aymeric.devillelume@aliceadsl.fr<br />

OrDrES D’AChAT ET ENChÈrES<br />

TéLéPhONiQUES/SErViCE CLiENTS<br />

ABSENTEE BiDS AND TELEPhONE BiDS<br />

CLiENT SErViCE<br />

Christine Freeland<br />

+33 1 53 30 30 61<br />

freeland-c@tajan.com<br />

rÈGLEMENT<br />

PAYMENT<br />

Philippe Lapasset<br />

+33 1 53 30 31 12<br />

lapasset-p@tajan.com<br />

TrANSPOrT/ENTrEPOSAGE ET rETrAiT<br />

<strong>DE</strong>S AChATS<br />

ShiPPiNG/STOrAGE AND LOT COLLECTiON<br />

Vincent Dagot<br />

+33 1 53 30 30 78<br />

dagot-v@tajan.com<br />

VENTE EN LiGNE<br />

LiVE AUCTiON<br />

romain Monteaux-Sarmiento<br />

+33 1 53 30 30 68<br />

monteauxsarmiento-r@tajan.com<br />

TA J A N - 9


1 0 - TA J A N<br />

SOMMAIRE - CONTENTS<br />

7 INFORMATIONS GÉNÉRALES<br />

AUCTION INFORMATION<br />

9 DÉPARTEMENTS ET SERVICES<br />

<strong>DE</strong>PARTMENTS AND SERVICES<br />

12 <strong>JORGE</strong> <strong>DE</strong> <strong>BRITO</strong>, PORTRAIT D’UN <strong>COLLECTION</strong>NEUR<br />

<strong>JORGE</strong> <strong>DE</strong> <strong>BRITO</strong>, PORTRAIT OF A COLLECTOR<br />

16 ARTS D’ASIE<br />

ASIAN ARTS<br />

36 TABLEAUX ANCIENS ET DU XIXE SIÈCLE<br />

OLD MASTER AND 19TH CENTURY PAINTINGS<br />

46 MOBILIER ET OBJETS D’ART<br />

FURNITURE AND WORKS OF ART<br />

54 ART MO<strong>DE</strong>RNE<br />

MO<strong>DE</strong>RN ART<br />

70 ART D’APRÈS-GUERRE ET CONTEMPORAIN<br />

POST WAR AND CONTEMPORARY ART<br />

138 CONDITIONS <strong>DE</strong> VENTE<br />

CONDITIONS OF SALE<br />

143 ORDRES D’ACHAT ET ENCHÈRES TÉLÉPHONIQUES<br />

ABSENTEE BIDS AND TELEPHONE BIDS<br />

TA J A N - 1 1


La collection que Jorge de Brito a constituée tout au long<br />

de sa vie est l’une des plus importantes collections privées<br />

portugaise. Elle est un objet d'étude incontournable<br />

pour l'histoire de l'art portugais. C'est grâce à elle que le<br />

Centre d'Art Moderne de la Fondation Calouste Gulbenkian a<br />

pu présenter en 1983 lors de son inauguration un fonds permettant<br />

de mieux comprendre l'art portugais du XX ème siècle.<br />

C’est aussi grâce à elle que la Fondation Arpad Szenes-Vieira<br />

da Silva a pu ouvrir ses portes quelques années plus tard à<br />

Lisbonne avec un ensemble d'œuvres d'une importance incontestable.<br />

Jorge de Brito est né à Lisbonne en 1927. A 18 ans,<br />

encore lycéen, il annonce à son père qu’il souhaite commencer<br />

à travailler. Il entre alors dans la vie active comme employé<br />

de banque. De 1950 à la révolution des œillets en 1974, il<br />

accède aux plus hautes responsabilités dans les banques pour<br />

lesquelles il travaille et acquiert progressivement des établissements<br />

bancaires, industriels et financiers qu’il transforme et<br />

modernise. A l’aube de la cinquantaine, il est propriétaire d’un<br />

ensemble de sociétés de produits réfractaires, de tourisme et<br />

de produits agricoles et contrôle également une compagnie<br />

d’assurance. Avec la révolution de 1974, il connaît des temps<br />

difficiles. Libéré après plusieurs mois de détention, il s’établit à<br />

Paris et ne retourne au Portugal qu’au début des années 80. Il<br />

renégocie alors ses dettes avec l'État et reprend les affaires<br />

1 2 - TA J A N<br />

tout en préparant sa candidature à la présidence du club sportif<br />

du Benfica de Lisbonne. A la même époque, il négocie avec<br />

la Fondation Calouste Gulbenkian la vente d’une partie de sa<br />

collection d'art portugais et vend plusieurs œuvres d'artistes<br />

internationaux pour faire face aux difficultés financières. Il<br />

conserve cependant une collection de grande qualité. On y<br />

compte des œuvres de Vieira da Silva qu’il laisse en dépôt à la<br />

Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva lorsque celle-ci est<br />

constituée en 1994. Jorge de Brito continuera à vendre des<br />

pièces de sa collection jusqu’à son décès en 2006. Il veillera<br />

cependant à conserver les œuvres qu’il considère comme les<br />

meilleures ou celles auxquelles il est le plus attaché.<br />

La collection de Jorge de Brito comportait six sections<br />

: mobilier, porcelaine chinoise, argenterie portugaise,<br />

livres, monnaies et peinture. Les cinq premières résultent<br />

directement de l’apprentissage auprès de son père expert, en<br />

contact avec les principaux antiquaires de l’époque. Ses choix<br />

se portaient essentiellement sur des objets uniques, de grande<br />

qualité, avec une préférence pour ceux qui avait un lien avec le<br />

Portugal.<br />

C'est dans la peinture que l'action de Jorge Brito se<br />

révèle la plus réfléchie. Cet ensemble comptait plus de 3000<br />

pièces, y compris des dessins, selon quatre axes : peinture<br />

baroque, peinture naturaliste portugaise, peinture moderniste<br />

portugaise et peinture internationale.<br />

Jorge de Brito a commencé tôt à acheter des<br />

œuvres. Il avait la passion des objets et possédait un goût très<br />

sûr. C'était lui qui organisait tout à la maison et il disposait judicieusement<br />

ses œuvres. Marina Bairrão Ruivo, directrice du<br />

Musée de la Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva,<br />

témoigne : « chez Jorge de Brito il y avait des tableaux partout<br />

et il savait exactement où se trouvait quoi. Chaque objet avait<br />

son endroit ; rien n’était laissé au hasard. C'était une personne<br />

dotée d’une intuition rarissime, en plus du sens de l’argent,<br />

pour s’entourer de ce qu’il y avait de mieux et, même dans les<br />

périodes difficiles, quand il a vendu des œuvres, il a gardé les<br />

meilleures ». Initialement il achète à tempérament, souvent en<br />

négociant directement avec les artistes, ou selon les opportunités<br />

ou les disponibilités.<br />

Jusqu'aux années 60, il n'existe pas au Portugal de<br />

marché de l'art établi. Son avènement apparent à partir de la<br />

fin de cette décennie se révèle fragile. Dans la première partie<br />

du XX ème siècle, les expositions donnent rarement lieu à des<br />

ventes. Les artistes ne peuvent compter que sur leur capacité<br />

à vendre sur les circuits alternatifs ou à l’étranger. Par ailleurs<br />

le marché n’est pas favorisé par les régimes politiques en<br />

place qui considèrent l’activité artistique comme subversive.<br />

C'est dans ce contexte que Jorge de Brito, à partir de la fin des<br />

années 60, se lance dans une intense activité d'acquisition<br />

d’œuvres d’artistes portugais. Selon Maria Arlete Alves da<br />

Silva, directrice de la Galerie 111 à Lisbonne, « Jorge de Brito<br />

est le moteur du développement des arts au Portugal ». L’idée<br />

de Jorge de Brito était de tracer une histoire de la peinture portugaise<br />

avec pour lignes de force l'accumulation et la valorisation<br />

des œuvres de la première génération moderniste portugaise.<br />

Sa collection était notamment constituée d’œuvres<br />

d’Amadeo de Souza-Cardoso et de grands peintres contemporains<br />

tels que Júlio Pomar et Vieira da Silva. Les acquisitions de<br />

peinture internationale, capables de conférer un prestige supplémentaire<br />

à la collection, portaient essentiellement sur le<br />

XX ème siècle avec des œuvres de Robert et Sonia Delaunay,<br />

Dufy, Ernst, Magritte, Poliakoff, Chagall, Klee, Giacometti et<br />

Picasso. Jorge de Brito était connu comme collectionneur non<br />

seulement au Portugal mais aussi à l'étranger.<br />

Quelques années plus tard, la collection de Jorge de<br />

Brito devient un élément fondamental de la constitution de la<br />

Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva (FASVS). Il négocie en<br />

1994 avec Sommer Ribeiro un prêt à la FASVS à la demande<br />

de Mário Soares. La directrice du Musée de la FASVS, Marina<br />

Bairrão Ruivo, raconte que Jorge de Brito « voulait parfois avoir<br />

certaines œuvres chez lui et en laisser d’autres en dépôt. Il<br />

était d’une très grande générosité en raison de l’amitié qui le<br />

liait à José Sommer Ribeiro, le premier directeur de la fondation.<br />

Dans le fond, c’est avec lui qu’a été conclu cet accord de<br />

dépôt ».<br />

La politique d'acquisition de Jorge de Brito, qui a<br />

commencé dans les années 40 et s’est systématisée entre la<br />

fin des années 60 et la révolution de 1974, a permis la restauration<br />

d'un ensemble d'œuvres en danger. Elle les a également<br />

valorisées en dynamisant un marché léthargique et en créant<br />

un ensemble cohérent susceptible de dessiner un panorama<br />

de l’art portugais depuis 150 ans. En ce sens, la collection de<br />

Jorge de Brito a marqué l’histoire de l’art au Portugal.<br />

TA J A N - 1 3


The Jorge de Brito collection is probably one of the most<br />

important Portuguese private collections of the late 20th<br />

century. At the inauguration of the Calouste Gulbenkian<br />

Foundation’s Centro de Arte Moderna in 1983, Jorge de Brito<br />

contributed a series of works that provided a comprehensive<br />

overview of the history of 20th century Portuguese art. A few<br />

years later, the Arpad Szenes-Vieira da Silva Foundation was<br />

launched in Lisbon with an equally important set of artworks<br />

that Jorge de Brito provided.<br />

Jorge de Brito was born in Lisbon in 1927. At 18, he entered<br />

professional life as a bank clerk, and spent the next quarter<br />

century acquiring banking, industrial and other financial entities<br />

that he then transformed and modernized. By the time he<br />

turned 50, Jorge de Brito owned and oversaw a number of<br />

1 4 - TA J A N<br />

companies, in addition to running an insurance<br />

agency. During the Carnation<br />

Revolution in 1974, he was detained for<br />

several months, after which he moved to<br />

Paris. Jorge de Brito returned to Portugal<br />

in the early 1980s. He renegotiated his<br />

debt with the state and resumed business<br />

while applying for a job as president at the<br />

Benfica Sports Club in Lisbon. At the same<br />

time, he negotiated the sale of a portion of<br />

his collection of Portuguese art to the<br />

Calouste Gulbenkian Foundation, and sold<br />

several pieces of international art in order<br />

to address his financial difficulties. Despite<br />

these losses, Jorge de Brito managed to<br />

maintain an impressive collection, with<br />

many works by Maria Helena Vieira da<br />

Silva, works that eventually took up residence<br />

at the Arpad Szenes-Vieira da Silva<br />

Foundation. Although Jorge de Brito continued<br />

selling parts of his collection until his<br />

death in 2006, he made sure to hold onto<br />

the works he deemed most important, as<br />

well as the works that mattered most to<br />

him.<br />

Painting was clearly Jorge de Brito’s passion:<br />

The collection contains more than<br />

3,000 items, including drawings, with a<br />

focus on Portuguese naturalist and<br />

modernist painting. Although painting is<br />

clearly the cornerstone of the collection,<br />

Jorge de Brito also collected Chinese porcelain,<br />

Portuguese silverware, books and<br />

coins. He invested in unique, high-quality<br />

objects, with a preference for items<br />

connected to Portugal. This approach was<br />

clearly inspired by Jorge de Brito’s father,<br />

who maintained strong ties to the antiques dealers of his day.<br />

Jorge de Brito’s taste was specific and highly developed—he<br />

was very particular about how his works were displayed at<br />

home. According to Marina Bairrão Ruivo, Director of the Arpad<br />

Szenes-Vieira da Silva Foundation, “He knew exactly what was<br />

where. Every single thing had its place; nothing was random.<br />

He was someone who instinctively knew how to surround himself<br />

with the best work, managing to hold onto it even when in<br />

financial straits.”<br />

Portugal’s art market did not develop until the 1960s, as the<br />

country’s harsh political regimes believed art threatened their<br />

stability. More often than not, exhibitions in the early part of the<br />

century failed to produce sales. To Maria Arlete Alves da Silva,<br />

the director of Gallery 111 in Lisbon, “Jorge de Brito is the dri-<br />

ving force behind the development of the arts in Portugal.”<br />

Initially, Jorge de Brito bought on instalment plans, often negotiating<br />

directly with artists. He wanted to accumulate a body of<br />

work that reflected a history of Portuguese painting, and he<br />

was among the first to champion the Portuguese modernists,<br />

including Amadeo de Souza-Cardoso, Júlio Pomar and Maria<br />

Helena Vieira da Silva. To add to his collection’s international<br />

prestige, Jorge de Brito also acquired work by Robert and<br />

Sonia Delaunay, Raoul Dufy, Max Ernst, René Magritte, Serge<br />

Poliakoff, Marc Chagall, Paul Klee, Alberto Giacometti and<br />

Pablo Picasso.<br />

In 1994, art from Jorge de Brito’s collection became the foundation<br />

for the Arpad Szenes-Vieira da Silva Foundation<br />

(FASVS). Mãrio Soares, the president of Portugal at the time,<br />

requested that Jorge de Brito and José Sommer Ribeiro<br />

arrange for Jorge de Brito to loan a number of works to FASVS.<br />

The current director of the FASVS, Marina Bairrão Ruivo, says<br />

of Jorge de Brito, “sometimes he wanted to have some at his<br />

home and to leave others on deposit. He had an enormous<br />

generosity, for a very particular reason: his friendship with José<br />

Sommer Ribeiro, the first director of the foundation. Actually, it<br />

is with him that this deposit agreement has been made.”<br />

To a certain extent, Jorge de Brito’s interest and investment in<br />

art helped reinvigorate an otherwise lethargic market, and allowed<br />

for the preservation of endangered works. His collection<br />

provides a comprehensive overview of the last century and a<br />

half of Portuguese art. In amassing this incredibly impressive<br />

collection, Jorge de Brito has created an enduring legacy.<br />

TA J A N - 1 5


1 6 - TA J A N<br />

1 - STATUE <strong>DE</strong> DIGNITAIRE EN TERRE CUITE<br />

À GLAÇURE SANCAI<br />

Représenté en pied, reposant sur une terrasse naturaliste, les mains<br />

jointes sur la poitrine, vêtu d'une jupe ceinturée à la taille, le visage<br />

grave, la bouche encadrée par une barbichette et une moustache,<br />

le regard menaçant, le front ceint d'un diadème et la coiffe ornée<br />

d'un phénix.<br />

Chine, dynastie Tang (618-907)<br />

HAUT. 87 CM (34¼ IN.)<br />

5 000/7 000 €<br />

A sancai-glazed pottery figure of a dignitary<br />

China, Tang Dynasty (618-907)<br />

2 - TÊTE <strong>DE</strong> LA DÉESSE GUANYIN EN PISÉ POLYCHROME<br />

Le visage plein, l'expression emprunte de sérénité, la bouche ourlée légèrement souriante, les yeux incrustés entrouverts, les arcades sourcilières<br />

finement saillantes et surmontées de l'urnâ, les lobes d'oreilles allongés, l'opulente chevelure, retenue par une tiare décorée de rosaces et réunie<br />

en un haut chignon.<br />

Chine, dynastie Yuan (1279-1368)<br />

HAUT. 29 CM (11⅜ IN.)<br />

6 000/8 000 €<br />

A Guanyin goddess head in rammed earth<br />

China, Yuan Dynasty (1279-1368)<br />

TA J A N - 1 7


3 - VASE EN PORCELAINE CÉLADON<br />

À base cintrée, haute épaule marquée et haut col large évasé à<br />

l'ouverture à décor incisé sous couverte de rinceaux et pivoines sur<br />

la panse et le col, quatre bagues en relief soulignant le pavillon et<br />

des panneaux verticaux étroits surmontant la base.<br />

Chine, dynastie Ming, XVIe siècle<br />

HAUT. 42 CM (16½ IN.)<br />

8 000/12 000 €<br />

An incised celadon-glazed vase<br />

China, Ming Dynasty, 16th century<br />

4 - VASE MAILLET EN PORCELAINE CÉLADON<br />

Monté sur un petit pied, à panse quasi cylindrique, haute épaule<br />

marquée, col droit terminé par une bande formant rebord. La panse<br />

à décor moulé de rinceaux et fleurs de lotus, des panneaux de lotus<br />

en partie inférieure. L'épaule ornée d'une frise de ruyi. Le col décoré<br />

de feuilles de bananier.<br />

Chine, dynastie Qing, période Kangxi (1662-1722)<br />

HAUT. 41 CM (16⅛ IN.)<br />

3 000/5 000 €<br />

A celadon-glazed moulded vase<br />

China, Qing Dynasty, Kangxi period (1662-1722)<br />

5 - PLAT EN PORCELAINE <strong>DE</strong> LA FAMILLE VERTE<br />

De contour circulaire, sur petit talon. Le bassin accueillant une réserve circulaire décorée d'un panier fleuri et d'où rayonnent des cartouches en<br />

pétales à motifs de rameaux de fleurs. Le bord souligné d'une large bande ornée de huit médaillons accueillant un des huit emblèmes bouddhiques<br />

(ba ji xiang) sur fond de croisillons et semis floral. Sur la paroi extérieure : huit réserves à décor floral sur fond de croisillons verts. Marque à la<br />

feuille logée dans un double-cercle émaillé en bleu de cobalt sous la base.<br />

Chine, dynastie Qing, période Kangxi (1662-1722)<br />

DIAM. 51 CM (20 IN.)<br />

8 000/12 000 €<br />

A famille verte porcelain dish<br />

China, Qing Dynasty, Kangxi period (1662-1722)<br />

1 8 - TA J A N TA J A N - 1 9


6 - FONTAINE COUVERTE CÔTELÉE<br />

EN PORCELAINE <strong>DE</strong> LA FAMILLE VERTE<br />

La panse piriforme fixée à une platine sommée de deux poissonsdragons<br />

et décorée d'un couple de faisans perché sur des branches<br />

de prunus en fleurs s'élevant de roches percées. La partie inférieure<br />

ornée de deux médaillons circulaires accueillant phénix et<br />

chrysanthèmes et d'un masque en relief formant déversoir sur fond<br />

d'un motif nid d'abeilles. La partie supérieure de la panse ornée de<br />

trois médaillons circulaires accueillant un papillon sur fond de motif<br />

nid d'abeilles. Le couvercle, à bouton lotiforme, émaillé de rameaux<br />

de prunus en fleurs.<br />

Chine, dynastie Qing, période Kangxi (1662-1722)<br />

HAUT. 46 CM (18 IN.)<br />

3 000/5 000 €<br />

A famille verte porcelain fountain<br />

China, Qing Dynasty, Kangxi period (1662-1722)<br />

7 - BASSIN EN PORCELAINE <strong>DE</strong> LA FAMILLE<br />

VERTE<br />

De forme ovale, la paroi côtelée, reposant sur un petit talon, le<br />

bassin décoré d'un paysage de roches percées fleuries de pivoines,<br />

d'orchidées et de chrysanthèmes et animé d'oiseaux, le marli<br />

souligné de deux filets noirs, l'aile ornée de quatre oiseaux voletant<br />

au voisinage ou perchés alternativement sur des branches de<br />

chrysanthème, prunus et pivoinier, les bords intérieur et extérieur<br />

émaillés d'une large frise accueillant cinq réserves occupées par<br />

des poissons nageant parmi des plantes aquatiques sur fond de<br />

chrysanthèmes et feuillage, la partie inférieure de la paroi extérieure<br />

à décor de rameaux de chrysanthème et grenadier.<br />

Chine, dynastie Qing, période Kangxi (1662-1722)<br />

LONG. 42 - LARG. 33,5 - HAUT. 11 CM (16½ X 13 X 4¼ IN.)<br />

3 000/5 000 €<br />

A famille verte porcelain basin<br />

China, Qing Dynasty, Kangxi period (1662-1722)<br />

8 - PLAT EN PORCELAINE <strong>DE</strong> LA FAMILLE VERTE<br />

De contour circulaire, sur petit talon. Le bassin accueillant une réserve lotiforme décorée de deux qilin et d'où<br />

rayonnent des cartouches en pétales à motifs, sur le premier registre, de huit animaux, et, sur le deuxième<br />

registre, de vases accueillant des compositions florales et de rameaux fleuris. Le bord souligné d'une bande<br />

ornée de huit médaillons ornés de papillons sur fond de damiers. Sur la paroi extérieure : une bande à décor de<br />

fleurs grises et brunes sur fond vert. Marque à la feuille logée dans un double-cercle émaillé en bleu de cobalt<br />

sous la base.<br />

Chine, dynastie Qing, période Kangxi (1662-1722)<br />

DIAM. 51 CM (20 IN.)<br />

10 000/15 000 €<br />

A famille verte porcelain dish<br />

China, Qing Dynasty, Kangxi period (1662-1722)<br />

2 0 - TA J A N TA J A N - 2 1


9 - JARRE BALUSTRE EN PORCELAINE DANS LE STYLE <strong>DE</strong> LA FAMILLE VERTE<br />

La base cintrée, la haute épaule renflée et le large col court. La panse à décor de trois qilin volant au-dessus de flots tourbillonnants d'où jaillissent<br />

des carpes et sur lesquels flottent des fleurs de lotus, le ciel parcouru d'éclairs sur fond d'émail noir. La partie supérieure de la panse à décor de<br />

quatre réserves accueillant quatre objets précieux sur fond de croisillons. La partie inférieure de la panse décorée de panneaux de lotus. Le col<br />

à décor d'une frise de grecques sur fond vert. Marque apocryphe de l'empereur Kangxi logée dans un double-cercle émaillé en bleu de cobalt<br />

sous la base.<br />

Chine, dynastie Qing, XIXe siècle<br />

HAUT. 27 CM (10½ IN.)<br />

3 000/5 000 €<br />

A famille verte style vase<br />

China, Qing Dynasty, 19th century<br />

10 - PLAT CREUX EN PORCELAINE <strong>DE</strong> LA FAMILLE VERTE<br />

De forme circulaire, reposant sur un petit talon, le bassin décoré de trois daims (lu) à robe tachetée couchés dans une prairie, deux chauves-souris<br />

rouges volant au-dessus d'eux, l'aile ornée de cinq réserves accueillant des rameaux fleuris sur fond de croisillons, la paroi extérieure peinte de<br />

flots écumants survolés par neuf chauves-souris rouges. La base laissée en biscuit.<br />

Chine, dynastie Qing, période Kangxi (1662-1722)<br />

DIAM. 37 CM (14½ IN.)<br />

12 000/18 000 €<br />

A famille verte porcelain dish<br />

China, Qing Dynasty, Kangxi period (1662-1722)<br />

2 2 - TA J A N TA J A N - 2 3


11 - PLAT EN PORCELAINE BLEU POUDRÉ<br />

De forme circulaire, reposant sur un petit talon, le bassin décoré<br />

de rinceaux et pivoine enserrés dans un médaillon à panneaux<br />

rayonnants, l'aile ornée de lambrequins en forme de ruyi,<br />

accueillant rinceaux et fleurs, et gerbes de fleurs, le bord souligné<br />

d'une large frise comportant cinq cartouches abritant chacun un<br />

objet précieux sur fond d'un treillage. Deux cercles émaillés en bleu<br />

de cobalt sous la base.<br />

Chine, dynastie Qing, période Kangxi (1662-1722)<br />

DIAM. 52 CM (20½ IN.)<br />

2 000/4 000 €<br />

A gilt-decorated powder-blue ground dish<br />

China, Qing Dynasty, Kangxi period (1662-1722)<br />

2 4 - TA J A N<br />

12 - JARRE BALUSTRE COUVERTE<br />

EN PORCELAINE BLEU POUDRÉ<br />

À base cintrée, haute épaule renflée, large col court et couvercle<br />

bombé à bouton de préhension lotiforme à décor à l'or sur fond<br />

bleu poudré. Sur le couvercle et sur la panse : appareillage de<br />

réserves polylobées accueillant des paysages animés de<br />

personnages et construits de pagodes et de pavillons, rameaux de<br />

prunus et de lotus en fleurs et vases recevant des compositions<br />

florales. Sur le col : paysage maritime continu et construit d'un<br />

pavillon. À la base : large frise de rinceaux et fleurs de lotus.<br />

Chine, dynastie Qing, période Kangxi (1662-1722)<br />

HAUT. 62 CM (24¼ IN.)<br />

6 000/8 000 €<br />

A gilt-decorated powder-blue ground jar and cover<br />

China, Qing Dynasty, Kangxi period (1662-1722)<br />

13 - PAIRE <strong>DE</strong> VASES BALUSTRES COUVERTS<br />

EN PORCELAINE ÉMAILLÉE ET DORÉE<br />

Reposant sur un piédouche à cannelures rayonnantes et décor de<br />

baguettes rubanées, la base du vase cintrée, à haute épaule renflée<br />

et à décor moulé en relief de feuilles de bananier, draperies nouées,<br />

branches de rosier et à décor émaillé en bleu de cobalt sous<br />

couverte et doré de rameaux de pivoinier et papillons. Le couvercle,<br />

à bouton de préhension en forme d'artichaut, orné de cannelures<br />

rayonnantes, une frise de nuées à l'or sur fond bleu courant le long<br />

du bord.<br />

Chine, dynastie Qing, période Qianlong, vers 1770<br />

HAUT. 42 CM (16½ IN.)<br />

15 000/20 000€<br />

A pair of blue and white gilt-decorated baluster vases and covers<br />

China, Qing Dynasty, Qianlong period, circa 1770<br />

Œuvre en rapport<br />

Notre paire de vases est à rapprocher d'un modèle conservé à la fondation<br />

Ricardo do Espírito Santo Silva (Lisbonne).<br />

Bibliographie<br />

Michel Beurdeley, Porcelaines de la Compagnie des Indes, Office du Livre,<br />

Fribourg et Société Française du Livre, Paris, 1974, notre paire de vases à<br />

rapprocher du vase reproduit fig. 85 page 122<br />

Projetée dès 1626 et opérationnelle à partir de 1731, la<br />

Compagnie suédoise des Indes orientales connut son apogée<br />

au milieu du XVIIIe siècle. Les modèles des pièces de forme<br />

dont elle assurait l'importation en Europe étaient conçus par la<br />

manufacture de Marieberg, fondée près de Stockholm en 1758,<br />

puis expédiés et copiés scrupuleusement en Chine. Certains<br />

modèles de vases en forme d'urnes, à rapprocher des nôtres,<br />

connurent un tel succès que le modèle fut produit pendant plus de<br />

vingt-cinq ans.<br />

Conceptualized since 1626 and operational from 1731, the<br />

Swedish East India Company saw its heyday in the middle of<br />

the 18th century. The models of the chinaware it imported to<br />

Europe were designed by the manufacture of Marieberg, founded<br />

near Stockholm in 1758, then shipped to China where they<br />

were scrupulously copied. Some types of urn-shaped jars, like<br />

ours, had such a success that the models were consequently reproduced<br />

for more than twenty-five years after.<br />

TA J A N - 2 5


14 - PAIRE <strong>DE</strong> CAISSES À FLEURS<br />

EN PORCELAINE <strong>DE</strong> LA FAMILLE ROSE<br />

De forme parallélépipédique, reposant sur une terrasse carrée<br />

débordante à gorge cantonnée de quatre lions. La terrasse à décor<br />

de fleurs de lotus sur fond nid d'abeilles. Les parois extérieures<br />

émaillées d'un décor de musiciens - luthistes, hautboïstes et<br />

violistes - et d'une galante assemblée, vêtue à la mode occidentale<br />

et dégustant du thé, dans des encadrements floraux polychromes.<br />

Le bord souligné d'une frise de rinceaux et lotus sur fond rouge de<br />

fer.<br />

Chine, dynastie Qing, fin de la période Yongzheng - début de la<br />

période Qianlong, vers 1735<br />

LONG. 30 - LARG. 30 - HAUT. 18 CM (11¾ X 11¾ X 7 IN.)<br />

50 000/60 000 €<br />

A pair of famille rose and gilt-decorated porcelain flower boxes<br />

China, Qing Dynasty, end of the Yongzheng period, beginning of the<br />

Qianlong period, circa 1735<br />

Œuvres en rapport<br />

Notre paire de caisses à fleurs est à rapprocher d'un modèle conservé<br />

au Winterthur Museum (USA) et d’un autre modèle présenté en vente,<br />

le 4 août 2009, par Marc-Arthur Kohn (Cannes, Intercontinental-Carlton).<br />

Bibliographie<br />

François et Nicole Hervouët et Yves Bruneau, La porcelaine des<br />

Compagnies des Indes à décor occidental, Flammarion, Paris, 1986, notre<br />

modèle à rapprocher de celui reproduit sous le n°7.13 page 146<br />

Alors que les Français n’avaient pas encore découvert, à<br />

Saint-Yriex-La-Perche, le kaolin qui fit la fortune de Limoges<br />

en donnant à la porcelaine sa blancheur, sa dureté et sa<br />

translucidité, les Chinois perpétuaient une tradition inaugurée sous<br />

la dynastie des Ming. Cette tradition consistait en la création,<br />

principalement sur commande, de céramiques qui synthétisaient<br />

les goûts chinois et étranger. Notre paire de caisses à fleurs<br />

participe, dans sa plus belle expression, de ce syncrétisme des<br />

goûts rocaille et chinois. C’est pourquoi, dans la nomenclature<br />

créée par les auteurs de l’ouvrage de référence La porcelaine des<br />

Compagnies des Indes à décor occidental, la paire de caisses à<br />

fleurs conservée au Winterthur Museum, seulement distincte de la<br />

nôtre par son piétement, est classée sous la lettre clef « E » qui<br />

signifie que l’objet est « exceptionnel, remarquable à tous points<br />

de vue, et qu’on n’en connaît que quelques exemplaires au monde.<br />

[...] la pièce est toujours d’une grande valeur et peut d’autant plus<br />

exciter la convoitise d’un amateur qu’elle est susceptible<br />

d’apparaître sur le marché (les pièces uniques, elles, sont le plus<br />

souvent emprisonnées dans les musées, ou dans les collections<br />

d’où elles ne sortent d’ordinaire que pour être léguées à des<br />

musées…) ». Outre sa rareté, notre paire de caisses à fleurs est en<br />

effet tout à fait singulière par ses dimensions (18 x 30 x 30 cm), son<br />

caractère très architecturé - un podium cantonné de quatre lions<br />

sur lequel s’élève un édicule carré - , la délicatesse des émaux<br />

employés pour sa décoration et la grâce touchante des scènes,<br />

semblant prendre place dans un théâtre de verdure circonscrit par des<br />

parterres de fleurs.<br />

Even before the French discovered, in Saint-Yriex-la-Perche,<br />

kaolin, which made the city of Limoges’s fortune by endowing<br />

its porcelain with whiteness, hardness and translucent<br />

appearance, the Chinese were already perpetuating a tradition<br />

dating from the Ming dynasty. This tradition consisted in the<br />

creation, based mainly on commissions, of chinaware merging both<br />

foreign and Chinese tastes. Our pair of flower boxes pertains, in its<br />

most beautiful expression, to this syncretism of rocaille and Chinese<br />

classical style. This is why, in the nomenclature created by the<br />

authors of the reference book Porcelain of the India Companies with<br />

Western Decoration [François Hervouët, Nicole Hervouët, Yves<br />

Bruneau : La porcelaine des Compagnies des Indes à décor<br />

occidental, Flammarion, 1992], the pair of flower boxes, kept at the<br />

Winterthur Museum, differing from ours only by its mounting, is<br />

classified under the code letter “E”, which means that the object is<br />

“exceptional and remarkable in all respects, and that there are only<br />

a few known specimens in the world. [...] the piece is always of<br />

great value and can all the more draw the interest of an amateur as<br />

it is more likely to appear on the market (whereas unique pieces are<br />

generally closed locked inside museums, or in private collections<br />

from which they are usually bequeathed to museums)”. In addition<br />

to its rarity, our pair of flower boxes’ is quite special in its dimensions<br />

(7.1 x 11.7 x 11.8 in.), its precise structure - a square base with four<br />

lions at the corners of the boxes podium -, the delicacy of the<br />

enamels used for its decoration, and the touching grace of the<br />

scenes, which seem to take place in an open-air theatre surrounded<br />

by flowerbeds.<br />

2 6 - TA J A N TA J A N - 2 7


15 - STATUE <strong>DE</strong> LA DÉESSE GUANYIN EN BLANC <strong>DE</strong> CHINE<br />

Représentée en pied sur une conque émergeant de flots tourbillonnants, fleurs et feuilles de lotus. Les mains élégamment jointes, un<br />

jonc au poignet gauche, son vêtement aux plis amples laissant découvert le haut de la poitrine orné d'un pendentif à décor d'une fleur<br />

de lotus et de pendeloques. La tête légèrement inclinée sur la gauche, le visage serein, la bouche délicatement ourlée, les yeux clos en<br />

méditation, encadrés par les arcades sourcilières incisées et surmontés par l'urnâ, les lobes des oreilles allongés. L'ample chevelure,<br />

retenue par une tiare à décor de pendeloques et d’une petite image du Buddha Amithâba dans une mandorle, réunie dans un haut<br />

chignon d'où s'échappent deux nattes reposant sur les épaules.<br />

Chine, Fujian, Dehua, dynastie Qing, période Daoguang (1821-1850)<br />

HAUT. 89 CM (35 IN.)<br />

6 000/8 000 €<br />

A blanc de Chine figure of Guanyin<br />

China, Fujian, Dehua, Qing Dynasty, Daoguang period (1821-1850)<br />

La porcelaine de Dehua, dans la province de Fujian, est<br />

obtenue au moyen d’une argile d’une pureté remarquable<br />

et peu plastique, qui fut, dès le premier quart du XVIIe<br />

siècle, principalement employée pour la réalisation de vaisselle,<br />

pièces de forme et statuaire religieuses. Notre Guanyin, rare<br />

dans ses dimensions, est formée de plusieurs éléments moulés<br />

et assemblés à la barbotine qui furent, avant la cuisson,<br />

finement détaillés à l’aide d’un stylet en bambou puis revêtus<br />

dune couverte révélant des nuances bleutées dans les creux.<br />

2 8 - TA J A N<br />

Chinaware from Dehua, in the Fujian province, obtained<br />

from a type of remarkably pure clay with low plasticity,<br />

has been in use since the first quarter of the 17th<br />

century mainly to produce devotional objects as well as religious<br />

statuary. This figure of Guanyin, of unusual dimensions,<br />

is made of several moulded elements assembled with slurry<br />

and, before firing, finely engraved with a bamboo stylus and<br />

covered with a coating revealing hues of blue in the recesses.<br />

TA J A N - 2 9


3 0 - TA J A N<br />

16 - EXCEPTIONNELLE SCULPTURE ANIMALIÈRE EN JA<strong>DE</strong> NÉPHRITE GRIS-VERT DU KHOTAN<br />

Représentant un buffle d'eau, à la musculature pleine et puissante, en position couchée. Les membres antérieurs et postérieurs repliés sous le<br />

corps pour former une composition compacte. La tête tournée vers la gauche et reposant sur le flanc, un pli souple du poitrail soulignant cette<br />

posture. Le crâne surmonté de cornes courbées et annelées encadrant un motif gravé en spirale qui évoque le pelage du mammifère. La bouche<br />

close et les yeux incisés accostés de deux oreilles coniques évidées. La queue rabattue sur la cuisse gauche.<br />

Chine, dynastie Ming, XVIIe siècle<br />

LONG. 30 CM (11¾ IN.)<br />

500 000/700 000 €<br />

A large rare green jade figure of a water buffalo<br />

China, Ming Dynasty, 17th century<br />

TA J A N - 3 1


Appartenant à la typologie, très rarement représentée dans<br />

les collections tant particulières que publiques, de la grande<br />

statuaire animalière en jade, notre sculpture affecte la<br />

forme d’un animal hautement prisé par la civilisation chinoise : le<br />

buffle d’eau ou de rizière. En Chine, le buffle, symbole du printemps<br />

et des labours, est tenu en grande estime pour sa participation aux<br />

travaux des champs. Deuxième signe du zodiaque chinois, il se singularise<br />

par son caractère lent, têtu, carré, travailleur et discipliné.<br />

Autant de raisons qui ont décidé Lao Zi à en faire sa monture pour<br />

son voyage vers les contrées occidentales. Le buffle est donc de<br />

longue date un modèle privilégié pour les lapidaires mais sa<br />

représentation en jade, dans les dimensions de notre exemplaire,<br />

est tout à fait exceptionnelle et réservée à une élite.<br />

Rares sont les matériaux qui, en Occident, possèdent une importance<br />

culturelle équivalente à celle du jade en Chine. Si la parure<br />

personnelle est, depuis le néolithique, son emploi majeur, sa valeur<br />

culturelle prime cependant sur ses usages mondains et aux<br />

qualités de la matière correspond un intense symbolisme moral.<br />

Ainsi, en est-il fait mention par les principales écoles<br />

philosophiques et un passage du Livre des Rites prête à<br />

Confucius les propos suivants :<br />

« […] Les sages de l’Antiquité comparaient la vertu au jade. Il est<br />

l’image de la bonté, parce qu’il est doux au toucher, onctueux ; de<br />

la prudence, parce que ses veines sont fines, compactes et qu’il<br />

est solide ; de la justice parce qu’il a des angles mais ne blesse<br />

pas ; de l’urbanité parce que, suspendu (à la ceinture grise en<br />

guise d’ornement), il semble descendre jusqu’à terre ; de la<br />

musique parce que par la percussion on en tire des sons clairs,<br />

3 2 - TA J A N<br />

élevés, prolongés et finissant d’une manière abrupte ; de la<br />

sincérité, parce que son éclat n’est pas voilé par ses défauts ni ses<br />

défauts par son éclat ; de la bonne foi, parce que ses belles<br />

qualités intérieures se voient à l’extérieur, de quelque côté qu’on<br />

le considère ; du ciel parce qu’il ressemble à un arc-en-ciel blanc ;<br />

de la terre parce que ses émanations sortent des montagnes et<br />

des fleuves (comme celles de la terre) ; de la vertu parce qu’on en<br />

fait des tablettes et des demi-tablettes que les envoyés des<br />

princes offrent seules (sans les accompagner de présents) ; de la<br />

voie de la vertu parce que chacun l’estime 1 . »<br />

À l’instar de l’or en Occident, le jade est également convoité en<br />

Chine pour sa beauté intrinsèque. Il s’en écarte cependant par sa<br />

résistance et sa dureté qui commandent son abrasion à l’aide de<br />

sable quelquefois mouillé d’eau et l’utilisation d’instruments tels<br />

que scies, meules d’émeri et forets.<br />

Une pierre aussi dure que le jade ne favorise pas la liberté de style<br />

que requiert la mimèsis, c’est-à-dire la description naturaliste des<br />

choses et des êtres. En effet, l’effort que l’artiste doit déployer<br />

pour donner sa forme à la pièce est considérable et la résistance<br />

du jade contraint le lapidaire à une schématisation caractéristique<br />

du détail. C’est pourquoi, il ne faut pas s’étonner que la technique<br />

de taille des jades Ming leur ait parfois valu d’être désignés sous<br />

le nom de « jades grossiers des grands Ming 2 ». Débité à grands<br />

traits et à l’épargne dans un beau jade gris-vert du Turkestan,<br />

notre buffle est remarquable par la force de sa stylisation et la<br />

plénitude de son modelé. Sa forme générale est compacte et son<br />

anatomie est décrite au moyen de courbes assemblées souplement.<br />

Cette aspiration à la synthèse est tout autant perceptible<br />

dans l’économie de moyens avec laquelle sont rendus les détails<br />

du pelage, simplement suggéré au moyen de franches incisions<br />

pratiquées à l’extrémité des oreilles et, d’une spirale, gravée entre<br />

les deux cornes. Mais cette stylisation n’exclut pas le raffinement<br />

d’un pli du cou reposant délicatement sur la cuisse gauche du<br />

bovidé ou, plus généralement, le soin apporté par le sculpteur à la<br />

représentation des membres regroupés sous le corps. Enfin, il<br />

reçut un brunissage beaucoup plus lustrant que le polissage traditionnel<br />

et tout angle ou arête saillante fut systématiquement<br />

arrondi. Exceptionnel par ses dimensions (30 cm) et par la qualité<br />

de sa sculpture, notre buffle appartient à un corpus restreint<br />

d’œuvres dont la destination fut très probablement impériale.<br />

Tout porte à croire que les grands buffles en jade sculpté avaient<br />

une destination impériale et ornaient les pavillons des palais<br />

occupés par la cour 3 . En attestent les exemplaires rapportés des<br />

sacs successifs du palais d’Été : le buffle appartenant à la collection<br />

de Sir Joseph Hotung, acquis en 1860 par le colonel Arthur<br />

Jebb dans le navire qui le reconduisait en Angleterre 4 ou le buffle<br />

aujourd’hui conservé au Fitzwilliam Museum de Cambridge, autrefois<br />

dans la collection Raphael et rapporté de Chine en 1900 5 .<br />

Sans que l’on en connaisse les provenances, deux autres grands<br />

buffles en jade figurèrent dans l’exposition Chinese Jade throughout<br />

the ages de 1975 : un buffle, de dimensions tout à fait<br />

remarquables, datant de la dynastie Ming et présenté sous le<br />

numéro 396 et un buffle en jade gris-vert (n°397) appartenant<br />

alors à la collection de Sommerset de Chair et qui n’est pas sans<br />

rappeler, d’un point de vue formel, notre sculpture 6 . Les autres<br />

grands buffles en jade firent leur apparition sur le marché des<br />

ventes aux enchères à partir du milieu du XXe siècle. Ainsi, furent<br />

vendus à Londres, en décembre 1948, un buffle en jade appartenant<br />

à l’ancienne collection du baron Lionel de Rothschild, en<br />

1954, celui de l’ancienne collection d’Alexander Ionides et, en<br />

1960, celui de l’ancienne collection Tozer. Enfin, plus récemment,<br />

furent soumis au feu des enchères trois buffles en jade vert : un<br />

premier par Christie’s New York en mars 2000 (ancienne collection<br />

Bulgari), un deuxième, le 20 mai 2009, par Wooley & Wallis à<br />

Salisbury et, le troisième, par Christie’s New York, en 2008.<br />

Avec les rares exemplaires conservés dans des collections<br />

publiques internationales (Musée national du Palais de Pékin,<br />

Asian Art Museum de San Francisco, Royal Ontario Museum et<br />

Cleveland Museum of Art) et présentés en vente aux enchères<br />

publiques à partir du milieu du XXe siècle, notre buffle incarne,<br />

dans sa plus ambitieuse expression, cette aura bénéfique et bienfaisante<br />

qui anime secrètement tout objet taillé dans cette<br />

matière.<br />

P.-A. V<br />

1 Li Ji (Livre des Rites), Séraphin Couvreur (éd. et trad.), Imprimerie de la mission<br />

catholique, Ho Kien Fou, 1899, volume 2, pages 697 et 698<br />

2 Jades chinois, Pierres d’immortalité, catalogue d’exposition, Musée<br />

Cernuschi, Paris, 1997-1998, page 122<br />

3 Thèse soutenue dans les Transactions of the Oriental Ceramics Society,<br />

volume 40, 1973-1975, page 118<br />

4 Jessica Rawson, Chinese Jade from the Neolithic to the Qing, British<br />

Museum, Londres, 1995, page 175<br />

5 John A. Goette, Jade Lore, Ars Ceramica, Ann Arbor, 1976, page 199<br />

6 Chinese Jade Throughout the Ages, catalogue d’exposition, Victoria and<br />

Albert Museum, Londres, 1975, n°391 et s.<br />

TA J A N - 3 3


Belonging to the typology – very seldom represented in private<br />

or public collections – of large jade animal statuary,<br />

this sculpture has the shape of an animal very prized by the<br />

Chinese civilization: the water buffalo or rice paddy buffalo. In<br />

China, the buffalo is a symbol of the spring and of ploughing, and<br />

is highly appreciated for its role in agricultural work. It is the second<br />

sign of the Chinese zodiac, and is characterised by its slow,<br />

obstinate, square, hard-working and disciplined character. For<br />

these many reasons Lao Zi chose to ride a buffalo in his westward<br />

voyage. Thus, the buffalo has long been a privileged theme of lapidaries,<br />

but its jade representation in the dimensions of our specimen<br />

is utterly exceptional and reserved for the elite.<br />

The West has very few materials with a cultural importance<br />

equivalent to that of jade in China. It was mostly used for personal<br />

ornament in the Neolithic period, but its cultural value<br />

then took precedence over its mundane interest, and the qualities<br />

of the substance itself have been associated to an intense<br />

moral symbolism. It is mentioned by the major philosophical<br />

schools, and a passage of the Book of Rites attributed to<br />

Confucius contains the following remarks:<br />

“[…] The wise men of Antiquity compared virtue to jade. It is the<br />

image of goodness, because it is soft and smooth to the touch; of<br />

prudence, because its veins are thin and compact and because it<br />

is solid; of justice because it has angles but does not wound; of<br />

urbanity because, when it is hanging (from a belt), it seems to<br />

reach to the ground; of music because percussion produces clear,<br />

high, prolonged sounds that end abruptly; of sincerity, because its<br />

3 4 - TA J A N<br />

shine is not veiled by its defects nor its defects by its shine; of<br />

good faith, because its beautiful inner qualities show outside, whatever<br />

the side considered; of the sky because it is like a white rainbow;<br />

of the ground because its emanations come from the mountains<br />

and the rivers (as the emanations of the ground); of virtue<br />

because it can be used to make tablets and half-tablets which the<br />

envoys of the princes can offer without having to add any another<br />

present; of the way to virtue because everyone appreciates it 1. ”<br />

Like gold in the West, jade is also coveted in China for its intrinsic<br />

beauty, but it has more resistance and hardness; the abrasion of<br />

jade requires sand - sometimes wet - and the use of tools such as<br />

saws, abrasive discs and drills.<br />

A stone as hard as jade does not allow the freedom of style required<br />

for mimesis, i.e. the naturalist description of things and beings. The<br />

artist needs considerable effort to shape jade, and its resistance<br />

forces him to schematise details in a characteristic way. This is why,<br />

considering the technique used for jade carving, jade art of the Ming<br />

was sometimes dubbed “coarse jade pieces of the great Ming 2 ”.<br />

Carved rapidly and sparingly in a beautiful green-grey jade from<br />

Turkestan, our buffalo is remarkable for the strength of its stylization<br />

and the fullness of its model. Its overall shape is compact and its<br />

anatomy is rendered in fluid curves. This aspiration of synthesis is<br />

also perceptible in the economic manner of inscribing the details of<br />

the skin, simply suggested by clear-cut incisions at the tips of the<br />

ears and a spiral between the horns. Yet this stylisation does not preclude<br />

refinement, such as a fold of the neck resting delicately on the<br />

left thigh or the sculptor’s fastidiousness in representing the legs<br />

folded under the body. Lastly, it was burnished so as to make it<br />

much glossier than with traditional polishing, and all angles and<br />

edges have been rounded. Our buffalo is exceptional in its dimensions<br />

(its length is 11.8 in.) and the quality of its sculpting technique.<br />

It belongs to a small corpus of pieces probably intended for the<br />

imperial court, as large carved jade buffaloes probably decorated<br />

imperial palaces 3 . This is evident by the specimens brought to<br />

Europe after the successive pillages of the Summer Palace in<br />

Beijing, such as the buffalo from Sir Joseph Hooting’s collection<br />

acquired in 1860 by colonel Arthur Jebb in the ship which was<br />

taking him to England 4 , or the one now preserved at the Fitzwilliam<br />

Museum in Cambridge, formerly in the Raphael collection and<br />

brought back from China in 1905 5 . Two other large jade buffaloes<br />

with unknown origins appeared in the 1975 exhibition Chinese<br />

Jade throughout the ages: a remarkably large buffalo dating from<br />

the Ming dynasty and presented under number 396, and a greengrey<br />

jade buffalo (n° 397) belonging to the Sommerset de Chair<br />

collection, not formally unlike our sculpture 6 . The other large jade<br />

buffaloes appeared on the auctions market in the middle of the<br />

20th century, with the sale in London in December 1948 of a jade<br />

buffalo belonging to the old collection of baron Lionel de<br />

Rothschild, in 1954 with the piece from the old collection of<br />

Alexander Ionides, and in 1960 with that of the old Tozer collection.<br />

More recently, three green jade buffaloes were auctioned: the<br />

first by Christie’s in New York in March 2000 (old Bulgari collection),<br />

a second on May 20, 2009 by Wooley & Wallis in Salisbury,<br />

and the third by Christie’s in New York in 2008.<br />

With the rare specimens preserved in international public collections<br />

(National Palace Museum in Beijing, Asian Art Museum of<br />

San Francisco, Royal Ontario Museum and Cleveland Museum of<br />

Art) and presented in public auctions since the middle of the 20th<br />

century, our jade buffalo embodies, in its most ambitious expression,<br />

the positive and beneficial aura which secretly animates<br />

objects carved in this substance.<br />

P.- A. V.<br />

1 Li Ji (Book of Rites), Séraphin Couvreur, Imprimerie de la Mission Catholique,<br />

Ho Kien Fou, 1899, volume 2, pages 697 and 698<br />

2 Jades Chinois, Pierres d’immortalité, Catalogue of the exhibition, Cernuschi<br />

Museum, Paris 1997-1998, page 122<br />

3 This interpretation is found in Transactions of the Oriental Ceramics Society,<br />

volume 40, 1973-1975, page 118<br />

4 Jessica Rawson, Chinese Jade from the Neolithic to the Qing, British Museum,<br />

London, 1995, page 175<br />

5 John A. Goette, Jade Lore, Ars Ceramica, Ann Arbor, 1976, page 199<br />

6 Chinese Jade Throughout the Ages, Catalogue of the exhibition. Victoria and<br />

Albert Museum, London, 1975, n°391 and ff.<br />

TA J A N - 3 5


3 6 - TA J A N<br />

17 - ÉCOLE ANGLAISE VERS 1600, SUIVEUR <strong>DE</strong> JOOS VAN CLEVE<br />

PORTRAIT <strong>DE</strong> JOSEPUS ANTONIUS D’ACOSTA<br />

Huile sur panneau parqueté<br />

Une inscription en haut à gauche : Josepus Antonius d’Acosta Lu/sitanus nobilis Vir Meritis clarus et qui apud<br />

Henricum 8 Angli[a]e Regem in su[missi]mo favore fuit/Anno 1520. (Josepus Antonius d’Acosta, célèbre<br />

Portugais, connu pour ce qu’il fit et qui jouit d’une grande estime auprès de Henry VIII, roi d’Angleterre, en<br />

1520)<br />

101 X 71,5 CM (39¾ X 28⅛ IN.)<br />

100 000/150 000 €<br />

Portrait of Josepus Antonius d’Acosta, oil on panel, English school circa 1600, follower of Joos Van Cleve<br />

Provenance<br />

Probablement Blenheim Palace<br />

Probablement Canon Hawkes, Angleterre<br />

Sa vente Christie’s, 21 décembre 1903, n°78, comme Holbein<br />

Walker Art Gallery, Minneapolis<br />

Vente Parke-Bernet, New York, 22 octobre 1970, n°32<br />

Bibliographie<br />

Eugen Nauhaus et Seymour de Ricci, Report on the paintings of the T.B. Walker art collection, Minneapolis, 1919, page 12<br />

comme Holbein « un des plus beaux portraits du continent américain, ce beau portrait se remarque d’abord pour sa dignité,<br />

son calme, et son coloris. Le fond bleu, un bleu de cobalt, est peu surpassé dans le monde de l’art. »<br />

Max J. Friedländer, Die altniederländische Malerei, A. W. Sijthoff, Leyde, 1929, volume IX, page 141, n°91 b, d’après Joos van<br />

Cleve, non reproduit<br />

Max J. Friedländer, Early Netherlandish painting, A. W. Sijthoff et Éditions de la Connaissance, Leyde et Bruxelles, 1972,<br />

volume IX a, planche n°105, illustration n°91 b, notice page 69<br />

John Oliver Hand, Joos van Cleve, the complete paintings, Yale University Press, New Haven et Londres, 2004, n°96.2,<br />

comme copie de Joos van Cleve (par erreur 40 x 28 cm), localisation inconnue, non reproduit<br />

TA J A N - 3 7


3 8 - TA J A N<br />

Le visage de grande qualité et le traitement<br />

de la chemise particulièrement soigné sont<br />

l’oeuvre d’un artiste qui s’est inspiré d’un<br />

portrait de Joos van Cleve ( Panneau, 64,5 x 53<br />

cm, situé au début des années 1530 et conservé<br />

au musée de Nantes ; cf. HAND, cat. 96, repr. p.<br />

173 ). Notre artiste a également vu des œuvres de<br />

Hans Holbein auquel il emprunte différents éléments<br />

: le fond bleu, l’étiquette aux deux clous<br />

rouges, l’artifice du rideau qui, limitant l’espace<br />

nous rapproche du modèle, tels qu’ils figurent<br />

dans le portrait de Sir Henry Guildford (conservé à<br />

Windsor, 82,6 x 66,4 cm, signé et daté 1527).<br />

L’inscription désigne le modèle comme Josepus<br />

Antonius d’Acosta Lusitanus, adjectif indiquant<br />

une origine portugaise.<br />

La comparaison de notre portrait avec celui de<br />

van Cleve, conservé au musée de Nantes, nous<br />

permet de penser qu’il s’agirait du même modèle<br />

que l’artiste aurait pu rencontrer à Gênes ou à<br />

Londres. En effet van Cleve était très actif en<br />

Angleterre où il réalisa notamment un portrait<br />

d’Henry VIII en 1536. La bague portée en sautoir<br />

et le pommeau de la canne ne sont pas ici peints<br />

à l’huile mais traités avec une émulsion d’or. Le<br />

costume que l’on peut voir sur le tableau du<br />

musée de Nantes est légèrement modifié, sur<br />

notre version, par l’ajout de ferrets aux manches.<br />

Il porte les quatre majuscules S.L.R.E. à la signification<br />

énigmatique, celui que nous présentons<br />

aidera peut-être à les comprendre si l’on considère<br />

le L. comme une abréviation de Lusitanus ...<br />

© Droits réservés<br />

Hans Holbein, Portrait de Sir Henry Guildford,<br />

1527, Windsor, Château de Windsor<br />

The fine rendering of the face and the particularly<br />

delicate treatment of the shirt are the<br />

work of an artist who drew his inspiration<br />

from a similarly composed portrait by Joos van<br />

Cleve (panel, 25.4 x 20.9 in., circa 1530, Nantes<br />

Museum collection, see HAND, cat. 96 p. 173).<br />

Several elements of this portrait show that the<br />

artist was also familiar with Hans Holbein’s work.<br />

The blue background, the label with the two red<br />

nails, as well as the artifice of the curtain that<br />

gives the illusion of having the model closer to us<br />

can all be found in several portraits by Holbein,<br />

most notably the portrait of Sir Henry Guildford<br />

(Windsor Castle, 32.5 x 26.1 in, signed and dated<br />

1527). The inscription designates the model as<br />

Josepus Antonius d’Acosta Lusitanus; the adjective<br />

“lusitanus” refers to the Portuguese origin of<br />

the model.<br />

Comparing the portrait here with the one executed<br />

by Joos van Cleve and kept in the Nantes<br />

Museum seems to suggest that our artist used the<br />

same model. Van Cleve could have met his model<br />

in Genoa or London. He was indeed very active in<br />

London where he even painted a portrait of Henry<br />

VIII in 1536. In the portrait featured here, the ring<br />

hanging from a chain and the pommel of the<br />

cane, both borrowed from Van Cleve, are not painted<br />

in oil but in a gold emulsion. By adding aglets<br />

to the sleeves of the model, the painter slightly<br />

modified the costume featured in the portrait by<br />

Joos van Cleve (Nantes Museum). The painting by<br />

Joos van Cleve features the four capital letters<br />

S.L.R.E. Their meaning remains a mystery.<br />

However, the painting presented here may provide<br />

a clue if one considers the letter L as an abbreviation<br />

for Lusitanus…<br />

Joos Van Cleve, Portrait d’homme,<br />

Nantes, Musée des Beaux-Arts<br />

© Droits réservés<br />

18 - ATTRIBUÉ À FRANCISCO BARRERA (ACTIF ENTRE 1625 ET 1657)<br />

NATURE MORTE À LA COUPE <strong>DE</strong> RAISINS, AUX FIGUES ET DIVERS FRUITS DISPOSÉS SUR UN ENTABLEMENT <strong>DE</strong>VANT UNE VUE MARITIME<br />

Huile sur toile<br />

88 X 131,5 CM (34⅝ X 51¾ IN.)<br />

20 000/30 000 €<br />

Still-life with grapes and figs on a ledge, oil on canvas, attributed to Francisco Barrera<br />

La disposition étagée des différents éléments de la nature<br />

morte à la manière de Juan van der Hamen, l’ouverture sur un<br />

paysage à gauche dans la tradition flamande sont à<br />

rapprocher du style de Francisco Barrera, artiste documenté à<br />

Madrid dans la première moitié du XVIIe siècle et jouissant d’une<br />

position importante parmi les artistes de la ville. Francisco Barrera<br />

est célèbre pour une série de natures mortes représentant des<br />

allégories des mois de l’année ou des saisons (cf. les œuvres<br />

conservées au musée des Beaux Arts de Séville).<br />

L’équilibre de cette nature morte vient de l’ordonnance rigoureuse<br />

de la composition, de l’éclairage qui modèle les volumes avec<br />

précision et rigueur, et du fond clair avec la présence du paysage<br />

maritime.<br />

Both the tiered arrangement of still life elements in the manner<br />

of Juan van der Hamen and the background landscape in<br />

the Flemish tradition are associated with the style of<br />

Francisco Barrera, a highly recognized painter among the artists of<br />

early 17th century Madrid. Francisco Barrera is famous for a series<br />

of allegorical still lifes representing specific months or seasons<br />

(such as the paintings on display at the Museum of Fine Arts of<br />

Seville). The balance of this still life comes from the rigorous<br />

composition, lighting that emphasizes the volume of each shape,<br />

and the bright background featuring a marine landscape.<br />

TA J A N - 3 9


MONTAGUE DAwSON (1895-1973)<br />

Montague Dawson est considéré comme<br />

l’artiste de marines le plus important du<br />

XXe siècle. Issu d’une lignée de peintres<br />

anglais, il s’exerce sous la houlette de son père,<br />

amateur de voile sur la Tamise, et de son grand<br />

père, paysagiste reconnu. Il est apprécié pour son<br />

talent à traiter des voiliers grandioses sous des<br />

cieux flamboyants et des océans en mouvement.<br />

Toute sa carrière se déroule autour de la mer et<br />

des bateaux, depuis son enfance à Southampton<br />

où il passe son temps à pêcher, naviguer et<br />

observer les grands bateaux amarrés dans le port.<br />

Par la suite, il rejoint, à la fin de la première guerre<br />

mondiale, la marine Royale où il illustre des<br />

images et publications. Dès 1916, il expose très<br />

souvent à la Royal Academy et à la Royal society<br />

of Marine artists de Londres.<br />

En 1920, il travaille en collaboration avec la galerie<br />

d’art « Frost and Read », dès lors son succès<br />

deviendra grandissant et ses commandes<br />

nombreuses. Il peint navires et clippers (trois-mâts<br />

très rapides et performants) avec une palette<br />

fluide, dans la tradition de la marine anglaise, où<br />

le mouvement et la grâce sont omniprésents.<br />

Ses admirateurs et clients se comptent parmi les<br />

personnalités les plus influentes de l’époque<br />

comme le Président Eisenhower, Lyndon B.<br />

Jonhson et la famille Royale Britannique.<br />

Résidence de Jorge de Brito à Cascais<br />

Montague Dawson is regarded as the 20th<br />

century’s premier marine artist.<br />

Descendent of a line of English painters,<br />

he practiced with his father who sailed the Thames<br />

for sport, and his grandfather, a reputed landscape<br />

artist. Dawson is known for his masterful<br />

depictions of imposing ships between blazing<br />

skies and moving oceans.<br />

Dawson’s entire career revolved around sea and<br />

ships, beginning with a childhood in Southampton<br />

spent fishing, sailing, and watching the ships<br />

moored in port. He later joined the Royal Navy as<br />

an illustrator towards the end of World War I. As<br />

early as 1916, his paintings were frequently<br />

exhibited at the Royal Academy and the Royal<br />

Society of Marine Artists in London.<br />

In 1920 Dawson began his collaboration with the<br />

Frost & Reed gallery, enjoying a growing success<br />

and numerous commissions from then on. He<br />

painted ships - especially clippers- with a flowing<br />

pallet, in the tradition of English marine painting,<br />

infused with grace and movement.<br />

His admirers and patrons were among the most<br />

influential personalities of the time, including David<br />

D. Eisenhower, Lyndon B. Johnson, and the British<br />

Royal Family.<br />

19 - MONTAGUE DAwSON (1895-1973)<br />

THE CLIPPER SHIP NORTH AMERICA<br />

Huile sur toile marouflée sur toile<br />

Signée en bas à gauche et titrée sur le châssis<br />

71 X 107 CM (27⅞ X 42 IN.)<br />

50 000/70 000 €<br />

The Clipper Ship North America, oil on canvas mounted on canvas signed lower left and titled on the stretcher<br />

Provenance<br />

Frost & Reed Gallery, Londres<br />

Cette œuvre est répertoriée dans les archives de la Frost & Reed Gallery sous le n°42625<br />

4 0 - TA J A N TA J A N - 4 1


4 2 - TA J A N<br />

20 - MONTAGUE DAwSON (1895-1973)<br />

GOL<strong>DE</strong>N SKIES - THE TEA CLIPPER "KAISOW"<br />

Huile sur toile<br />

Signée en bas à gauche et titrée sur le châssis<br />

61 X 91,5 CM (24 X 36 IN.)<br />

100 000/150 000 €<br />

Golden Skies - The Tea Clipper “Kaisow”, oil on canvas signed lower left and titled on the stretcher<br />

Provenance<br />

Frost & Reed Gallery, Londres<br />

Cette œuvre est répertoriée dans les archives de la Frost & Reed Gallery sous le n°42488<br />

TA J A N - 4 3


4 4 - TA J A N<br />

21 - MONTAGUE DAwSON (1895-1973)<br />

SEA ENCOUNTER - THE ACTION BETWEEN HMS FROLIC AND USS WASP<br />

Huile sur toile<br />

Signée en bas à gauche et titrée sur le châssis<br />

51 X 76 CM (20 X 30 IN.)<br />

60 000/80 000 €<br />

Sea Encounter - The Action between HMS Frolic and USS WASP, oil on canvas signed lower left and titled on the<br />

stretcher<br />

Provenance<br />

Frost & Reed Gallery, Londres<br />

Cette œuvre est répertoriée dans les archives de la Frost & Reed Gallery sous le n°44684<br />

TA J A N - 4 5


4 6 - TA J A N<br />

22 - ATELIER <strong>DE</strong> JACqUES II VAN <strong>DE</strong>R BORCHT<br />

JUPITER ET MERCURE, VERS 1774-1794<br />

Tapisserie en laine et soie<br />

Marque tissée BB pour Bruxelles Brabant et IAC:VD:BORGHT:<br />

Finement tissée, bel état, couleurs vives<br />

321,5 X 243,5 CM (126 X 95 IN.)<br />

(Restaurations)<br />

30 000/50 000 €<br />

Wool and silk tapestry, finely woven in the Brussels workshop of Jacques II van der<br />

Borcht<br />

Jupiter and Mercury, circa 1774-1794<br />

Inscribed BB for Bruxelles Brabant and IAC:VD: BORGHT:<br />

Good condition, bright colors, some restoration<br />

Jacques II van der Borcht, fils de Jean-François ( 1774), dirigea l’atelier à la mort de son père,<br />

après avoir travaillé avec Daniel III Leyniers avant 1768. En 1781, il employait trois métiers.<br />

Dernier tapissier de Bruxelles sous l’Ancien Régime, il mourut le 13 janvier 1794 et signait<br />

IAC.V.D.BORCHT.<br />

Bibliographie<br />

Guy Delmarcel, La Tapisserie Flamande du XVe au XVIIIe siècle, Imprimerie Nationale, Paris,<br />

1999, pages 363 et 364<br />

Résidence de Jorge de Brito à Cascais<br />

TA J A N - 4 7


23 - PAIRE <strong>DE</strong> COMMO<strong>DE</strong>S<br />

En placage de bois de violette, marqueté de réserves bordées de filets, la façade en arbalète ouvre à quatre tiroirs sur trois rangs séparés par des<br />

cannelures gainées de laiton. Riche ornementation de bronzes dorés tels que : poignées de tirage feuillagées et fleuries, entrées de serrure à tête<br />

de femmes rayonnantes, cul de lampe à coquille, branchages et sur les côtés des rosaces feuillagées avec tournesol au centre.<br />

Montants à cannelures de laiton, petits pieds cambrés à sabots à enroulement ornés de rinceaux et palmettes. Dessus de marbre rouge griotte.<br />

Epoque Régence, dans le goût d'Etienne Doirat<br />

HAUT. 84,5 - LARG. 119 - PROF. 61,5 CM (33¼ X 46⅞ X 24¼ IN.)<br />

(Restaurations, petits manques au placage. Un marbre fracturé et restauré)<br />

30 000/40 000 €<br />

A pair of Régence ormolu-mounted kingwood and parquetry commodes in the manner of Etienne Doirat<br />

4 8 - TA J A N TA J A N - 4 9


5 0 - TA J A N<br />

24 - GRAND LUSTRE CORBEILLE<br />

En bronze doré, à soixante lumières portées par des bras à décor de larges feuilles<br />

d'acanthe sur trois étages réhaussés de guirlandes de perles facettées, pendeloques<br />

et poignards. Le fût composé d'éléments polylobés surmonté de cinq bandeaux<br />

feuillagés en forme de couronne ornée de pinacles en cristal.<br />

Style XVIIIe siècle, circa 1900<br />

HAUT. 190 CM - DIAM. 140 CM (74¾ X 55⅛ IN.)<br />

30 000/50 000 €<br />

An 18th century style gilt-bronze and crystal sixty-light chandelier, circa 1900<br />

TA J A N - 5 1


5 2 - TA J A N<br />

25 - GRAND LUSTRE<br />

En bronze doré à soixante lumières. La partie basse à douze bras de lumière en forme<br />

de rinceaux feuillagés, six à six feux et six à deux feux, surmontée d'une rangée à<br />

douze bras réunis sur un fût tourné à feuilles d'acanthe et godrons. L'ensemble est<br />

orné de rangs de perles et de pendeloques de formes différentes et de pinacles en<br />

cristal.<br />

Style XVIIIe siècle<br />

HAUT. 200 CM - DIAM. 65 CM (78¾ X 25⅝ IN.)<br />

12 000/15 000 €<br />

An 18th century style bronze and crystal sixty-light chandelier<br />

TA J A N - 5 3


AME<strong>DE</strong>O MODIGLIANI (1884-1920)<br />

La première préoccupation d’Amedeo Modigliani en tant<br />

qu’artiste fut la sculpture. Ainsi le critique et marchand d’art<br />

Adolph Basler disait de lui : « Pendant des années, Modigliani<br />

ne fit que dessiner, traçant les arabesques souples des cariatides<br />

qu’il avait l’intention de tailler dans la pierre et dont il soulignait<br />

légèrement les courbes de bleu ou de rose. Il obtint ainsi un dessin<br />

sûr et harmonieux, qui reflétait sa personnalité empreinte de<br />

charme et d’une grande fraîcheur et sensibilité »<br />

C’est ainsi qu’il dessina plusieurs cariatides, certaines pouvaient<br />

être considérées comme des dessins préparatoires à une sculpture,<br />

et d’autres beaucoup plus abouties comme de véritables dessins en<br />

tant que tels. La cariatide ici présentée appartient à cette deuxième<br />

catégorie. Modigliani ne s’est pas contenté de la mine de plomb, il<br />

a souligné son dessin de cernes noires et y a apporté de la couleur,<br />

autrement dit, de la vie. La forme du dessin est très sculpturale ; se<br />

rapprochant à la fois de l’art tribal africain et océanien par son<br />

aspect épuré et stylisé, mais aussi et bien sûr du modèle originel<br />

de la cariatide de l’antiquité grecque et romaine, sans qui, de façon<br />

symbolique, les constructions ne tiendraient pas debout…<br />

La femme est magnifiée en ce sens qu’elle est le pilier.<br />

Mais ce qui intéressait particulièrement Modigliani, était la position<br />

et la forme que ce rôle de cariatide imposait. Naissait de cette<br />

posture, un rythme complexe de lignes horizontales, verticales,<br />

diagonales et courbes qui hypnotisaient Modigliani.<br />

Pour renforcer l’image classique du modèle, il aiguise et réduit les<br />

formes à leur plus grande simplicité ce qui donne plus de légèreté<br />

à la touche tout en en renforçant l’intensité humaine. La cariatide<br />

que nous présentons semble toutefois revêtir un caractère<br />

androgyne. C’est donc l’Homme au sens générique du terme qui est<br />

représenté. Les bras relevés, il apparaît comme un véritable totem.<br />

Chose rare, Modigliani a également semblé vouloir créer un<br />

contexte de nature autour du personnage par l’ajout de pigments<br />

de couleur primaires d’une haute intensité : bleu, vert et rouge.<br />

Cette représentation de l’Homme et la Terre est donc<br />

particulièrement intéressante dans l’œuvre de Modigliani.<br />

5 4 - TA J A N<br />

Amedeo Modigliani’s focus as an artist was sculpture. As<br />

explained by the critic and art dealer Adolph Basler: “For<br />

years, Modigliani did nothing but draw, tracing the graceful<br />

arabesques of the caryatids he planned to carve in stone, lightly<br />

accentuating their curves with blue or pink. He obtained a bold and<br />

harmonious drawing style, which reflected his personality, full of<br />

charm, a great freshness, and sensitivity”.<br />

Modigliani drew several caryatids. Some could be considered studies<br />

for future sculptures, while others were much more elaborate<br />

and fully conceived drawings. The caryatid presented here belongs<br />

to this second category. Modigliani was not satisfied with graphite<br />

alone – he defined his drawing with black outlines and filled it with<br />

color, in other words, life. The shape of the drawing is very sculptural;<br />

it is purified and highly stylized, evoking African and Oceanic tribal<br />

art, as well as the original Greek and Roman model, without<br />

which these “sculptures” could never stand…<br />

What particularly interested Modigliani were the position and shape<br />

imposed by the caryatid as a model. The posture produced a complex<br />

rhythm of horizontal, vertical, diagonal, and curved lines, which<br />

hypnotized Modigliani.<br />

To reinforce the traditional image of the model, Modigliani sharpens<br />

and reduces shapes to their utmost simplicity; this gives more lightness<br />

to the touch while emphasizing the human intensity. However,<br />

the caryatid we present here seems to be androgynous. So, it is<br />

Man, in the generic sense, which is represented. With raised arms,<br />

he looks like a totem. Modigliani uncharacteristically created a<br />

context of nature around the figure by adding the intense primary<br />

colors blue, green and red. This representation of Man and Earth is<br />

thus of particular interest among Modigliani’s works.<br />

TA J A N - 5 5


5 6 - TA J A N<br />

26 - AME<strong>DE</strong>O MODIGLIANI (1884-1920)<br />

CARIATI<strong>DE</strong>, 1916<br />

Technique mixte sur carton<br />

Signée en bas à droite<br />

80 X 50 CM (31½ X 19¾ IN.)<br />

200 000/300 000 €<br />

Mixed media on carboard, signed lower right<br />

Cette œuvre sera incluse dans le catalogue critique de l’œuvre d’Amedeo Modigliani actuellement<br />

en cours d’élaboration sous la direction du Wildenstein Institute<br />

TA J A N - 5 7


AMA<strong>DE</strong>O <strong>DE</strong> SOUzA CARDOSO (1887-1918)<br />

Amedeo de Souza Carodoso est issu d’une riche famille<br />

Portugaise. Il abandonne ses études d’architecture à<br />

l’Académie des Beaux Arts de Lisbonne et part à Paris en<br />

1906 s’installer à Montparnasse avec l’intention de continuer ses<br />

études. C’est à cette époque que Max Jacob lui présente son ami<br />

Amedeo Modigliani. Une extraordinaire complicité va lier les deux<br />

peintres qui collaborent et échangent amitié et idées. Riche de ce<br />

partage, son œuvre subit également l’influence des artistes de son<br />

temps refusant pour autant de s’enfermer définitivement dans un<br />

courant. Le cubisme analytique lui inspire cette composition à la<br />

guitare.<br />

La fragmentation est élargie à l’ensemble de la composition<br />

délaissant toute idée de volume pour faire apparaitre l’objet sur<br />

des plans successifs. C’est l’essence de l’objet qui se laisse deviner<br />

entre les jeux de matières épaisses jaunes et rouges, les<br />

aplats blancs et verts. Les associations de couleurs d’une exceptionnelle<br />

pureté et le dynamisme de la composition confèrent à<br />

cette œuvre une profondeur tridimensionnelle.<br />

5 8 - TA J A N<br />

- AMA<strong>DE</strong>O <strong>DE</strong> SOUzA CARDOSO<br />

COMPOSITION AU VIOLON<br />

Ce lot ne sera pas présenté aux enchères<br />

This lot will not be presented at the auction<br />

Amadeo de Souza Cardoso came from a prominent<br />

Portuguese family. He stopped studying architecture at the<br />

Academy of Fine Arts of Lisbon and moved to Paris in 1906,<br />

settling in Montparnasse, with the intention of resuming his studies.<br />

Max Jacob introduced him to his friend Amedeo Modigliani.<br />

An extraordinary complicity united the two painters, whose<br />

friendship resulted in a collaboration of ideas. Cardoso’s work was<br />

greatly enriched by this exchange, as well as the influence of other<br />

artists of his time; however, his work resisted conforming to any<br />

one current or trend. Analytical cubism, for example, highly<br />

influenced his painting “Composition with a Guitar”.<br />

The fragmentation is extended to the entire composition, forsaking<br />

any idea of volume to show the object on successive levels. The<br />

essence of the object is revealed by the play between the thickened<br />

yellows and reds and the flattened whites and greens. The<br />

association of colors is of exceptional purity and its dynamic composition<br />

gives the painting an exceptional three-dimensional<br />

depth.<br />

27 - AMA<strong>DE</strong>O <strong>DE</strong> SOUzA CARDOSO (1887-1918)<br />

COMPOSITION À LA GUITARE<br />

Huile sur toile<br />

35 X 27 CM (13¾ X 10⅝ IN.)<br />

200 000/300 000 €<br />

Oil on canvas<br />

TA J A N - 5 9


28 - AMA<strong>DE</strong>O <strong>DE</strong> SOUzA CARDOSO (1887-1918)<br />

AU BISTROT<br />

Huile sur carton contrecollé sur toile<br />

19 X 23 CM (7½ X 9⅙ IN)<br />

70 000/90 000 €<br />

Oil on cardboard mounted on canvas<br />

Exposition<br />

Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian, 1967/1968<br />

6 0 - TA J A N<br />

SONIA <strong>DE</strong>LAUNAY (1885-1979)<br />

“Partis de Madrid, chassés par la chaleur torride d’août, Robert<br />

Delaunay et moi, conseillés par des amis, peintres de Lisbonne,<br />

sommes arrivés à Villa do Conde au Nord du Portugal.<br />

La lumière n’était pas violente, mais exaltait toutes les couleurs –<br />

les maisons multicolores ou d’un blanc éclatant, d’une ligne sobre,<br />

des paysans dans des costumes populaires, des tissus, des céramiques<br />

aux lignes à la beauté antique d’une pureté étonnante,<br />

parmi la foule des bœufs hiératiques à grandes cornes – on a eu<br />

l’impression de se trouver dans un pays de rêve.<br />

Nous nous sommes jetés dans la peinture. On peignait du matin au<br />

soir. Venus pour un mois d’été, nous sommes restés près de 2 ans,<br />

isolés de tout au bord d’une plage immense de l’océan.<br />

J’ai essayé d’exprimer la lumière, la richesse et la force des couleurs<br />

des femmes, des légumes et fruits du pays, pour finalement<br />

me concentrer sur un seul sujet – le marché grouillant de vie, de<br />

couleurs, gens, bêtes, légumes- avec le pays dominé par un viaduc<br />

sur la hauteur.<br />

J’ai fait de multiples études de ce sujet pour baser mes impressions<br />

sur une composition sévère et arriver au maximum d’expression de ce<br />

que je ressentais.<br />

Pendant cette période, nous peignions avec des couleurs à la cire<br />

à chaud avec l’aspic comme médium.<br />

Les tableaux sur la toile du pays, les études sur du papier.<br />

Ce qui importait c’était la plus grande pureté et force de la couleur.<br />

Aussi ces toiles n’ont pas bougé, les couleurs sont aussi éclatantes<br />

que le premier jour. ”<br />

Sonia Delaunay in Sonia Delaunay, catalogue de l'exposition,<br />

MNAM Paris, 1967, pages 50 et 53<br />

Les deux tableaux que nous présentons, représentant le<br />

Marché au Minho, font partie d’un ensemble exceptionnel<br />

d’une quinzaine de tableaux sur ce thème. Mais la particularité<br />

de ces deux œuvres, outre leur fantastique provenance, réside<br />

dans la technique employée. En effet, Sonia expérimente la peinture<br />

à la cire depuis fort peu de temps, formule qui lui a été soufflée<br />

par le grand peintre mexicain Angel Zarraga.<br />

Deux œuvres de cette série ont récemment été vendues lors d’enchères<br />

spectaculaires en 2002 et en 2010.<br />

Par ailleurs, le Musée National d’art Moderne de Paris a exposé les<br />

deux tableaux que nous présentons ici et possède un exemplaire<br />

par donation Delaunay (MNAM, Paris. AM 4091 P.)<br />

“<br />

Robert Delaunay and I left Madrid to escape the torrid heat of<br />

August. Following the advice of painter friends from Lisbon,<br />

we arrived at Vila do Conde in northern Portugal.<br />

The light was not violent, but exalted all the colors – the multicolored<br />

and brilliant white houses with simple lines, peasants in<br />

popular costumes, fabrics, ceramics with ancient beauty of astonishing<br />

purity, hieratic large-horned oxen in the crowd – one had<br />

the impression of being in a land of dreams.<br />

We threw ourselves into painting. We were painting from morning<br />

to evening. We had come for one summer month, but ended up<br />

staying almost two years, living a secluded life on the immense<br />

shore of the ocean.<br />

I tried to express the light, the richness and the strength of the<br />

colors of the women, of the local vegetables and fruits, but eventually<br />

focused on one subject- the market, dominated by the viaduct,<br />

bustling with life, colors, people, animals, vegetables.<br />

I did multiple sketches on the basis of a strict composition to best<br />

express the emotion I felt. At the time, we used hot wax paint: the<br />

paintings were made on local canvases, and the studies on paper.<br />

What mattered was the greatest purity and strength of the color.<br />

As a consequence, these artworks did not fade, and their colors<br />

are as bright now as on the first day.”<br />

Sonia Delaunay in Sonia Delaunay, exhibition catalogue, MNAM<br />

Paris, 1967, pages 50 and 53<br />

The two paintings featured here represent the Market in<br />

Minho, and are part of an exceptional series of some fifteen<br />

works on this theme. But the characteristic trait of these two<br />

particular works, in addition to their exceptional provenance, is the<br />

technique employed. At that time, Sonia had just started using wax<br />

at the suggestion of the great Mexican painter Angel Zárraga.<br />

Two works from this series achieved spectacular results at auctions<br />

in 2002 and 2010. The National Museum of Modern Art in<br />

Paris exhibited the two painting presented here, and has one from<br />

this series in its collection donated by Sonia Delaunay herself<br />

(MNAM, Paris. AM 4091 P.)<br />

TA J A N - 6 1


6 2 - TA J A N<br />

29 - SONIA <strong>DE</strong>LAUNAY (1885-1979)<br />

MARCHÉ AU MINHO 1, PORTUGAL, 1916<br />

Peinture à la cire sur papier marouflé sur toile<br />

Signée et datée en bas à gauche<br />

93 X 127,5 CM (36⅝ X 50¼ IN.)<br />

400 000/600 000 €<br />

Wax painting on paper mounted on canvas, signed and dated lower left<br />

Un certificat d'authenticité établi par Monsieur Richard Riss, en date du 20 juillet 2011,<br />

n°SD 05 193 A 59, sera remis à l'acquéreur<br />

Provenance<br />

Collection Victor Najar, Paris<br />

Collection Brito, 1970<br />

Expositions<br />

Recklinghausen, Städtische Kunsthalle Idee und Vollendung, 1962, n°14h<br />

Milan, Sonia Delaunay, 1964, n°3<br />

Genève, Musée Rath, Sonia Delaunay,1964, n°38<br />

Zurich et Londres, Gimpel Gallery, Sonia Delaunay, 1965, n°5<br />

Paris, Musée national d'Art moderne, Rétrospective Sonia Delaunay, 1967, n°72<br />

Bibliographie<br />

Charles Georg, Les marchés au Minho de Sonia Delaunay, Bulletin du Musée d'Art et d'Histoire<br />

de Genève, Bd. XIII (Genf), 1965, n°5<br />

TA J A N - 6 3


6 4 - TA J A N<br />

30 - SONIA <strong>DE</strong>LAUNAY (1885-1979)<br />

MARCHÉ <strong>DE</strong> MINHO 2, PORTUGAL, 1916<br />

Peinture à la cire sur papier marouflé sur toile<br />

Signée et datée en bas à droite<br />

75 X 91 CM (29½ X 35⅞ IN.)<br />

300 000/500 000 €<br />

Wax painting on paper mounted on canvas, signed and dated lower right<br />

Un certificat d'authenticité établi par Monsieur Richard Riss, en date du 20 juillet 2011,<br />

n°SD 05 194 A 8, sera remis à l'acquéreur<br />

Provenance<br />

Collection Brito, 1970<br />

Expositions<br />

Paris, Musée national d'Art moderne, Rétrospective Sonia Delaunay, 1967, reproduit<br />

sous le n°72 page 52 du catalogue de l'exposition<br />

Recklinghausen, Städtische Kunsthalle Idee und Vollendung, 1962, n°14a<br />

Bibliographie<br />

Charles Georg, Les marchés au Minho de Sonia Delaunay, Bulletin du Musée d'Art et d'Histoire<br />

de Genève, Bd. XIII (Genf), 1965, n°4<br />

TA J A N - 6 5


31 - SONIA <strong>DE</strong>LAUNAY (1885-1979)<br />

ALBUM<br />

Pastel gras et crayon sur papier<br />

Signé en bas à droite<br />

Porte un numéro d'inventaire 1353 en bas à droite<br />

44 X 40 CM (17⅜ X 15 IN.)<br />

15 000/20 000 €<br />

Oil pastel and pencil on paper, signed lower right. Inscribed with an inventory number<br />

“1353” lower right<br />

Un certificat d'authenticité établi par Monsieur Richard Riss sera remis à l'acquéreur<br />

6 6 - TA J A N TA J A N - 6 7


32 - PABLO PICASSO (1881-1973)<br />

<strong>DE</strong>UX CENDRIERS : "OISEAU AU VER" ET "OISEAU AU SOLEIL", 1952<br />

Deux cendriers ronds tournés en terre de faience blanche<br />

Décor à la paraffine oxydée, émail blanc.<br />

Cachets en creux "Empreinte Originale de Picasso" et "Madoura Plein Feu"<br />

Inscrit "Edition Picasso"<br />

DIAM. 15,5 CM (6⅛ IN.)<br />

2 000/3 000 €<br />

Two round turned ceramic white earthenware ashtrays. Oxidized paraffin decoration with white enamel “Empreinte Originale de Picasso” and<br />

“Madoura plein feu” pottery stamp. Inscribed “Edition Picasso”<br />

Bibliographie<br />

Alain Ramié Picasso, catalogue de l’œuvre céramique édité 1947-1971, Madoura Vallauris, 1988<br />

L'oiseau au ver : modèle similaire référencé et reproduit page. 95 sous le n°172<br />

L'oiseau au soleil : modèle similaire référencé et reproduit page 95 sous le n°174<br />

6 8 - TA J A N<br />

33 - PABLO PICASSO (1881-1973)<br />

TAUREAU, 29 MARS 1955<br />

Pichet<br />

Réplique authentique en terre de faïence blanche, décor aux engobes noir, jaune et bleu, gravé au couteau<br />

Frappée des cachets en creux "Edition Picasso" et "Madoura Plein Feu"<br />

Inscrit "Editions Picasso Madoura"<br />

Numérotée 30/100<br />

HAUT. 31 CM (12 3/16)<br />

5 000/8 000 €<br />

White earthenware pitcher decorated with black, yellow and blue engobes, engraved by knife. Pottery stamp "Edition Picasso" and "Madoura<br />

Plein Feu". Inscribed "Editions Picasso Madoura". Numbered 30/100<br />

Bibliographie<br />

Alain Ramié Picasso, catalogue de l’œuvre céramique édité 1947-1971, Madoura Vallauris, 1988<br />

Modèle similaire référencé et reproduit page 1355 sous le n°255<br />

TA J A N - 6 9


Maria Helena Vieira da Silva dans son atelier à Paris<br />

© Claude Michaelides<br />

Maria Helena Vieira da Silva est née à Lisbonne en 1908.<br />

Elle figure aujourd’hui parmi les grands noms de la<br />

peinture abstraite d’après-guerre et s’impose alors parmi<br />

les artistes au sein de la nouvelle école de Paris. Arrivée à Paris en<br />

1928, elle s’inscrit dans l’atelier de Bourdelle qui enseigne la<br />

sculpture à la Grande Chaumière et fréquente l’Académie Fernand<br />

Léger. Dès 1932 elle suit les cours de Bissière à l’Académie<br />

Ranson. Elle fait sa première exposition en 1933 chez Jeanne<br />

Bucher, rencontrée l’année précédente. Elle restera fidèle à la<br />

galerie lorsque celle-ci sera reprise après la guerre par Jean-<br />

François Jaeger, neveu de la célèbre marchande. Avec son mari,<br />

Arpad Szenes, qu’elle a épousé en 1930, elle fréquente les milieux<br />

artistiques, étudie les courants artistiques et les maîtres modernes<br />

tout « en restant en dehors » dit-elle. Le Trecento et le Quattroccento<br />

découverts lors d’un séjour en Italie en 1927 la font se passionner<br />

pour les problèmes spatiaux qui seront au cœur de sa démarche<br />

picturale. Sa découverte de Torres-Garcia est loin d’être négligeable<br />

dans cette période de recherches dans les années trente.<br />

Vieira da Silva se livre à une exploration systématique et intuitive de<br />

ce qui va devenir les grandes lignes de son art. La rigueur,<br />

l’exigence dans l’exercice de son art, sont poussées par « l’unique<br />

obligation de la peinture ». Elle procède à la mise en place d’une<br />

scénographie de l’œil qui tend à brouiller les pistes par la<br />

démultiplication des points de fuite pour un dédale d’espaces<br />

nouveaux comparables à des labyrinthes. Ce fil d’Ariane qu’elle<br />

propose à notre regard est un « immense et compliqué palimpseste<br />

de la mémoire » comme elle le dit elle-même. Progressivement,<br />

elle ouvre le champ du tableau pour aboutir à la dislocation de la<br />

perspective et développe tout un jeu métaphorique à partir des<br />

thématiques des joueurs de cartes, de l’échiquier, de l’atelier, de la<br />

chambre avant les villes, les gares, les bibliothèques. Elle découvre<br />

les vertus fondamentales du graphisme avec Le pont transbordeur<br />

à Marseille (1931) avant d’expérimenter la couleur.<br />

En 1935 a eu lieu sa première exposition à Lisbonne où le couple vit<br />

jusqu’en 1940, avant de rejoindre le Brésil où il séjourne sept années.<br />

De retour à Paris en 1947, elle expose chez Jeanne Bucher. En 1948,<br />

l’Etat acquiert pour la première fois un tableau : La partie d’échecs<br />

(1943). L’image fixe du tableau intègre des éléments propres au cinéma<br />

dans un espace construit par la couleur, mais déréglé par l’introduction<br />

de carrés, rectangles, losanges, posés touche après touche. Ses<br />

souvenirs d’enfance des pavements de faïence, de ces azulejos gris,<br />

blancs, bleus, qui enjolivent les maisons au Portugal, constituent le<br />

« tissu organique » de sa mémoire.<br />

La question de la figuration et de l’abstraction est posée. Dans ce<br />

débat, elle va pousser jusqu’au bout l’expérience du réel, supplanté<br />

par les récurrences mémorielles. La chambre se métamorphose en<br />

couloir, qui conduit vers un chemin initiatique à partir des années<br />

cinquante pour ouvrir sur l’infini. La thématique des métros aériens,<br />

des grandes constructions, des villes, des ponts, ordonne une sorte<br />

de tissage lentement élaboré dans sa volonté de dérégler toute<br />

rationalité au profit d’une ivresse visuelle qui engendre mystère,<br />

énigme et un sentiment de vertige qui nous happe. Les<br />

architectures en fer exercent sur Vieira une fascination. Elle en<br />

conserve les points d’appui du réel avant de libérer un fantasme<br />

mécanique qui traverse tout son œuvre.<br />

Cette parcellisation de l’espace est indissociable d’un graphisme<br />

aigu qui piège les contrastes de lumière. L’expressivité de la ligne,<br />

associée à d’infimes signes aimantés, sous-tend les couleurs en<br />

interaction et écrit un réseau discontinu de sensations et d’instants<br />

suspendus sur le vide. La vie précaire se perd dans le « labyrinthe »<br />

à la fois « admirable » et « terrible » selon ses propres mots. La<br />

vision paroxystique est atteinte avec les livres dans les<br />

bibliothèques, transpositions d’espaces imaginaires proche des<br />

obsessions de Jorge Luis Borges. La pullulation des traits se double<br />

d’une féerie de couleurs aux résonances musicales. Musicienne,<br />

Vieira da Silva compose son tableau à partir d’un jeu de variations<br />

où les lignes et les couleurs dispensent rythmes, rimes et cadences<br />

sur une surface à deux dimensions. Tout progresse vers le centre<br />

d’un cube de lumière. Des accumulations sérielles de petits<br />

rectangles colorés naît une lumière particulière, d’essence<br />

spirituelle.<br />

Il n’est pas surprenant de la voir s’intéresser au vitrail, une<br />

technique qu’elle a pratiquée dès 1963 à l’atelier Jacques Simon<br />

à Reims avec Charles Marq pour l’église Saint-Jacques à Reims<br />

(1966). Elle pratique cette quête lumineuse et transcendante au<br />

quotidien. Elle se renforce au décès de sa mère en 1964, puis à<br />

celui d’Arpad Szenes en 1985. Les écritures blanches apportent<br />

une sérénité dans un lieu pictural unique.<br />

Depuis les années cinquante elle expose régulièrement en France<br />

et à l’étranger (Portugal, Etats-Unis, Sao Paulo, Bâle) et dès 1956<br />

ont lieu ses premières rétrospectives à Hanovre, Brême, Wuppertal.<br />

En 1962 elle reçoit le Grand Prix International de Peinture de Sao<br />

Paulo et en 1965, le Grand Prix National des Arts de Paris. En 1989,<br />

elle est l’invitée d’honneur à la XXe Biennale de Sao Paulo. Elle est<br />

naturalisée française avec Arpad Szenes en 1956.<br />

En 1990, est créée à Lisbonne la Fundaçao Arpad Szenes-Vieira<br />

da Silva qui implique la construction d’un musée pour abriter les<br />

œuvres des deux artistes.<br />

Maria Helena Vieira da Silva décède en 1992. Elle repose aux côtés<br />

de sa mère et de son époux au cimetière de Yèvre-le-Châtel où le<br />

couple avait acheté une maison de campagne.<br />

Lydia Harambourg<br />

Membre correspondant de l’Institut, Académie des Beaux-Arts<br />

Juillet 2011<br />

7 0 - TA J A N TA J A N - 7 1


Portrait de Maria Helena Vieira da Silva<br />

Maria Helena Vieira da Silva, an artist of the School of Paris,<br />

is one of the major names in abstract painting of the<br />

postwar period. Born in 1908, Vieira da Silva arrived in<br />

Paris in 1928, where she enrolled at Emile-Antoine Bourdelle’s<br />

workshop at la Grande Chaumière and attended the Fernand Léger<br />

Academy. On a trip to Italy in 1927, she discovered the Italian<br />

Trecento and Quattrocento and became interested in the issue of<br />

space, a preoccupation that would play a large role in her pictorial<br />

approach. Although Vieira da Silva and her husband, Arpad Szenes,<br />

travelled in artistic circles, Vieira da Silva remained, as she put it,<br />

“outside.”<br />

Vieira da Silva’s study of Joaquín Torres-García had a large impact<br />

on her work in the 1930s. She devoted herself to a systematic and<br />

intuitive exploration of what would eventually become a recurring<br />

aesthetic: the use of multiple vanishing points to create labyrinthine<br />

spaces. Gradually, she opened up the picture plane, allowing a<br />

dismantling of perspective. She developed elaborate metaphors<br />

about such themes as card players, chessboards, workshop and<br />

bedroom, as well as cities, train stations and libraries. With Le pont<br />

transbordeur à Marseille (1931) Vieira da Silva discovered the<br />

virtues of graphic design, before experimenting with color. In 1932,<br />

she began taking classes with Roger Bissière at Ranson Academy,<br />

and in 1933 she had her first show at Galerie Jeanne Bucher. She<br />

will remain faithful to the gallery even when it had been taken over<br />

by Jeanne Bucher’s nephew after the war.<br />

7 2 - TA J A N<br />

© Jean-François Bauret<br />

In 1935 Vieira da Silva had her first show in Lisbon, where she and<br />

her husband lived until 1940, before moving to Brazil for seven<br />

years. After their return to Paris in 1947, she continued to show at<br />

the Galerie Jeanne Bucher, and in 1948, for the first time, the<br />

French state bought one of her paintings, La partie d’échecs (1943).<br />

The image has a strong cinematic quality: Color provides structure,<br />

but that structure is upset by a series of squares, rectangles, and<br />

rhombuses that recall the grey, white and blue checkered<br />

earthenware floors from the Portuguese houses of Vieira da Silva’s<br />

childhood. In La partie d’échecs one can clearly see the beginning<br />

of Vieira da Silva’s move from figuration toward abstraction. The<br />

relationship between the real and the remembered is more tenuous<br />

and less tangible.<br />

Vieira da Silva’s work from the 1950s features concrete, rational<br />

structures rendered in an enigmatic way: elevated railways, large<br />

buildings, cities and bridges. Her strong interest in the intricacies of<br />

light and shade imbue her paintings with a sense of mystery. The<br />

expressivity of her line, strewn with hidden symbols, provides a<br />

foundation for the interaction between color and a seemingly<br />

discontinuous network of feelings. After the death of her mother in<br />

1964, Vieira da Silva saw life as precarious, teetering on the brink<br />

of a labyrinth that is, she believed, both “admirable and terrible.”<br />

Maria Helena Vieira da Silva dans son atelier à Paris<br />

© Claude Michaelides<br />

A musician as well as an artist, Vieira da Silva began to craft<br />

paintings full of rhythm, where all of the action progresses toward<br />

the center of a cube of light. Eventually she became interested in<br />

stained glass, a technique she learned from Charles Marq at<br />

Jacques Simon’s workshop in Reims. These studies became the<br />

basis for l’église Saint-Jacques in Reims (1966).<br />

From the 1950s on Vieira da Silva exhibited regularly in France and<br />

abroad, including shows in Portugal, the United States, Brazil (São<br />

Paulo) and Switzerland (Basel). In 1956, she had her first<br />

retrospectives in Hanover, Bremen, and Wuppertal. In 1962, she<br />

won the International Painting Award of São Paulo, and 27 years<br />

later was the guest of honor at the 20th São Paulo Biennial. In<br />

1965, she received the Grand Prix National des Arts in Paris.<br />

Maria Helena Vieira da Silva dans son atelier à Paris<br />

In 1990, five years after the death of Vieira da Silva’s husband, the<br />

Fundação Arpad Szenes-Vieira da Silva was constructed in Lisbon.<br />

Two years later, Vieira da Silva passed away. She lies with her<br />

mother and husband in the cemetery of Yèvre-le-Châtel, where she<br />

and Szenes shared a country house.<br />

Lydia Harambourg<br />

Corresponding Member of the Institut de France,<br />

Académie des Beaux-Arts<br />

© Wölbing-Van Dyck, Bielefeld et Ida Kar<br />

TA J A N - 7 3


7 4 - TA J A N<br />

34 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

LISBONNE, 1940-1952<br />

Gouache sur carton<br />

Signée et datée Rio 40 en bas à gauche<br />

Œuvre reprise en 1952<br />

42 X 49 CM (16½ X 19¼ IN.)<br />

100 000/150 000 €<br />

Gouache on cardboard, signed and dated Rio 40 lower left<br />

Exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit<br />

sous le n°3 pages 18 et 19<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°293 page 62<br />

Rubén Navarra, Notícia de uma pintora luso-brasileira, Diário de Notícias, Rio de Janeiro, 24 août<br />

1941, reproduit<br />

Georges Blache, Cours officiel des tableaux modernes en ventes publiques, ABC Décor, Paris,<br />

décembre, 1966, reproduit<br />

Dora Vallier, Vieira da Silva, Editions Weber, Paris, 1971, décrit et reproduit page 77<br />

Nelson Alfredo Aguilar, Vieira da Silva no Brasil, Colóquio artes, n°27, 2e série, 18e année,<br />

Lisbonne, avril 1976, reproduit page 14<br />

TA J A N - 7 5


7 6 - TA J A N<br />

35 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

PORTRAITS, 1944<br />

Gouache sur carton<br />

Signée et datée 44 en bas vers la gauche<br />

40 X 50 CM (15¾ X 19¾ IN.)<br />

30 000/50 000 €<br />

Gouache on cardboard, signed and dated 44 lower left<br />

Exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit<br />

sous le n°5 pages 22 et 23 (titré Sans titre)<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°411 page 84<br />

TA J A N - 7 7


36 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

REPAS À LA CAMPAGNE, 1947<br />

Huile sur toile<br />

Signée et datée 47 en bas à droite<br />

33 X 55 CM (13 X 21⅝ IN.)<br />

300 000/500 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated 47 lower right<br />

Expositions<br />

Lisbonne, Galeria 111, Vieira da Silva, juillet 1970, décrit et reproduit sous le n°1 du catalogue de l'exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit sous le n°9 pages 30<br />

et 31 (titré Sans titre)<br />

Porto, Casa de Serralves, Vieira da Silva, Arpad Szenes, Dans les collections portugaises, février/avril 1989, décrit et reproduit<br />

sous le n°16 page 316 du catalogue de l'exposition<br />

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musée d'Art Moderne, Vieira da Silva dans les collections portugaises,<br />

du 27 septembre au 8 décembre 1991, décrit et reproduit page 60 du catalogue de l'exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit<br />

sous le n°527 page 105<br />

Info galerie spécial Belgique, Europalia 91, Bruxelles, 1991, reproduit page 77<br />

7 8 - TA J A N TA J A N - 7 9


En 1947, Vieira da Silva est de retour à Paris après<br />

un séjour de sept années passées à Rio de Janeiro<br />

avec son mari Arpad Szenes. Repas à la<br />

campagne offre la synthèse de ses expériences<br />

précédentes inaugurées avec l’Atelier peint à Lisbonne<br />

en 1934 et poursuivies avec Le Jeu de cartes daté de<br />

1937 dans lequel l’artiste introduit des figures plates.<br />

Le tableau exprime sa volonté de donner à voir un<br />

sentiment d’espace, non pas en transgressant la<br />

perspective linéaire, mais à partir de petits carrés et de<br />

losanges de tons et de valeurs variés qui brouillent notre<br />

perception précisément au moment où notre regard<br />

commence à s’accoutumer. Les corps des personnages<br />

sont morcelés à la façon des pièces d’un puzzle qui<br />

rappellent les azulejos sur les façades des maisons au<br />

Portugal et inscrivent dans la profondeur la structure<br />

d’un lieu mis à nu. Quant à la couleur, productrice de<br />

lumière, elle est requise pour ses qualités vibratoires.<br />

Tous les caractères fondateurs de la peinture de Vieira<br />

da Silva sont en place : une scénographie spatiale vécue<br />

comme une partition musicale, la transparence et la<br />

densité de la couleur, la vision du monde transposée<br />

dans le miroir du peintre. Son interrogation de la surface<br />

reste indissociable du rôle expressif joué par la<br />

perspective contrariée pour une métaphore<br />

métonymique.<br />

L.H.<br />

In 1947, Vieira da Silva is back in Paris after spending<br />

seven years in Rio de Janeiro with her husband<br />

Arpad Szenes. Repas à la campagne synthesizes her<br />

previous experimentations starting with Atelier, painted<br />

in Lisbon, and continued in 1934 with Jeu de cartes in<br />

1937, in which the artist introduces flat figures. The<br />

painting expresses her desire to give a feeling of space<br />

by building from small squares of varying tones, which<br />

confuse our perception just as we grow accustomed to<br />

them. Fragmented bodies like puzzle pieces recall the<br />

azulejos on façades in Portugal and provide depth and<br />

structure. Color produces light, giving vibration to the<br />

image. All the characteristic elements of Vieira da<br />

Silva’s style are present: spatial relations laid out like a<br />

musical score, alternating transparency and density of<br />

color, a vision of the world reflected by the painter. The<br />

breakdown of perspective is both a means of expression<br />

and a reflection on the idea of surface. Maria Helena Vieira da Silva et Arpad Szenes dans leur atelier<br />

8 0 - TA J A N<br />

© Maywald<br />

TA J A N - 8 1


8 2 - TA J A N<br />

37 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

COMPOSITION, 1950<br />

Gouache sur carton<br />

Signée et datée 50 en bas à droite<br />

42,5 X 55 CM (16¾ X 21⅝ IN.)<br />

40 000/60 000 €<br />

Gouache on cardboard, signed and dated 50 lower right<br />

Exposition<br />

Lisbonne, Galeria São Mamede, 34 Pinturas de Vieira da Silva, juin 1970, décrit et reproduit sous le n°4 pages 20 et 21 du<br />

catalogue de l'exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit<br />

sous le n°702 page 138<br />

TA J A N - 8 3


8 4 - TA J A N<br />

38 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

HIVER, 1951<br />

Huile sur toile<br />

Signée et datée 51 en bas à droite<br />

81 X 100 CM (31⅞ X 39⅜ IN.)<br />

400 000/600 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated 51 lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Pierre, Paris<br />

Collection Michel-François Braive, Paris<br />

Expositions<br />

Pittsburgh, Carnegie Institute, The 1952 Pittsburgh International Exhibition of Contemporary Painting, du 16 octobre au 14 décembre 1952,<br />

décrit sous le n°251 du catalogue de l'exposition<br />

Hanovre, Kestner-Gesellschaft Hannover, Vieira da Silva, du 29 mars au 11 mai 1958, décrit sous le n°43 du catalogue de l'exposition<br />

Aix-en-Provence, Galerie Tony Spinazzola, Sculptures, Peintures, du 28 avril au 25 mai 1960, décrit et reproduit sous le n°40 du catalogue de<br />

l'exposition<br />

Grenoble, Musée de peinture et de sculpture, Vieira da Silva, juillet/août 1964, décrit sous le n°28 du catalogue de l'exposition<br />

Turin, Museo Civico di Torino, Vieira da Silva, du 27 octobre au 29 novembre 1964, décrit et reproduit sous le n°42 pages 98 et 99 du catalogue<br />

de l'exposition<br />

Treigny, Château de Ratilly, Vieira da Silva, Etienne-Martin, du 10 juin au 16 septembre 1967, décrit sous le n°33 du catalogue de l'exposition<br />

Lisbonne, Fundação Calouste Gulbenkian, Vieira da Silva, juin/juillet 1970, décrit sous le n°70 page 53 et reproduit page 97 du catalogue de<br />

l'exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit sous le n°13 pages 38 et 39<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit sous le n°815 page<br />

160<br />

Guy Weelen, Vieira da Silva, Goya, n°40, Madrid, janvier/février 1961, reproduit page 276<br />

Mario Cesariny, Da pintura de Vieira da Sliva, Jornal de Letras e Artes, Lisbonne, juillet 1962, reproduit<br />

Gabrielle Kuény, Exposition d'été 1964, Vieira da Silva, Bulletin du Musée des Beaux-Arts, n°1, Grenoble, octobre 1965, page 4<br />

Secolul 20, n°8, Romania, 23 août 1967, reproduit<br />

Dora Vallier, Vieira da Silva, Editions Weber, Paris, 1971, décrit et reproduit pages 57 et 113<br />

Antoine Terrasse, L'Univers de Vieira da Silva, collection Les Carnets de Dessins, Edition Maison Mame, Tours, 1977, cité page 84<br />

Jacques Lassaigne et Guy Weelen, Vieira da Silva, Editions Cercle d'Art, Paris, 1978, décrit et reproduit sous le n°197 page 173<br />

Antonio Bonnet Correa, Vieira da Silva, Edition Artgràfic, Barcelone, 1980, reproduit sous le n°41<br />

Dora Vallier, Chemins d'approche, Vieira da Silva, Editions Galilée, Paris, 1982, page 72<br />

Claude Roy, Vieira da Silva, Editions Poligrafa et Ars Mundi, Barcelone, 1988, décrit et reproduit sous le n°26<br />

TA J A N - 8 5


“ Avant de dessiner un tableau, j’ai envie de peindre certaines couleurs. La décision c’est la couleur.<br />

En général. Pas la ligne. Je dessine en fonction de la couleur que j’ai envie de peindre, c’est l’ensemble de<br />

la gamme. ”<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

“Before drawing a painting, i want to paint certain colours. Usually the choice is a matter of colour and<br />

not a matter of lines. i draw according to the colour i want to paint, in the whole range.”<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

Le schéma de la grille précédemment expérimenté par Vieira<br />

da Silva est ici appliqué dans une géométrie orthogonale et<br />

stratigraphique. La juxtaposition par ajouts d’éléments<br />

constitutifs d’une trame sous-tend la future thématique du<br />

labyrinthe. Ce paysage, libre d’adaptation, prend appui du rêve et<br />

de l’imaginaire en superposant l’espace réel, l’espace du souvenir<br />

et l’espace illusoire. Les formes naissent et s’engendrent dans une<br />

construction qui constitue un tissu organique de la mémoire.<br />

Comme souvent, la couleur semble préexister à l’acte de peindre.<br />

Appliquée en bandes ou en taches, la couleur indique un lieu de<br />

fuite dans un monde de points, de lignes, de traits pour des<br />

errances dans un subconscient ouvert sur un carroyage de<br />

constructions enchantées. Héritiers de ses premiers échiquiers,<br />

chambre, ville, métro aérien, gare, canaux, bibliothèque sont en<br />

germe dans ce substrat paysager, devenu l’espace du tableau et le<br />

lieu mental où s’inscrit toute investigation plastique pour un chemin<br />

intérieur dont la peu probable issue n’assigne aucun terme.<br />

L.H.<br />

8 6 - TA J A N<br />

Vieira da Silva experimented with the use of a grid and applied<br />

it here in a rigorous and organizational geometry. The components<br />

of a web foreshadow the theme of the labyrinth. This<br />

landscape is rooted in dream and imagination by a layering of real<br />

space and illusory space. Shapes are generated in an organic way,<br />

as if emerging from the fabric of memory. Applied in stripes or<br />

spots, color indicates possible vanishing points among dots, lines,<br />

and strokes, allowing the mind to wander. Developing from Vieira<br />

da Silva’s early chessboards, the room, city, elevated railway, train<br />

station, canals, and library are virtually present in this landscape,<br />

which has become both the space of the painting and the mental<br />

space of artistic interrogation.<br />

TA J A N - 8 7


8 8 - TA J A N<br />

39 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

LA VILLE, 1953<br />

Huile sur toile<br />

Signée en bas à droite<br />

73 X 92 CM (28¾ X 36¼ IN.)<br />

300 000/500 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated lower right<br />

Expositions<br />

Lisbonne, Galeria 111, Vieira da Silva, juillet 1970, décrit et reproduit sous le n°3 du catalogue<br />

de l'exposition<br />

Lisbonne, Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva, en dépôt dans la collection permanente de<br />

1994 à 2011<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°1058 page 207<br />

Jacques Lassaigne et Guy Weelen, Vieira da Silva, Editions Cercle d'Art, Paris, 1978, décrit et<br />

reproduit sous le n°222 page 193<br />

TA J A N - 8 9


“ Je crois qu’en ajoutant petite tache par petite tache, laborieusement, comme une abeille, le tableau se<br />

fait. Un tableau doit avoir son cœur, son système nerveux, ses os et sa circulation. Il doit ressembler à une personne<br />

en ses mouvements. ”<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

“i believe that by adding a small paint spot to another, laboriously, like a bee, the painting is getting done.<br />

A painting must have its heart, its nervous system, its bones and its circulatory system. it must be like a person in<br />

its movements.”<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

Contemporaine des Tours, une peinture conservée au Musée<br />

de Peinture et de Sculpture de Grenoble, La Ville multiplie<br />

les points gris, bleus comme autant de signaux plastiques et<br />

métaphoriques dont la juxtaposition convoque le souvenir et le rêve.<br />

Deux villes ont marqué l’œuvre de Vieira da Silva, Lisbonne, sa ville<br />

natale et Paris, la ville choisie, aimée, la ville où son œuvre se<br />

réalise. Il est une autre ville qui ressemble à ses peintures et lui<br />

donne la nostalgie de ses origines portugaises, Salvador de Bahia.<br />

La prolifération d’espaces imbriqués répond à la multiplication des<br />

points de vue pour une machinerie optique préfigurant les<br />

bibliothèques. L’emploi paroxystique des bleus dispense des<br />

horizons mystérieux. Peut-être la ville est-elle l’image de<br />

l’architecture de notre pensée.<br />

L.H.<br />

9 0 - TA J A N<br />

La Ville (from the same period as Tours, Museum of Painting<br />

and Sculpture of Grenoble) multiplies grey and blue points as<br />

visual and narrative signals, summoning memory and dream.<br />

Two cities influenced Vieira da Silva’s work: Lisbon, her birthplace,<br />

and Paris, the city she chose and loved, the city where her oeuvre<br />

came to maturity. Her paintings also resemble another city, full of<br />

nostalgia for her Portuguese roots –Salvador de Bahia. Overlapping<br />

spaces correspond to multiple perspectives, creating a visual<br />

framework that anticipates Vieira da Silva’s “libraries”. The fitful use<br />

of blue provides for mysterious horizons, perhaps suggesting that<br />

the city reflects the architecture of our own minds.<br />

TA J A N - 9 1


9 2 - TA J A N<br />

40 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

LES PISTES, 1953<br />

Huile sur toile<br />

Signée et datée 53 en bas à droite<br />

89 X 116 CM (35 X 45⅝ IN.)<br />

400 000/600 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated 53 lower right<br />

Expositions<br />

Lisbonne, Galeria 111, Vieira da Silva, juillet 1970, décrit et reproduit sous le n°4 du catalogue de l’exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit sous le n°16 pages<br />

44 et 45<br />

Porto, Casa de Serralves, Vieira da Silva, Arpad Szenes, Dans les collections portugaises, février/avril 1989, décrit et reproduit<br />

sous le n°36 page 341 du catalogue de l’exposition<br />

Madrid, Fundación Juan March, Vieira da Silva, du 17 mai au 7 juillet 1991, décrit et reproduit sous le n°20 page 45 du<br />

catalogue de l’exposition<br />

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musée d’Art Moderne, Vieira da Silva dans les collections portugaises,<br />

du 27 septembre au 8 décembre 1991, décrit et reproduit page 75 du catalogue de l’exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit<br />

sous le n°1069 page 210<br />

Jacques Lassaigne et Guy Weelen, Vieira da Silva, Editions Cercle d’Art, Paris, 1978, décrit et reproduit sous le n°224 page 195<br />

Maria João Fernandes, Vieira e Arpad - um itinerário poético, Jornal de Letras, Artes e Ideias, Lisbonne, 3 janvier 1989,<br />

pages 22 et 29<br />

Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva, Arpad Szenes, Vieira da Silva, 1999, reproduit page 39<br />

Le théâtre perspectif de Vieira da Silva<br />

souligne les structures sur lesquelles prend<br />

appui notre regard, conduit par une<br />

multitude de points de fuite, de circulations<br />

elliptiques pour une continuité visionnaire, entre<br />

raison et déraison. La diffraction des touches<br />

soumises à un jeu de lignes invisibles, d’obliques,<br />

d’arcs et de segments, réinvente le monde et le<br />

réfléchit. La réalité du tableau consiste dans une<br />

« partition musicale » faite de lacis et de couleurs,<br />

où rythmes et cadences introduisent une mobilité<br />

dans une surface qui s’accompagne ici d’une<br />

vibration monochrome renforcée par la ligne<br />

unificatrice partiellement recouverte par le blanc.<br />

Cet enfouissement duquel émerge une blancheur<br />

éblouie, rehaussée de quelques points de<br />

couleurs, renvoie à la prégnance mémorielle au<br />

cœur du sensible et de sa cristallisation. La toile<br />

est devenue un dangereux miroir du vide. Sa<br />

fascination vécue dans un monde soumis à la<br />

pesanteur, comme aux trois dimensions, Vieira da<br />

Silva dit l’avoir toujours ressentie. Le labyrinthe est<br />

semé de pièges mais aussi d’issues. C’est ce<br />

chemin intérieur, en promeneur invisible que<br />

l’artiste nous propose.<br />

L.H<br />

Vieira da Silva’s interplay of perspectives,<br />

led by elliptical movement and a multiplicity<br />

of vanishing points, outlines the shapes<br />

that attract the eye and establishes a visual continuity<br />

somewhere between reason and chaos.<br />

Each brushstroke is subjected to a set of invisible<br />

lines, arcs, and segments, which represent the<br />

world while reinventing it. The world of the painting<br />

is a musical score made of interlacing color,<br />

where rhythm and cadence lend mobility to a<br />

monochromatic surface. The unifying black line is<br />

partially obscured by dazzling swathes of white,<br />

which burst forth from within, referring to memory<br />

as the heart of sensitivity and the crystallization<br />

of emotions. The canvas becomes a reflection of<br />

emptiness, which has always fascinated Vieira da<br />

Silva, despite her confinement to a three-dimensional<br />

world. But the maze has as many traps as<br />

it does exits. The artist offers us the chance to be<br />

an invisible traveler along this inner path.<br />

TA J A N - 9 3


9 4 - TA J A N<br />

41 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

LA GRAN<strong>DE</strong> VERRIÈRE, 1953-1954<br />

Huile sur toile<br />

Signée en bas à droite<br />

97 X 130 CM (38¼ X 51¼ IN.)<br />

500 000/700 000 €<br />

Oil on canvas, signed lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Pierre, Paris<br />

Expositions<br />

Lisbonne, Fundação Calouste Gulbenkian, Vieira da Silva, juin/juillet 1970, décrit sous le n°129 page 58 et reproduit page<br />

122 du catalogue de l'exposition (daté 1958)<br />

Lisbonne, Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva, en dépôt dans la collection permanente de 1994 à 2011<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit<br />

sous le n°1201 page 237<br />

Guy Weelen, Vieira da Silva, Collection Peintres d'Aujourd'hui, Edition Fernand Hazan, Paris, 1960, reproduit sous le n°6 (daté 1953)<br />

Guy Weelen, Vieira da Silva, Collection Ateliers d'Aujourd'hui, Edition Fernand Hazan, Paris, 1973, reproduit en couverture<br />

(détail, daté 1953)<br />

Le traitement de l’espace se fait à partir du<br />

maillage serré de facettes qui exaltent le<br />

graphisme associé aux contrastes de la<br />

lumière. Chaque élément est porteur d’une<br />

aimantation dans un rapport d’unité et<br />

d’éclatement comme au travers d’un prisme. Le<br />

mouvement hante le peintre. Ici la gamme des gris<br />

donne à la peinture sont aspect vibratile et dense.<br />

Ouverte sur le ciel, La Grande Verrière est un de<br />

ces lieux mixtes, aériens et souterrains<br />

dispensateurs de départs et de retours,<br />

d’égarements et de fuites, à l’unisson de la<br />

Machine optique de Marcel Duchamp qu’elle<br />

représente dans un tableau de 1937 conservé au<br />

Musée National d’Art Moderne de Paris.<br />

Son art n’imite pas. Elle construit un espace<br />

polyédrique habité par des lamelles aiguës selon<br />

une grande science des accords entre les taches,<br />

les points constellés, les spires dans un jeu<br />

musical qui n’a d’autre finalité que la peinture ellemême.<br />

L.H<br />

Viera da Silva divides the space into a tight<br />

grid and multifaceted mesh, heightening<br />

the contrasts in light. Each element carries<br />

its own magnetism, reconciling opposing forces<br />

of unity and deconstruction like a prism. The<br />

variation of greys gives the painting its vibrant<br />

and dense aspect. La Grande Verrière depicts a<br />

hybrid location, both aerial and subterranean,<br />

providing for departures and arrivals, wanderings<br />

and escape, in dialog with Marcel Duchamp’s<br />

Machine Optique, which Vieira da Silva represents<br />

in a 1937 painting on display at the<br />

National Museum of Modern Art in Paris.<br />

Vieira da Silva’s art does not imitate: it builds a<br />

polyhedral space governed by a deep understanding<br />

of the harmony between plains, points,<br />

and whorls of color; a musical interplay with the<br />

painting itself as its only goal.<br />

TA J A N - 9 5


9 6 - TA J A N<br />

42 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

JEUX D'ENFANTS, 1953-1954<br />

Huile sur toile<br />

Signée en bas à droite<br />

89 X 116 CM (35 X 45⅝ IN.)<br />

300 000/500 000 €<br />

Oil on canvas, signed lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Pierre, Paris<br />

Expositions<br />

Venise, XXVIIe Biennale de Venise, 1954<br />

Lisbonne, Galeria 111, Vieira da Silva, juillet 1970, décrit et reproduit sous le n°5 du catalogue<br />

de l'exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira,<br />

Genève, 1994, décrit et reproduit sous le n°1191 page 235<br />

Jacques Lassaigne et Guy Weelen, Vieira da Silva, Editions Cercle d'Art, Paris, 1978, décrit et<br />

reproduit sous le n°229 page 200<br />

TA J A N - 9 7


“ Je n’aime pas en général les œuvres qui affichent leurs complications. Je préfère les œuvres épurées mais<br />

qui laissent pressentir, deviner, au loin, la complexité des choses du monde. “<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

“Generally I don’t like works that showcase their complexity. I prefer works that are simple in design but<br />

let you feel and guess, at a distance, the complexity of the things of the world.”<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

9 8 - TA J A N<br />

Maria Helena Vieira da Silva dans son atelier<br />

TA J A N - 9 9


1 0 0 - TA J A N<br />

43 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

COMPOSITION SOMBRE, 1954<br />

Huile sur toile<br />

Monogrammée et signée en bas à droite<br />

73 X 92 CM (28¾ X 36¼ IN.)<br />

200 000/300 000 €<br />

Oil on canvas, monogrammed and signed lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Pierre, Paris<br />

Expositions<br />

Bâle, Kunsthalle Basel, Germaine Richier, Bissière, H.R. Schiess, Vieira da Silva, Raoul Ubac, du<br />

17 juin au 25 juillet 1954, décrit et reproduit sous le n°122 du catalogue de l'exposition (daté<br />

1953)<br />

Cologne, Galerie Aenne Abels, Jubiläums-Katalog 1919-1969, 1969, décrit et reproduit sous le<br />

n°32 du catalogue de l'exposition (daté 1953)<br />

Lisbonne, Galeria São Mamede, 34 Pinturas de Vieira da Silva, juin 1970, décrit et reproduit sous<br />

le n°10 pages 32 et 33 du catalogue de l'exposition (daté 1953)<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit<br />

sous le n°15 pages 42 et 43 (daté 1953)<br />

Porto, Casa de Serralves, Vieira da Silva, Arpad Szenes, Dans les collections portugaises,<br />

février/avril 1989, décrit et reproduit sous le n°38 page 343 du catalogue de l'exposition (daté<br />

1953)<br />

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musée d'Art Moderne, Vieira da Silva<br />

dans les collections portugaises, du 27 septembre au 8 décembre 1991, décrit et reproduit page<br />

72 du catalogue de l'exposition (daté 1953)<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°1149 page 226<br />

Jacques Lassaigne et Guy Weelen, Vieira da Silva, Editions Cercle d'Art, Paris, 1978, décrit et<br />

reproduit sous le n°234 page 203<br />

Maria João Fernandes, Vieira da Silva/Arpad Szenes. Um Itinerário Poético, Porto, 1989, pages<br />

23 et 29 (daté 1953)<br />

Maria João Fernandes, Vieira e Arpad - um itinerário poético, Jornal de Letras, Artes e Ideias,<br />

Lisbonne, 3 janvier 1989 (daté 1953)<br />

TA J A N - 1 0 1


1 0 2 - TA J A N<br />

44 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

SANS TITRE, CIRCA 1955<br />

Huile sur toile<br />

Signée en bas à droite<br />

73 X 92 CM (28¾ X 36¼ IN.)<br />

250 000/400 000 €<br />

Oil on canvas, signed lower right<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°1261 page 250<br />

TA J A N - 1 0 3


1 0 4 - TA J A N<br />

45 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

CANAUX EN HOLLAN<strong>DE</strong>, 1958<br />

Huile sur toile<br />

Signée et datée 58 en bas à droite<br />

137 X 114 CM (54 X 44⅞ IN.)<br />

600 000/800 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated 58 lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Pierre, Paris<br />

Collection Lee A. Ault, New York<br />

Expositions<br />

Minneapolis, The Walker Art Center, School of Paris 1959, The Internationals, du 5 avril au 17<br />

mai 1959, décrit et reproduit sous le n°77 pages 42 et 43<br />

Washington, The Corcoran Gallery of Art, Fifteen Painters from Paris, du 10 octobre au 8 novembre<br />

1959 (exposition itinérante 1959/1960: The Columbus Gallery of Fine Arts, The Art Gallery<br />

of Toronto, The City Art Museum of St. Louis, The San Francisco Museum of Art), décrit sous le<br />

n°58 du catalogue de l'exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit<br />

sous le n°26 pages 64 et 65<br />

Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian, Vieira da Silva, du 13 juin au 14 août 1988 (puis Paris,<br />

Galeries nationales du Grand Palais, du 22 septembre au 21 novembre 1988), décrit et reproduit<br />

pages 86 et 87<br />

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musée d'Art Moderne, Vieira da Silva<br />

dans les collections portugaises, du 27 septembre au 8 décembre 1991, décrit et reproduit page<br />

100 du catalogue de l'exposition<br />

Lisbonne, Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva, en dépôt dans la collection permanente de<br />

1994 à 2011<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°1554 page 311<br />

Dora Vallier, Vieira da Silva, Editions Weber, Paris, 1971, décrit et reproduit pages 166 et 167<br />

Jacques Lassaigne et Guy Weelen, Vieira da Silva, Editions Cercle d'Art, Paris, 1978, décrit et<br />

reproduit sous le n°263 page 229<br />

Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Vieira da Silva, Monographie, Editions Skira, Genève, 1993,<br />

reproduit page 242<br />

Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva, Arpad Szenes, Vieira da Silva, 1999, reproduit page 43<br />

TA J A N - 1 0 5


“ Quand je peins, je calcule le dosage de tel millimètre par rapport à tel autre millimètre. Le dosage de la<br />

densité. La correspondance de telle tache avec telle autre tache. […] Que de fois je modifie une tache minime,<br />

si minime que personne ne la voit, et il me semble que le tableau trouve sa force quand je fais ça. ”<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

“As i paint, i calculate […] the proportion of a millimetre relative to another millimetre. The proportioning<br />

of density. The correspondence of a touch with another touch. […] i’ll often modify a tiny spot, so tiny<br />

that nobody notices it, and it seems to me that the painting finds its strength when i do that.”<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

Le tissage minutieux induit la lenteur du travail. La main et la<br />

pensée cohabitent étroitement ; « Souvent ma main travaille<br />

comme une fourmi ou un petit insecte, sans qu’on la voie,<br />

mais je ne veux pas qu’elle agisse seule » a -t-elle confié. Le rendu<br />

de l’espace par les pans de couleurs irréguliers qui s’emboîtent<br />

montre bien comment elle a su synthétiser les influences du<br />

cubisme et de l’abstraction, et celles de Bonnard pour la fusion<br />

colorée. Ces blocs constituent autant de passages à franchir pour<br />

une pérégrination dans l’imaginaire des labyrinthes que l’on<br />

retrouvera transposés dans les bibliothèques. Vieira da Silva nous<br />

transmet le magnétisme qu’exerce sur elle les mécanismes de<br />

pensée. La réalité reste fragilisée par ce qu’elle appelle « l’immense<br />

et compliqué palimpseste de la mémoire ». Les souvenirs réveillent<br />

des lieux où se perdre, sans se soucier du temps.<br />

L.H.<br />

1 0 6 - TA J A N<br />

Meticulous weaving made Vieira da Silva’s process slow,<br />

hand and mind operating in a narrow collaboration: “My<br />

hand often works like an ant or a small insect, unseen, but<br />

I do not want it to act alone”, she explained. Her use of interlocking<br />

and irregular plains of color to define the space shows how well<br />

Vieira da Silva knew how to combine the influence of cubism and<br />

abstraction with that of Bonnard. These shapes are as many<br />

doorways inviting us to explore the imaginary world of the artist’s<br />

“labyrinths”, later transposed to her “libraries”. Vieira da Silva<br />

conveys her attraction to the mechanisms of thought. Reality is<br />

weakened by what she calls “the immense and complicated<br />

palimpsest of memory”. Memories revive the places where we once<br />

lost ourselves, without thinking of the time.<br />

TA J A N - 1 0 7


1 0 8 - TA J A N<br />

46 - Maria Helena Vieira da SilVa (1908-1992)<br />

CONTRASTES, 1956<br />

Huile sur toile<br />

Signée et datée 56 en bas à droite<br />

60 X 120 CM (23⅝ X 47¼ IN.)<br />

400 000/600 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated 56 lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Pierre, Paris<br />

Galerie Berggruen, Paris<br />

Expositions<br />

New York, World House Galleries, Recent Acquisitions, du 3 novembre au 5 décembre 1959, décrit et reproduit sous le n°32<br />

du catalogue de l’exposition<br />

New York, World House Galleries, Recent Paintings by Bissière, Fautrier, Istrati and Vieira da Silva, 1960, décrit et reproduit<br />

sous le n°24 du catalogue de l’exposition<br />

Bâle, Kunsthalle Basel, Bilanz Internationale Malerei seit 1950, du 20 juin au 23 août 1964, décrit sous le n°96 du catalogue<br />

de l’exposition<br />

Lausanne, Galerie Alice Pauli, Maîtres contemporains, 1966, reproduit sous le n°44 du catalogue de l’exposition<br />

Lisbonne, Fundação Calouste Gulbenkian, Vieira da Silva, juin/juillet 1970, décrit sous le n°116 page 57 et reproduit page<br />

116 du catalogue de l’exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit sous le n°21 pages 54<br />

et 55<br />

Porto, Casa de Serralves, Vieira da Silva, Arpad Szenes, Dans les collections portugaises, février/avril 1989, décrit et reproduit<br />

sous le n°43 page 357 du catalogue de l’exposition<br />

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musée d’Art Moderne, Vieira da Silva dans les collections portugaises,<br />

du 27 septembre au 8 décembre 1991, décrit et reproduit page 92 du catalogue de l’exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit<br />

sous le n°1343 page 267<br />

Galerie d’art moderne Marie-Suzanne Feigel, Katalog Sommer, Bâle, 1959, n°1<br />

L’Œil, Paris, novembre 1963, reproduit<br />

Dora Vallier, Vieira da Silva, Editions Weber, Paris, 1971, décrit et reproduit page 147<br />

Jacques Lassaigne et Guy Weelen, Vieira da Silva, Editions Cercle d’Art, Paris, 1978, décrit et reproduit sous le n°248 page 216<br />

Maria João Fernandes, Vieira da Silva/Arpad Szenes. Um Itinerário Poético, Porto, 1989, pages 23 et 29<br />

La rigueur de la composition s’accompagne<br />

ici de l’appel insinuant d’une tentative de<br />

vertige qu’expriment les béances qui<br />

fonctionnent comme des fenêtres, précipices où<br />

s’engouffre la lumière, rayonnante d’une présence<br />

inconnue. Le fantasme mécanique éclate en<br />

fragments qui sont autant de lieux de transparence<br />

soumis à l’enjeu de tensions contradictoires. Les<br />

plans se resserrent et tissent un labyrinthe<br />

structurel rompu, morcelé par la lumière dans un<br />

champ chromatique qui annonce les œuvres<br />

blanches des années quatre-vingt. Cette<br />

récurrence du blanc répond à une attente de<br />

révélation dans une étendue offerte à l’expérience<br />

optique. La recherche de l’équilibre spatial lui fait<br />

désaxer les verticales et les horizontales dans une<br />

construction à la stabilité énigmatique progressivement<br />

perceptible. A cette segmentation<br />

inattendue, répond une lumière incarnée.<br />

L.H.<br />

The rigor of Vieira da Silva’s composition is<br />

accompanied here by a sensation of vertigo<br />

induced by window-like openings –<br />

chasms that engulf the light radiating from an<br />

unidentified presence. A mechanical spectre<br />

bursts into fragments and transparencies subjected<br />

to conflicting tensions. Planes contract to<br />

weave a broken structural maze, fragmented by<br />

light in a chromatic field that foreshadows Vieira<br />

da Silva’s “white works” of the 1980’s. This use<br />

of white responds to the hope for revelation from<br />

an expanse open to visual interpretation. In her<br />

search for spatial balance, Vieira da Silva offsets<br />

the vertical and horizontal lines, providing an<br />

unexplainable and gradually perceptible stability<br />

to the edifice.<br />

TA J A N - 1 0 9


1 1 0 - TA J A N<br />

47 - MARIA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

GRÈCE OU LA COLLINE, 1960<br />

Huile sur toile<br />

Signée et datée 60 en bas à droite<br />

81 X 100 CM (31⅞ X 39⅜ IN.)<br />

300 000/500 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated 60 lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Pierre, Paris<br />

Exposition<br />

Lisbonne, Galeria 111, Vieira da Silva, juillet 1970, décrit et reproduit sous le n°8 du catalogue<br />

de l'exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°1678 page 337<br />

TA J A N - 1 1 1


1 1 2 - TA J A N<br />

48 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

SAINT-FARGEAU, 1961-1965<br />

Huile sur toile<br />

Signée et datée 65 en bas à gauche<br />

162 X 114 CM (63¾ X 44⅞ IN.)<br />

800 000/1 200 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated 65 lower left<br />

Provenance<br />

Knoedler Gallery, New York<br />

Expositions<br />

New York, M. Knoedler and Co., Vieira da Silva, Recent oil paintings, du 1er mars au 26 mars<br />

1966, décrit et reproduit sous le n°1 du catalogue de l'exposition<br />

Pittsburgh, Museum of Art, Carnegie Institute, Pittsburgh International Exhibition of Contemporary<br />

Painting and Sculpture, du 27 octobre 1967 au 7 janvier 1968, décrit sous le n°70 du catalogue<br />

de l'exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit<br />

sous le n°31 pages 74 et 75<br />

Porto, Casa de Serralves, Vieira da Silva, Arpad Szenes, Dans les collections portugaises,<br />

février/avril 1989, décrit et reproduit sous le n°53 page 373 du catalogue de l'exposition<br />

Madrid, Fundación Juan March, Vieira da Silva, du 17 mai au 7 juillet 1991, décrit et reproduit<br />

sous le n°37 page 56 du catalogue de l'exposition<br />

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musée d'Art Moderne, Vieira da Silva<br />

dans les collections portugaises, du 27 septembre au 8 décembre 1991, décrit et reproduit<br />

pages 114 et 115 du catalogue de l'exposition<br />

Lisbonne, Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva, en dépôt dans la collection permanente de<br />

1994 à 2011<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°1987 page 400 (avec les dimensions 162 x 130 cm)<br />

Dora Vallier, Vieira da Silva, Editions Weber, Paris, 1971, décrit et reproduit page 225<br />

Antoine Terrasse, L'Univers de Vieira da Silva, Collection Les Carnets de Dessins, Edition Maison<br />

Mame, Tours, 1977, cité page 90<br />

Jacques Lassaigne et Guy Weelen, Vieira da Silva, Editions Cercle d'Art, Paris, 1978, décrit et<br />

reproduit sous le n°279 pages 244 et 245<br />

Antonio Bonnet Correa, Vieira da Silva, Edicion Artgràfic, Barcelone, 1980, reproduit sous le n°54<br />

Maria João Fernandes, O universo de Vieira da Silva, Artes & Leilões, n°10, Ano 2, Lisbonne,<br />

juin/septembre 1991, page 34<br />

Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Vieira da Silva, Monographie, Editions Skira, Genève, 1993,<br />

reproduit page 335<br />

Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva, Arpad Szenes, Vieira da Silva, 1999, reproduit page 48<br />

TA J A N - 1 1 3


« Je crois que j’ai vécu toute ma vie en labyrinthes. C’est ma manière de concevoir le monde. Déjà quand<br />

j’étais enfant, j’ai connu un jardin petit, mais merveilleux, un jardin du XVIIIe siècle, à la française, avec des allées<br />

bordées de buis taillés. C’était un vrai labyrinthe mais je l’ignorais. Il était pourtant extraordinaire, conçu comme<br />

une initiation : on descendait des marches, on s’enfonçait en lui, on le traversait et, brusquement, mystérieusement,<br />

la prison s’ouvrait : là, devant les yeux, s’offrait un paysage magnifique. De même que je me suis promenée ainsi<br />

dans un labyrinthe sans le savoir, bien plus tard, j’ai commencé à dessiner, sans m’en rendre compte, des<br />

labyrinthes. »<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

“I believe that I have been living in labyrinths all my life. This is my way of conceiving the world. Already when<br />

I was a child, I knew a small but marvellous garden, from the 18th century, in the French style, with alleys lined with<br />

trimmed box trees. It was a real labyrinth but I was unaware of it. Even so, it was extraordinary – it had been<br />

designed as an initiation path: you walked down the steps, you went deeper into it, you walked on through it and,<br />

abruptly, mysteriously, the prison opened up: there, just before your eyes, a splendid landscape was there for you<br />

to see. Just as I walked thus in a labyrinth without knowing what it was, a long time later I started to draw labyrinths<br />

without realizing.”<br />

Maria helena Vieira da Silva<br />

La toile est le champ infini ouvert à toutes les perceptions<br />

visuelles, tout en faisant vaciller nos certitudes par le refus<br />

de ne s’appuyer sur aucun point focal. Les chemins<br />

labyrinthiques creusent les strates de villes englouties. L’imaginaire<br />

appareille pour un parcours initiatique dont l’artiste demeure maître<br />

d’une poétique, dont la métrique reste sujette à l’aléatoire. Elle<br />

déroule subtilement un fil d’Ariane dans l’espace arachnéen d’une<br />

résille tissée dans la conscience d’un geste qui dispense la lumière<br />

dans les interstices d’une trame aux multiples modulations tonales.<br />

Sa structure dynamique en escalier, fuguée, impose une lecture<br />

verticale. Une métaphore musicale constante chez Vieira da Silva<br />

qui capture les harmonies contradictoires et complémentaires d’une<br />

partition orchestrale fondue dans la réalité du tableau.<br />

L.H.<br />

1 1 4 - TA J A N<br />

Vieira da Silva’s canvas is an infinite field, open to all aspects<br />

of visual Perception, that challenges our convictions by<br />

refusing to use any single focal point. The labyrinthine paths<br />

weave their way through layers of sunken cities. Imagination sails<br />

out on an initiatory voyage, a poem with a changing meter mastered<br />

only by the artist. Lines like threads of spider silk unfurl amidst a<br />

gossamer-like space, woven with the same gesture that disperses<br />

light among multiple tonal modulations. The dynamic staircase<br />

structure imposes a vertical reading of the image. An constant<br />

musical metaphor in Vieira da Silva’s work captures both the<br />

contradictory and complementary harmonies of an orchestral score<br />

underlying the painting.<br />

TA J A N - 1 1 5


1 1 6 - TA J A N<br />

49 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

LES IRRÉSOLUTIONS RÉSOLUES IV, 1969<br />

Fusain et lavis sur papier Fabriano marouflé sur toile<br />

Signé et daté 69 en bas à droite<br />

58 X 78 CM (22⅞ X 30¾ IN.)<br />

50 000/70 000 €<br />

Charcoal and ink wash on Fabriano paper mounted on canvas, signed and dated 69<br />

lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Jeanne-Bucher, Paris<br />

Exposition<br />

Paris, Galerie Jeanne-Bucher, Vieira da Silva, Les irrésolutions résolues, octobre/novembre<br />

1969, décrit et reproduit sous le n°IV du catalogue de l'exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève,<br />

1994, décrit et reproduit sous le n°2305 page 472<br />

TA J A N - 1 1 7


1 1 8 - TA J A N<br />

50 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

LES IRRÉSOLUTIONS RÉSOLUES XX, 1969<br />

Fusain et tempera sur papier kraft préparé marouflé sur toile<br />

Signé et daté 69 en bas à droite<br />

80 X 103 CM (31½ X 40½ IN.)<br />

80 000/120 000 €<br />

Charcoal and tempera on kraft paper mounted on canvas, signed and dated 69 lower<br />

right<br />

Provenance<br />

Galerie Jeanne-Bucher, Paris<br />

Expositions<br />

Paris, Galerie Jeanne-Bucher, Vieira da Silva, Les irrésolutions résolues, octobre/novembre<br />

1969, décrit et reproduit sous le n°XX du catalogue de l’exposition<br />

Lisbonne, Galeria São Mamede, 34 Pinturas de Vieira da Silva, juin 1970, décrit et reproduit<br />

sous le n°32 pages 76 et 77 du catalogue de l’exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira,<br />

Genève, 1994, décrit et reproduit sous le n°2321 page 476<br />

Mário Cesariny, 34 Pinturas de Vieira da Silva, Galeria São Mamede, Lisbonne, 1970, page 6<br />

TA J A N - 1 1 9


1 2 0 - TA J A N<br />

51 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

LES IRRÉSOLUTIONS RÉSOLUES XXV, 1969<br />

Fusain et tempera sur papier kraft préparé marouflé sur toile<br />

Signé et daté vers le bas à droite<br />

99,5 X 79,5 CM (39¼ X 31¼ IN.)<br />

50 000/70 000 €<br />

Charcoal and tempera on kraft paper mounted on canvas, signed and dated lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Jeanne-Bucher, Paris<br />

Expositions<br />

Paris, Galerie Jeanne-Bucher, Vieira da Silva, Les irrésolutions résolues, octobre/novembre 1969, décrit et reproduit sous<br />

le n°XXV du catalogue de l’exposition<br />

Lisbonne, Galeria São Mamede, 34 Pinturas de Vieira da Silva, juin 1970, décrit et reproduit sous le n°33 pages 78 et 79<br />

du catalogue de l’exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit<br />

sous le n°2327 page 477<br />

Cette œuvre sur papier appartient à une<br />

série de trente œuvres réunies en 1969<br />

sous le titre générique Irrésolutions<br />

résolues inspirées par Descartes et les passions<br />

de l’âme. L’artiste reprend certains des éléments<br />

de vocabulaire transférés dans cet ensemble,<br />

riche de nouvelles tensions pour des orientations<br />

formelles différentes, comme la variation continue.<br />

Ici, le graphisme appuyé construit une<br />

cristallographie architecturée qui reste libre d’une<br />

effusion sous-jacente à un inconscient toujours<br />

présent et qui s’enracine dans une irrésolution<br />

fondamentale pour la faire échapper à tout<br />

conditionnement. Le dépouillement, la gravité,<br />

dispensent la plénitude quêtée à partir d’un clairobscur<br />

qui renforce la propension à la méditation<br />

et au silence.<br />

L.H.<br />

This work on paper belongs to a series of<br />

thirty pieces collected by Vieira da Silva in<br />

1969 under the title Irrésolutions résolues,<br />

inspired by Descartes and the “passions of the<br />

heart”. The artist transfers recurring elements of<br />

the series to a new setting, rich with new dynamics<br />

and formal directions, as with continuous variation<br />

in music. Here, heavily traced outlines build<br />

a structure to prevent the effusion of an underlying<br />

and ever-present unconscious. Simplicity and<br />

gravity dispense with fullness for a chiaroscuro<br />

that fosters meditation and silence.<br />

TA J A N - 1 2 1


1 2 2 - TA J A N<br />

52 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

MATIN, 1967<br />

Huile sur toile<br />

Signée et datée 67 en bas à droite<br />

97 X 130 CM (38¼ X 51¼ IN.)<br />

500 000/700 000 €<br />

Oil on canvas, signed and dated 67 lower right<br />

Provenance<br />

Galerie Jeanne-Bucher, Paris<br />

Expositions<br />

Paris, Galerie Jeanne Bucher, Vieira da Silva, novembre 1967/janvier 1968, décrit et reproduit dans le catalogue de l’exposition<br />

Lisbonne, Galeria São Mamede, 34 Pinturas de Vieira da Silva, juin 1970, décrit et reproduit sous le n°30 pages 72 et 73<br />

du catalogue de l’exposition<br />

São Paulo, Museu de Arte, Vieira da Silva nas Colecções portuguesas, avril 1987, décrit et reproduit sous le n°39 pages<br />

90 et 91<br />

Porto, Casa de Serralves, Vieira da Silva, Arpad Szenes, Dans les collections portugaises, février/avril 1989, décrit et reproduit<br />

sous le n°59 page 386 du catalogue de l’exposition<br />

Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musée d’Art Moderne, Vieira da Silva dans les collections portugaises,<br />

du 27 septembre au 8 décembre 1991, décrit et reproduit page 140 du catalogue de l’exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira, Genève, 1994, décrit et reproduit<br />

sous le n°2151 page 436<br />

Maria João Fernandes, Vieira da Silva/Arpad Szenes. Um Itinerário Poético, Porto, 1989, pages 25 et 31<br />

Maria João Fernandes, Vieira e Arpad - um itinerário poético, Jornal de Letras, Artes e Ideias, Lisbonne, 3 janvier 1989<br />

Composition luxuriante, Matin est maillage<br />

parti d’éléments simples dans une<br />

accumulation sérielle faite d’accords de<br />

formes, de couleurs et de cubes de lumière dont<br />

les harmonies contradictoires débouchent sur une<br />

vision éblouissante. Apparait un réseau discontinu<br />

où la crainte, le silence et le magnétisme de ces<br />

grains lumineux réintroduisent par leur mystère un<br />

apaisement. Vieira da Silva renverse l’ancienne<br />

perspective et son système illusionniste au profit<br />

d’un labyrinthe à la fois admirable et terrible selon<br />

ses propres mots dont le fil d’Ariane est le<br />

symbole mystérieux de la vie et le déroulement<br />

imprévisible du temps.<br />

L.H.<br />

Vieira da Silva creates a luxuriant composition:<br />

a grid starting from simple elements in<br />

a serial accumulation of shapes and colors,<br />

cubes of light, whose contradicting correspondences<br />

lead to a dazzling vision. Grains of light<br />

bring a mysterious peace to a fragmented network<br />

of fear and silence.<br />

Vieira da Silva topples traditional perspective and<br />

its illusory system in favor of the labyrinth, which<br />

is both impressive and terrible, wherein the spider’s<br />

thread is the mysterious symbol, in her<br />

words, of life and the unforeseeable course of<br />

time.<br />

TA J A N - 1 2 3


1 2 4 - TA J A N<br />

53 - MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)<br />

LA RÉPÉTITION, 1967<br />

Tempera sur papier marouflé sur toile<br />

82 X 100 CM (32¼ X 39⅜ IN.)<br />

150 000/200 000 €<br />

Tempera on paper mounted on canvas<br />

Provenance<br />

Knoedler Gallery, New York<br />

Exposition<br />

Lisbonne, Galeria 111, Vieira da Silva, juillet 1970, décrit et reproduit sous le n°12 du catalogue<br />

de l'exposition<br />

Bibliographie<br />

Vieira da Silva, Catalogue Raisonné, Guy Weelen et Jean-François Jaeger, Editions Skira,<br />

Genève, 1994, décrit et reproduit sous le n°2173 page 441<br />

TA J A N - 1 2 5


1 2 6 - TA J A N<br />

54 - SERGE POLIAKOFF (1906-1992)<br />

COMPOSITION ABSTRAITE, 1966<br />

Huile sur toile<br />

Signée en bas à gauche<br />

64,5 X 80,5 CM (25⅜ X 31¾ IN.)<br />

80 000/120 000 €<br />

Oil on canvas, signed lower left<br />

Provenance<br />

Vente Sotheby's, Londres, 3 décembre 1987, n°689<br />

Cette œuvre est répertoriée sous le n°966 125 dans les archives Serge Poliakoff et figurera dans<br />

le volume III du Catalogue Raisonné actuellement en préparation par Monsieur Alexis Poliakoff<br />

TA J A N - 1 2 7


JúLIO POMAR (NÉ EN 1926)<br />

Né à Lisbonne en 1926, Júlio Pomar s’intéresse à la peinture<br />

et à la sculpture dès son plus jeune âge. Dès 8 ans, il<br />

commence à prendre des cours de dessin à l’Ecole des<br />

Arts Appliqués de Lisbonne. Il entre à l’école des Beaux-Arts de<br />

Lisbonne en 1942, puis à celle de Porto. A la fin de la seconde<br />

Guerre Mondiale, encore étudiant, il est un des responsables de la<br />

création de la tendance néo-réaliste, à l'exemple des muralistes<br />

mexicains et des peintres réalistes américains. Durant ses études,<br />

sous le régime de Salazar, il fait partie d’un mouvement contestataire<br />

et son engagement politique lui vaut un séjour de quatre mois<br />

en prison en 1947.<br />

Par la suite, Júlio Pomar voyage en Espagne et en Italie où il<br />

découvre l’œuvre de Goya et celle des Maîtres de la Renaissance<br />

italienne en particulier Uccello et Piero Della Francesca, deux<br />

artistes qui marqueront son travail. En 1963, il s’installe à Paris et<br />

fait ses premières expositions personnelles à la Galerie Lacloche.<br />

Il y présente ses séries de tableaux Tauromachies et Les Courses,<br />

où la figuration prend un tour gestuel et s’intéresse au mouvement<br />

des formes. Son œuvre prend ensuite de nouvelles directions en<br />

se développant par séries thématiques et ruptures internes :<br />

Rugby et Mai 68, Études d'après Ingres, Collages érotiques et<br />

Tigres. Ces séries ont fait de lui l’un des plus importants peintres<br />

portugais du XXème siècle.<br />

À Paris, il expose notamment aux galeries Bellechasse, Gérald<br />

Piltzer et Patrice Trigano. Plusieurs rétrospectives lui sont consacrées<br />

à travers le monde, notamment à Lisbonne (Fondation<br />

Gulbenkian, 1978), à Bruxelles et Charleroi ou encore Rio, Brasilia<br />

et São Paulo (1986 et 2008). Au Portugal, ses dernières expositions<br />

anthologiques ont été présentées en 2004 au Sintra Museu<br />

de Arte Moderna - Colecção Berardo et au Museu de Serralves à<br />

Porto en 2008.<br />

Jorge de Brito a fréquenté l'atelier de Júlio Pomar dès la fin des<br />

années 50. Leur amitié a duré jusqu’à la mort du collectionneur.<br />

Ce dernier a réuni le plus grand ensemble d’œuvres de l’artiste en<br />

les achetant le plus souvent à l'atelier. Une importante partie de sa<br />

collection est aujourd’hui à la Fondation Gulbenkian.<br />

1 2 8 - TA J A N<br />

Born in Lisbon in 1926, Julio Pomar took to painting and<br />

sculpture as early as eight years old, when he began drawing<br />

classes at the School of Applied Art in Lisbon. In 1942<br />

he joined the Academy of Fine Arts in Lisbon and then in Porto.<br />

Pomar, still a student at the end of World War II, was responsible<br />

in part for the creation of a neo-realist tendency inspired by<br />

Mexican muralists and American realist painters. Throughout his<br />

studies under the Salazar regime, Pomar participated in opposition<br />

movements; his political activities culminated in a four month prison<br />

sentence 1947.<br />

Next Julio Pomar traveled to Spain and Italy where he discovered<br />

Goya and the masters of Italian Renaissance painting, particularly<br />

Uccello and Piero Della Francesca, two artists who left their mark<br />

on Pomar’s work. In 1963 Pomar moved to Paris and had his first<br />

solo exhibitions at Galerie Lacloche. He presented two series of<br />

paintings entitled Tauromachies and Les Courses, wherein figuration<br />

became gestural and focused on the movement of shapes. His<br />

work then took on new directions, developing through thematic<br />

series (Rugby, Mai 68, Études d'après Ingres, Collages érotiques,<br />

and Tigres), which would make him one of the most important<br />

Portuguese painters of the 20th century.<br />

Pomar exhibited in Paris at the Bellechasse, Gérald Piltzer, and<br />

Patrice Trigano galleries. Several retrospectives have been devoted<br />

to him throughout the world, notably in Lisbon (Gulbenkian<br />

Foundation, 1978), Brussels, Charleroi, Rio, Brasilia, and Sao<br />

Paolo (1986 and 2008). Pomar’s last exhibits in Portugal were<br />

presented in 2004 at Sintra Museu de Arte Moderna - Colecção<br />

Berardo and Museu de Serralves in Porto in 2008.<br />

Jorge de Brito visited Julio Pomar’s studio as early as the late<br />

1950’s, their friendship lasting until the collector’s death. De Brito<br />

created the greatest collection of the artist’s works by buying<br />

them, most often, directly from the studio. A significant portion of<br />

that collection was entrusted to the Gulbenkian Foundation.<br />

Jorge de Brito, homme d'intuitions, homme de passions<br />

J'écris cette note comme si j’étais en train de dessiner de<br />

mémoire. Dessiner, comme écrire, consiste à donner forme<br />

à ce qu’on ressent.<br />

Dans ce cas mon propos sera d’essayer de définir la qualité d'une<br />

amitié qui s'est constamment maintenue. Loin de moi l'intention<br />

d'une histoire exhaustive : je laisse courir les mots comme on<br />

laisse courir le trait en dessinant.<br />

Je tombe dans un lieu commun : l’appropriation de vers de<br />

Fernando Pessoa comme image fiable de la réalité quotidienne.<br />

Pessoa a écrit : Ce qui sent en moi pense et j’en profite pour dire :<br />

Ce qui sent en moi dessine. C’est ainsi que cela se passe ; je l’ai<br />

appris avec Álvaro Siza en accompagnant par des mots ce que luimême<br />

explique par le dessin, et le mot illustre le dessin tout<br />

comme le dessin illustre le mot. Ou plutôt il n'illustre pas, mais<br />

complète. Les silences sont pour le mot comme la distance ou<br />

l'espace entre elles est pour les formes que le dessin écrit.<br />

L'utilisation du mot (écrit ou parlé) et l'acte de dessiner seraient<br />

ainsi des variantes formelles d'un même manque ? Laisser courir<br />

le stylo, c’est attendre que s'impose comme une évidence ce qui<br />

a été la caractéristique de la relation. Et ce qui émerge de l'espace<br />

que la mémoire évoque librement est l'image du respect profond<br />

et mutuel qui a toujours existé entre Jorge de Brito et moi. Quand<br />

nous avions l’occasion de discuter, nous le faisions à demi-mots,<br />

comme communiquent entre elles les personnes qui - muy discretas<br />

y principales 1 - se comprennent sans avoir à le prouver.<br />

Nous n'avons jamais été des compagnons de tous les jours. En fait,<br />

nous nous voyions quand l’occasion se présentait, quand la vie de<br />

chacun de nous le permettait, et c’est ainsi que l'image que nous<br />

nous sommes faite l’un de l'autre s'est définie naturellement.<br />

Dans le flux des souvenirs prédominent les nuits où Jorge de Brito<br />

peuplait avec moi la solitude à laquelle l'obligeait sa condition de<br />

(petit garçon ?) malade. Les murs de sa chambre étaient la scène<br />

d'un théâtre d'affections quand il se mettait à tester diverses dispositions<br />

de ses tableaux favoris, récemment acquis ou non, en<br />

trouvant des rapports entre eux, en mettant en évidence différences<br />

et affinités. Jorge de Brito était un homme d'intuitions et<br />

de passions, et parier sur elles était son jeu favori : il s’agissait<br />

d’une œuvre en suspens, ou d'une œuvre ouverte – l'expression<br />

n'était encore pas vulgarisée.<br />

D'autres écriront l'histoire, citeront des faits. Quant à moi – c’est<br />

peut-être un vice – je préfère les sentiments.<br />

1 [NdT] Très discrètes et principales. Cité en espagnol<br />

Júlio Pomar<br />

Lisbonne, le 6 août 2011<br />

Jorge de Brito, man of intuition, man of passion<br />

Iam writing this note as if I were drawing from memory.<br />

Drawing, like writing, consists of giving shape to what<br />

we feel.<br />

Here I will try to define a friendship, which has constantly<br />

been maintained. Far be it from me to give a complete history:<br />

I let the words run free as one lets the lines run free<br />

when drawing.<br />

I’ll indulge in a cliché: the use of Fernando Pessoa’s<br />

verses as a reliable image of daily reality. Pessoa wrote:<br />

What feels in me thinks and I take the opportunity to say:<br />

What feels in me draws. So it goes; I learned this with<br />

Álvaro Siza, accompanying with words what he explains<br />

through drawing, and the word illustrates the drawing just<br />

like the drawing illustrates the word – or rather complements<br />

it. Silences are to words as the distance or the<br />

space between is to the shapes that the drawing writes.<br />

Perhaps the use of the word (written or spoken) and the<br />

act of drawing are formal variations of the same need. To<br />

let the pen run free is to wait for the characteristic traits<br />

of the relationship to become undeniable. What emerges<br />

from this space evoked by memory is the image of the<br />

deep mutual respect that has always existed between<br />

Jorge de Brito and I. Whenever we had a chance to talk,<br />

we spoke without spelling things out, like people who - muy<br />

discretas y principales 1 - understand each other without having to<br />

prove it.<br />

We never were everyday companions. We saw each other when<br />

we had the opportunity to do so, when our lives allowed it, so the<br />

image we developed of each other defined itself naturally.<br />

In the flow of memories, the ones that prevail are of nights when<br />

Jorge de Brito used me to fill the loneliness of his condition (as a<br />

sick man or a little boy?). The walls of his bedroom were a theatre<br />

of affection, as he tested various positions for his favorite paintings,<br />

recently acquired or not, finding relations between them,<br />

highlighting differences and affinities. Jorge de Brito was a man of<br />

intuition and passion, and betting on them was his favorite game:<br />

it was a work in progress, an open work – a term that was not yet<br />

popular at the time.<br />

Others will tell the story and quote facts. I – perhaps to a fault –<br />

prefer feelings.<br />

1 [Translator’s note] Literally: very discreet and principal.<br />

Quoted in Spanish in the Portuguese text<br />

Júlio Pomar<br />

Lisbon, August 6th, 2011<br />

TA J A N - 1 2 9


1 3 0 - TA J A N<br />

55 - JúLIO POMAR (NÉ EN 1926)<br />

MIMI, 1971-1972<br />

Acrylique sur toile<br />

Signée et datée 71/72 en bas à gauche<br />

162 X 114 CM (63¾ X 44⅞ IN.)<br />

50 000/70 000 €<br />

Acrylic on canvas, signed and dated 71/72 lower left<br />

Provenance<br />

Galeria 111, Lisbonne<br />

Exposition<br />

Lisbonne, Galeria 111, Pomar 69/73, 1973, décrit et reproduit sous le n°12 du catalogue de<br />

l'exposition<br />

Bibliographie<br />

Júlio Pomar, Catalogue Raisonné II, Peintures et assemblages, 1968-1985, Alexandre Pomar,<br />

Editions de la Différence, Paris, 2001, décrit et reproduit sous le n°30 pages 52 et 53<br />

Jean Guichard-Meili, Wolfgang Saure et Júlio Pomar, Júlio Pomar, Edition Art Moderne<br />

International, Paris, 1981, page 78<br />

Michel Waldberg, Pomar, Editions de La Différence, Paris, 1990, page 172<br />

TA J A N - 1 3 1


1 3 2 - TA J A N<br />

56 - JúLIO POMAR (NÉ EN 1926)<br />

RUGBY, 1968<br />

Acrylique sur toile<br />

Signée et datée 68 en bas à droite<br />

Titrée Rugby IV au dos<br />

97 X 130 CM (38¼ X 51¼ IN.)<br />

100 000/150 000 €<br />

Acrylic on canvas, signed and dated 68 lower right, titled Rugby IV on the reverse<br />

Expositions<br />

Brésil, Museu de Arte de Brasilia - Fundação do Distrito Federal, Pomar, du 29 octobre au 9<br />

novembre 1986 (exposition itinérante 1986/1987: São Paulo, Museu de Arte de São Paulo Assis<br />

Chateaubriand - Rio de Janeiro, Paço Imperial, Museu de Arte Moderna - Lisbonne, Fundação<br />

Calouste Gulbenkian), décrit et reproduit sous le n°18 pages 56 et 57 du catalogue de l'exposition<br />

(titré Rugby IV)<br />

Bibliographie<br />

Júlio Pomar, Catalogue Raisonné I, Peintures, fers et assemblages, 1942-1968, Alexandre<br />

Pomar, Editions de la Différence, Paris, 2004, décrit et reproduit sous le n°395 pages 262 et<br />

263<br />

António Bacalhau, O pintor Júlio Pomar, Casa & Jardim, n°108, Lisbonne, mars 1987, page 39<br />

Michel Waldberg, Pomar, Editions de La Différence, Paris, 1990, page 152 (titré Rugby IV)<br />

TA J A N - 1 3 3


1 3 4 - TA J A N<br />

57 - JúLIO POMAR (NÉ EN 1926)<br />

MAI 68 (CRS-SS) I, 1968<br />

Acrylique sur toile<br />

Signée et datée 68 en bas à droite<br />

Titrée CRS SS-I, contresignée et datée au dos<br />

97 X 130 CM (38¼ X 51¼ IN.)<br />

100 000/150 000 €<br />

Acrylic on canvas, signed and dated 68 lower right, titled CRS SS-I, signed and dated<br />

on the reverse<br />

Expositions<br />

Brésil, Museu de Arte de Brasilia - Fundação do Distrito Federal, Pomar, du 29 octobre au 9<br />

novembre 1986 (exposition itinérante 1986/1987: São Paulo, Museu de Arte de São Paulo Assis<br />

Chateaubriand - Rio de Janeiro, Paço Imperial, Museu de Arte Moderna - Lisbonne, Fundação<br />

Calouste Gulbenkian), décrit et reproduit sous le n°19 pages 58 et 59 du catalogue de l'exposition<br />

Bibliographie<br />

Júlio Pomar, Catalogue Raisonné I, Peintures, fers et assemblages, 1942-1968, Alexandre<br />

Pomar, Editions de la Différence, Paris, 2004, décrit et reproduit sous le n°405 pages 270 et<br />

271<br />

Alexandre Martins, Portugal moderno nas cores de Júlio Pomar, O Globo, Rio de Janeiro, 11<br />

décembre 1986<br />

Eurico Gonçalves, Júlio Pomar: a evolução de um percurso numa grande retrospectiva, O Jornal<br />

(supl. Ilustrado), Lisbonne, 30 janvier 1987, page 5<br />

Michel Waldberg, Pomar, Editions de La Différence, Paris, 1990, page 153<br />

TA J A N - 1 3 5


1 3 6 - TA J A N<br />

TAJAN SA<br />

Rodica Seward<br />

Président du Conseil d’Administration<br />

Sylvie Boulte<br />

Secrétaire Général<br />

Nicolas de Moustier<br />

Directeur Général<br />

Jean-Jacques Wattel<br />

Directeur des Départements<br />

COMMISSAIRES-PRISEURS HABILITÉS<br />

Elsa Kozlowski<br />

Elsa Marie-Saint Germain<br />

DÉPARTEMENTS D’ART<br />

ART CONTEMPORAIN<br />

Julie Ralli<br />

T. +33 1 53 30 30 55<br />

ralli-j@tajan.com<br />

Paul-Arnaud Parsy<br />

T. +33 1 53 30 30 32<br />

parsy-pa@tajan.com<br />

ART IMPRESSIONNISTE ET MO<strong>DE</strong>RNE<br />

Anne Perret<br />

T. +33 1 53 30 31 06<br />

perret-a@tajan.com<br />

Caroline Cohn<br />

T. +33 1 53 30 31 07<br />

cohn-c@tajan.com<br />

ARTS DÉCORATIFS DU XXE SIÈCLE<br />

<strong>DE</strong>SIGN<br />

Catherine Chabrillat<br />

T. +33 1 53 30 30 52<br />

chabrillat-c@tajan.com<br />

Lorraine Aubert<br />

T. +33 1 53 30 30 86<br />

aubert-l@tajan.com<br />

Jean-Jacques Wattel<br />

Expert<br />

T. +33 1 53 30 30 58<br />

wattel-jj@tajan.com<br />

TABLEAUX ANCIENS ET<br />

DU XIXE SIÈCLE<br />

<strong>DE</strong>SSINS 1500-1900<br />

Thaddée Prate<br />

T. +33 1 53 30 30 47<br />

prate-t@tajan.com<br />

Claudia Mercier<br />

T. +33 1 53 30 31 04<br />

mercier-c@tajan.com<br />

LIVRES, ESTAMPES ET PHOTOGRAPHIES<br />

Elsa Marie-Saint Germain<br />

T. +33 1 53 30 30 48<br />

mariesaintgermain-e@tajan.com<br />

BIJOUX ET MONTRES<br />

Gabrielle Moral<br />

T. +33 1 53 30 30 51<br />

moral-g@tajan.com<br />

Victoire Bittner-Pignot<br />

T. +33 1 53 30 30 66<br />

bittnerpignot-v@tajan.com<br />

Claire Hofmann<br />

T. +33 1 53 30 30 50<br />

hofmann-c@tajan.com<br />

Chantal Beauvois<br />

Expert Bijoux<br />

T. +33 1 53 30 30 29<br />

MOBILIER ET OBJETS D’ART<br />

<strong>DE</strong>S XVIIE , XVIIIE ET XIXE SIÈCLES<br />

CÉRAMIQUE ET ORFÈVRERIE<br />

HAUTE-ÉPOQUE<br />

Elsa Kozlowski<br />

T. +33 1 53 30 30 39<br />

kozlowski-e@tajan.com<br />

Clémence Artur<br />

T. +33 1 53 30 30 84<br />

artur-c@tajan.com<br />

Cédric Mélado<br />

T. +33 1 53 30 30 83<br />

melado-c@tajan.com<br />

ARTS D’ASIE<br />

ARTS D’ORIENT<br />

Déborah Teboul<br />

T. +33 1 53 30 30 57<br />

teboul-d@tajan.com<br />

Tara Desjardins<br />

T. +33 1 53 30 30 56<br />

desjardins-t@tajan.com<br />

Pierre-Alban Vinquant<br />

T. +33 1 53 30 30 57<br />

vinquant-pa@tajan.com<br />

ARCHÉOLOGIE - ARTS PREMIERS<br />

Elsa Marie-Saint Germain<br />

T. +33 1 53 30 30 48<br />

mariesaintgermain-e@tajan.com<br />

VINS ET SPIRITUEUX<br />

Ariane Brissart-Lallier<br />

T. +33 1 53 30 30 26<br />

brissart-a@tajan.com<br />

Photographies : (D.R) Romain COURTEMANCHE - Louis Michel LAUPRETE - Julien BENHAMOU - Studio SEBERT<br />

Réalisation Montpensier Communication - Imprimé en Belgique par Geers Offset<br />

BAN<strong>DE</strong>S <strong>DE</strong>SSINÉES<br />

Paul-Arnaud Parsy<br />

T. +33 1 53 30 30 32<br />

parsy-pa@tajan.com<br />

INVENTAIRES - EXPERTISES<br />

Dominique Legaliot<br />

T. +33 1 53 30 30 42<br />

legaliot-d@tajan.com<br />

Murielle Corbières<br />

T. +33 1 53 30 30 16<br />

corbieres-m@tajan.com<br />

ADMINISTRATION ET GESTION<br />

ORGANISATION <strong>DE</strong>S VENTES<br />

Loïc Robin-Champigneul<br />

T. +33 1 53 30 30 91<br />

robinchampigneul-l@tajan.com<br />

DIRECTION CAISSE ET COMPTABILITÉ<br />

Dan Anidjar<br />

T. +33 1 53 30 30 36<br />

T. +33 1 53 30 30 27<br />

MAGASIN<br />

Patrick d’Harcourt<br />

T. +33 1 53 30 30 03<br />

MARKETING ET COMMUNICATION<br />

RELATIONS CLIENTS<br />

Christine Freeland<br />

T. +33 1 53 30 30 61<br />

freeland-c@tajan.com<br />

RELATIONS PRESSE<br />

Romain Monteaux-Sarmiento<br />

T. +33 1 53 30 30 68<br />

monteauxsarmiento-r@tajan.com<br />

ABONNEMENTS CATALOGUES<br />

T. +33 1 53 30 30 80<br />

CORRESPONDANTS<br />

SUD-OUEST - BOR<strong>DE</strong>AUX<br />

Alexis Maréchal<br />

T. +33 5 56 48 01 80<br />

marechal-a@tajan.com<br />

CHAMPAGNE-AR<strong>DE</strong>NNE - REIMS<br />

Ariane Brissart<br />

T. +33 6 23 75 84 48<br />

brissart-a@tajan.com<br />

RHÔNE ALPES - LYON<br />

François David<br />

T. +33 6 74 66 50 98<br />

david-f@tajan.com<br />

SUD - MONTE-CARLO<br />

Dominique Legaliot<br />

T. +33 6 03 12 41 72<br />

legaliot-d@tajan.com


CONDITIONS GÉNÉRALES <strong>DE</strong> VENTE<br />

TAJAN est une société de ventes volontaires de meubles aux enchères<br />

publiques régie par la loi n° 2000-642 du 10 juillet 2000.<br />

TAJAN agit comme mandataire du vendeur. Le Commissaire-priseur n’est<br />

pas partie au contrat de vente qui unit exclusivement le vendeur et<br />

l’adjudicataire.<br />

GÉNÉRALITÉS<br />

Les présentes conditions générales de vente, la vente et tout ce qui s’y<br />

rapporte sont régies par le droit français ; Les vendeurs, les acheteurs ainsi<br />

que les mandataires de ceux-ci acceptent que toute action judiciaire relève<br />

de la compétence exclusive des tribunaux du ressort de Paris (France).<br />

Les dispositions des présentes conditions générales sont indépendantes les<br />

unes des autres.<br />

La vente est faite au comptant et les prix s’expriment en euros (€).<br />

GARANTIES<br />

Le vendeur garantit à TAJAN et à l’acheteur qu’il est le propriétaire non<br />

contesté, ou qu’il est dûment mandaté par le propriétaire non contesté, des<br />

biens mis en vente, lesquels ne subissent aucune réclamation, contestation<br />

ou saisie, ni aucune réserve ou nantissement et qu’il peut transférer la<br />

propriété desdits biens valablement.<br />

Les indications figurant au catalogue sont établies par TAJAN et l’Expert, qui<br />

l’assiste le cas échéant, avec toute la diligence requise par une SVV de<br />

meubles aux enchères publiques, sous réserve des notifications, déclarations,<br />

rectifications, annoncées au moment de la présentation de l’objet et portées<br />

au procès-verbal de la vente.<br />

Ces informations, y compris les indications de dimension figurant dans le<br />

catalogue sont fournies pour faciliter l’inspection de l’acquéreur potentiel et<br />

restent soumises à son appréciation personnelle.<br />

L’absence d’indication d’une restauration d’usage, d’accidents, retouches<br />

ou de tout autre incident dans le catalogue, sur des rapports de condition ou<br />

des étiquettes, ou encore lors d’annonce verbale n’implique nullement qu’un<br />

bien soit exempt de défaut.<br />

Aucune réclamation ne sera admise une fois l’adjudication prononcée, une<br />

exposition préalable ayant permis aux acquéreurs l’examen des œuvres<br />

présentées.<br />

Pour les objets dont le montant de l’estimation basse dépasse 1 000 €<br />

figurant dans le catalogue de vente, un rapport de condition sur l’état de<br />

conservation des lots pourra être communiqué sur demande. Les<br />

informations y figurant sont fournies gracieusement et à titre indicatif<br />

uniquement. Celles-ci ne sauraient engager en aucune manière la<br />

responsabilité de TAJAN.<br />

En cas de contestations notamment sur l’authenticité ou l’origine des objets<br />

vendus, TAJAN est tenu par une obligation de moyens ; sa responsabilité<br />

éventuelle ne peut être engagée qu’à la condition expresse qu’une faute<br />

personnelle et prouvée soit démontrée à son encontre.<br />

RAPPEL <strong>DE</strong> DÉFINITIONS<br />

Attribué à : signifie que l’œuvre a été exécutée pendant la période de production<br />

de l’artiste mentionné et que des présomptions désignent celui-ci comme<br />

l’auteur vraisemblable ou possible sans certitude.<br />

Entourage de : le tableau est l’œuvre d’un artiste contemporain du peintre<br />

mentionné qui s’est montré très influencé par l’œuvre du Maître.<br />

Atelier de : sorti de l’atelier de l’artiste, mais réalisé par des élèves sous sa<br />

direction.<br />

Dans le goût de : l’œuvre n’est plus d’époque<br />

Suiveur de : l’œuvre a été exécutée jusqu’à cinquante années après la mort<br />

de l’artiste mentionné qui a influencé l’auteur.<br />

ESTIMATIONS ET PRIX <strong>DE</strong> RÉSERVE<br />

Le prix de vente estimé figure à côté de chaque lot dans le catalogue, il ne<br />

comprend ni les frais à la charge de l’acheteur, ni la TVA.<br />

Le prix de réserve est le prix minimum confidentiel arrêté avec le vendeur audessous<br />

duquel le bien ne sera pas vendu.<br />

Le prix de réserve ne peut être supérieur à l’estimation basse figurant dans<br />

le catalogue ou annoncée publiquement par le commissaire-priseur habilité<br />

et consignée au procès-verbal.<br />

Dans le cas où un bien ne comporterait pas de prix de réserve, la<br />

responsabilité de TAJAN ne serait pas engagée vis-à-vis du vendeur en cas<br />

de vente du bien concerné à un prix inférieur à l’estimation basse publiée<br />

dans le catalogue de vente.<br />

ENCHÈRES<br />

Les enchères peuvent être portées en personne ou par téléphone. Pour une<br />

bonne organisation des ventes, les enchérisseurs sont invités à se faire<br />

connaître auprès de <strong>Tajan</strong> avant la vente, afin de permettre l’enregistrement<br />

de leurs données personnelles.<br />

Pour enchérir en personne dans la salle, vous devrez vous faire enregistrer<br />

afin d’obtenir un paddle numéroté avant que la vente aux enchères ne<br />

commence. Vous devrez présenter une pièce d’identité et des références<br />

bancaires.<br />

Le paddle est utilisé pour indiquer vos enchères au Commissaire Priseur<br />

pendant la vente. Si vous voulez devenir l’acheteur d’un bien, assurez-vous<br />

que votre paddle est bien visible et que c’est bien votre numéro qui est cité.<br />

Les enchères suivent l’ordre des numéros au catalogue. <strong>Tajan</strong> est libre de<br />

fixer l’ordre de progression des enchères et les enchérisseurs sont tenus de<br />

s’y conformer. Le plus offrant et dernier enchérisseur sera l’adjudicataire. En<br />

cas de contestation au moment des adjudications, c’est-à-dire s’il est établi<br />

que deux ou plusieurs enchérisseurs ont simultanément porté une enchère<br />

équivalente, et réclament en même temps cet objet après le prononcé du<br />

mot « adjugé », le dit objet sera immédiatement remis en vente au prix<br />

proposé par les enchérisseurs et tous les amateurs présents pourront<br />

concourir à cette deuxième mise en adjudication. En portant une enchère,<br />

l’enchérisseur assume la responsabilité personnelle de régler le prix<br />

d’adjudication, augmenté des frais à la charge de l’acheteur et de tous impôts<br />

ou taxes exigibles ; il en assume la pleine responsabilité, à moins d’avoir<br />

préalablement fait enregistrer par <strong>Tajan</strong> un mandat régulier précisant que<br />

l’enchère est réalisée au profit d’un tiers identifié.<br />

Tous les biens vendus seront facturés au nom et à l’adresse figurant sur le<br />

bordereau d’enregistrement du paddle, aucune modification ne pourra être<br />

faite.<br />

Dans l’hypothèse où un prix de réserve aurait été stipulé par le vendeur, <strong>Tajan</strong><br />

se réserve le droit de porter des enchères pour le compte du vendeur jusqu’à<br />

ce que le prix de réserve soit atteint.<br />

Toute personne s’étant fait enregistrer auprès de <strong>Tajan</strong> dispose d’un droit<br />

d’accès et de rectification aux données nominatives fournies à <strong>Tajan</strong> dans<br />

les conditions de la loi informatique et Liberté du 6 janvier 1978 modifiée par<br />

la loi du 6 août 2004.<br />

ORDRES D’ACHAT ET ENCHÈRES PAR TÉLÉPHONE<br />

Les ordres d’achat se font par écrit à l’aide du formulaire prévu à cet effet<br />

en fin de catalogue.<br />

Ce formulaire doit être adressé à TAJAN au plus tard 2 jours ouvrés avant la<br />

vente, accompagné d’un RIB bancaire précisant les coordonnées de<br />

l’établissement bancaire et d’une copie de pièce d’identité de l’enchérisseur.<br />

Pour les achats importants, il pourra être demandé une lettre accréditive de<br />

la Banque.<br />

Dans le cas de plusieurs ordres d’achat identiques, le premier arrivé aura la<br />

préférence.<br />

Les enchères par téléphone sont admises pour les clients qui ne peuvent<br />

se déplacer. A cet effet, le client retournera à TAJAN le formulaire susvisé<br />

dans les mêmes conditions. Les enchères par téléphone ne sont recevables<br />

que pour les lots dont l’estimation basse est supérieure à 400 €.<br />

Le nombre de lignes téléphoniques étant limité, il est nécessaire de prendre<br />

des dispositions 2 jours ouvrés au moins avant la vente.<br />

Dans les deux cas, il s’agit d’un service gracieux rendu au client.<br />

TAJAN, ses agents ou ses préposés ne porteront aucune responsabilité en<br />

cas d’erreur ou omission dans l’exécution des ordres reçus, comme en cas<br />

de non exécution de ceux-ci.<br />

CONVERSION <strong>DE</strong> <strong>DE</strong>VISES<br />

La vente a lieu en euros. Un panneau convertisseur de devises est mis en<br />

place lors de certaines ventes à la disposition des enchérisseurs. Les<br />

informations y figurant sont fournies à titre indicatif seulement. Des erreurs<br />

peuvent survenir dans l’utilisation de ce système et TAJAN ne pourra en<br />

aucun cas être tenu responsable pour des erreurs de conversion de devises.<br />

Seules les informations fournies par le commissaire-priseur habilité en euros<br />

font foi.<br />

FRAIS À LA CHARGE <strong>DE</strong> L’ACHETEUR<br />

L’acheteur paiera au profit de TAJAN, en sus du prix d’adjudication « prix<br />

marteau », une commission d’achat de 23% HT du prix d’adjudication<br />

jusqu’à 20 000 €, 20% de 20 001 € jusqu’à 600 000 € et de 12% HT sur la<br />

tranche supérieure à 600 000 €, la TVA au taux de 19,6% (5,5% pour les<br />

livres) étant en sus.<br />

Les biens en admission temporaire en provenance d’un pays tiers à l’Union<br />

Européenne seront signalés par le symbole f et ff.<br />

f : Des frais additionnels de 5,5% HT (soit 5,802 TTC pour les livres, 6,578%<br />

TTC pour les autres lots) seront prélevés en sus des frais habituels à la charge<br />

de l’acheteur.<br />

ff : Des frais additionnels de 19,6% HT (soit 23,44% TTC) seront prélevés en<br />

sus des frais habituels à la charge de l’acheteur.<br />

Dans certains cas, ces frais additionnels peuvent faire l’objet d’un<br />

remboursement à l’acheteur. Pour plus amples renseignements, nous vous<br />

remercions de bien vouloir contacter notre service Caisse au +33 1 53 30 30<br />

33 ou +33 1 53 30 30 36.<br />

PAIEMENT<br />

Le paiement doit être effectué immédiatement après la vente.<br />

Dans l’hypothèse où l’adjudicataire ne se sera pas fait enregistrer avant la<br />

vente, il devra justifier précisément de son identité ainsi que de ses références<br />

bancaires.<br />

L’adjudicataire pourra s’acquitter par les moyens suivants :<br />

- Par virement bancaire en €<br />

- Par carte bancaire Visa ou MasterCard sur présentation d’un justificatif<br />

d’identité. L’identité du porteur de la carte devra être celle de l’acheteur.<br />

- En espèces en €, jusqu’à un montant égal ou inférieur à 3 000 € : pour le<br />

particulier ayant son domicile fiscal en France, et pour toute personne<br />

agissant pour les besoins d’une activité professionnelle.<br />

- En espèces en €, jusqu’à un montant égal ou inférieur à 15 000 € : pour le<br />

particulier justifiant qu’il n’a pas son domicile fiscal en France, ou qu’il n’agit<br />

pas pour les besoins d’une activité professionnelle.<br />

- Par chèque bancaire certifié en € avec présentation obligatoire d’une pièce<br />

d’identité en cours de validité.<br />

Les chèques tirés sur une banque étrangère ne seront pas acceptés.<br />

Les chèques et virements bancaires seront libellés en euros à l’ordre de<br />

TAJAN SA ; à votre choix sur l’une des deux banques ci-dessous :<br />

BANQUE HSBC - 3, rue La Boétie, 75008 Paris, France<br />

Code SWIFT IBAN<br />

CCFRFRPP FR 76 30056 00050 00502009705 74<br />

Code banque Code guichet Compte Clé<br />

30056<br />

00050 00502009705 74<br />

BANQUE OBC - 3, avenue Hoche, 75008 Paris, France<br />

Code SWIFT IBAN<br />

NSMBFRPP FR 76 3078 8009 0001 1409 5000 159<br />

Code banque Code guichet Compte Clé<br />

30788<br />

00900 01140950001 59<br />

La caisse de la Société TAJAN est ouverte aux jours ouvrables de 9h00 à<br />

12h30 et de 14h00 à 17h30. T. +33 1 53 30 30 33 ou +33 1 53 30 30 36.<br />

L’acheteur ne devient propriétaire du bien adjugé qu’à compter du règlement<br />

intégral et effectif à TAJAN du prix, des commissions et des frais afférents.<br />

Dès l’adjudication prononcée, les objets adjugés sont placés sous l’entière<br />

responsabilité de l’acquéreur.<br />

Il lui appartiendra de faire assurer les lots dès l’adjudication.<br />

DÉFAUT <strong>DE</strong> PAIEMENT<br />

Conformément à l’article 14 de la loi n° 2000-642 du 10 juillet 2000, à défaut<br />

de paiement par l’adjudicataire, après mise en demeure restée infructueuse,<br />

le bien est remis en vente à la demande du vendeur sur folle enchère de<br />

l’adjudicataire défaillant ; si le vendeur ne formule pas cette demande dans<br />

un délai d’un mois à compter de l’adjudication, la vente est résolue de plein<br />

droit, sans préjudice de dommages et intérêts dus par l’adjudicataire<br />

défaillant.<br />

TAJAN se réserve de réclamer à l’adjudicataire défaillant :<br />

- des intérêts aux taux légal,<br />

- le remboursement des coûts supplémentaires engagés par sa défaillance,<br />

- le paiement du prix d’adjudication ou :<br />

- la différence entre ce prix et le prix d’adjudication en cas de revente s’il<br />

est inférieur, ainsi que les coûts générés par les nouvelles enchères.<br />

- la différence entre ce prix et le prix d’adjudication sur folle enchère s’il est<br />

inférieur, ainsi que les coûts générés par les nouvelles enchères.<br />

TAJAN se réserve également le droit de procéder à toute compensation avec<br />

les sommes dues par l’adjudicataire défaillant.<br />

TAJAN se réserve la possibilité d’exclure de ses ventes futures tout<br />

adjudicataire qui n’aurait pas respecté les présentes conditions générales de<br />

vente et d’achat de TAJAN.<br />

DROIT <strong>DE</strong> PRÉEMPTION <strong>DE</strong> L’ÉTAT FRANÇAIS<br />

L’Etat français dispose d’un droit de préemption sur certaines œuvres d’art<br />

mises en vente publique. L’exercice de ce droit au cours de la vente est<br />

confirmé dans un délai de quinze jours à compter de la vente. Dans ce cas,<br />

l’Etat se substitue au dernier enchérisseur.<br />

EXPO RTATION ET IMP ORTATION<br />

L’exportation de tout bien de France, et l’importation dansun autre pays,<br />

peuvent être sujettes à autorisations (certificats d’exportation, autorisations<br />

douanières). Il est de la responsabilité de l’acheteur de vérifier les autorisations<br />

requises.<br />

Pour toute information complémentaire, il conviendra de contacter TAJAN<br />

SA au +33 1 53 30 30 33.<br />

ENLÈVEMENT <strong>DE</strong>S ACHATS<br />

Aucun lot ne sera délivré à l’acquéreur avant acquittement de l’intégralité des<br />

sommes dues.<br />

En cas de paiement par chèque ou par virement, la délivrance des objets<br />

pourra être différée jusqu’à l’encaissement.<br />

Les frais de dépôt sont, en ce cas, à la charge de l’adjudicataire.<br />

Le dépôt n’entraîne pas la responsabilité de TAJAN, de quelque manière que<br />

ce soit.<br />

ENLÈVEMENT <strong>DE</strong>S OBJETS NON VENDUS<br />

Les lots non vendus doivent être retirés dans les meilleurs délais par le<br />

vendeur, au plus tard dans les 14 jours suivant la vente publique.<br />

A défaut, les frais de dépôt des objets invendus seront supportés par le<br />

vendeur, au tarif habituel en pareille matière.<br />

TAJAN ne sera tenue d’aucune garantie à l’égard du vendeur concernant ce<br />

dépôt.


GENERAL TERMS AND CONDITIONS OF SALE<br />

TAJAN is an auction house specialised in moveable property governed by<br />

French Act no. 2000-642 of July 10 th 2000.<br />

TAJAN acts as the seller’s agent. The auctioneer is not a party to the sale<br />

agreement, which is solely binding on the seller and the successful bidder.<br />

GENERAL TERMS<br />

These general terms and conditions of sale, the sale and all matters relating<br />

thereto are governed by French law; the sellers, buyers and their agents<br />

accept that the courts of Paris (France) alone shall have jurisdiction over any<br />

legal action.<br />

These general terms and conditions are independent.<br />

Purchases must be made in cash and prices are stated in euros (€).<br />

WARRANTIES<br />

The seller warrants to TAJAN and to the buyer that he/she is the undisputed<br />

owner of the items offered for sale or that he/she has been authorised by the<br />

undisputed owner, that the said items are not encumbered by any claim,<br />

dispute, attachment, reservation or pledge and that he/she can legally<br />

transfer ownership of these items.<br />

The information included in the catalogue is prepared by TAJAN with the<br />

assistance of the Expert, if necessary, with the care required for public<br />

auctions, subject to the notices, declarations and amendments announced<br />

upon presentation of the item and noted in the record of sale.<br />

This information, including the dimensions set out in the catalogue, is<br />

provided to help the potential buyer inspect items and must be assessed<br />

personally by him/her. If no information on restoration, an accident,<br />

retouching or any other incident is provided in the catalogue, the condition<br />

reports or labels or during a verbal announcement, this does not mean that<br />

the item is void of defects.<br />

Inasmuch as buyers are given the opportunity to examine works displayed<br />

prior to the sale, no claim may be made after the sale is complete.<br />

Buyers may obtain a condition report on items included in the catalogue that<br />

are estimated at more than €1000 upon request. The information contained<br />

in such reports is provided free of charge and solely to serve as an indication.<br />

It shall by no means incur the liability of TAJAN.<br />

In the event of a dispute concerning inter alia the authenticity or origin of<br />

items sold, TAJAN is bound by a best endeavours obligation; its liability may<br />

only be incurred if evidence is provided that it committed a wrongdoing.<br />

SUMMARY OF <strong>DE</strong>FINITIONS<br />

Attributed to: means that the work mentioned was created during the artist’s<br />

period of production and that it is highly likely or possible (though not certain)<br />

that he/she is the artist.<br />

Influenced by: the work is the painting of a contemporary artist of the artist<br />

mentioned who was highly influenced by the master’s work.<br />

Artist’s studio: the work was produced in the artist’s studio, but by students<br />

under his/her supervision.<br />

In the style of: the work is no longer a period work.<br />

Follower of: the work was executed up to 50 years after the death of the<br />

mentioned artist who greatly influenced the author.<br />

ESTIMATES AND RESERVE PRICES<br />

The estimated sale price appears beside each lot included in the catalogue.<br />

It does not include the buyer’s premium or VAT.<br />

The reserve price is the minimum confidential price agreed with the seller. If<br />

the reserve price is not met, the item will not be sold. The reserve price may<br />

not exceed the lowest estimate set out in the catalogue or announced<br />

publicly by the accredited auctioneer and noted in the auction house’s files.<br />

If no reserve price is set, TAJAN shall not incur any liability vis-à-vis the seller<br />

if the item concerned is sold at a price lower than the lowest estimate<br />

published in the sale catalogue.<br />

BIDS<br />

To bid in person, you will need to register for and collect a numbered paddle<br />

before the auction begins. We encourage new clients to register at least 48<br />

hours in advance. You will be asked for a proof of identity (bring a driving<br />

licence, a national identity card or a passport), for your address, telephone<br />

number and signature in order to create your account if you are a first time<br />

bidder. In addition, you may be asked to provide bank references.<br />

All individuals who register with <strong>Tajan</strong> shall have the right to access and rectify<br />

the personal data they provide to <strong>Tajan</strong> in accordance with the French Data<br />

Protection Act of 6 January 1978, as amended by the Act of 6 August 2004.<br />

Auctions will be carried out following the order of the lot numbers as they<br />

appear in the catalogue. <strong>Tajan</strong> is free to set the increment of each bid and all<br />

bidders must adhere to this process. The highest and last bidder will be the<br />

successful bidder.<br />

In the event of a dispute during the bidding process, that is, if two or more<br />

bidders simultaneously place the same bid, either orally or by a signal, and<br />

each claim the item concerned when the auctioneer has declared the item<br />

“sold”, the said item will be re-auctioned immediately at the price offered by<br />

the bidders and all those present may take part in this second auction.<br />

Any individual who makes a bid during the sale shall be deemed to be doing<br />

so in his/her own name; he/she shall assume full responsibility for his/her<br />

bid, unless he/she registered him/herself as an agent with <strong>Tajan</strong> and<br />

stipulated that the bid was being made for a designated third party.<br />

In the event the seller sets a reserve price, <strong>Tajan</strong> reserves the right to propose<br />

bids on the seller’s behalf until such time as the reserve is met.<br />

ABSENTEE BID FORMS AND TELEPHONE BIDS<br />

Absentee bid forms may be submitted using the special form provided at the<br />

end of the catalogue.<br />

This form must be sent to TAJAN no later than two working days before the<br />

sale, together with a bank account identification slip (“RIB”) and a copy of the<br />

bidder’s proof of identity. For significant purchases, a buyer may be asked to<br />

provide a bank letter of credit.<br />

If several absentee bid forms are submitted for the same item, the first order<br />

received will take priority.<br />

Telephone bids may be placed by clients who cannot attend the auction. To<br />

this end, the client must return the above-mentioned form to TAJAN under<br />

the same conditions. Telephone bidding can only be arranged for lots with<br />

sale estimates over €400.<br />

As there are only a limited number of telephone lines, the necessary<br />

arrangements must be made at least two working days before the auction.<br />

In both cases, this is a service graciously provided free of charge to the client.<br />

TAJAN, its employees, agents and representatives shall not incur any liability<br />

in the event of an error or omission in the execution of orders received or the<br />

non execution of orders.<br />

CURRENCY CONVERSION<br />

Sales are carried out in euros. A currency conversion panel will be displayed<br />

at certain auctions. The currency rates shown are provided for information<br />

purposes only. TAJAN shall under no circumstances be held liable for any<br />

errors that occur in the conversion of currencies. Information provided in<br />

euros by the accredited auctioneer alone shall be valid.<br />

AMOUNTS PAYABLE BY THE BUYER<br />

The buyer must pay TAJAN, in addition to the “hammer price”, commission<br />

of 23% excl. tax of the sale price on the first €20 000, 20% excl. tax after €20<br />

000 and up to €600 000, 12% excl. tax for the portion above €600 000.<br />

In addition, VAT shall be charged at the rate of 19.6% (5.5% for books).<br />

Items originating from a country outside the European Union shall be marked<br />

with the symbol f and ff.<br />

f: In addition to the regular buyer’s premium, a commission of 5.5% (i.e.,<br />

5.802% inclusive of VAT for books, 6.578% incl. VAT for the other lots) will<br />

be charged to the buyer.<br />

ff: In addition to the regular buyer’s premium, a commission of 19.6%<br />

(i.e.23.44% incl. VAT) will be charged to the buyer.<br />

These additional costs may, in certain cases, be reimbursed to the buyer.<br />

For more information, please contact our payment department on<br />

+33 1 53 30 30 33.<br />

PAYMENT<br />

Payment must be made immediately after the sale.<br />

If the successful bidder did not register before the sale, he/she must provide<br />

proof of identity and bank references.<br />

Payments may be made by one of the following methods:<br />

- Bank transfer in euros,<br />

- Visa card or Master Card (subject to the presentation of valid proof of<br />

identity).<br />

- In cash in euros: for Individual European Union resident, and for all<br />

professionals, to an equal or lower amount of €3 000.<br />

- In cash in euros: for Individual only and non European Union resident, to<br />

an equal or lower amount of €15 000.<br />

- Certified banker’s draft in euros subject to the presentation of valid proof<br />

identity.<br />

Cheques drawn on a foreign bank will not be accepted.<br />

Cheques and bank transfers must be denominated in euros and made out<br />

to the order of TAJAN SA; you have the choice to pay on either banks:<br />

BANQUE HSBC - 3, rue La Boétie, 75008 Paris, France<br />

SWIFT Code IBAN<br />

CCFRFRPP FR 76 30056 00050 00502009705 74<br />

Bank code Sort code Account Key<br />

30056<br />

00050 00502009705 74<br />

BANQUE OBC - 3, avenue Hoche, 75008 Paris, France<br />

SWIFT Code IBAN<br />

NSMBFRPP FR 76 3078 8009 00011409 5000 159<br />

Bank code Sort code Account Key<br />

30788<br />

00900 01140950001 59<br />

TAJAN’s payment department is open every working day from 9:00 AM to<br />

12:30 PM and from 2:00 PM to 5:30 PM.<br />

T. +33 1 53 30 30 33, or +33 1 53 30 30 36.<br />

Buyers may only take possession of items sold after TAJAN has received full<br />

payment of the sale price and the related commission and costs.<br />

As soon as an item is pronounced “sold”, it shall be placed under the sole<br />

responsibility of the buyer.<br />

It shall be the buyer’s responsibility to insure the item purchased immediately.<br />

NON-PAYMENT<br />

In accordance with Article 14 of French Act no. 2000-642 of July 10 th 2000,<br />

if the successful bidder fails to pay for an item after the issuance of a formal<br />

demand that remains without effect, the item shall be re-auctioned at the<br />

seller’s request. If the price of the new bid is lower than the original false<br />

bidder’s price, the false bidder shall pay the difference. If the seller does not<br />

make such a request within one month of the auction, the sale shall be<br />

cancelled by operation of law, without prejudice to the damages payable by<br />

the false bidder.<br />

TAJAN reserves the right to claim the following from the false bidder:<br />

- interest at the statutory rate,<br />

- the reimbursement of the additional costs incurred by reason of his/her<br />

default,<br />

- payment of the sale price or:<br />

- the difference between this price and the resale price if the latter is<br />

lower, as well as the costs incurred in relation with the re-auction.<br />

- the difference between this price and the original false bidder’s price<br />

if the latter is lower, as well as the costs incurred by the re-auction.<br />

TAJAN also reserves the right to offset any amounts which the false bidder<br />

owes to it.<br />

TAJAN reserves the right to ban any bidder who fails to comply with its<br />

general terms and conditions of sale from attending any future auction.<br />

FRENCH STATE’S RIGHT OF PRE-EMPTION<br />

The French State has a right of pre-emption in respect of certain works of art<br />

offered at auction. If the State wishes to exercise this right in respect of a<br />

sale, it must express its intention to do so within 15 days of the sale. In this<br />

case, the State shall be substituted for the last highest bidder.<br />

IMPORT AND EXPORT<br />

The import and export of goods may be subject to authorisation (export<br />

certificates, customs authorisations). It is the buyer’s responsibility to check<br />

which authorisations are required.<br />

<strong>COLLECTION</strong> OF ITEMS PURCHASED<br />

The buyer may not take receipt of any lot until such time as he/she has paid<br />

all amounts due in full delivery of the goods.<br />

In the event of a payment by cheque or bank transfer, delivery of the goods<br />

may be deferred until such time as the payment has cleared.<br />

In this case, storage costs shall be borne by the buyer and TAJAN shall incur<br />

no liability whatsoever in this respect.<br />

<strong>COLLECTION</strong> OF UNSOLD ITEMS<br />

The seller must collect any unsold items as soon as possible and in any case<br />

within 14 days of the auction.<br />

If the unsold items are not collected, the cost of storage shall be paid by the<br />

seller at the usual rate applicable in such matters.<br />

TAJAN shall not be bound by any warranty vis-à-vis the seller in respect of<br />

such storage.


ESTIMATIONS ET EXPERTISES<br />

<strong>Tajan</strong> effectue des inventaires à domicile, à Paris, en province et à<br />

l’étranger, pour assurance, succession, partage, dation ou vente.<br />

Elsa Kozlowski<br />

Commissaire-Priseur habilité<br />

T. +33 1 53 30 30 39 - kozlowski-e@tajan.com<br />

Renseignements : Murielle Corbières<br />

T. +33 1 53 30 30 16 - corbieres-m@tajan.com<br />

PARIS ET RÉGIONS<br />

Estimations à domicile sur rendez-vous.<br />

Tous les jeudis à l’Espace <strong>Tajan</strong> : estimations gratuites et confidentielles<br />

sans rendez-vous, de 9h à 12h30 et de 14h à 18h<br />

37 rue des Mathurins - 75008 Paris<br />

Renseignements : Murielle Corbières<br />

T. +33 1 53 30 30 16 - corbieres-m@tajan.com<br />

CORRESPONDANTS<br />

Estimations sur rendez-vous.<br />

Journées d’expertise gratuites et confidentielles suivant le calendrier<br />

consultable sur www.tajan.com.<br />

SUD-OUEST<br />

Alexis Maréchal<br />

Galerie l’Ami des Lettres<br />

5 rue Jean-Jacques Bel - 33000 Bordeaux<br />

T. +33 5 56 48 01 80 - marechal-a@tajan.com<br />

Tous les jeudis : estimations sans rendez-vous<br />

de 10h à 12h30 et de 14h à 18h<br />

CHAMPAGNE-AR<strong>DE</strong>NNE<br />

Ariane Brissart<br />

22 cours Langlet - 51100 Reims<br />

T. +33 6 23 75 84 48 - brissart-a@tajan.com<br />

RHÔNE ALPES<br />

François David<br />

T. +33 6 74 66 50 98 - david-f@tajan.com<br />

MONTE-CARLO<br />

Art Monaco S.A.<br />

Le Vallespir<br />

25 boulevard du Larvotto - 98000 Monaco<br />

Contact : Murielle Corbières<br />

T. +33 1 53 30 30 16 - corbieres-m@tajan.com<br />

%<br />

pr éci s ez l e t y pe d’ enchèr e (téléphone ou ordre d’achat) / choos e t he bi d f or m (telephone or absentee bids)<br />

qENCHÈRES PAR TÉLÉPHONE / TELEPHONE BID FORM *<br />

qORDRE D’ACHAT / ABSENTEE BID FORM *<br />

HOMMAGE À <strong>JORGE</strong> <strong>DE</strong> <strong>BRITO</strong><br />

Espace <strong>Tajan</strong> - Samedi 22 octobre 2011 - 19h00<br />

lai ssez des ordres d’ achat en li gne<br />

sur WWW. tajan. com<br />

pali ers d’ enchères<br />

de 1 000 à 2 000 € par 100 ou 200, 500, 800 €<br />

de 2 000 à 3 000 € par 200 ou 200, 500, 800 €<br />

de 3 000 à 5 000 € par 200 ou 200, 500, 800 €<br />

de 5 000 à 15 000 € par 500 ou 1 000 €<br />

de 15 000 à 30 000 € par 1 000 ou 2 000 €<br />

de 30 000 à 50 000 € par 2 000 ou 2 000, 5 000, 8 000 €<br />

de 50 000 à 100 000 € par 5 000 ou 2 000, 5 000, 8 000 €<br />

de 100 000 à 200 000 € par 5 000 ou 10 000 €<br />

Au-dessus de 200 000 € à la discrétion du commissaire-priseur habilité.<br />

Ces paliers sont donnés à titre indicatif.<br />

Les enchères par téléphone ne sont recevables que pour les lots dont<br />

l’estimation basse est supérieure à 200 €.<br />

mer ci de j oi ndr e au f or mul ai r e d’ or dr e d’ achat : un<br />

relevé d’identité Bancaire, et copie d’une pièce d’identité (carte d’identité,<br />

passeport ...)<br />

ou un extrait d’immatriculation au r.C.S.<br />

Après avoir pris connaissance des conditions de vente, je déclare<br />

les accepter et vous prie d’enregistrer à mon nom les ordres d’achat<br />

ci-dessus aux limites indiquées en €.<br />

Ces ordres d’achat seront exécutés au mieux de mes intérêts en fonction<br />

des enchères portées lors de la vente.<br />

Telephone bidding can only be arranged for lots with sale estimates<br />

of over €200.<br />

Please sign and attach this form to a document indicating the bidder’s<br />

bank details (IBAN number or swift account number) and a photocopy<br />

of the bidder’s government issued identity card. (Companies may send<br />

a photocopy of their registration number.)<br />

I have read the terms of sale, and grant you permission to purchase<br />

on my behalf the following items within the limits indicated in €.<br />

For mul ai r e à nous f ai r e par veni r au pl us t ar d deux<br />

j our s avant l a vent e.<br />

This absentee bid form should be received by us no later than two<br />

days before the sale.<br />

Date<br />

Signature obligatoire / Required signature<br />

* Champs requis / Mandatory fields<br />

** Les limites ne comprenent pas les frais légaux / These limits do not include fees and taxes<br />

N° Client <strong>Tajan</strong> / <strong>Tajan</strong> Customer Number<br />

Nom et Prénom / Name & First Name<br />

Adresse / Address<br />

Tél / Phone<br />

Fax (important)<br />

Email<br />

Lot N O<br />

Description du lot / Lot description<br />

Téléphone pendant la vente / Telephone during the auction<br />

1 INFORMATIONS CLIENT / CUSTOMER <strong>DE</strong>TAILS<br />

Portable / Mobile<br />

Nous serions heureux de vous informer de nos ventes futures, accepteriez vous de recevoir des informations par email ? oui non<br />

2 INFORMATIONS BANCAIRES / BANK <strong>DE</strong>TAILS<br />

Banque / Name of Bank<br />

Adresse de la banque / Address of Bank<br />

Numéro de compte / Account Number<br />

Chargé de clientèle / Name of Account Officer<br />

Téléphone de la banque / Bank Telephone Number<br />

3 ENCHÈRES / BIDS<br />

Limite en € / Top limit of bid in € **<br />

Faxer à / Please fax to<br />

+33 1 53 30 30 12


1 4 4 - TA J A N

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