Performance des LBO : Une revue de littérature - cergam

ichesse qui revient aux actionnaires grâce à leur connaissance d’informations internes. Lee examine la
variation du cours de l’action lors de l’annonce d’une proposition de rachat par les managers et lors de
l’annonce du retrait de l’offre. Il apparaît que pour les firmes dont les managers retirent leur offre de
rachat, les effets positifs sur le cours de l’action ne perdurent pas. Si le marché est efficient et en
supposant que les managers de firmes dont le rachat a été achevé ne sont pas plus susceptibles d’avoir
accès à des informations privilégiées que les managers qui ont retiré leur proposition, l’hypothèse
d’information interne motivant les offres de rachat des managers n’est pas vérifiée.
L’auteur convient que des informations privilégiées peuvent influencer les décisions de rachat des
managers mais ne sont en aucun cas l’unique explication à leur choix. Au contraire, les managers ont
plutôt tendance à éviter des propositions de rachat qui peuvent conduire à des litiges avec les
actionnaires si leur action semble être abusive. Si les managers proposent un rachat en ayant des
informations dont la valeur enrichirait, au bout d’un certain temps, les actionnaires de la firme même
en l’absence de rachat, leur proposition révèlerait la présence d’informations privées et les
investisseurs réviseraient le cours de l’action en conséquence. Une partie de l’effet positif sur le cours
de l’action à l’annonce de la proposition de rachat devrait persister même si le rachat n’aboutit pas.
Or ce n’est pas ce qui se produit. Donc si l’on considère que le marché est efficient on en conclue qu’il
n’y a pas d’informations privilégiées à l’origine des MBO. La hausse du cours de l’action à l’annonce
d’une proposition de rachat ne traduit que les améliorations et les conséquences positives qui suivront
les changements organisationnels. De plus, il apparaît que la performance opérationnelle n’est pas
améliorée avec le retrait de la proposition de rachat contrairement à des rachats réussis. Si l’hypothèse
d’informations privilégiées concernant de futurs cash-flows d’exploitation était vraie, des gains
d’exploitation devraient apparaître même si la firme n’est pas rachetée.
De Angelo De Angelo et Rice (1984) n’ont pas exactement les mêmes résultats, mais la conclusion est
identique. Lors de l’annonce de la proposition de retrait, la hausse du cours de l’action peut, selon eux,
signifier que la proposition du management révèle implicitement que la firme a de meilleures
perspectives que ce que l’on pouvait penser avant (information interne privilégiée). Cependant, cette
hausse n’est pas uniquement due à cela. En effet, il apparaît que l’offre de rachat dépasse le prix du
marché tel qu’il était 5 jours après l’annonce de la proposition de retrait d’en moyenne +14% (à cette
date le marché a capitalisé la valeur attendue d’une information interne), ce qui signifie que le marché
considère que la firme vaut davantage en étant private que public.
Pour les 18 retraits de proposition constatés, le cours de l’action diminue d’en moyenne 8,9%.
L’impact de cette annonce sur le cours est plus faible que celui de la proposition, car le retrait a plus
de chance d’être anticipé et il est probable qu’une autre proposition verra le jour. Mais cela peut aussi
révéler de l’information interne privilégiée en ce qui concerne la profitabilité qui aurait été surestimée.
Cependant, c’est peu probable car les managers ont tout intérêt à faire part des mauvaises nouvelles
pour être mieux vus du marché.
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