Performance des LBO : Une revue de littérature - cergam
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Le Leverage Buy-Out (<strong>LBO</strong>) est généralement défini comme « une opération par laquelle un ou<br />
plusieurs investisseurs acquièrent une entreprise via une société holding (la plupart du temps créée<br />
pour l’occasion), qui s’en<strong>de</strong>ttera autant que la capacité <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong> la société cible le<br />
permettra, et qui sera capitalisée, par les acquéreurs, uniquement à hauteur du sol<strong>de</strong> du prix<br />
d’acquisition (effet <strong>de</strong> levier financier) » (Thoumieux 1996).<br />
La <strong>littérature</strong> concernant les <strong>LBO</strong> est liée à celles sur la structure du capital et le gouvernement<br />
d’entreprise en raison <strong>de</strong> la nature même <strong><strong>de</strong>s</strong> montages et <strong><strong>de</strong>s</strong> modifications organisationnelles qui en<br />
découlent. En ce qui concerne la première, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Harris et Raviv (1991) en dresse un excellent<br />
bilan, et comme le montre Zingales (2000) celle-ci est toujours d’actualité puisqu’il n’y a pas eu <strong>de</strong><br />
paradigme nouveau <strong>de</strong>puis. Pour le second domaine, on peut se référer à Shleifer et Vishny (1997).<br />
La théorie prédit une meilleure performance pour les cibles ayant fait l’objet d’un <strong>LBO</strong>, mais qu’en<br />
est-il réellement ? Les <strong>LBO</strong> représentent-ils une forme d’organisation plus efficiente que les firmes<br />
peu en<strong>de</strong>ttées ?<br />
Pour tenter <strong>de</strong> répondre à cette question on développera tout d’abord le fon<strong>de</strong>ment théorique. On<br />
distinguera les apports contractualistes puis l’approfondissement par la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> free cash flows<br />
(FCF) et les controverses qui sont apparues. Il s’agira ensuite <strong>de</strong> comparer les résultats anglo-saxons et<br />
les résultats français concernant la performance <strong><strong>de</strong>s</strong> cibles ayant fait l’objet d’un <strong>LBO</strong>, en essayant<br />
d’expliquer les différences observées.<br />
I. FONDEMENT THEORIQUE<br />
On peut voir les théories contractualistes comme la base <strong>de</strong> la <strong>littérature</strong> sur les <strong>LBO</strong>. Jensen est par la<br />
suite allé plus loin en proposant la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> free cash flows qui a été controversée et à laquelle<br />
certains auteurs ont préféré d’autres hypothèses.<br />
I.1. Les apports contractualistes<br />
On rappellera tout d’abord les éléments clés <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l’agence en rapport avec les <strong>LBO</strong> ainsi<br />
que les conclusions <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> concernant les gains <strong><strong>de</strong>s</strong> actionnaires puisqu’elles permettent <strong>de</strong><br />
déterminer comment le marché juge ces opérations. La question <strong>de</strong> l’asymétrie d’information sera<br />
ensuite développée, puis suivront les apports <strong>de</strong> la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> coûts <strong>de</strong> transaction.<br />
I.1.1. La théorie <strong>de</strong> l’agence et les gains <strong><strong>de</strong>s</strong> actionnaires.<br />
Jensen et Meckling (1976) définissent « une relation d’agence comme un contrat par lequel une (ou<br />
plusieurs) personne a recours aux services d’une autre personne pour accomplir en son nom une tâche<br />
quelconque, ce qui implique une délégation <strong>de</strong> nature décisionnelle à l’agent ». Les agents peuvent<br />
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