Performance des LBO : Une revue de littérature - cergam
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partie composé <strong>de</strong> PME cherchant à résoudre leur problème <strong>de</strong> transmission. De plus, l’usage <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>tte est plus réduit en France, le levier financier est beaucoup plus faible.<br />
On peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si ce n’est pas justement ce <strong>de</strong>rnier point qui peut expliquer la mauvaise<br />
performance <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>LBO</strong> français. Si le niveau <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte était plus important , on constaterait peut-être <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
changements positifs.<br />
La constatation que les <strong>LBO</strong> français ne diminuent pas leurs dépenses d’investissement après le BO<br />
peut être du au fait que les <strong>LBO</strong> américains sont beaucoup plus en<strong>de</strong>ttés que les <strong>LBO</strong> français, et que<br />
par conséquent ils ne peuvent se permettre <strong><strong>de</strong>s</strong> investissements trop élevés. L’augmentation du BFR et<br />
donc la dégradation <strong>de</strong> l’ETE peuvent être justifiées par le fait que les cibles sont <strong><strong>de</strong>s</strong> entreprises en<br />
croissance, ce qui serait à vérifier par une étu<strong>de</strong> empirique.<br />
Onnée (1998) a réalisé une étu<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> 127 filiales qui ont fait l'objet d'un retrait volontaire entre<br />
1990 et 1996 (mais comprenant peu <strong>de</strong> <strong>LBO</strong>). Il apparaît que les retraits portent sur <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétés sous-<br />
évaluées et disposant <strong>de</strong> FCF élevés. Mais l’auteur nuance ces résultats à nouveau à cause <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
différence <strong>de</strong> contexte en France et aux Etats-Unis. Il définit les retraits volontaires français par le<br />
terme <strong>de</strong> minority buyouts, c'est-à-dire <strong><strong>de</strong>s</strong> cas où l'initiateur est en situation d'interne et détient déjà le<br />
contrôle <strong>de</strong> la société lorsqu'il la retire.<br />
Il remarque que les anciennes filiales <strong>de</strong> groupe ne sont pas moins performantes que les filiales qui<br />
restent cotées. Elles disposent d'un potentiel d'en<strong>de</strong>ttement plus faible. Le capital <strong><strong>de</strong>s</strong> filiales retirées<br />
est très concentré et révèle une faible implication du management <strong>de</strong> la filiale et <strong><strong>de</strong>s</strong> investisseurs<br />
financiers. Mais il semble que la présence <strong>de</strong> la maison-mère suffise à conserver un gouvernement<br />
d'entreprise efficace. Ces résultats ne corroborent donc que partiellement la théorie <strong>de</strong> l'agence. Quant<br />
aux conditions <strong>de</strong> marché, <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> la filiale ou, encore, la nature <strong><strong>de</strong>s</strong> actifs à financer, elles<br />
n'influencent pas la décision <strong>de</strong> retrait, réfutant ainsi les principales hypothèses issues <strong>de</strong> la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
coûts <strong>de</strong> transaction. Le retrait ne peut être considéré comme l'abandon d'un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement. Il<br />
traduirait plutôt une décision stratégique .<br />
Afin <strong>de</strong> mieux pouvoir comparer les performances il faudrait utiliser un échantillon <strong>de</strong> firmes<br />
françaises s’étant retirées <strong>de</strong> la cote par <strong>LBO</strong>. Les retraits sont moins répandus en France car pour<br />
déclencher une OPRRO (offre publique <strong>de</strong> retrait suivie d’un retrait obligatoire), il faut détenir 95% du<br />
capital <strong>de</strong> la cible. Et bien souvent ce seuil décourage d’éventuels repreneurs qui craignent <strong>de</strong> ne pas<br />
l’atteindre. Lorsqu’ils peuvent s’assurer certains blocs <strong>de</strong> contrôle il en est alors autrement.<br />
Néanmoins, la tendance actuelle est davantage aux retraits <strong>de</strong> la cote qu’aux introductions. En 2003, il<br />
y a eu sur la place parisienne, sur le premier et le second marché, un total <strong>de</strong> 50 radiations pour<br />
seulement 6 introductions. En fait, <strong>de</strong>puis 1999 le nombre <strong>de</strong> radiations est nettement supérieur à celui<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> admissions. Et parmi ces retraits on retrouve une majorité d’OPRRO, elles n’ont pas toutes pour<br />
but un <strong>LBO</strong> mais il y en a <strong>de</strong> plus en plus qui sont mis en place <strong>de</strong> cette manière. C’est pourquoi il est<br />
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