Performance des LBO : Une revue de littérature - cergam
Performance des LBO : Une revue de littérature - cergam
Performance des LBO : Une revue de littérature - cergam
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
II.2.1. <strong>LBO</strong> vs LR<br />
Certains auteurs ont comparé les <strong>LBO</strong> aux LR. C’est le cas <strong>de</strong> Bae et Simet (1998) qui concluent que<br />
pour les firmes présentant <strong><strong>de</strong>s</strong> FCF conséquents, il est plus intéressant <strong>de</strong> se retirer <strong>de</strong> la cote par <strong>LBO</strong><br />
que <strong>de</strong> rester en bourse et <strong>de</strong> mettre en place un plan <strong>de</strong> LR. Ils constatent une meilleure diminution<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> coûts d’agence lors d’un <strong>LBO</strong>. Ces résultats se retrouvent également lorsqu’ils examinent le cours<br />
<strong>de</strong> bourse. Des ren<strong>de</strong>ments anormaux positifs sont détectés lors <strong>de</strong> l’annonce du plan mais le marché<br />
réagit mieux à l’annonce d’un <strong>LBO</strong> qu’à celle d’un LR (respectivement +12% et +5,7%).<br />
Denis (1994) a lui aussi étudié cette question à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux firmes du secteur <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong><br />
distribution, et cotées en bourse, Safeway et Kroger qui ont choisi <strong><strong>de</strong>s</strong> solutions différentes à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
problématiques semblables. Chacune a fait l’objet d’une proposition <strong>de</strong> <strong>LBO</strong> par KKR. Cette firme a<br />
réussi à reprendre Safeway par <strong>LBO</strong>, mais a échoué avec Kroger qui a ensuite procédé à un LR. Les<br />
<strong>de</strong>ux opérations ont amené le ratio <strong>de</strong>tte/valeur <strong>de</strong> la firme à plus <strong>de</strong> 90%. Mais chez Safeway la part<br />
du management au capital a progressé alors qu’il n’y a pas eu <strong>de</strong> changement chez Kroger. Safeway a<br />
mis en place d’importants changements organisationnels (dont le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rémunération <strong><strong>de</strong>s</strong> cadres).<br />
Et il apparaît que Safeway réalise <strong>de</strong> meilleures performances. Ces <strong>de</strong>rnières sont dues au fait que les<br />
managers étaient plus motivés, car plus impliqués, et davantage contrôlés (par les spécialistes<br />
impliqués dans le <strong>LBO</strong>).<br />
Les conclusions <strong>de</strong> ces étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sont intéressantes puisque les auteurs ont pu comparer <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong><br />
transaction faisant chacune intervenir le levier financier à un niveau important. On peut en conclure<br />
que l’augmentation du levier seule ne suffit pas à améliorer les performances <strong>de</strong> la firme, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
changements organisationnels doivent aller <strong>de</strong> pair avec l’augmentation <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement.<br />
II.2.2. Amélioration <strong>de</strong> la rentabilité et <strong>de</strong> la performance<br />
Il a été montré précé<strong>de</strong>mment que les actionnaires réalisaient <strong><strong>de</strong>s</strong> gains substantiels en anticipant les<br />
meilleurs résultats qu’obtiendrait la firme <strong>de</strong>venue private. Et, il va s’agir ici <strong>de</strong> détailler ces résultats.<br />
Smith (1990) en étudiant 58 LMBO <strong>de</strong> 1977 à 1986, remarque une augmentation significative du<br />
bénéfice opérationnel après le BO. Et surtout, il apparaît que l’accroissement <strong>de</strong> la performance ne<br />
provient pas d’une cession <strong><strong>de</strong>s</strong> activités moins rentables mais bel et bien du <strong>LBO</strong> lui-même. Ceci est<br />
important car on a beaucoup accusé les initiateurs <strong>de</strong> <strong>LBO</strong> <strong>de</strong> dépecer l’entreprise après l’avoir<br />
racheter pour n’en gar<strong>de</strong>r que les joyaux. Ceci a bien sûr souvent été le cas puisque comme il a été dit<br />
au début <strong><strong>de</strong>s</strong> années 80 les firmes américaines étaient fréquemment <strong><strong>de</strong>s</strong> conglomérats inefficients.<br />
Mais il est rassurant <strong>de</strong> voir qu’il y a néanmoins une véritable création <strong>de</strong> valeur au sein du <strong>LBO</strong>.<br />
De nombreuses étu<strong><strong>de</strong>s</strong> empiriques se sont concentrées sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> la rentabilité<br />
post-<strong>LBO</strong>. On reprendra ici les résultats trouvés par Long et Ravenscraft (1993) qui ont confirmé les<br />
étu<strong><strong>de</strong>s</strong> précé<strong>de</strong>ntes. La base <strong>de</strong> données utilisée contient <strong><strong>de</strong>s</strong> informations sur <strong><strong>de</strong>s</strong> firmes cotées et non<br />
21