Performance des LBO : Une revue de littérature - cergam
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Ayant remarqué qu’il n’y avait pas unanimité dans les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> qui ont suivi celle <strong>de</strong> Jensen et son<br />
hypothèse <strong><strong>de</strong>s</strong> FCF, Halpern Kieschnick et Rotenberg (1999) ont cherché à trouver une explication.<br />
Selon eux, il faut différencier <strong>de</strong>ux groupes car la population <strong><strong>de</strong>s</strong> firmes s’étant retirées <strong>de</strong> la cote est<br />
hétérogène. En ce qui concerne les firmes montrant <strong>de</strong> pauvres performances avant le retrait les<br />
auteurs distinguent <strong>de</strong>ux groupes : celles où les managers détenaient peu <strong>de</strong> capital avant l’opération<br />
(firmes vulnérables), et celles où les managers détenaient une part importante <strong>de</strong> capital (et par<br />
conséquent redoutaient peu une OPA hostile). Leur intention est <strong>de</strong> savoir si leur hypothèse est<br />
meilleure que celle <strong><strong>de</strong>s</strong> FCF <strong>de</strong> Jensen. Ils utilisent un échantillon <strong>de</strong> 126 <strong>LBO</strong> réalisés entre 1981 et<br />
1986, un échantillon <strong>de</strong> contrôle (comme dans toutes les autres étu<strong><strong>de</strong>s</strong>), et un échantillon <strong>de</strong> firmes<br />
ayant été rachetées par d’autres firmes cotées. Et il s’avère selon les auteurs que l’hypothèse <strong>de</strong> Jensen<br />
explique beaucoup moins bien les <strong>LBO</strong> que celle <strong>de</strong> l’hétérogénéité. Mais ces différences peuvent<br />
s’expliquer par le fait que les échantillons varient d’une étu<strong>de</strong> à l’autre. Notons qu’il apparaît que les<br />
firmes où le management détenait peu <strong>de</strong> part sont plus susceptibles que les autres <strong>de</strong> revenir vers le<br />
marché ou d’être acquises par une autre firme. Par conséquent, celles où le management détenait une<br />
par importante <strong>de</strong> capital ont plutôt tendance à rester private.<br />
Kaplan et Stein (1993), à partir d’un échantillon <strong>de</strong> 124 LMBO réalisés entre 1980 et 1989, avancent<br />
une autre hypothèse que celle <strong><strong>de</strong>s</strong> FCF que l’on traduira <strong>de</strong> manière approximative par le phénomène<br />
<strong>de</strong> surchauffe du marché du BO (« overheating phenomenon »). En effet, à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 80, les<br />
primes payées aux actionnaires atteignaient <strong><strong>de</strong>s</strong> sommets et le marché du <strong>LBO</strong> entra dans une pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> bulle spéculative. Ceci du en gran<strong>de</strong> partie à l’engouement <strong><strong>de</strong>s</strong> junk bonds, il semblait n’y avoir<br />
aucune limite aux financements <strong>de</strong> <strong>LBO</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> montants considérables <strong>de</strong> capitaux étaient disponibles.<br />
Ce qui a eu pour conséquence que le taux <strong>de</strong> faillite qui était <strong>de</strong> 2% entre 1980 et 1984, est passé à<br />
près <strong>de</strong> 27%. <strong>Une</strong> récente étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lewellen et Ro<strong>de</strong>n (2000) sur 107 firmes acquises par <strong>LBO</strong> entre<br />
1981 et 1990 est intéressante car les auteurs se situent parfois jusqu’à 15 années après le <strong>LBO</strong>. Et il<br />
apparaît que la probabilité <strong>de</strong> faire faillite augmente quand une prime élevée est payée et qu’une large<br />
proportion du financement du <strong>LBO</strong> est composée <strong>de</strong> junk bonds. Cette probabilité diminue avec la<br />
taille <strong>de</strong> la firme et lorsque le management participe au rachat.<br />
Mais au-<strong>de</strong>là <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats précé<strong>de</strong>nts on pourrait reprocher à Jensen certaines hypothèses <strong>de</strong> son<br />
modèle. En effet, on peut contester le présupposé que le dirigeant dispose d’un ensemble<br />
d’opportunités d’investissements dont les caractéristiques sont connues et lui permettent d’en calculer<br />
la valeur. On ne peut ignorer que le processus d’investissement est long et complexe et dépend <strong>de</strong> la<br />
vision et <strong><strong>de</strong>s</strong> compétences du dirigeant. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'approche contractualiste, il pourrait être<br />
intéressant d'étudier l'origine et le fonctionnement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>LBO</strong> dans le cadre d'une approche cognitive.<br />
Les théories cognitives mettent l'accent sur le concept <strong>de</strong> connaissance. C'est un élément subjectif<br />
résultant <strong>de</strong> l'interprétation <strong>de</strong> l'information par les individus en fonction <strong>de</strong> leur propre modèle<br />
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