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Performance des LBO : Une revue de littérature - cergam

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I.3.2. Théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> FCF contestée<br />

On commencera ici par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Phan et Hill (1995) car finalement la remise en question <strong>de</strong><br />

l’hypothèse <strong><strong>de</strong>s</strong> FCF <strong>de</strong> Jensen est beaucoup plus nuancée que dans les autres étu<strong><strong>de</strong>s</strong> qui suivront.<br />

L’échantillon utilisé comprend 214 firmes ayant entrepris un <strong>LBO</strong> entre 1986 et 1989. La performance<br />

augmente immédiatement après le <strong>LBO</strong> mais s’estompe sur le long terme. Les hypothèses relevant <strong>de</strong><br />

la théorie <strong>de</strong> l’agence ne sont pas rejetées, il apparaît qu’à la suite du <strong>LBO</strong> l’efficience <strong>de</strong> la firme est<br />

améliorée. L’accent est mis sur l’efficience et moins sur la croissance. Cependant, les auteurs<br />

reprochent à Jensen d’être trop focalisé sur le rôle <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte et les conséquences <strong>de</strong> l’accroissement<br />

<strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> levier financier. Pour eux l’augmentation <strong><strong>de</strong>s</strong> parts <strong>de</strong> capital détenues par le management<br />

est aussi important que l’usage <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte dans l’explication <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> l’efficience <strong>de</strong> la<br />

firme. Mais c’est l’accroissement <strong>de</strong> la part <strong><strong>de</strong>s</strong> managers dans le capital plutôt que l’accroissement <strong>de</strong><br />

la <strong>de</strong>tte, qui est corrélé aux changements importants <strong>de</strong> stratégie et d’organisation, surtout à long<br />

terme.<br />

L’une <strong><strong>de</strong>s</strong> premières étu<strong><strong>de</strong>s</strong> empiriques sur ce sujet est celle <strong>de</strong> Maupin, Bidwell et Ortegren (1984).<br />

Ils utilisent un échantillon <strong>de</strong> 63 firmes s’étant retirées <strong>de</strong> la cote par un LMBO entre 1972 et 1983 et<br />

testent 25 variables. Ils ont également eu <strong><strong>de</strong>s</strong> entretiens avec 43 <strong><strong>de</strong>s</strong> 63 directeurs financiers qui ont pu<br />

exposer les facteurs qui selon eux ont motivé ces retraits. Il apparaît que la majorité <strong><strong>de</strong>s</strong> actions <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

sociétés cibles étaient détenues par le management et les membres du conseil d’administration. Par<br />

conséquent, si le management était déjà très présent au niveau <strong>de</strong> la répartition du capital, la théorie<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> FCF <strong>de</strong> Jensen n’est pas validée.<br />

Servaes (1994) examine les dépenses d’investissement <strong>de</strong> 700 cibles s’étant retirées <strong>de</strong> la cote entre<br />

1972 et 1987. Il cherche ainsi à savoir si ces cibles ont effectué <strong><strong>de</strong>s</strong> surinvestissements durant les<br />

quatre années précédant leur rachat. Mais <strong><strong>de</strong>s</strong> surinvestissements ne sont constatés que pour le secteur<br />

du gaz et du pétrole et les firmes <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> tailles. Il n’y a aucune preuve <strong>de</strong> surinvestissement pour<br />

les firmes acquises lors d’OPA hostiles ou celles qui ont choisi <strong>de</strong> re<strong>de</strong>venir privée. Servaes en<br />

conclue que les rachats et les prises <strong>de</strong> contrôle ne sont pas motivés par le besoin <strong>de</strong> réduire l’excès<br />

d’investissement <strong><strong>de</strong>s</strong> cibles. Cette étu<strong>de</strong> sème encore un peu plus le doute en ce qui concerne la théorie<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> FCF.<br />

Concernant les dépenses d’investissement, mais cette fois-ci après le BO, une étu<strong>de</strong> récente <strong>de</strong><br />

Lewellen et Ro<strong>de</strong>n (2000) sur 107 firmes acquises par <strong>LBO</strong> entre 1981 et 1990 apporte <strong>de</strong> nouveaux<br />

résultats. Les dépenses d’investissement diminuent <strong>de</strong> 50% à t+1 (déclin plus important que celui<br />

observé par Kaplan en 1989), ce qui laisse supposer que les projets sont mieux choisis. Mais, à partir<br />

<strong>de</strong> t+2, les dépenses d’investissement sont <strong>de</strong> plus en plus élevées et finissent par retrouver le niveau<br />

<strong>de</strong> t-1. Ces résultats ne sont pas vraiment en accord avec la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> FCF puisque les dépenses<br />

d’investissement <strong>de</strong>vraient être réduites pour pouvoir rembourser la <strong>de</strong>tte.<br />

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