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Tirana, bâtir la marge de l'Europe - EPFL

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<strong>Tirana</strong>,<br />

<strong>bâtir</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> <strong>de</strong><br />

l’Europe<br />

Travail <strong>de</strong> master 08 - 09<br />

Egest Gjinali<br />

Valentin Kunik<br />

Suivi par<br />

prof. M. Schuler<br />

prof. P. Berger<br />

exp. J. Anrys<br />

ass. D. Brockmann


Note introductive<br />

Le cadre très <strong>la</strong>rge offert aux étudiants <strong>de</strong> l’<strong>EPFL</strong> pour leur<br />

travail <strong>de</strong> Master est une chance unique à saisir. Première<br />

opportunité pour nous <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s questions apparues<br />

lors <strong>de</strong> nos étu<strong>de</strong>s, nous avons décidé <strong>de</strong> nous approcher d’une<br />

thématique qui nous tient à cœur, celle <strong>de</strong>s transports, <strong>de</strong>s flux<br />

et <strong>de</strong>s réseaux.<br />

L’équipe pédagogique que nous avons pu mettre en p<strong>la</strong>ce<br />

autour <strong>de</strong> ce travail nous semble être primordiale. En ayant<br />

réuni autour <strong>de</strong> notre problématique <strong>de</strong>s géographes, urbanistes<br />

et architectes, nous pensons pouvoir ouvrir <strong>la</strong> conversation sur<br />

<strong>la</strong> Ville et le Territoire. Cette approche interdisciplinaire est<br />

facilitée par le cadre <strong>de</strong> l’<strong>EPFL</strong> qui nous permet <strong>de</strong> rencontrer<br />

facilement <strong>de</strong>s spécialistes dans <strong>de</strong> nombreux domaines.<br />

Ce travail se déroule du 15 septembre 2008 jusqu’à <strong>la</strong> mi juin<br />

2009. Il a pour thème <strong>la</strong> gare et pour site le quartier <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare<br />

<strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>. Il traite <strong>de</strong> <strong>la</strong> problématique du transport collectif<br />

urbain et inter urbain dans une ville d’un pays <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> <strong>de</strong><br />

l’Europe.<br />

Deux étapes principales constituent cette étu<strong>de</strong>. Nous<br />

chercherons par l’analyse géographique, urbaine, sociale et<br />

architecturale à comprendre le contexte et le cadre dans lequel<br />

s’inscrit notre travail. Cette pério<strong>de</strong> nous permet <strong>de</strong> mettre en<br />

p<strong>la</strong>ce le cadre <strong>de</strong> notre Projet <strong>de</strong> Master.<br />

La <strong>de</strong>uxième étape se déroule au <strong>de</strong>uxième semestre. Il s’agit<br />

du Projet <strong>de</strong> Master (PdM). Nous proposerons un projet pour<br />

<strong>la</strong> gare <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> et pour le quartier qui l’entoure selon nos<br />

conclusions du premier semestre.


1. BâTIr LA MArGE DE L’EuroPE 8<br />

1.1 Marges 8<br />

1.2 I<strong>de</strong>ntité d’une <strong>marge</strong> 10<br />

2. L’ALBANIE 14<br />

2.1 Évolution historique <strong>de</strong> l’Albanie 14<br />

2.2 Analyse du pays 18<br />

2.2.1 Éléments géographiques 18<br />

2.2.2 Économie 18<br />

2.2.3 Démographie 20<br />

2.2.4 régions 20<br />

2.2.5 Énergétique 22<br />

3. TIrANA 26<br />

3.1 Évolution historique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville 26<br />

3.2 Analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville 32<br />

3.2.1 Impressions 32<br />

3.2.2 Éléments géographiques 34<br />

3.2.3 Economie et commerce 34<br />

3.2.4 Démographie 36<br />

3.2.5 Flux et Transports 42<br />

3.2.6 Affectation du sol 46<br />

3.2.7 Tissu urbain 48<br />

3.2.8 Analyse du quartier <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare 50<br />

4. LE TrAIN ET LES TrANSPorTS 58<br />

4.1 Dans les Balkans 62<br />

4.2 En Albanie 66<br />

4.3 Scénarios <strong>de</strong> transport 70<br />

4.3.1 Scénario ferroviaire 70<br />

4.3.2 Scénario urbain 74<br />

5. CoNCLuSIoN 80<br />

6. BIBLIoGrAPhIE ET rÉFÉrENCE 82


6<br />

Introduction<br />

Le Projet <strong>de</strong> Master que nous proposons est centré sur le<br />

thème <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce urbaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, Albanie. Nous<br />

voulons projeter une gare fédératrice et unificatrice du territoire<br />

national mais aussi symbole d’un nouveau développement pour<br />

<strong>la</strong> ville. une gare pour <strong>Tirana</strong> et pour l’Albanie.<br />

Située dans les Balkans, l’Albanie ne sort <strong>de</strong> son isolement<br />

politique et social que très récemment. Aujourd’hui tournée<br />

vers l’ouest et l’Europe, elle n’en oublie pas ses traditions.<br />

L’Albanie doit aujourd’hui construire son propre territoire et sa<br />

propre i<strong>de</strong>ntité. Nous parlerons <strong>de</strong> « <strong>la</strong> <strong>marge</strong> » comme concept<br />

territorial afin <strong>de</strong> mieux comprendre <strong>la</strong> position géographique<br />

« entre Bruxelles et Byzance » qui caractérise cette région.<br />

Au centre <strong>de</strong> l’Albanie, <strong>Tirana</strong>. En tant que capitale, elle doit<br />

endosser aujourd’hui un rôle fédérateur afin d’affirmer encore<br />

une fois <strong>la</strong> cohésion du territoire national. Principal lieux social,<br />

culturel et administratif du pays, cette capitale ne saurait vivre<br />

sans les connexions qui <strong>la</strong> lient aux villes voisines ni sans ses<br />

connexions internationales, via l’aéroport <strong>de</strong> rinas.<br />

Dans un contexte où l’ouest est un rêve à atteindre, le rôle<br />

d’une infrastructure <strong>de</strong> transport est tout à fait indispensable à<br />

<strong>la</strong> construction d’un territoire durable. Elle permet <strong>la</strong> mise en<br />

re<strong>la</strong>tion d’éléments aujourd’hui éloignés ainsi que <strong>la</strong> construction<br />

<strong>de</strong> liens économiques, sociaux, politiques et même touristique au<br />

sein du territoire. Ces liens permettant <strong>la</strong> cohésion territoriale et<br />

l’unification <strong>de</strong>s entités.<br />

Techniquement par<strong>la</strong>nt, <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> transports<br />

impliquent d’avoir une entité à transporter, un véhicule, un<br />

chemin, <strong>de</strong>s terminaux, un approvisionnement en énergies et un<br />

certain nombre <strong>de</strong> règles pour l’organiser 1 . De sorte à é<strong>la</strong>borer un<br />

réponse pertinent, nous faisons une analyse du pays et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville<br />

<strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>. Cette analyse nous permet en outre <strong>de</strong> comprendre<br />

les liens qui existent entre les villes ou entités actuellement sur<br />

le territoire et ceux qu’il faudra renforcer.<br />

1 tiré du cours du pr. P. Tzieropoulos “systèmes <strong>de</strong> transport”, BA VI


1. BâTIr LA<br />

MArGE DE<br />

L’EuroPE<br />

1.1<br />

8<br />

MArGES<br />

« Pourtant <strong>la</strong> vie sera toujours <strong>la</strong> plus forte. Il faut <strong>la</strong><br />

comprendre et ne point marcher contre elle » Le Corbusier<br />

Le concept <strong>de</strong> <strong>marge</strong> est va<strong>la</strong>ble à plusieurs échelles.<br />

Aujourd’hui, ce principe est d’une certaine manière un principe<br />

fractal. un centre a une <strong>marge</strong>, cette <strong>marge</strong> peut se diviser en<br />

centres qui eux ont aussi <strong>de</strong>s <strong>marge</strong>s,... Le centre n’existe pas sans<br />

<strong>marge</strong> et <strong>la</strong> <strong>marge</strong> n’existe que parce qu’elle n’est pas le centre.<br />

Ainsi, dans le cas qui nous intéresse, <strong>Tirana</strong> est à <strong>la</strong> <strong>marge</strong> <strong>de</strong><br />

l’Europe, mais est aussi au centre <strong>de</strong> l’Albanie. Cette affirmation<br />

triviale est vraie car jamais <strong>la</strong> <strong>marge</strong> ou <strong>la</strong> périphérie ne semble<br />

intéresser. Les investissements vont à <strong>Tirana</strong> car <strong>Tirana</strong> est le<br />

centre <strong>de</strong> l’Albanie, pas parce que <strong>Tirana</strong> est dans <strong>la</strong> <strong>marge</strong> <strong>de</strong><br />

l’Europe.<br />

En cherchant à comprendre cette <strong>marge</strong>, un certain nombre<br />

<strong>de</strong> questions surgissent. Quelles sont les re<strong>la</strong>tions qu’elle<br />

entretient avec le centre ? Quelle est <strong>la</strong> perméabilité <strong>de</strong> ces<br />

re<strong>la</strong>tions ? La <strong>marge</strong> est - elle en espace au service <strong>de</strong>s centres ?<br />

La <strong>marge</strong> est - elle une zone oubliée ? La <strong>marge</strong> est - elle une zone<br />

défavorisée ? La <strong>marge</strong> doit - elle se situer dans le primaire, le<br />

secondaire ou le tertiaire ? Faut - il un zoning <strong>de</strong>s activités à cette<br />

échelle ? La <strong>marge</strong> est - elle un <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville ? La <strong>marge</strong><br />

est - elle <strong>de</strong>venue urbaine ? La <strong>marge</strong> a - t - elle sa condition<br />

propre, son i<strong>de</strong>ntité propre ?<br />

En réfléchissant sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong>, nous ne<br />

cherchons pas à retrouver par un principe fractal un centre à<br />

cette <strong>marge</strong>, mais nous postulons que <strong>la</strong> condition « à <strong>la</strong> <strong>marge</strong> »<br />

est une condition à part entière qui doit être réfléchie et projetée.<br />

Ses caractéristiques propres doivent être définies. Il est impératif<br />

à nos yeux <strong>de</strong> comprendre les sites et situations spécifiques<br />

à chaque territoires et à chaque Villes et <strong>de</strong> ne surtout pas<br />

aller contre. Il s’agit pour nous <strong>de</strong> comprendre les enjeux du<br />

territoires et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville contemporaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong>, ses re<strong>la</strong>tions<br />

et ses implications dans <strong>la</strong> création, à petite, moyenne et gran<strong>de</strong><br />

échelle <strong>de</strong> territoires durables, unis et cohérents.<br />

A nos yeux, les territoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong>, sont <strong>de</strong>s territoires<br />

« ordinaires », lieux <strong>de</strong> vie et d’échange qui, contrairement aux<br />

mégapoles économiques d’aujourd’hui, n’intéressent pas par<br />

leur faible taux <strong>de</strong> rentabilité. Pourtant ces territoires ont, nous<br />

pensons, une i<strong>de</strong>ntité propre et un rôle à jouer. Ils doivent se<br />

positionner et assumer leur condition, leur état, leur i<strong>de</strong>ntité.<br />

En nous intéressant à <strong>la</strong> <strong>marge</strong>, nous effectuons un changement<br />

<strong>de</strong> paradigmes. Nous nous appuyons sur cette citation pour en<br />

expliquer le sens : « ooknjknkjnojondsoknvwdovjdnPour qu’un pays <strong>de</strong>vienne paysage, il faut<br />

qu’un regard soit posé sur le territoire, <strong>de</strong>puis une certaine<br />

distance (intellectuelle, esthétique, sentimentale, patriotique,<br />

etc.), jusqu’à construire une représentation mettant en œuvre<br />

divers co<strong>de</strong>s figuratifs et symboliques. » 2 . Nous prenons cette<br />

affirmation comme point <strong>de</strong> départ et voulons poser un regard<br />

neuf sur <strong>la</strong> <strong>marge</strong>. Aujourd’hui, bon nombre <strong>de</strong> territoires ne<br />

méritent pas d’être « vu ». Nous pensons que notre regard en<br />

tant qu’architectes doit voir et regar<strong>de</strong>r plus loin, « savoir voir »<br />

comme disait le Corbusier. Tout n’est pas aujourd’hui « beau »,<br />

mais nous pensons qu’il est essentiel <strong>de</strong> changer notre regard<br />

sur les réalités urbaines et suburbaines. Le mon<strong>de</strong> d’aujourd’hui<br />

ne se constitue pas que <strong>de</strong> triangles d’or mi<strong>la</strong>nais, <strong>de</strong> champs<br />

Elysée et <strong>de</strong> boutiques <strong>de</strong> luxe.<br />

« Il est important que l’on essaie <strong>de</strong> comprendre ce que<br />

<strong>la</strong> condition urbaine est actuellement avant d’entreprendre<br />

<strong>de</strong> construire une théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville » 3 . Il nous semble<br />

qu’aujourd’hui un regard neuf doit être posé sur le Territoire<br />

et sur sa réalité afin d’en comprendre les vrais besoins et<br />

aspirations contemporaines. « Le sprawl est <strong>la</strong> condition urbaine<br />

d’aujourd’hui » 4 affirmait Geert Bekart. Peut - être, <strong>la</strong> <strong>marge</strong><br />

est, elle aussi, une condition contemporaine dont il faut savoir<br />

comprendre les enjeux mais aussi les nécessités.<br />

La condition périphérique ou <strong>de</strong> « <strong>marge</strong> » a été énoncée<br />

par Ljubo Karaman. Il soutient <strong>la</strong> thèse que <strong>la</strong> « condition <strong>de</strong><br />

périphérie » n’entretient pas <strong>de</strong> rapports étroits avec un centre<br />

mais avec plusieurs. C’est une condition qui permet « <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ssiner <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou plusieurs sources et <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s synthèses<br />

créatives dans <strong>de</strong>s moments propices » 5 . La « synthèse créative »<br />

qui en ressort est, selon nous, le moment <strong>de</strong> création d’une<br />

i<strong>de</strong>ntité propre. Toutefois, chaque <strong>marge</strong> ou périphérie a son<br />

i<strong>de</strong>ntité propre, son système <strong>de</strong> croissance et ses re<strong>la</strong>tions au<br />

« centre ». Le concepte <strong>de</strong> <strong>marge</strong> nous apparaît comme une<br />

notion générique pour parler <strong>de</strong> choses spécifiques. « Parler<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> » doit donc être « parler <strong>de</strong>s <strong>marge</strong>s », chacune<br />

étant très différente <strong>de</strong>s autres.<br />

A nos yeux, un projet dans <strong>la</strong> <strong>marge</strong> est un projet qui<br />

assume et qui revendique son i<strong>de</strong>ntité. une nouvelle condition<br />

spatiale peut être crée hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> dichotomie centre périphérie,<br />

<strong>la</strong> « condition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> ».<br />

La question que nous posons sur <strong>la</strong> <strong>marge</strong> doit trouver<br />

une réponse concrète dans le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville. Il s’agit pour<br />

nous <strong>de</strong> comprendre les enjeux d’une Ville contemporaine<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> où se sont imprimées <strong>de</strong> nouvelles logiques, <strong>de</strong><br />

nouvelles conceptions et un nouveau fonctionnement 6 . Ce<br />

que nous appelons <strong>la</strong> « condition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> » doit trouver une<br />

forme construite. « Il est vérifiable que toutes les villes se sont<br />

morphologiquement développées selon les caractéristiques du<br />

site dans lequel elles ont été fondées jusqu’à ce que, l’industrie<br />

aidant, cette forme première ait été effacée par les performances<br />

constructives autorisées par le génie civil. » 7 . Nous pensons<br />

juste <strong>de</strong> chercher <strong>la</strong> forme construite <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong><br />

2 Paysages ordinaires<br />

3 Lieven De Cauter in After Sprawl<br />

4 After Sprawl<br />

5 The effect of the Native Environment in Art of the Croatian Land<br />

6 Les nouveaux principes <strong>de</strong> l’urbanisme<br />

7 Formes cachées, <strong>la</strong> ville


qui s’inspire du site et du lieu. D’autre part, <strong>la</strong> Ville est autant<br />

le produit d’une nécessité (sociale, économique, politique,…)<br />

que le produit d’une représentation. « Ville religieuse, ville<br />

impériale, ville républicaine, <strong>de</strong>rrière les notions politiques et<br />

confessionnelles il y a <strong>de</strong>s formes qui ont mo<strong>de</strong>lé notre histoire<br />

urbaine » 8 . Cette affirmation sur <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville<br />

nous intéresse beaucoup. en l’applicant à <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong>,<br />

que se passe-t-il ? Quelle géométrie et quelle représentation pour<br />

<strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> ? Cette géométrie et cette représentation<br />

viendront selon nous <strong>de</strong> paire avec <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité et<br />

<strong>de</strong> l’appartenance <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville.<br />

Nous voulons ici introduire <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> développement<br />

durable. Nous prenons comme définition du développement<br />

durable celle faite par Förster et Thiersten . Ils touchent quatre<br />

thèmes différents : le développement économique, les inégalités<br />

sociales, <strong>la</strong> durabilité environnementale et <strong>la</strong> cohésion du<br />

territoire. Ces quatre thèmes nous apparaissent essentiels à <strong>la</strong><br />

construction à long terme <strong>de</strong> pays, <strong>de</strong> <strong>marge</strong>s, territoires. Nous<br />

pensons qu’en apportant une réponse précise à ces thèmes, nous<br />

pourrons développer une <strong>marge</strong> durable, unie et cohérente.<br />

« Nous avons appris que <strong>la</strong> ville est une mise en ordre, un effort<br />

permanent pour plus <strong>de</strong> richesse, plus <strong>de</strong> puissance politique et<br />

militaire, à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté sociale. » 9 . Peut - être aujourd’hui<br />

<strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> est une mise en ordre, un effort permanent<br />

pour plus <strong>de</strong> développement économique, moins d’inégalités<br />

sociales, plus <strong>de</strong> durabilité environnementale et <strong>de</strong> cohésion du<br />

territoire ? Construire <strong>la</strong> <strong>marge</strong> va, selon nous, dans le sens <strong>de</strong><br />

ce développement. Il s’agit pour nous <strong>de</strong> projeter <strong>la</strong> durabilité<br />

à l’échelle du pays, non pas à l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> petite intervention<br />

privée. Les effets n’en sont que bénéfiques.<br />

« Du local au global, les nouvelles formes <strong>de</strong> Villes <strong>de</strong>vront<br />

être faites <strong>de</strong> <strong>la</strong> conjugaison <strong>de</strong>s origines culturelles et <strong>de</strong><br />

leurs situations géographiques. Ni amplification <strong>de</strong>s traditions<br />

locales ni internationalisation <strong>de</strong>s programmes, mais une<br />

morphogenèse spécifique » 10 . Cette pensée sur <strong>la</strong> spécificité<br />

nous porte à penser encore plus fortement à l’i<strong>de</strong>ntité propre du<br />

territoire, les Balkans dans notre cas. Par i<strong>de</strong>ntité nous pensons<br />

à une image collective, comprise et admise par tous. Ces<br />

éléments fondateurs et fédérateurs sont propres à chaque Ville<br />

et constitutifs du lieu. Ces éléments sont rattachés selon nous à<br />

l’histoire (traditions, habitu<strong>de</strong>s, coutumes, …), au lieu sensible<br />

(paysage, climat, lumière, …) mais aussi aux aspirations <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion (utopies, rêves collectif, <strong>la</strong> « doxa », ... Ils constituent<br />

l’environnement construit et naturel. Cet environnement est en<br />

perpétuel développement et en constant mutation pourtant son<br />

i<strong>de</strong>ntité propre doit être mise en avant, exprimée et <strong>de</strong>ssinée.<br />

8 Formes cachées, <strong>la</strong> ville<br />

9 Formes cachées, <strong>la</strong> ville<br />

10 Formes cachées, <strong>la</strong> ville<br />

9


1.2<br />

10<br />

IDENTITÉ D’uNE MArGE<br />

« …si vous êtes pris dans le rêve <strong>de</strong> l’autre vous êtes<br />

foutu » Gilles Deleuze 11<br />

Les Balkans ont toujours étés situés entre <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s<br />

cultures, l’orient et l’occi<strong>de</strong>nt et ainsi ont toujours étés tiraillés<br />

entre celles-ci. Cette position à cheval entre <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s amènera<br />

au pays autant les particu<strong>la</strong>rités <strong>de</strong> l’un que celles <strong>de</strong> l’autre. Le<br />

territoire est une impressionnante stratification d’influences<br />

diverses, <strong>de</strong> traces <strong>de</strong> passés différents et d’histoire partagées.<br />

Cette sédimentation, malgré plusieurs décennies <strong>de</strong> communisme<br />

qui faillirent en détruire les traces, donne une «épaisseur» au<br />

territoire. Nous pensons qu’ici se trouve une partie <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité<br />

<strong>de</strong>s Balkans. Pour nous, il s’agit moins d’un col<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> différents<br />

éléments historiques, que d’une agrégation, un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong><br />

plusieurs cultures et influences. Cette histoire, bien que lointaine,<br />

semble encore présente dans <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong>s gens. L’histoire plus<br />

proche <strong>de</strong> nous, est moins bien acceptée par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Le siècle<br />

<strong>de</strong>rnier ayant vue <strong>la</strong> montée et <strong>la</strong> chute <strong>de</strong> systèmes totalitaires.<br />

De plus, <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s systèmes totalitaires non seulement sera suivie<br />

d’ un capitalisme sauvage, mais ouvrira d’un coup une « boite <strong>de</strong><br />

Pandore » <strong>de</strong> problèmes politique irrésolus hérités du passé.<br />

Aujourd’hui, nous parlons <strong>de</strong> « balkanisation » pour expliquer<br />

ces changements <strong>de</strong> configuration causés par un processus<br />

rapi<strong>de</strong> et violent. « La balkanisation est un terme géopolitique<br />

originellement utilisé pour décrire le processus <strong>de</strong> fragmentation<br />

ou division d’une région en plus petites régions qui sont hostiles<br />

ou non coopératives entre elles. » 12 . Nous <strong>de</strong>vons c<strong>la</strong>rifier que les<br />

processus <strong>de</strong> transition dans les Balkans ne sont pas uniquement<br />

propres à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> postcommuniste. La transition est LA condition<br />

perpétuelle <strong>de</strong> cette partie <strong>de</strong> l’Europe située toujours à <strong>la</strong> croisée<br />

<strong>de</strong>s chemins et <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong> pouvoirs aussi différents l’un<br />

que l’autre. Cette situation a souvent obligé les villes balkaniques<br />

à se revoir et à se renouveler. Les changements <strong>de</strong> régimes ont<br />

<strong>de</strong> manière récurrente signalé un nouveau commencement dans<br />

<strong>la</strong> politique urbaine. Les architectes et urbanistes ont toujours<br />

dû travailler dans ces conditions <strong>de</strong> changements fréquents<br />

d’idées et surtout <strong>de</strong> formes urbaines. Ces changements se faisant<br />

violemment, ils <strong>la</strong>issent <strong>de</strong>s traces dans <strong>la</strong> société.<br />

Dans les sociétés balkaniques, ce principe <strong>de</strong> fragmentation<br />

touche aussi <strong>la</strong> ville. Elles se trouvent ainsi formées par une somme<br />

d’interventions spontanées, ponctuelles et indépendantes « … [<strong>la</strong><br />

balkanisation] pixellise les villes, rend floues les frontières, crée<br />

<strong>de</strong>s îles dans les villes et les fait grandir à <strong>de</strong>s vitesses parallèles.<br />

Le résultat c’est une ville <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence contre <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong>,<br />

du dynamisme contre <strong>la</strong> stagnation, un champs <strong>de</strong> croissance<br />

contre le rétrécissement…» 13 . Chacun tirant <strong>la</strong> couverture à<br />

soi, on peut voir aujourd’hui le territoire balkanique comme un<br />

océan <strong>de</strong> petits actes privés.<br />

11 Qu’est - ce que l’acte <strong>de</strong> création ? Conférence donnée dans le cadre<br />

<strong>de</strong>s mardis <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation Femis<br />

12 http://en.wikipedia.org/wiki/Balkanization<br />

13 highway Expedition<br />

Avec <strong>la</strong> chute <strong>de</strong>s dictatures, <strong>la</strong> société changea ses<br />

paradigmes mais changea aussi <strong>de</strong> système <strong>de</strong> valeurs. Boris<br />

Groys décrit un phénomène intéressant qui en découle dans les<br />

pays post communistes, celui du double effacement. En par<strong>la</strong>nt<br />

du communisme il dit : « ... comme si le communisme était une<br />

interruption dans le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong>s XIX ème et<br />

XX ème siècles ( … ). C’était l’effacement <strong>de</strong> <strong>la</strong> tradition nationale<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> société. Ce qu’on fait maintenant c’est l’effacement <strong>de</strong><br />

l’effacement, <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction. Il faut que l’on<br />

détruise le communisme car il était <strong>de</strong>structeur lui - même. ».<br />

un <strong>de</strong>s grands risques <strong>de</strong> ce processus d’effacement est <strong>de</strong> perdre<br />

une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire collective. Groys ajoute à ce propos<br />

« il faut penser le communisme comme pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> création<br />

<strong>de</strong> l’espace, non pas seulement comme facteur qui empêcha le<br />

développement <strong>de</strong> l’économie néo - libérale mais aussi comme<br />

forme d’organisation <strong>de</strong>s espaces sociaux ». Il serait donc déjà<br />

aujourd’hui possible <strong>de</strong> revisiter le passé totalitaire proche afin<br />

d’y apprendre <strong>de</strong>s formes d’organisation <strong>de</strong>s espaces sociaux.<br />

Nous pensons que ce processus d’effacement a opéré lors<br />

<strong>de</strong> tous les changements majeurs dans <strong>la</strong> politique ou <strong>la</strong> société<br />

balkanique. Sortes <strong>de</strong> rejets du naturels du passé proche, <strong>la</strong> société<br />

en a toutefois conservé <strong>de</strong> nombreuses traces. Ce processus<br />

donne d’une certaine manière toute <strong>la</strong> substance et l’épaisseur<br />

historique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Le tissu <strong>de</strong>s villes balkaniques est ainsi<br />

une superposition <strong>de</strong> formes urbaines non finies, modifiées,<br />

effacées, détournées ou irrésolues. C’est <strong>la</strong> sédimentation<br />

<strong>de</strong> différentes influences, <strong>de</strong> différentes idées. Le substrat<br />

historique, ou « palimpseste », ainsi produit est d’une richesse<br />

sans comparaisons. Selon nous, c’est <strong>la</strong> cristallisation dans <strong>la</strong><br />

structure urbaine du concept <strong>de</strong> « l’œuvre ouverte » d’umberto<br />

Eco, «un type d’œuvres qui, bien que matériellement achevées,<br />

restent ouvertes à une continuelle germination <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions<br />

internes, qu’il appartient à chacun <strong>de</strong> découvrir et <strong>de</strong> choisir au<br />

cours même <strong>de</strong> sa perception » 14 . L’idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville comme œuvre<br />

ouverte n’implique ni l’acceptation ni <strong>la</strong> célébration du chaos,<br />

mais propose <strong>de</strong> considérer <strong>la</strong> ville comme un enchaînement<br />

<strong>de</strong> structures ouvertes et dynamiques qui contiennent cette<br />

« continuelle germination interne » apte à être lue et développée<br />

<strong>de</strong> générations en générations.<br />

Nous pensons qu’une autre partie <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> ces pays<br />

rési<strong>de</strong> aussi dans <strong>la</strong> nature du territoire. Le livre « paysages<br />

ordinaires » 15 , présente une approche du paysage « mineur ».<br />

Ce que les auteurs du livre appellent « paysages mineurs », nous<br />

pouvons, d’une certaine manière, le reprendre comme « paysage<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> ». Les auteurs définissent le paysage comme une<br />

composante <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité d’une collectivité « dans <strong>la</strong> continuité<br />

<strong>de</strong> théories du XVIII ème siècle sur les liens entre le sol, le climat<br />

et le caractère <strong>de</strong>s peuples, le paysage est saisi comme le « reflet »<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nation, le visage d’une communauté, l’élément d’une sorte<br />

<strong>de</strong> patrimoine génétique à préserver <strong>de</strong> toutes dégradations sous<br />

peine d’une perte essentielle <strong>de</strong> sens » 16 . Ce visage ou image<br />

d’une société est en continuel changement, en construction. « Le<br />

14 L’opera Aperta<br />

15 Paysages ordinaires<br />

16 Paysages ordinaires


paysage n’est pas un objet hérité d’un passé que l’on ne peut plus<br />

changer, mais une construction sociale au service <strong>de</strong>s intérêts du<br />

présent (…) le paysage est un produit, une construction opérée<br />

dans le cadre d’un projet » 17 .<br />

Adossée aux montagnes, cette région se trouve coincée<br />

entre <strong>de</strong>ux géographies importantes, les montagnes et <strong>la</strong> mer.<br />

La zone <strong>de</strong> montagne se caractérise par un territoire acci<strong>de</strong>nté<br />

où les gran<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ines p<strong>la</strong>tes sont rapi<strong>de</strong>ment colonisées par<br />

l’homme. Le bord <strong>de</strong> mer lui se caractérise par d’immenses<br />

étendues p<strong>la</strong>tes. Le rapport à l’eau n’est pourtant pas toujours<br />

facile, l’eau étant soit au pied <strong>de</strong> fa<strong>la</strong>ises, soit <strong>de</strong>rrière <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>ines marécageuses. Ces paysages, entre mer et montagne<br />

donne à cette région un caractère propre. outre l’aspect<br />

paysager, cette dualité génère un climat particulier. La frange<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mer est typiquement méditerranéenne alors que <strong>la</strong> zone<br />

arrière, montagneuse, est d’un climat continental déjà. De cette<br />

géographie acci<strong>de</strong>ntée et fragmentée résulte <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s<br />

sociales et spatiales caractéristiques. Les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie peuvent<br />

être traditionnellement très différents d’un vil<strong>la</strong>ge à un autre,<br />

une centaine <strong>de</strong> kilomètres plus loin.<br />

D’autres éléments sensibles sont tout à fait caractéristiques<br />

<strong>de</strong> cette région <strong>de</strong> l’Europe, on pourrait parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière, <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> pluviométrie, <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie arrondie <strong>de</strong> <strong>la</strong> géographie, <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> texture <strong>de</strong> cette même géographie et <strong>de</strong> biens d’autres points.<br />

Ce que nous voulons soulever ici est l’importance du paysage et<br />

<strong>de</strong> l’espace sensible dans <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> cette<br />

région.<br />

Considérant <strong>la</strong> situation politique et économique actuelle<br />

<strong>de</strong>s Balkans, on comprend facilement qu’ils essaient <strong>de</strong> donner<br />

forme à une utopie au sens où Žižek l’entend : l’utopie « c’est<br />

quand <strong>la</strong> situation est sans issue dans les coordonnées du<br />

possible que <strong>la</strong> pure pulsion <strong>de</strong> survie nous fait inventer un<br />

nouvel espace » 18 . Cette utopie alimente <strong>la</strong> culture popu<strong>la</strong>ire<br />

consommée aux Balkans. Ses produits ont une allure étrange,<br />

onirique et grotesque. Ils trouvent leur expression dans une<br />

tension entre <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s auxquels l’homme balkanique fait<br />

face. A l’héritage historique d’une part se colle soudainement<br />

<strong>la</strong> découverte du rêve capitaliste <strong>de</strong> l’abondance. Dans <strong>la</strong> quête<br />

<strong>de</strong> fabrication d’une nouvelle i<strong>de</strong>ntité post - communiste, ces<br />

<strong>de</strong>ux tensions trouvent <strong>la</strong> réponse dans <strong>la</strong> « Turbo - Culture ».<br />

Turbo fait référence ici au turbocompresseur dont le but<br />

est « … d’augmenter le quantité d’air qui rentre dans un moteur<br />

pour amplifier sa puissance » 19 . Ainsi, à l’instar du Turbo, le<br />

rêve capitaliste <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong> consommation agit comme<br />

un filtre amplificateur <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s pays balkaniques. La<br />

musique consommée est le « Turbo - Folk » 20 le mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong><br />

motifs musicaux folkloriques aux rythmes techno, pop et dance.<br />

L’architecture <strong>de</strong>vient une « Turbo - Architecture » 21 et les<br />

bâtiments adoptent un « Turbo - Style » 22 qui résulte d’une fusion<br />

17 Paysages ordinaires<br />

18 Žižek !<br />

19 Wikipedia<br />

20 rambo Ama<strong>de</strong>us<br />

21 on the positive effects of Balkanisation<br />

22 Turbourbanism as the aftermath of a crisis<br />

<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vies existants amplifiés par <strong>de</strong>s ambiances issues <strong>de</strong>s<br />

films Hollywoodiens ou <strong>de</strong>s séries télévisées <strong>la</strong>tino - américaines<br />

souvent diffusées sur les chaînes locales.<br />

Le Turbo - Style nous intéresse dans ce qu’il «produit<br />

du sens». Il est le reflet d’un besoin <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s signes, <strong>de</strong>s<br />

symboles. Souvent caricatural quand il est produit par <strong>de</strong>s<br />

gens peu éduqués, il n’en est pas moins expressif quand il est<br />

produit par <strong>de</strong>s grands noms <strong>de</strong> l’architecture d’aujourd’hui.<br />

Sans pour autant atteindre le grotesque du canard <strong>de</strong> Venturi,<br />

l’architecture cherche dans cette région une force expressive<br />

peu commune. A <strong>la</strong> neutralité sémiotique <strong>de</strong> l’architecture<br />

communiste s’oppose aujourd’hui le concert <strong>de</strong> symboles <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

construction contemporaine.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> notre travail, il nous semble intéressant <strong>de</strong><br />

décrire <strong>la</strong> caractéristique <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong> cette <strong>marge</strong> qui nous<br />

intéresse. On voit fleurir aujourd’hui bon nombre <strong>de</strong> véhicules<br />

privés, signes du désir <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong> chacun. Ces véhicules<br />

sont aussi pour eux symboles <strong>de</strong> l’accès à <strong>la</strong> propriété privée et<br />

au p<strong>la</strong>isir du luxe. La voiture a donc une excellente image que<br />

le train et les transports publics n’ont pas forcément. Ceux - ci<br />

sont plus perçu par une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion comme étant<br />

<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s étatiques et donc par essence douteux. Ils sont perçus<br />

par d’autres comme étant le fruit d’une construction collective,<br />

le résultat d’un travail <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du peuple. Dans l’optique<br />

d’un développement durable, il semble aujourd’hui essentiel<br />

<strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> transport collectifs performants<br />

autant pour le fret que pour les transports <strong>de</strong> personnes.<br />

11


La montagne <strong>de</strong> Mali i Gjerë, vue <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> route.<br />

13


2.<br />

14<br />

-1000<br />

-600<br />

-165<br />

395<br />

800<br />

1478<br />

1912<br />

1924<br />

1939<br />

L’ALBANIE<br />

Les Illyriens arrivent dans les Balkans et occupent<br />

un territoire qui s'étend <strong>de</strong> Venise au<br />

sud <strong>de</strong> l'Albanie. Divisés en c<strong>la</strong>ns, ils<br />

s'unifient et forment un royaume soli<strong>de</strong>.<br />

La côte albanaise est colonisée par les grecs qui<br />

hellénisent le territoire.<br />

Rome envahit le territoire après <strong>de</strong> longues<br />

guerres.L'actuel sol albanais se trouve partagé<br />

entre <strong>de</strong>ux régions.<br />

Après <strong>la</strong> division <strong>de</strong> l'Empire Romain,<br />

le sol albanais se trouve dans l'Empire <strong>de</strong> l'Est.<br />

Le schisme divise néanmoins le territoire<br />

entre catholiques et orthodoxes, religions qui y<br />

coéxistent encore aujourd'hui.<br />

L'arrivée <strong>de</strong>s S<strong>la</strong>ves n'est pas assimilée pas les<br />

habitants <strong>de</strong> l'actuelle Albanie qui, même si<br />

dominés par ce pouvoirs, gar<strong>de</strong>nt une <strong>la</strong>ngue<br />

et une i<strong>de</strong>ntité différente.<br />

Après une longue résistance, l'Albanie est<br />

conquise par l'Empire ottoman qui marquera<br />

l'histoire albanaise pendant 5 siècles.<br />

L'Albanie déc<strong>la</strong>re son l'in<strong>de</strong>pendance <strong>de</strong> l'Empire<br />

ottoman. Ses frontières <strong>de</strong>ssinés par les<br />

gran<strong>de</strong>s puissances d'alors <strong>la</strong>issent en<br />

<strong>de</strong>hors presque <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

albanaise.<br />

Les premiers régimes se succè<strong>de</strong>nt à l'arrivée <strong>de</strong><br />

Zog qui se proc<strong>la</strong>me roi d'Albanie et centralise le<br />

pouvoir.<br />

Après <strong>de</strong> conséquentes ai<strong>de</strong>s économiques,<br />

l'Italie envahit l'Albanie et instaure <strong>la</strong> domination<br />

fasciste dans le pays. Juste avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>uxième guerre, les forces alleman<strong>de</strong>s<br />

domineront le territoire<br />

Les premières gran<strong>de</strong>s villes comme<br />

Durres ou Vlora sont formées et<br />

<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s centres importants.<br />

Les villes situées le long <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

via Egnatia fleurissent grâce à leur<br />

position entre Rome et Constantinople.<br />

Les villes côtières sont dominées par<br />

Venise qui contrôle le commerce dans<br />

l'Adriatique.<br />

Certaines villes s'éteignent, d'autres, dont<br />

<strong>Tirana</strong>, naissent et prennent <strong>de</strong> l'ampleur<br />

Avec <strong>la</strong> proc<strong>la</strong>mation <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> comme<br />

capitale d'Albanie, l'énergie est concentrée<br />

sur cette ville au détriment <strong>de</strong>s autres.<br />

Une campagne <strong>de</strong> modérnisation <strong>de</strong>s<br />

infrastructures est entreprise.


1946<br />

1968<br />

1970<br />

1978<br />

1991<br />

1994<br />

1997<br />

2008<br />

Après <strong>la</strong> libération, Enver Hoxha se p<strong>la</strong>ce<br />

à <strong>la</strong> tête du pouvoir et fait <strong>de</strong><br />

l'Albanie un pays communiste<br />

entretenant <strong>de</strong>s fortes ré<strong>la</strong>tions avec<br />

l'Union Soviétique.<br />

Avec <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Staline et les changements<br />

politiques <strong>de</strong> l'URSS, l'Albanie reste fidèle<br />

à <strong>la</strong> ligné staliniste et rompt tout<br />

re<strong>la</strong>tion avec le Bloc <strong>de</strong> l'Est.<br />

Après avoir interdit <strong>la</strong> religion, L'Albanie se<br />

lie d'amitié avec <strong>la</strong> Chine <strong>de</strong> Mao Zedong,<br />

qui l'ai<strong>de</strong> économiquement.<br />

Avec <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Mao, l'Albanie se replie<br />

entièrement sur elle même, n'acceptant<br />

aucune ai<strong>de</strong> ou re<strong>la</strong>tion avec d'autres pays<br />

Après <strong>la</strong> chute du mur <strong>de</strong> Berlin, l'Albanie se<br />

proc<strong>la</strong>me république démocratique,<br />

organise ses premières élections libres<br />

et s'engage à s'integrer dans les structues<br />

Euro-At<strong>la</strong>ntiques.<br />

Les faibles structures étatiques, <strong>la</strong> pauvreté<br />

ainsi que <strong>la</strong> corruption ouvrent les portes<br />

à <strong>la</strong> montée <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité et <strong>de</strong><br />

l'économie informelle<br />

La situation économique se dégra<strong>de</strong> dans un<br />

conflit où <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion armée fait tomber<br />

le gouvernement.<br />

Le pays se stabilise et signe <strong>de</strong>s accords<br />

avec l'Union Européene et l'OTAN en vue<br />

d'une prochaine adhésion.<br />

Le térritoire voit un <strong>de</strong>véloppement <strong>de</strong><br />

l'industrie, <strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong> l'agriculture.<br />

Dans l'idée <strong>de</strong> dynamiser les régions,<br />

<strong>la</strong> mobilitée n'est pas permise.<br />

Ainsi toutes les villes vivent une croissance<br />

démographique naturelle presque égale.<br />

Une gran<strong>de</strong> importance est donnée au<br />

<strong>de</strong>veloppement culturel et sportif<br />

qui se traduit par <strong>la</strong> construction massive<br />

<strong>de</strong> théatres, cinémas et p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> sports.<br />

Plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>s églises et mosquées sont<br />

détruites ou converties pour d'autres usages.<br />

La popu<strong>la</strong>tion se redistribue rapi<strong>de</strong>ment<br />

dans le territoire, les habitants <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges<br />

se dirgeant vers les centres urbains en quête<br />

d'un meilleur avenir.<br />

Le territoire est fortement <strong>de</strong>nsifié autour <strong>de</strong><br />

<strong>Tirana</strong> mais le <strong>de</strong>véloppement économique<br />

fait sentir l'importance d'autres centres<br />

en Albanie.<br />

15


16<br />

carte du royaume Serbe, vers 1350<br />

po<strong>la</strong><br />

salona<br />

durrachium<br />

apollonia apollonia<br />

aulona<br />

phoinike<br />

scodra<br />

nikopolis<br />

dodona<br />

aulona<br />

pulchieropolis<br />

argyrokastro<br />

Ioannina<br />

arta<br />

roma<br />

valona<br />

durrachium<br />

catarro<br />

butrinto<br />

scutari<br />

durazzo<br />

shkodra<br />

janina<br />

byzantium<br />

carte <strong>de</strong> l’Empire romain, vers 200<br />

prizren<br />

manastir<br />

carte <strong>de</strong> <strong>la</strong> domination vénitienne, vers 1450<br />

carte <strong>de</strong> <strong>la</strong> domination communiste, vers 1956


oma<br />

valona<br />

durrachium<br />

catarro<br />

butrinto<br />

scutari<br />

durazzo<br />

shkodra<br />

janina<br />

byzantium<br />

prizren<br />

manastir<br />

carte <strong>de</strong> l’Empire byzantin, vers 600<br />

carte <strong>de</strong> l’Empire ottoman, vers 1600<br />

carte du royaume bulgare, vers 1200<br />

carte du royaume d’Italie, 1942<br />

carte <strong>de</strong> l’Europe actuelle cartes tirées <strong>de</strong> www.wikipedia.org<br />

17


2.1<br />

18<br />

ANALySE Du PAyS<br />

En projetant une gare pour <strong>la</strong> capitale, nous <strong>de</strong>vons avant<br />

tout savoir vers quoi elle peut se connecter. Avant <strong>de</strong> mettre en<br />

p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s scénarios <strong>de</strong> transport nous <strong>de</strong>vons donc localiser les<br />

points d’intérêt du pays. La gare est une porte d’entrée dans <strong>la</strong><br />

ville, mais aussi le point <strong>de</strong> départ vers d’autres lieux.<br />

2.1.1<br />

Éléments géographiques<br />

L’Albanie est un pays d’une superficie <strong>de</strong> 28’748 km 2 . Le pays<br />

se caractérise par <strong>la</strong> dominance <strong>de</strong> massifs montagneux sur son<br />

territoire. Ils forment un arrière p<strong>la</strong>n toujours très présent dans<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine et sont le berceau d’une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s<br />

et traditions <strong>de</strong> l’Albanie. Il est caractérisé aussi par une gran<strong>de</strong><br />

quantité <strong>de</strong> <strong>la</strong>c et <strong>de</strong> rivières. Ces rivières coulent le long <strong>de</strong>s<br />

montagnes et se jettent dans <strong>la</strong> mer Adriatique tout au long <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> côte. De plus, les eaux chargées d’alluvions <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong>s<br />

montagnes ont rendu <strong>la</strong> terre <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine fertile. Cette p<strong>la</strong>ine<br />

a été et est encore très travaillée et en fait <strong>la</strong> richesse agricole<br />

du pays, son verger. Ces p<strong>la</strong>ines étant les seuls terrains p<strong>la</strong>ts <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> envergure du pays, elles sont fortement colonisés par<br />

l’homme alors que les reliefs acci<strong>de</strong>ntés <strong>de</strong>s montagnes ne sont<br />

que peu construits. C’est d’ailleurs dans ces p<strong>la</strong>ines que se trouve<br />

<strong>la</strong> majorité du réseau ferroviaire<br />

2.1.2<br />

Économie<br />

L’Albanie entre dans le marché libre en 1990 et s’ouvre<br />

à un capitalisme ultralibéral. Ce<strong>la</strong> peut être lu comme une<br />

contre - réaction au système hermétique du passé. Pendant cette<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition, son économie est caractérisée par <strong>de</strong>s crises<br />

et un développement chaotiques. Le PIB du pays tombe juste<br />

après <strong>la</strong> chute du régime communiste puis augmente rapi<strong>de</strong>ment<br />

pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 1991 - 1996. Le conflit armé <strong>de</strong> 1997, a <strong>de</strong> terribles<br />

conséquences socio - économiques pour le pays et fait <strong>de</strong> nouveau<br />

chuter le PIB au niveau <strong>de</strong> 1992.<br />

La nature <strong>de</strong> l’économie albanaise, a considérablement changé<br />

ces vingt <strong>de</strong>rnières années. L’Albanie socialiste était isolée et<br />

<strong>de</strong>vait subvenir à ses besoins <strong>de</strong> manière quasi autonome. Ainsi,<br />

l’agriculture dominait. Avec l’ouverture <strong>de</strong>s frontières, les systèmes<br />

agraire et industriel se révélèrent arriérés et inefficaces, avec pour<br />

conséquence l’importation <strong>de</strong> biens auparavant produits sur<br />

p<strong>la</strong>ce. Pendant les années <strong>de</strong> transition, l’économie albanaise s’est<br />

orientée vers le tertiaire.<br />

La croissance économique albanaise a également été<br />

influencée par les albanais émigrés. En 2004 ils ont contribués à<br />

13,5 % du PIB albanais soit environ 1 milliard <strong>de</strong> uSD. L’impact<br />

<strong>de</strong> cette contribution s’est surtout fait sentir dans le secteur <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> construction, car cet argent rentre sous forme <strong>de</strong> financement<br />

pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s maisons familiales.<br />

Dans <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> transition à travers <strong>la</strong>quelle passe encore<br />

le pays, le peuple prend lui - même <strong>la</strong> situation en main. Il invente<br />

<strong>de</strong>s manières pour contourner <strong>la</strong> loi en s’auto - employant ou en<br />

occupant <strong>de</strong>s terres qui seraient trop chères à possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong> manière<br />

légale. Les lois compliquées, les enregistrements imprécis ou<br />

inexistants et <strong>la</strong> corruption posent une barrière à <strong>la</strong> libre entreprise<br />

et poussent les gens à ne pas faire partie du système légal et étatique.<br />

Ce<strong>la</strong> donne naissance à une c<strong>la</strong>sse économique « informelle » qui<br />

choisit <strong>de</strong>s options hors loi pour survivre. L’informalité qui en<br />

résulte est aujourd’hui un <strong>de</strong>s obstacles que rencontre l’économie<br />

albanaise. Quand ce<strong>la</strong> prend <strong>de</strong>s proportions massives, <strong>la</strong> plus<br />

gran<strong>de</strong> partie du capital que représente cette économie informelle<br />

ne passe jamais par l’état.<br />

La propriété privée est aujourd’hui dans une impasse à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

centralisation forcée pendant le communisme, puis <strong>la</strong> redistribution<br />

partielle pendant <strong>la</strong> transition, et enfin l’appropriation illégale <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

part <strong>de</strong>s nouveaux arrivés en ville. Ce<strong>la</strong> est au cœur du coincement<br />

<strong>de</strong> l’économie albanaise. Sans un choix rapi<strong>de</strong>, aussi douloureux<br />

soit il, visant une légalisation et un enregistrement national <strong>de</strong><br />

cette richesse, aucun progrès réel ne pourra être fait.<br />

Malgré un développement économique constant et ses<br />

nombreuses ressources, l’Albanie est l’un <strong>de</strong>s pays plus pauvres<br />

<strong>de</strong> l’Europe. En 2004, plus d’un quart <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion vivait sous<br />

le seuil <strong>de</strong> pauvreté. Dans ce contexte économique national, on<br />

comprend que le train ne soit pas une priorité. Pourtant l’économie<br />

va <strong>de</strong> mieux en mieux et il est déjà l’heure <strong>de</strong> se poser <strong>la</strong> question<br />

<strong>de</strong> sa construction.


a, 2007<br />

Agriculture<br />

Industrie<br />

rvice et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

150<br />

20 km<br />

TRAIN<br />

1992<br />

3 %<br />

7.6 %<br />

% du PIB<br />

16.9 %<br />

18.3 %<br />

<strong>Tirana</strong><br />

MONTAGNES<br />

COLLINES<br />

PLATEAU<br />

20 km<br />

TRAIN<br />

carte <strong>de</strong>s rivières et <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs <strong>de</strong> l’Albanie, selon IKGJ carte <strong>de</strong> <strong>la</strong> topographie albanaise, selon IKGJ<br />

1930 1'428<br />

Agriculture<br />

Industrie<br />

1950 1'200'000<br />

Service et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

1992<br />

1960 1'500'000<br />

3 %<br />

1940 1'483<br />

1970 2'100'000<br />

7.6 %<br />

% du PIB<br />

54.2 %<br />

1990 3'113'000<br />

16.9 %<br />

18.3 %<br />

1950 1'532<br />

2000 3'113'000<br />

Agriculture<br />

2010 3'335'000<br />

Industrie<br />

Service et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

1960 2'220<br />

Evolution du pouvoir d'acaht par habitants<br />

Source: gapmin<strong>de</strong>r.org<br />

2020 3'548'000<br />

2003<br />

Source: IMF, Albania Poverty Reduction Strategy Paper, July 2004, in URPT<br />

2030 3'680'000<br />

54.2 %<br />

1970 3'066<br />

10.2 %<br />

10 %<br />

9 %<br />

24.7 %<br />

Agriculture<br />

Industrie<br />

Service et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

2003<br />

10.2 %<br />

10 %<br />

9 %<br />

24.7 %<br />

<strong>Tirana</strong><br />

46.1 %<br />

Source: IMF, Albania Poverty Reduction Strategy Paper, July 2004, in URPT<br />

Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en Albanie Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone metropolitaine <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong><br />

Source: UN/DESA World Bank Albania<br />

Urban Sector Review, January 19, 2007, in URPT<br />

Source: Civil Registry Ofce, in urbap<strong>la</strong>n<br />

1980 3'592<br />

1900 250'000<br />

1995 400'000<br />

46.1 %<br />

1990 3'825<br />

2000 650'000<br />

2005 721'000<br />

2000 4'195<br />

2010 810'000<br />

2015 900'000<br />

2007 5'937<br />

2020 1'000'000<br />

2030 1'100'000<br />

5'937<br />

19


2.1.3<br />

20<br />

Démographie<br />

L’Albanie est un pays d’environ 3,1 millions d’habitants. Les<br />

villes, chefs lieux <strong>de</strong>s communes, ont une disposition re<strong>la</strong>tivement<br />

répartie sur le territoire. une distance moyenne d’environ 30 km<br />

sépare toutes ces villes. Pourtant <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ne<br />

se répartit pas uniformément sur le territoire. La p<strong>la</strong>ine à l’ouest<br />

étant le principal bassin <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion du pays. Cette zone bâtie<br />

continue a une <strong>de</strong>nsité qui varie entre 150 et 1’000 habitants<br />

par km 2 alors que <strong>la</strong> moyenne à l’est, dans les montagnes, se situe<br />

autour <strong>de</strong>s 50 habitants par km 2 . Cette zone s’étend <strong>de</strong> Shkodra<br />

à Vlora en passant par <strong>Tirana</strong> et Durres. Les pôles à l’est ne sont<br />

peuplés en 2001 que à hauteur <strong>de</strong> 150 habitants par km 2 ce qui<br />

fait d’eux <strong>de</strong> petits satellites. Cette distribution sur le territoire<br />

s’explique entre autre par <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> ce même territoire. A l’est,<br />

montagnes, collines et valons empêchent le développement aisé<br />

<strong>de</strong> villes à <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine alluvionnaire <strong>de</strong> l’ouest qui<br />

présente <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> développement.<br />

Les montagnes sont dures à cultiver et nombre <strong>de</strong> paysans <strong>de</strong><br />

ces régions ten<strong>de</strong>nt à en partir afin <strong>de</strong> rejoindre les p<strong>la</strong>ines fertiles<br />

du pays y trouver un travail soit dans l’agriculture soit dans<br />

l’industrie. Le pays a ainsi vécu un exo<strong>de</strong> rural immense à <strong>la</strong> chute<br />

du communisme. A cet exo<strong>de</strong> se joint une forte augmentation<br />

naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. C’est <strong>Tirana</strong> qui connut <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong><br />

expansion urbaine postcommuniste. Il est intéressant <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r<br />

le flux migratoire d’après <strong>la</strong> chute du communisme. On découvre<br />

ainsi que environ 40 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a changé <strong>de</strong> commune<br />

<strong>de</strong>puis 1990. De ces migrations, un tiers environ s’est dirigé vers<br />

les villes et que <strong>de</strong>ux tiers se sont dirigés vers les banlieues <strong>de</strong><br />

ces villes. Tout porte à croire aujourd’hui que ces migrations<br />

intérieures ne vont pas s’arrêter et qu’elles mèneront <strong>de</strong> jour en<br />

jour à une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dans les<br />

centres urbains <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine et <strong>de</strong> leurs banlieues.<br />

Comme le montre <strong>la</strong> pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong>s âges, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion albanaise<br />

est re<strong>la</strong>tivement jeune. un léger pincement apparaît sur le bas<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pyrami<strong>de</strong>. Celui-ci correspond à <strong>la</strong> génération née dans les<br />

années 1990, au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> chute du régime communiste. Le<br />

pays se stabilisant, cette légère baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> natalité <strong>de</strong>vrait être<br />

suivie par une hausse stable <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

Cette popu<strong>la</strong>tion se situe intensément dans les centres urbains<br />

et leurs banlieues. on voit ainsi sur <strong>la</strong> carte que le train connecte<br />

les zones les plus <strong>de</strong>nses du pays.<br />

2.1.4<br />

régions<br />

Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> division communale actuelle, on peut distinguer<br />

quatre gran<strong>de</strong>s régions en Albanie. Ces régions se définissent<br />

selon <strong>la</strong> géographie <strong>de</strong>s lieux mais aussi selon les habitu<strong>de</strong>s, les<br />

traditions et les coutumes <strong>de</strong>s habitants.<br />

La région <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine côtière est constituée par le triangle<br />

Shkodra - Elbasan - Vlora. Le terrain y étant p<strong>la</strong>t, cette<br />

zone est caractérisée par une forte <strong>de</strong>nsité d’urbanisation,<br />

d’infrastructures, d’industries et d’agriculture. C’est là que<br />

se concentre <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du pays dans<br />

les principaux centres urbains et leurs banlieues. La côte y est<br />

partiellement utilisée pour <strong>la</strong> villégiature. on y trouve aussi les<br />

principaux ports du pays.<br />

La région du sud - est, limitrophe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce, est une<br />

région vallonnée voir montagneuse. Les principaux centres<br />

sont Saranda, Berat et Gjirokastra. La côte est ici utilisée<br />

pour <strong>la</strong> villégiature. D’autre part, les plus importantes<br />

traces du patrimoine historique <strong>de</strong> l’Albanie se situent<br />

dans cette région. Cette région est connue comme zone<br />

touristique essentiellement.<br />

La région du sud ouest avec Korça et Pogra<strong>de</strong>c comme<br />

centres est une zone traditionnellement dirigée vers l’agriculture<br />

maraîchère et l’industrie légère. Cette région, montagneuse,<br />

vise le développement du tourisme alpin et <strong>la</strong>custre.<br />

Et enfin <strong>la</strong> région du nord ouest est <strong>la</strong> moins <strong>de</strong>nse et <strong>la</strong> plus<br />

pauvre du pays. Cette zone montagneuse n’offre actuellement<br />

que <strong>la</strong> possibilités du développement <strong>de</strong> l’élevage ainsi que du<br />

tourisme hivernal.<br />

Toutes ces régions ne sont pas bien connectées au rail.<br />

Le triangle Shkodra - Elbasan - Vlora couvrant quasiment<br />

l’ensemble du réseau. Seule <strong>la</strong> ligne pour Pogra<strong>de</strong>c sort <strong>de</strong><br />

ce triangle. Cette ligne connecte donc <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine à une région<br />

essentiellement. De cette région partira bientôt <strong>la</strong> connexion<br />

pour <strong>la</strong> Macédoine.


DENSITE D'HABITANTS PAR KM 2<br />

Agriculture<br />

50 < 150<br />

150 < 300<br />

300 < 600<br />

600 < 1'000<br />

> 1'000<br />

Moyens <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cements en ville<br />

Bus<br />

Voiture<br />

Minibus<br />

Pied<br />

Moto<br />

Taxi<br />

Vélo<br />

Autre<br />

<strong>Tirana</strong><br />

Source: Co-PLAN, Etu<strong>de</strong> sur le service du transport public <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, 2007<br />

Industrie<br />

et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

150<br />

1992<br />

3 %<br />

7.6 %<br />

16.9 %<br />

18.3 %<br />

20 km<br />

% du PIB<br />

TRAIN<br />

Source: IMF, Albania Poverty Reduction Strategy Paper, July 2004, in URPT<br />

1930 1'428<br />

Berat 62'970 hab.<br />

Durrës 116'275 hab.<br />

Elbasan 123'270 hab.<br />

Fier 64'537 hab.<br />

Gjirokastër 33'973 hab.<br />

Kukës 10'800 hab.<br />

Lezhë 1992 19'030 hab.<br />

Lushnjë<br />

Agriculture Shkodër<br />

47'438 hab.<br />

109'604 hab.<br />

<strong>Tirana</strong><br />

Industrie Vlorë<br />

376'642 hab.<br />

104'118 16.9 % hab.<br />

Durres<br />

Vlora<br />

Shkodra<br />

Kavaje<br />

Lezhe<br />

Service <strong>Tirana</strong> et commerces<br />

Lushnje<br />

Elbasan<br />

Kukes<br />

Source: IMF, Albania Poverty Reduction Strategy Paper, July 2004, in URPT Pogra<strong>de</strong>c<br />

Kuçove<br />

Fier<br />

Berat<br />

Korca<br />

20 km<br />

20 km<br />

TRAIN<br />

Kopik<br />

Shkodra<br />

Saranda<br />

Lezhe<br />

Puke<br />

Rreshen<br />

Gjirokastra<br />

carte <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité par communes, selon At<strong>la</strong>s <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion, selon IKGJ<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

150 100 50 50 100 150<br />

Pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ages en Albanie, 2001<br />

Source: At<strong>la</strong>s of Albania<br />

1950 1'200'000<br />

1960 1'500'000<br />

1940 1'483<br />

1970 2'100'000<br />

54.2 %<br />

1990 3'113'000<br />

1950 1'532<br />

2000 3'113'000<br />

Agriculture<br />

2010 3'335'000<br />

Industrie<br />

Service et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

1960 2'220<br />

2020 3'548'000<br />

2003<br />

2030 3'680'000<br />

Service et commerces<br />

1970 3'066<br />

10.2 %<br />

10 %<br />

9 %<br />

Evolution du pouvoir d'acaht par habitants<br />

Source: gapmin<strong>de</strong>r.org<br />

Transport<br />

Construction<br />

24.7 %<br />

3 %<br />

7.6 %<br />

% du PIB<br />

18.3 %<br />

1930 1'428<br />

1950 1'200'000<br />

1960 2000 1'500'000 4'195<br />

1940 1'483<br />

1970 2'100'000<br />

2007 5'937<br />

1990 3'113'000<br />

54.2 %<br />

Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en Albanie Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone metropolitaine <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong><br />

Source: UN/DESA World Bank Albania<br />

Urban Sector Review, January 19, 2007, in URPT<br />

Source: Civil Registry Ofce, in urbap<strong>la</strong>n<br />

1980 3'592<br />

1900 250'000<br />

1995 400'000<br />

46.1 %<br />

1990 3'825<br />

2000 650'000<br />

2005 721'000<br />

1950 1'532<br />

Evolution du pouvoir d'acaht par habitants<br />

Source: gapmin<strong>de</strong>r.org<br />

Bajram Curri<br />

Krume<br />

Kukes<br />

Peshkopi<br />

Laç<br />

Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en Albanie<br />

Burrel<br />

Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone met<br />

Source: UN/DESA World Bank Albania Kruje<br />

Bulquize<br />

Urban Sector Review, January 19, 2007, in URPT<br />

Source: Civil Registry Of<br />

2010 810'000<br />

2015 900'000<br />

2020 1'000'000<br />

Durres<br />

Kavaje<br />

Fier<br />

Vlora<br />

2000 3'113'000<br />

2010 3'335'000<br />

Peqin<br />

<strong>Tirana</strong><br />

Lushnje<br />

2030 1'100'000<br />

2003<br />

Peshkopi<br />

Agriculture<br />

Ballsh<br />

Industrie<br />

Transport<br />

Construction<br />

1960 2'220<br />

Kuçove<br />

Berat<br />

Elbasan<br />

Tepelene<br />

Gramsh<br />

Librazhd<br />

Carovo<strong>de</strong><br />

Gjirokastra<br />

Delvine<br />

Saranda<br />

Permet<br />

Pogra<strong>de</strong>c<br />

Korca Puke<br />

Erseke<br />

carte <strong>de</strong>s régions albanaises, selon B. Aliaj in « Misteri i Gjashtë »<br />

2020 3'548'000<br />

2030 3'680'000<br />

1970 3'066<br />

10.2 %<br />

10 %<br />

9 %<br />

24.7 %<br />

1980 3'592<br />

1900 250'000<br />

1995 400'000<br />

1990 3'825<br />

2000 650'000<br />

21<br />

46.1 %<br />

2005 721'000


2.1.5<br />

22<br />

Énergétique<br />

L’Albanie est un producteur d’électricité et <strong>de</strong> pétrole.<br />

L’électricité est produite grâce à une série <strong>de</strong> petites centrales<br />

hydroélectriques p<strong>la</strong>cées dans les montagnes. La production est<br />

pourtant insuffisante. A cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> vétusté <strong>de</strong>s infrastructures<br />

et <strong>de</strong> leur nombre restreint, <strong>la</strong> production énergétique du<br />

pays n’arrive <strong>de</strong> loin pas à répondre à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> toujours en<br />

augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. En 2006, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> totale<br />

en énergie électrique était <strong>de</strong> 6,60 TWh. l’Albanie arrive à en<br />

produire <strong>la</strong> moitié et est donc dépendante à 55 % <strong>de</strong>s importations.<br />

La production du pétrole se fait dans <strong>de</strong>s quantités extrêmement<br />

limitées. L’Albanie ne pourrait plus aujourd’hui faire face à ses<br />

besoins seulement avec ses propres ressources.<br />

Si le mon<strong>de</strong> voit actuellement le déclin <strong>de</strong>s ressources<br />

énergétiques fossiles, L’Albanie est riche en ressources<br />

énergétiques renouve<strong>la</strong>bles. Leur utilisation peut être réellement<br />

une alternative. Ce qui intéresse <strong>de</strong> plus en plus les business<br />

particuliers ainsi que les habitants est l’utilisation <strong>de</strong>s panneaux<br />

so<strong>la</strong>ires. Cet usage croît d’année en année, à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> facilité<br />

<strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> cette énergie. En 2005, l’énergie so<strong>la</strong>ire a<br />

produit 44,2 GWh sur le territoire du pays. En ce qui concerne<br />

le potentiel <strong>de</strong> développement, le rayonnement so<strong>la</strong>ire en<br />

Albanie varie <strong>de</strong> 1200 kWh/m 2 à 1600 kwh/m 2 par jour pour une<br />

moyenne <strong>de</strong> 240 - 260 jours d’ensoleillement par an, ce qui n’est<br />

pas négligeable.<br />

La répartition <strong>de</strong>s énergies sur le territoire pourrait se<br />

faire ainsi : so<strong>la</strong>ire sur le p<strong>la</strong>teau le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte, éolienne au<br />

<strong>la</strong>rge <strong>de</strong>s côtes <strong>de</strong> Kavaja, hydraulique dans les montagnes et<br />

géothermique vers <strong>Tirana</strong>. La géothermie ne servirait ici que<br />

pour le chauffage et non pour l’électricité.<br />

un autre problème que rencontre <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s énergies sur le<br />

territoire national est le « self - service » <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

Les zones d’habitation informelles ne sont, officiellement, pas<br />

reliées à l’électricité, au gaz ou à l’eau. Pourtant elles ont accès<br />

à toutes ces facilités. Les popu<strong>la</strong>tions se servent directement sur<br />

les réseaux et y « prélèvent » ce dont elles ont besoin. Ainsi, <strong>la</strong><br />

distance qui sépare les lieux <strong>de</strong> production électrique <strong>de</strong> son lieu<br />

d’utilisation semble très importante afin d’éviter <strong>de</strong>s pertes sur le<br />

chemin. Aujourd’hui, <strong>la</strong> production se fait dans les montagnes qui<br />

sont <strong>la</strong> zone <strong>la</strong> moins peuplée du pays. Il serait donc intéressant<br />

<strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s énergies proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte afin d’approvisionner<br />

au mieux cette zone <strong>de</strong>nsément peuplée.<br />

En p<strong>la</strong>nifiant un système <strong>de</strong> transport, nous <strong>de</strong>vons nous poser<br />

<strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’énergie utilisée. Faudra - t - il importer du pétrole<br />

ou d’autres solutions plus vertes sont - elles possibles ? Alors que<br />

le pays jouit d’en ensoleillement optimal, le so<strong>la</strong>ire serait - il une<br />

solution ? Nous gardons <strong>la</strong> question ouverte.


PETROLE<br />

20-30<br />

30-50<br />

50-55<br />

20 km<br />

TRAIN<br />

Densité du flux <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaleur<br />

geothérmique mW/m2<br />

20 km<br />

TRAIN<br />

<strong>Tirana</strong><br />

énergies. localisation du pétrole, selon Co-PLAN in SArESPA<br />

<strong>Tirana</strong><br />

énergies. flux <strong>de</strong> chaleur géothermiques, selon Co-PLAN in SArESPA<br />

HYDROCENTRALS<br />

Rayonnement<br />

journalier kWh/m2<br />

< 3.42<br />

3.42-3.83<br />

3.83-4.11<br />

4.11-4.38<br />

4.38-4.52<br />

>4.52<br />

20 km<br />

TRAIN<br />

20 km<br />

TRAIN<br />

<strong>Tirana</strong><br />

énergies. localisation <strong>de</strong>s hydrocentrales, selon Co-PLAN in SArESPA<br />

<strong>Tirana</strong> Tira rana<br />

énergies. rayonnement so<strong>la</strong>ire selon Co-PLAN in SArESPA<br />

23


photo satellite <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, SPACETurK<br />

25


3.<br />

26<br />

TIrANA<br />

<strong>Tirana</strong>, capitale <strong>de</strong> l’Albanie, est <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> ville du<br />

pays. Officiellement 600’000 personnes y habitent, tandis que<br />

<strong>la</strong> zone métropolitaine <strong>Tirana</strong> - Durres - Fushë-Kruja accueille<br />

actuellement 1/3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du pays 23 . La ville aujourd’hui<br />

une surface <strong>de</strong> 41,4 km 2 . <strong>Tirana</strong> est le centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfecture et<br />

district <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>. En vingt ans, elle se développa d’une ville<br />

qui vivait son idylle dans l’amphithéâtre <strong>de</strong> ses montagnes et<br />

collines, en une métropole méditerranéenne. Ce changement<br />

radical, qui est anormal en Europe, est dû aux changements<br />

sociaux et stratégiques qui façonnent aujourd’hui <strong>la</strong> région. Situés<br />

à proximité <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, l’aéroport <strong>de</strong> rinas et le port <strong>de</strong> Durres<br />

sont actuellement <strong>de</strong>s facteurs clés pour le futur développement<br />

territorial <strong>de</strong> <strong>la</strong> région et du pays.<br />

3.1 ÉVoLuTIoN hISTorIQuE<br />

DE LA VILLE<br />

<strong>Tirana</strong> fut fondé dans le XV ème siècle comme un nœud dans<br />

le réseau marchand inter régional <strong>de</strong> l’Empire ottoman. Elle<br />

maintînt pendant longtemps ce statut d’une ville nodale sans<br />

<strong>de</strong>venir un centre. La ville s’étendait autour du croisement <strong>de</strong>s<br />

routes principales, qui convergeaient vers le bazar, situé au<br />

cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Ce caractère géographique ou territorial est<br />

resté inscrit dans <strong>la</strong> ville. Les quartiers d’habitations étaient,<br />

quant à eux, organisés autour <strong>de</strong>s mosquées et églises. La<br />

ville <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, était donc <strong>de</strong>puis sa fondation une ville avec<br />

un dispositif radial convergeant vers un coeur, mais avec un<br />

tissu urbain organisé autour <strong>de</strong> plusieurs centres. Son histoire<br />

changea avec son accession au rang <strong>de</strong> capitale du pays en<br />

1920. Les systèmes politiques du siècle passé ont mis en p<strong>la</strong>ce<br />

les infrastructures nécessaires afin <strong>de</strong> transformer cette ville <strong>de</strong><br />

l’arrière pays en un capitale.<br />

23 DPMT


1937<br />

1957<br />

1990<br />

2000<br />

2007<br />

évolution du tissu bâti <strong>de</strong> tirana, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

27


28<br />

1431<br />

1583<br />

1821<br />

1920<br />

1923<br />

1926<br />

1930<br />

1939<br />

1942<br />

1945<br />

<strong>Tirana</strong> est un carrefour<br />

interrégional dans l’Empire<br />

Ottoman en expansion<br />

L'Empire ottoman se fragmente,<br />

mais <strong>Tirana</strong> continue à faire partie<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> region ottomane <strong>de</strong> Shko<strong>de</strong>r<br />

Pendant <strong>la</strong> Première Guerre Mondiale<br />

<strong>Tirana</strong> est envahie par le Monténegro,<br />

<strong>la</strong> Serbie, l'Autriche-Hongrie , <strong>la</strong> Grèce,<br />

l’Italie et <strong>la</strong> France<br />

1912 Après <strong>la</strong> guerre, l’Albanie proc<strong>la</strong>me<br />

son indépendance<br />

1946<br />

Le premier noyau <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville est une fortification<br />

contenant bains et hôtels pour les voyageurs<br />

<strong>de</strong> passage vers les pôles importants<br />

<strong>de</strong> l’époque (Durres- Elbasan - Shkodra).<br />

<strong>Tirana</strong> compte environ 1000 maisons<br />

et 7300 habitants<br />

La ville augmente jsuqu'à 29'000 maisons<br />

et 20'000 habitants<br />

La mosquée principale <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville ainsi que <strong>la</strong><br />

tour <strong>de</strong> l’horologe sonnt erigées<br />

<strong>Tirana</strong> ést une petite ville <strong>de</strong> 15000<br />

habitants centrée sur son marché ottoman<br />

Le premier p<strong>la</strong>n régu<strong>la</strong>teur est <strong>de</strong>ssiné<br />

par <strong>de</strong>s autrichiens. Il propose l’ouverture<br />

<strong>de</strong>s grands axes ainsi que <strong>la</strong> rationalisation<br />

du système viaire<br />

Le <strong>de</strong>uxième p<strong>la</strong>n regu<strong>la</strong>teur est proposé<br />

par <strong>de</strong>s architectes Italien. Il introduit un<br />

grand axe et une nouvelle p<strong>la</strong>ce centrale<br />

<strong>Tirana</strong> compte 30'000 habitants<br />

<strong>Tirana</strong> compte 40'000 habitants et le<br />

5 ème p<strong>la</strong>n regu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville<br />

est <strong>de</strong>ssiné<br />

Le premier master p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> lui<br />

confère une vision <strong>de</strong> « ville jardin »<br />

Les Italiens finissent <strong>de</strong> construire le<br />

boulevard principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville et<br />

renforcent l’importance <strong>de</strong>s axes<br />

principaux<br />

<strong>Tirana</strong> est proc<strong>la</strong>mée capitale<br />

Avec l’ai<strong>de</strong> du royaume <strong>de</strong>s<br />

Serbes, Croates et Slovènes, le roi Zog<br />

arrive au pouvoir.<br />

Après Musolini, Hitler envahit l’Albanie et<br />

le proc<strong>la</strong>me partie du Royaume Italien<br />

Enver Hoxha vient au pouvoir en<br />

et proc<strong>la</strong>me <strong>la</strong> nouvelle<br />

Republique Popu<strong>la</strong>ire Socialiste<br />

d’Albanie


1955<br />

1957<br />

1989<br />

1990<br />

1997<br />

1998<br />

2008<br />

<strong>Tirana</strong> compte 108'00 habitants et<br />

<strong>de</strong>vient un centre industriel <strong>de</strong><br />

l’Albanie communiste. Le p<strong>la</strong>n régu<strong>la</strong>teur<br />

envisage d'eliminer les traces du passé<br />

en construisant <strong>de</strong>s espaces publics et <strong>de</strong>s<br />

monuments au <strong>de</strong>pit du tissu ottoman<br />

Les grand lignes du p<strong>la</strong>ns sont realisées<br />

notamment l’UNAZA, l’anneau<br />

externe du centre ville.<br />

Le p<strong>la</strong>n régu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong> 1989 prévoit<br />

une ville <strong>de</strong> 317'000 habitants en 2005<br />

et propose le <strong>de</strong>veloppement d’un autre anneau<br />

péripherique pour « contenir »<br />

l’expansion urbaine.<br />

La région urbaine <strong>Tirana</strong> Durres voit<br />

une croissance explosive qui atteint<br />

les 7% <strong>de</strong> croissance annuelle<br />

pendant les années 90. Le secteur formel <strong>de</strong><br />

construction n’arrive pas à gérer <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> logement et <strong>la</strong> construction<br />

informelle <strong>de</strong>vient un phéonomène<br />

massif a <strong>Tirana</strong><br />

Tout espace libre au centre ville etait<br />

envahi par <strong>de</strong>s structures « illégales »<br />

L’espace urbain <strong>de</strong>génère rapi<strong>de</strong>ment.<br />

La Municipalite dirigée par Edi Rama prend<br />

<strong>de</strong>s mesures pour redonner l’espace<br />

public à <strong>la</strong> ville<br />

La ville voit une renaissance et ouvre le<br />

<strong>de</strong>bat grâce aux nombreux concours<br />

internationaux qui résultent du<br />

p<strong>la</strong>n régu<strong>la</strong>teur du centre. Le nouveau<br />

master p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville ainsi que <strong>de</strong><br />

nombreux bâtiments d’une nouvelle<br />

qualité architecturale viennent <strong>de</strong> là.<br />

Dans les années a venir, l’Albanie<br />

va vers un processus d’iso<strong>la</strong>tion<br />

graduelle en se coupant les liens<br />

avec <strong>la</strong> Yougos<strong>la</strong>vie, l’Union<br />

Soviétique, et enfin <strong>la</strong> Chine.<br />

La fin du communisme s’annonce<br />

lentement avec <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Hoxha<br />

Après <strong>la</strong> chute du régime communiste,<br />

le système économique géré par l’état<br />

s’effondra et le taux <strong>de</strong> chômage<br />

augmente fortement<br />

Les restrictions du mouvement sont<br />

abolis, le droit <strong>de</strong> propriété s’instaure<br />

et <strong>Tirana</strong> vit d'immenses flux<br />

<strong>de</strong> migration urbaine ainsi que<br />

l’emigration vers les pays <strong>de</strong>veloppés.<br />

<strong>Tirana</strong> est fortement endommagée par<br />

le conflit armé Albanais<br />

l’Albanie signe les accords<br />

d’association avec l’UE ainsi qu’avec<br />

l’OTAN en vue d’une prochaine<br />

adhésion dans ces structures.<br />

29


<strong>Tirana</strong>


3.2<br />

32<br />

QUARTIER DE LA GARE<br />

TRAIN<br />

UNAZA<br />

BOULEVARD<br />

ANALySE DE LA VILLE<br />

Cette brève analyse nous permet <strong>de</strong> d’appréhen<strong>de</strong>r certains<br />

points importants <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> comme <strong>la</strong> disposition du bâti et <strong>la</strong><br />

distribution <strong>de</strong>s flux. En nous intéressant à <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville,<br />

nous comprendrons aussi mieux les enjeux liés à <strong>la</strong> position <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gare. Sans perdre <strong>de</strong> vue notre projet, cette partie d’analyse nous<br />

permet <strong>de</strong> mieux entrevoir le contexte physique qui entoure <strong>la</strong><br />

gare. Pour ce<strong>la</strong>, nous marquons sur toutes nos cartes le quartier<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> gare, l’unaza ainsi que le tracé actuel du train.<br />

3.2.1<br />

Impressions<br />

Notre voyage à <strong>Tirana</strong> a été pour nous une occasion <strong>de</strong><br />

découvertes. Nombreux sont les thèmes qui nous ont surpris<br />

et dont nous voulons tracer ici un petit at<strong>la</strong>s. Ces impressions<br />

collectées durant notre visite sont <strong>de</strong>s éléments importants pour<br />

nous. Ils forment une partie <strong>de</strong> l’image commune que nous avons<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale.<br />

ENErGIE huMAINE<br />

<strong>Tirana</strong> peut paraître complètement anarchique mais,<br />

selon nous, est l’expression d’une énergie débordante dans <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion. Chacun essaie <strong>de</strong> développer dans son propre sens<br />

tout ce qu’il peut. De commerce, <strong>de</strong> services, <strong>de</strong> culture, tout se<br />

développe à une vitesse folle. Le trafic et <strong>la</strong> congestion renforcent<br />

ce sentiment d’hyper activité présent dans <strong>la</strong> ville.<br />

ESPACES INTÉrIEurS - EXTÉrIEurS<br />

Il ne s’agit pas ici <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion dont Wright rêvait, mais bien<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fusion naturelle entre extérieurs et intérieurs. Des bâtiments<br />

publics aux logements contemporains, l’espace extérieure a<br />

toujours une part belle dans <strong>la</strong> forme bâtie. Le climat ensoleillé<br />

y ai<strong>de</strong> évi<strong>de</strong>mment.<br />

ESPACE PuBLIC<br />

L’espace public est <strong>la</strong>rgement utilisé par les habitants <strong>de</strong><br />

<strong>Tirana</strong>. Il est aussi <strong>la</strong>rgement utilisé pour <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements<br />

(voiture, vélo, piéton, bus,…) que comme espace <strong>de</strong> détente<br />

(terrasses, jeux, sport,…). Le commerce est présent à tous les rez<br />

<strong>de</strong>s immeubles côté rue. L’arrière <strong>de</strong>s bâtiments, souvent l’accès<br />

principal aux logements, est utilisé comme espace <strong>de</strong> jeux par<br />

<strong>de</strong>s enfants ou comme parking. Alors que les rues et terrasses<br />

du centre sont régulièrement chargées <strong>de</strong> gens, certains lieux<br />

paraissent étonnements vi<strong>de</strong>s. Les rives <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lana, agréablement<br />

végétalisées et bordées <strong>de</strong> bancs ou les squares principaux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ville sont rarement utilisés. L’espace vert le plus <strong>la</strong>rgement utilisé<br />

par les citadins est le parc du Lac au sud du Boulevard.<br />

INForMALITÉ Du CoMMErCE<br />

En se promenant, on découvre toutes sortes <strong>de</strong> lieux pour<br />

le commerce. Tous les rez accessibles ou sur rues carrossables<br />

sont <strong>la</strong>rgement utilisés à <strong>de</strong>s fins commerciales. Souvent ces<br />

commerces n’ont aucune structure formelle et ne paraissent pas<br />

avoir <strong>de</strong> logique commerciale. on y trouve <strong>de</strong> tout, sous toutes ses<br />

formes et par tous les moyens. Ainsi, un ven<strong>de</strong>ur d’antiquités est


aussi décorateur d’intérieur, un coiffeur est ven<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> kebab, une<br />

station service ven<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ba<strong>la</strong>is, … Se joignent à ces commerces<br />

<strong>de</strong> nombreux ven<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> rues ou colporteurs. La taille moyenne<br />

<strong>de</strong>s commerces dans <strong>la</strong> ville doit avoisiner les 30 m 2 . Les centres<br />

commerciaux, type mall, se situent en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s villes. Ces lieux<br />

<strong>de</strong> commerce sont eux très institutionnels. Ils ressemblent à tous<br />

les centres commerciaux d’Europe et visent <strong>la</strong> couche moyenne à<br />

aisée <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

NoN ALIGNEMENT Du BâTI<br />

Plus proche du strip <strong>de</strong> Las Vegas que <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s Vosges,<br />

<strong>Tirana</strong> n’offre que très peu d’espaces c<strong>la</strong>irement <strong>de</strong>ssinés ou<br />

définis. Chaque propriétaire construit en fonction <strong>de</strong> lui - même,<br />

<strong>de</strong> ses besoins et <strong>de</strong> ses envies sans jamais se préoccuper <strong>de</strong>s<br />

voisins. Les seuls lieux qui donnent l’impression d’un <strong>de</strong>ssin<br />

d’ensemble sont les bâtiments fascistes <strong>de</strong>s ministères ou, dans<br />

une certaine mesure, les quartiers communistes. Ce manque<br />

<strong>de</strong> cohérence apparente dans l’ensemble est l’expression <strong>de</strong>s<br />

couches qui se sont sédimentée ici sans ne jamais se préoccuper<br />

<strong>de</strong> l’existant.<br />

ProBLèME ÉNErGÉTIQuE<br />

L’essentiel <strong>de</strong> l’énergie utilisée à <strong>Tirana</strong> provient <strong>de</strong> centrales<br />

hydrauliques situées dans les montagnes proches. La quantité<br />

d’énergie produite est <strong>la</strong>rgement insuffisante pour les besoins <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> capitale. Il n’est pas rare <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong>s coupures <strong>de</strong> courant. Pour<br />

contrer cette <strong>la</strong>cune, les établissements publics sont connectés,<br />

<strong>de</strong> manière autonome à <strong>de</strong>s génératrices fonctionnant au diesel.<br />

Cette manière <strong>de</strong> faire est symboliquement fort intéressante.<br />

Chacun se doit d’être autonome pour assurer ses propres besoins.<br />

Ce n’est pas l’Etat qui peut y subvenir, mais à chacun <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />

son propre état autonome. Le même phénomène apparaît quand<br />

on se promène en campagne. Chaque maison exhibe son chauffe<br />

eau so<strong>la</strong>ire et sa génératrice électrique. Les maisons <strong>de</strong>viennent<br />

comme <strong>de</strong>s îles, isolée. Aucune <strong>de</strong> ces îles ne ressemble pourtant<br />

à Ibiza.<br />

QuALITÉ DE L’ArChITECTurE CoMMuNISTE<br />

Le tissu communiste s’avère être extrêmement adaptatif et<br />

modifiable selon les besoins <strong>de</strong>s usagers. Le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s appartements,<br />

suffisamment grand, permet à <strong>de</strong>s familles étendues <strong>de</strong> vivre<br />

ensemble. Les rénovations, appartements par appartements, sont<br />

aussi tout à fait facilement intégrables. Les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> quartiers<br />

montrent une malléabilité d’usage en ce qu’ils permettent une<br />

riche utilisation du rez, soit en espaces <strong>de</strong> jeux ou <strong>de</strong> parking,<br />

soit en locaux commerciaux.<br />

QuALITÉ Du SoL<br />

une promena<strong>de</strong> à <strong>Tirana</strong> est riche en matérialité <strong>de</strong> sol. Ces<br />

changements fréquents <strong>de</strong> textures sur le trottoir comme sur <strong>la</strong><br />

chaussée affectent notablement les bruits et l’espace sonore <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ville, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion piétonne ou motorisée et aussi<br />

l’aspect <strong>de</strong>s rues. Par le pavage <strong>de</strong>s rues, on peut définir à quelle<br />

pério<strong>de</strong> <strong>la</strong> rue a été tracée. Ces nombreuses traces historiques<br />

informent sur <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> certains axes ou <strong>la</strong> création <strong>de</strong><br />

nouveaux.<br />

Au centre <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, les architectes <strong>de</strong> 51N4E ont bien<br />

compris cette importance du sol. La p<strong>la</strong>ce qu’ils proposent<br />

correspond à une qualification du sol, mais pas à un <strong>de</strong>ssin<br />

« c<strong>la</strong>ssique » <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce.<br />

TrANSPorTS<br />

Bien qu’utilisés par le plus grand nombre, les transports<br />

publics semblent tout à fait sous développés. Les bus sont vieux<br />

et en mauvais état. La municipalité dit pourtant vouloir aller<br />

dans <strong>la</strong> direction du transport collectif en construisant <strong>de</strong>s voies<br />

propres aux bus. La mobilité douce est traditionnellement bien<br />

développée. Le piéton reste très présent à toutes heures et en<br />

tous lieux. Le cycliste, lui, semble avoir déserté les rues <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

capitale. Pas <strong>de</strong> site propre, congestion du trafic et pollution<br />

sont les dangers qu’il <strong>de</strong>vrait affronter dans les rues <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

Le transport privé en voiture ou moto est bien développé mais<br />

pas majoritaire. Malgré les apparences, une faible proportion <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion possè<strong>de</strong> une voiture.<br />

VILLE 3D<br />

<strong>Tirana</strong> est une ville où le parcel<strong>la</strong>ire n’influence que très peu<br />

sur l’élévation <strong>de</strong>s bâtiments. Sur un tissu ancien, il est fréquent<br />

<strong>de</strong> trouver aujourd’hui nombre <strong>de</strong> tours et <strong>de</strong> bâtiments hauts<br />

sans pour autant avoir les facilités d’accès que l’on pourrait<br />

imaginer pour les <strong>de</strong>sservir. une confrontation d’échelles<br />

est très présente au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Il s’agit pour nous d’une<br />

architecture tridimensionnelle car le bâti ne provient pas<br />

uniquement <strong>de</strong> l’extrusion du p<strong>la</strong>n. Au contraire, le p<strong>la</strong>n n’est<br />

que l’un <strong>de</strong>s paramètres qui influe sur <strong>la</strong> forme du bâtiment. La<br />

non cohésion du p<strong>la</strong>n et <strong>de</strong> <strong>la</strong> coupe offre une perception <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ville, pour le touriste comme pour l’habitant, extrêmement<br />

chaotique. Cette apparence d’anarchie est généralement mal<br />

perçue par les habitants et les usagers.<br />

33


3.2.2<br />

34<br />

Éléments géographiques<br />

Dans le pays, <strong>Tirana</strong> est une ville centrale géométriquement,<br />

et a été proc<strong>la</strong>mée capitale pour ce<strong>la</strong>. Les distances avec les<br />

autres villes sont restreintes. Avec Durres et Elbasan, elle forme<br />

le cœur dynamique du pays.<br />

<strong>Tirana</strong> est une ville sur une p<strong>la</strong>ine ceinturée par <strong>la</strong> nature.Cette<br />

p<strong>la</strong>ine, partiellement grignotée par le sprawl gar<strong>de</strong> une forme<br />

re<strong>la</strong>tivement c<strong>la</strong>ire. La limite naturelle bloque le développement<br />

du sprawl, là où <strong>la</strong> pente <strong>de</strong>vient trop forte. Depuis tous les axes<br />

viaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale, on peut apprécier <strong>la</strong> vue sur les montagnes,<br />

« skyline naturelle » qui ferme <strong>la</strong> vue et donne à <strong>la</strong> ville un<br />

arrière p<strong>la</strong>n. Cette vue est particulièrement frappante <strong>de</strong>puis <strong>la</strong><br />

zone <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare. ouverte et encore non bâtie, elle est un lieu<br />

privilégié aujourd’hui pour regar<strong>de</strong>r les montagnes. Cette étroite<br />

re<strong>la</strong>tion au paysage est unique en ville. A cette ligne <strong>de</strong> crêtes<br />

s’additionne une ligne brisée construite par l’homme. on peut<br />

noter <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> bâtiments hauts comme premiers éléments<br />

marquants. La vue satellite nous permet <strong>de</strong> localiser les bâtiments<br />

hauts <strong>de</strong> part l’ombre portée qu’ils projettent. La localisation <strong>de</strong><br />

ces bâtiments fait voir que certains <strong>de</strong> ces grands immeubles<br />

suivent les rues et s’y alignent alors que d’autres, surtout dans<br />

le tissu ottoman, semblent comme <strong>de</strong>s extrusions locales du sol.<br />

Il faut aussi noter que ces bâtiments sont l’occasion pour leurs<br />

usagers <strong>de</strong> bénéficier d’un paysage magnifique sur Dajti comme<br />

sur <strong>la</strong> ville.<br />

un autre élément <strong>de</strong> <strong>la</strong> skyline <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> est <strong>la</strong> présence très<br />

forte <strong>de</strong>s espaces verts. Ces parcs sont utilisés comme espaces <strong>de</strong><br />

détente ou <strong>de</strong> rencontre par les citoyens et ont un rôle important<br />

dans <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale. Le plus grand parc <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville se trouve<br />

au sud, dans les collines, autour du <strong>la</strong>c artificiel. C’est une gran<strong>de</strong><br />

zone verte, ou s’entremêlent un jardin botanique, un jardin<br />

zoologique, le parc aquatique, le Luna Park et un amphithéâtre.<br />

Le nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière et du réservoir <strong>de</strong> est<br />

prévu, selon le p<strong>la</strong>n régu<strong>la</strong>teur du centre, comme un nouveau<br />

grand parc.<br />

<strong>Tirana</strong> est une ville marquée par ses cours d’eau. La Lana et<br />

<strong>la</strong> Tërkuza sont les <strong>de</strong>ux rivières qui traversent <strong>Tirana</strong> d’est en<br />

ouest. La Lana, <strong>de</strong> petite échelle et au faible débit passe par le<br />

centre et <strong>de</strong>vient ainsi un élément structurant <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville actuelle.<br />

La Tërkuza en bordant notre site en fait <strong>la</strong> limite nord. Cette<br />

rivière sert aussi <strong>de</strong> limite nord à <strong>la</strong> ville.<br />

Le tracé du train suit naturellement <strong>la</strong> pente du terrain.<br />

Il arrive du nord - ouest et repart par le même chemin. Les<br />

caractéristiques topographiques rendraient difficiles le passage<br />

du train par un autre tracé.


éléments géographiques, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

parcs et espaces vert, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

35


3.2.3<br />

36<br />

Economie et commerce<br />

Le secteur économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> est aujourd’hui<br />

<strong>la</strong>rgement tourné vers le tertiaire. <strong>Tirana</strong> est <strong>la</strong> ville où 80 %<br />

du capital actuel étranger est investi. La majeure partie <strong>de</strong>s<br />

entreprises internationales ayant leur siège là. En 2004, les<br />

investissements étaient 15,5 fois plus grands qu’en 2000. Pendant<br />

cette pério<strong>de</strong>, 73 % <strong>de</strong>s investissements étaient concentrés en<br />

périphérie et 27 % au centre ville. Il y a 15’000 gran<strong>de</strong>s, moyennes<br />

et petites entreprises. L’industrie légère est le secteur le plus<br />

développé dans <strong>la</strong> ville 24 .<br />

La majorité du commerce <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville se trouve sous <strong>la</strong> forme<br />

<strong>de</strong> petits magasins au rez <strong>de</strong>s immeubles du centre. C’est ce que<br />

montre <strong>la</strong> carte du centre <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>. Le centre y apparaît comme<br />

fi<strong>la</strong>ndreux. Les centres commerciaux du centre ville ont prit<br />

<strong>la</strong> forme <strong>de</strong> fusion <strong>de</strong> bâtiments <strong>de</strong> bureaux, <strong>de</strong> logements, <strong>de</strong><br />

restaurants, <strong>de</strong> commerces et <strong>de</strong> bars. Ils ont cette particu<strong>la</strong>rité<br />

programmatique d’être <strong>de</strong>s groupements <strong>de</strong> boutiques et non<br />

pas <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> ventes. Ces centres ne sont ainsi<br />

pas <strong>de</strong>s lieux où <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités d’acheteur et <strong>de</strong> ven<strong>de</strong>ur<br />

d’un même type <strong>de</strong> produit se rencontrent mais bien <strong>de</strong>s<br />

regroupements <strong>de</strong> boutiques diverses. un centre comme <strong>la</strong> tour<br />

SkyTower regroupe <strong>de</strong>s boutiques <strong>de</strong> chaussures, <strong>de</strong> lingeries,<br />

<strong>de</strong>s compagnies aériennes, un bar, un fitness, … Cette apparente<br />

non cohésion <strong>de</strong>s programmes trouve pourtant toujours son<br />

dénominateur commun. un tour <strong>de</strong> l’unaza fait passer à<br />

travers différents quartiers <strong>de</strong> commerce. on trouve ainsi <strong>de</strong>s<br />

zones <strong>de</strong> marché aux puces, <strong>de</strong> ventes <strong>de</strong> meubles, <strong>de</strong> produits<br />

alimentaires, … Les boutiques <strong>de</strong> bien <strong>de</strong> « secon<strong>de</strong> nécessité »<br />

elles, ne se regroupent pas par thème, mais par <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse sociale<br />

du consommateur. Ainsi, dans le centre SkyTower un même<br />

type d’utilisateurs venant d’une même c<strong>la</strong>sse sociale se retrouve<br />

et peut profiter, dans un espace donné, d’un certain nombre <strong>de</strong><br />

biens <strong>de</strong> consommation qui correspon<strong>de</strong> à son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie.<br />

Les grands centres commerciaux sont situés dans les alentours<br />

<strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>. C’est proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare que commence <strong>la</strong> répartition<br />

<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> vente. Des chaînes s’y sont développées.<br />

C’est dans le couloir <strong>Tirana</strong> - Durres que les grands espaces <strong>de</strong><br />

ventes se créent aujourd’hui, enter <strong>la</strong> capitale et le principal<br />

port du pays. C’est là que les gran<strong>de</strong>s compagnies <strong>de</strong> distribution<br />

ont trouvé <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce nécessaire à leurs surfaces <strong>de</strong> ventes. Ainsi,<br />

comme dans beaucoup d’autres exemples européens, le centre<br />

est en train <strong>de</strong> perdre une certaine intensité commerciale au<br />

profit <strong>de</strong> <strong>la</strong> périphérie.<br />

24 urPT


commerces, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

caractère <strong>de</strong> « centre ville » , selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

37


3.2.4<br />

38<br />

Démographie<br />

En 1937 <strong>Tirana</strong> était une petite ville d’environ 35’000 habitants<br />

et avait une <strong>de</strong>nsité mo<strong>de</strong>ste <strong>de</strong> 113 personnes par hectare 25 . En<br />

1990, un décret permet <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> mouvement <strong>de</strong>s habitants<br />

dans le pays. une forte partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion se dirigea vers<br />

les terres productives ou le triangle Vlora - Elbasan - Shkodra<br />

et en particulier <strong>Tirana</strong> - Durres - Kruja qui était <strong>la</strong> zone <strong>la</strong> plus<br />

dynamique économiquement. <strong>Tirana</strong> n’arriva pas à contrôler ce<br />

flux <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion et ce besoin <strong>de</strong> constructions.<br />

Les informations SIG en notre possession nous permettent<br />

d’analyser et <strong>de</strong> comprendre <strong>la</strong> ville. La ville affiche une forte<br />

<strong>de</strong>nsité au cente ainsi que dans quelques satelites. Cette <strong>de</strong>nsité<br />

s’explique car ces zones sont habitées et <strong>de</strong>nsifiées <strong>de</strong>puis<br />

longtemps. Par opposition, on voit dans <strong>la</strong> carte <strong>de</strong>s arrivés après<br />

1989 leur concentration dans les actuelles zones informelles <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ville. La carte du taux <strong>de</strong> retraités renforce cette dichotomie<br />

prononcée dans <strong>la</strong> ville. Elle montre un taux important <strong>de</strong> retraités<br />

dans l’anneau <strong>de</strong> l’unaza. Cette forte différentiation sociale ne<br />

nous semble pas être <strong>de</strong> bon augure pour un développement<br />

futur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Comme <strong>la</strong> mixité programmatique, <strong>la</strong> mixité<br />

sociale et culturelle est essentielle à <strong>la</strong> ville pour conserver son<br />

équilibre.<br />

En observant les cartes thématisant <strong>la</strong> démographies, nous<br />

avons été frappés par <strong>la</strong> périphérie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Il s’agit d’un<br />

popu<strong>la</strong>tion jeune, fraîchement arrivée et au fort taux <strong>de</strong> chômage.<br />

En plus, cette couronne est construite récemment! Nous pensons<br />

que cette périphérie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville est en passe <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir <strong>la</strong> nouvelle<br />

ville. Elle ne remp<strong>la</strong>cera pas le centre et ses activités sociales,<br />

culturelles ou commerciales, mais accueillera <strong>de</strong> plus en plus<br />

d’habitant, se <strong>de</strong>nsifiera jusqu’à <strong>de</strong>venir à son tour ville et non<br />

plus périphérie. Notre intervention sur le quartier <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare<br />

prend ici encore plus <strong>de</strong> sens. Nous avons à faire à un morceau<br />

immense <strong>de</strong> cette ville en formation. Le quartier ne nous apparaît<br />

plus que comme l’entrée dans <strong>la</strong> ville, mais le lieux où <strong>la</strong> ville se<br />

fabrique aujourd’hui.<br />

Il est très difficile <strong>de</strong> prévoir l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dans<br />

le futur. Néanmoins <strong>de</strong>s estimations ont été fait dans le cadre <strong>de</strong>s<br />

projets <strong>de</strong>s Nations unies en Albanie pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2000 - 2030<br />

en fonction <strong>de</strong>s tendances démographiques du pays et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

Ces résultats montrent que <strong>Tirana</strong> pourrait avoir une popu<strong>la</strong>tion<br />

d’environ 1 million d’habitants en 2020. Ce<strong>la</strong> veut dire que <strong>la</strong><br />

ville doit prévoir <strong>de</strong>s infrastructures et p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> travail pour<br />

accueillir 300 - 400’000 habitants dans les années à venir 26 . C’est<br />

une contrainte supplémentaire à son développement surtout dans<br />

un moment où <strong>la</strong> ville à <strong>de</strong> <strong>la</strong> peine à incorporer ses quartiers<br />

informels à son tissu officiel.<br />

25 urPT<br />

26 urPT


16.9 %<br />

18.3 %<br />

330 et plus<br />

120 - 330<br />

60 - 120<br />

F, Albania Poverty Reduction Strategy Paper, 20 - 60<br />

July 2004, in URPT<br />

1930 1'428<br />

1950 1'200'000<br />

1960 1'500'000<br />

1940 1'483<br />

1970 2'100'000<br />

54.2 %<br />

1990 3'113'000<br />

1950 1'532<br />

2000 3'113'000<br />

0 - 2<br />

Agriculture<br />

2010 3'335'000<br />

Industrie<br />

Service et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

1960 2'220<br />

Evolution du pouvoir d'acaht par habitants<br />

Source: gapmin<strong>de</strong>r.org<br />

2020 3'548'000<br />

2003<br />

2030 3'680'000<br />

1970 3'066<br />

10.2 %<br />

10 %<br />

9 %<br />

24.7 %<br />

Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en Albanie Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone metropolitaine <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong><br />

Source: UN/DESA World Bank Albania<br />

Urban Sector Review, January 19, 2007, in URPT<br />

Source: Civil Registry Ofce, in urbap<strong>la</strong>n<br />

1980 3'592<br />

1900 250'000<br />

1995 400'000<br />

46.1 %<br />

1990 3'825<br />

2000 650'000<br />

2005 721'000<br />

2000 4'195<br />

2010 810'000<br />

2015 900'000<br />

2007 5'937<br />

2020 1'000'000<br />

2030 1'100'000<br />

<strong>de</strong>nsité d’habitants, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

39


40<br />

Taux <strong>de</strong> chômage<br />

3.14 - 6.40<br />

6.40 - 8.40<br />

8.40 - 10.00<br />

10.00 - 11.66<br />

11.66 - 13.30<br />

13.30 - 15.19<br />

15.19 - 17.65<br />

17.65 - 20.82<br />

20.82 - 25.48<br />

25.48 - 37.21<br />

taux <strong>de</strong> chômage, selon recensement 2001, tiré <strong>de</strong> A.Jarne


TAUX D'IMMIGRES ARRIVES<br />

ENTRE 1989 ET 2001<br />

0 - 20<br />

20 - 30<br />

30 - 40<br />

40 - 50<br />

50 - 60<br />

60 - 70<br />

70 - 80<br />

80 - 100<br />

Taux <strong>de</strong> retraités<br />

4.11 - 11.11<br />

11.11 - 13.9<br />

13.9 - 16.1<br />

16.1 - 18.3<br />

18.3 - 20.7<br />

20.7 - 23.1<br />

23.2 - 25.7<br />

25.7 - 28.5<br />

28.5 - 31.9<br />

31.9 - 42.1<br />

taux d’immigrés entre 98 et 01, selon recensement 2001, tiré <strong>de</strong> A.Jarne<br />

taux <strong>de</strong> retraités, selon recensement 2001, tiré <strong>de</strong> A.Jarne<br />

41


3.2.5<br />

42<br />

Flux et Transports<br />

<strong>Tirana</strong> est historiquement sur <strong>de</strong>s routes importantes<br />

au niveau régional et national et gar<strong>de</strong> aujourd’hui cette<br />

caractéristique. Elle se trouve au croisement <strong>de</strong>s routes qui vont<br />

du Monténégro à <strong>la</strong> Grèce, ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> Macédoine à Durres.<br />

<strong>Tirana</strong> est donc une ville <strong>de</strong> transit et se pose <strong>de</strong>s questions au<br />

niveau du transport. La situation actuelle est très préoccupante,<br />

notamment par le fort é<strong>la</strong>rgissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Grâce au rapport<br />

« Integrated Strategies for a Sustainable Traffic Development in<br />

<strong>Tirana</strong> » <strong>la</strong> municipalité se rend compte du besoin <strong>de</strong> première<br />

importance pour le développement <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s<br />

solutions aux problèmes <strong>de</strong> trafic qui s’annoncent. Nous mettons<br />

en face une carte afin <strong>de</strong> nommer les grands axes dont nous<br />

parlons ci - après.<br />

Selon une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Co - PLAN 27 menée en 2007, environ 70 %<br />

<strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> se font à pied ou en<br />

bus ce qui est énorme et représente un grand potentiel pour le<br />

développement <strong>de</strong>s transports publics. Le dép<strong>la</strong>cement en voiture<br />

représente lui environ 20 % <strong>de</strong>s trajets. La <strong>de</strong>stination principale<br />

<strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> est le centre (environ 20 % <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinations). Il ressort<br />

<strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> que les habitants <strong>de</strong>s communes avoisinantes<br />

ont comme <strong>de</strong>stination exclusive le centre, comme si le reste<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville n’existait pas. Ce<strong>la</strong> surcharge le trafic en apportant<br />

au centre tous les passagers, même ceux qui n’ont pas comme<br />

<strong>de</strong>stination finale le centre lui - même. Les autres <strong>de</strong>stinations<br />

comme <strong>la</strong> nouvelle <strong>Tirana</strong> (18 %), le « Chinatown » (12 %) et <strong>la</strong><br />

rue d’Elbasan (11 %) sont expliquées par Co - PLAN par leur<br />

proximité avec <strong>de</strong>s marchés importants.<br />

A cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille limitée <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong>s rues, il n’est pas<br />

toujours possible d’inclure les espaces <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion adéquats ou<br />

les facilités que nécessitent les piétons, les transports collectifs<br />

et les voitures au même endroit. Avec <strong>de</strong>s rues surchargées et<br />

<strong>de</strong>s trottoirs détériorés, <strong>Tirana</strong> est une ville très « pe<strong>de</strong>strian<br />

unfriendly ». Bien que restreint par l’espace ou par les budgets<br />

ou par les <strong>de</strong>ux, <strong>la</strong> municipalité veut donner <strong>la</strong> priorité à<br />

l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion piétonne, cycliste et aux transports<br />

publics, même si ce<strong>la</strong> cause une gêne aux utilisateurs <strong>de</strong> voitures<br />

ou <strong>de</strong> moyens motorisés privés. La question du transport public<br />

est un vrai enjeu pour <strong>la</strong> municipalité d’aujourd’hui.<br />

Jusqu’en 2001, les transports publics <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> ont été gérés<br />

par l’unique opérateur d’état. Cet opérateur avait 68 véhicules en<br />

fonction et couvrait neuf lignes <strong>de</strong> service. Ces lignes n’étant pas<br />

suffisantes, les microbus ont proliféré à <strong>Tirana</strong>. Actuellement le<br />

transport est géré par <strong>de</strong>s opérateurs privés. En 2006, il y avait<br />

11 lignes <strong>de</strong> bus comportant une flotte <strong>de</strong> 250 véhicules. Il est<br />

difficile pourtant <strong>de</strong> dire si l’utilisation <strong>de</strong>s transports publics est<br />

une obligation ou une préférence. Mais en comptant environ une<br />

voiture pour 10 personnes, il semblerait que les habitants n’ont<br />

27 Co PLAN se définit comme étant un innstitut non - gouvernemental<br />

pour le développement <strong>de</strong> l’habitat. Leurs publications sont nombreuses et leur<br />

travail prolifique.<br />

pas d’autres choix. De plus, à en croire Co - PLAN, les transports<br />

publics à <strong>Tirana</strong> ne satisfont pas les désirs <strong>de</strong>s passagers. Le<br />

manque <strong>de</strong> qualité du service <strong>de</strong> transport public pousse les<br />

usagers à être prêts à payer plus, pourvu que <strong>la</strong> qualité du<br />

transport augmente 28 .<br />

Même si les habitants utilisent peu <strong>la</strong> voiture, les rues <strong>de</strong><br />

<strong>Tirana</strong> sont très congestionnées. Cette congestion du trafic<br />

s’explique entre autre par <strong>la</strong> mauvaise qualité du système <strong>de</strong><br />

régu<strong>la</strong>tion du trafic, du non respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s automobilistes<br />

du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> route, du nombre élevé <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transports en<br />

parallèle sur un même site et <strong>de</strong> problèmes d’espace par effet <strong>de</strong><br />

« goulets ».<br />

La municipalité se base sur <strong>la</strong> proposition du p<strong>la</strong>n<br />

d’aménagement du centre par Architecture Studio pour c<strong>la</strong>rifier<br />

les flux et les transports. Selon ce p<strong>la</strong>n, le boulevard <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong><br />

ainsi que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce Skan<strong>de</strong>rbeg seront piétons. Ce<strong>la</strong> implique un<br />

transfert <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> transport autant publics que privés<br />

dans le petit anneau <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Les principales stations <strong>de</strong>s<br />

lignes <strong>de</strong> bus se trouveront sur cet anneau et ces lignes feront<br />

une boucle autour du petit anneau pour <strong>de</strong>sservir tous ces arrêts.<br />

Inspirés <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s stratégiques <strong>de</strong>s transports, Architecture<br />

Studio propose une ligne <strong>de</strong> tram qui fait le tour du boulevard,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> gare à l’université. A partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare, un train à gran<strong>de</strong><br />

vitesse connecte <strong>Tirana</strong> à son aéroport.<br />

Notre gare se situe sur l’un <strong>de</strong>s principaux axes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssert<br />

actuel, l’unaza. A gauche et à droite, notre site est délimité par<br />

<strong>de</strong>ux rues potentiellement importantes. Le train, en arrivant<br />

là où il est, se trouve au croisement d’importants flux. Croiser<br />

ici <strong>de</strong> nombreux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transports semble être tout à fait<br />

pertinent.<br />

28 STPST


10'000 véhicules/jours<br />

20'000 véhicules/jours<br />

30'000 véhicules/jours<br />

40'000 véhicules/jours<br />

50'000 véhicules/jours<br />

60'000 véhicules/jours<br />

70'000 véhicules/jours<br />

rue <strong>de</strong> Durres l’Unaza<br />

rue <strong>de</strong> Kavaja<br />

Boulevard<br />

rue d’Elbasan<br />

rue <strong>de</strong> Dibër<br />

rue Porce<strong>la</strong>n<br />

boulevard <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lana<br />

rues principales <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong><br />

<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> transport, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

43


44<br />

BUS URBAIN<br />

BUS VERS DURRES<br />

BUS VERS ELBASAN<br />

Moyens <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cements en ville<br />

Bus<br />

Voiture<br />

Minibus<br />

Pied<br />

Moto<br />

Taxi<br />

Vélo<br />

Autre<br />

Source: Co-PLAN, Etu<strong>de</strong> sur le service du transport public <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, 2007<br />

Agriculture<br />

Industrie<br />

Service et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

1992<br />

3 %<br />

7.6 %<br />

% du PIB<br />

16.9 %<br />

18.3 %<br />

1930 1'428<br />

bus urbains et interurbains<br />

1940 1'483<br />

54.2 %<br />

1950 1'532<br />

Agriculture<br />

Industrie<br />

Service et commerces<br />

Transport<br />

Construction<br />

Source: IMF, Albania Poverty Reduction Strategy Paper, July 2004,<br />

1960 2'220<br />

Evolution du pouvoir d'ac<br />

Source: gapmin<strong>de</strong>r.org


Proposed road network<br />

metropolitan primary ri rim road<br />

outer ring roa ro road d / new w oouter<br />

outer te ring<br />

ng road<br />

inner rin ring ing road /<br />

new inner nn r rring<br />

rroad<br />

ad<br />

central ntr nt tra ring road<br />

main m ccenter ter acc access road<br />

main ain city y ac access road / new main city<br />

access ess s roa road d<br />

main secondary nda road / new main<br />

secondary road<br />

secondary road / new secondary road<br />

railway<br />

Road intersection<br />

at gra<strong>de</strong> intersection<br />

up gra<strong>de</strong> intersection<br />

semi junction<br />

projet <strong>de</strong> structure viaire par urbap<strong>la</strong>n, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

45


3.2.6<br />

46<br />

Affectation du sol<br />

Dans <strong>la</strong> vision <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns régu<strong>la</strong>teurs du passé, <strong>Tirana</strong> figurait<br />

comme centre institutionnel, culturel et industriel. Aujourd’hui,<br />

il semble essentiel à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> conserver une forte mixité<br />

programmatique. hormis dans le périmètre <strong>de</strong> l’unaza et sur les<br />

couloirs pour Durres, <strong>Tirana</strong> montre une mixité programmatique<br />

intéressante, comme le montre <strong>la</strong> carte <strong>de</strong> l’affectation du sol.<br />

on remarque que le secteur primaire, qui avant se trouvait<br />

dans <strong>la</strong> périphérie <strong>de</strong> l’unaza, s’est dép<strong>la</strong>cé actuellement dans <strong>la</strong><br />

périphérie externe <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. une partie <strong>de</strong> ses zones industrielles<br />

<strong>de</strong> l’époque communiste sont aujourd’hui privatisées et utilisées<br />

comme telles, d’autres sont transformés en logements. Il est aussi<br />

intéressant <strong>de</strong> voir comment ce secteur s’est agglutiné surtout à<br />

l’est et au sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, sur les routes <strong>de</strong> Durres et Elbasan.<br />

Les secteurs secondaires et tertiaires eux, s’éparpillent<br />

dans toute <strong>la</strong> ville, mais se <strong>de</strong>nsifient vers les axes principaux,<br />

notamment vers ceux pour Durres. on remarque aussi un grand<br />

centre qui se développe au nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, dans <strong>la</strong> bordure est<br />

<strong>de</strong> notre site. Il s’agit d’une zone industrielle communiste et<br />

du grand marché multifonctionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. on peut aussi<br />

remarquer quelques « archipels » en périphérie, notamment <strong>de</strong>s<br />

satellites industriels et <strong>de</strong>s complexes universitaires construits<br />

pendant le régime communiste en périphérie.<br />

La ville <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> a peu d’espaces verts et les concentre sur<br />

quelque petits jardins en ville, mais surtout sur sa périphérie<br />

<strong>de</strong> collines en grands parcs publics. Les zones autours <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs<br />

ainsi que les berges <strong>de</strong>s rivières sont les gran<strong>de</strong>s zones vertes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. La majeure partie <strong>de</strong>s espaces libres à <strong>Tirana</strong> sont<br />

voués au développement rési<strong>de</strong>ntiel, malgré que les services<br />

et infrastructures nécessaires à <strong>la</strong> viabilité n’ont pas suivi ce<br />

développement. Il est alors fondamental <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong>s terrains<br />

vierges pour augmenter <strong>la</strong> mixité programmatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

En ce qui concerne le domaine public et institutionnel,<br />

<strong>la</strong> répartition dans <strong>la</strong> ville a été influencée par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> sa<br />

croissance. Tout se <strong>de</strong>nsifie vers le centre pour atteindre son<br />

point culminant dans le « boulevard ». Sorte d’épine dorsale, ou<br />

<strong>de</strong> « bâton à moules », le boulevard est le centre institutionnel <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ville.<br />

Les loisirs à <strong>Tirana</strong> sont concentrés notamment dans <strong>la</strong> zone<br />

<strong>de</strong> Blloku au sud <strong>de</strong> ce boulevard, ancien quartier contrôlé <strong>de</strong>s<br />

dirigeants communistes. C’est ici où <strong>la</strong> jeunesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville se<br />

rencontre entre cafés, bars et concerts divers. Les autres grands<br />

lieux <strong>de</strong> loisir <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville sont le Luna Park et le grand parc vers<br />

le Lac.<br />

Un <strong>de</strong>s grands problèmes qui se pose dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong><br />

projets d’envergure lié à l’affectation du sol est <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong><br />

ce dit sol. A cause <strong>de</strong>s changements politiques du siècle passé,<br />

plusieurs processus non synchronisés ont agi sur <strong>la</strong> propriété<br />

privée. Actuellement les terrains se trouvent dans une situation<br />

<strong>de</strong> « superposition conflictuelle ». Se croisent les intérêts <strong>de</strong> trois<br />

groupes <strong>de</strong> personnes, l’Etat, les « propriétaires habitants » qui<br />

sont les personnes vivant sur <strong>la</strong> parcelle, et les « propriétaires<br />

originaires » qui parfois possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> faux documents <strong>de</strong><br />

propriété ou qui ont acheté non officiellement le terrain. Après<br />

<strong>la</strong> chute du communisme, et avec l’actualisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété<br />

privée, c’est <strong>la</strong> loi 7501 <strong>de</strong> 1991 qui vise à <strong>la</strong> redistribution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

terre. Mais une fois <strong>de</strong> plus, <strong>la</strong> situation est compliquée par <strong>la</strong><br />

distribution partielle et abusive <strong>de</strong>s terrains, alimentée par <strong>la</strong><br />

corruption<br />

Le chevauchement <strong>de</strong> ces prétentions donne naissance à<br />

différents cas conflictuels. Cette situation concerne surtout les<br />

ex - terrains agricoles et les terrains côtiers mettant un frein<br />

à l’économie et aux investissements étrangers. un autre effet<br />

négatif est que le territoire national est tellement fragmenté<br />

qu’il est presque impossible <strong>de</strong> penser à <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

envergure sans mettre en p<strong>la</strong>ce une stratégie autre puisque<br />

convaincre chaque propriétaire est impossible. L’Etat ne peut<br />

plus imposer son choix par <strong>la</strong> force, <strong>la</strong> querelle du sol doit se<br />

résoudre par une entente, une compensation <strong>de</strong>s propriétaires<br />

d’origine, processus pas encore mis en p<strong>la</strong>ce.<br />

Pour contourner ce fait, urbap<strong>la</strong>n propose pour <strong>de</strong>s grands<br />

projets <strong>de</strong> penser à une « caisse commune », un système <strong>de</strong><br />

concentration parcel<strong>la</strong>ire où les différents propriétaires unissent<br />

leurs propriétés au nom d’un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> quartier où ils trouveront<br />

après leur partie redistribuée dans un site urbanisé. Il s’agit<br />

donc d’une entente compliquée, mais qui peut marcher. Si<br />

l’on leur propose aux différents propriétaires <strong>la</strong> même quantité<br />

<strong>de</strong> surface à <strong>bâtir</strong>, mais dans un site qui offre un c<strong>la</strong>ir système<br />

<strong>de</strong> distribution, <strong>de</strong>s infrastructures, écoles, etc ... on aura <strong>de</strong>s<br />

chances <strong>de</strong> rentrer en matière.


SECTEUR PRIMAIRE<br />

SECTEUR SECONDAIRE<br />

SECTEUR TERTIAIRE<br />

SERVICES PUBLICS<br />

INSTITUTIONS<br />

cartes <strong>de</strong>s différents secteurs économiques, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

cartes <strong>de</strong>s services publics et institutions, selon urbap<strong>la</strong>n in urPT<br />

47


3.2.7<br />

48<br />

Tissu urbain<br />

Le boulevard nord - sud, <strong>la</strong> Lana ainsi que les routes<br />

interrégionales sont considérés comme les principales bases<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Aux systèmes radiaux <strong>de</strong> rues, a été<br />

ajouté le système par anneaux, comme mesures pour réduire le<br />

trafic et <strong>la</strong> congestion. Autour <strong>de</strong> ces grands axes, <strong>de</strong>s bâtiments<br />

d’une toute autre nature sculptent le paysage urbain et cachent<br />

<strong>de</strong>rrière eux <strong>la</strong> ville qu’était <strong>Tirana</strong>. Cette structure <strong>de</strong> routes<br />

forme <strong>la</strong> base où d’autres morphologies bâties s’installeront au<br />

cours du temps. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville « p<strong>la</strong>nifiée » <strong>la</strong> structure<br />

urbaine se complexifie. Elle est partagée entre <strong>de</strong>s « archipels »<br />

universitaires et industrielles construits pendant le communisme,<br />

<strong>de</strong>s quartiers « high rise », <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>s périurbaines<br />

et <strong>la</strong> ville informelle, qui se verse comme un flui<strong>de</strong> dans le<br />

territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

TISSu oTToMAN<br />

Ce tissu a donné à <strong>Tirana</strong> ses axes historiques est - ouest qui<br />

se croisaient au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville où se situait le marché principal.<br />

Ce tissu est moins <strong>de</strong>nse que le tissu historique <strong>de</strong>s villes<br />

européennes car il n’était pas contraint par <strong>de</strong>s fortifications.<br />

Il est formé <strong>de</strong> maisons <strong>de</strong> 1 - 2 étages, chacune entourée par<br />

un jardin. Les chemins sont formés par <strong>la</strong> clôture murée <strong>de</strong>s<br />

jardins et sont <strong>de</strong> nature très irrégulière. La ville ottomane était<br />

groupée autour <strong>de</strong> mosquées qui formaient <strong>de</strong>s petits centres.<br />

Le centre ottoman, le bazar, s’est vu complètement remp<strong>la</strong>cé<br />

par le tissu fasciste puis communiste. Dans le processus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>nsification <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville contemporaine, ce tissu est en train <strong>de</strong><br />

disparaître à gran<strong>de</strong> vitesse.<br />

TISSu FASCISTE<br />

Lors <strong>de</strong> l’intervention fasciste, <strong>Tirana</strong> subit un<br />

développement présent encore aujourd’hui. Le renforcement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure radiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville ainsi que <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s<br />

anneaux ont été conçus pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> fasciste. Le tissu<br />

fasciste et surtout concentré dans <strong>la</strong> zone centrale <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville<br />

le long du boulevard principal nord - sud. Il concerne surtout<br />

les bâtiments administratifs et publics. Il est aussi présent<br />

dans les rues <strong>de</strong> Kavaja et Durres sous formes <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>s et<br />

bâtiments rési<strong>de</strong>ntiels ainsi que d’églises et bâtiments publics<br />

qui longent ces <strong>de</strong>ux rues. Ce tissu structure aussi une partie<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> « Nouvelle <strong>Tirana</strong> » conçue comme ville jardin. Dans cette<br />

structure en damier se trouvent <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>s rési<strong>de</strong>ntielles ainsi<br />

que <strong>de</strong>s barres <strong>de</strong> logements entourés <strong>de</strong> végétation, urbanisme<br />

typique <strong>de</strong>s années 30. L’essentiel du tissu fasciste est<br />

<strong>de</strong> type institutionnel, il se développe le long <strong>de</strong>s axes<br />

importants <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

TISSu CoMMuNISTE<br />

Considérant <strong>la</strong> dominance du tissu communiste au centre<br />

ville, on peut dire que l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> est très fortement<br />

liée à cette pério<strong>de</strong>. Les bâtiments communistes se diffusent <strong>de</strong><br />

manière uniforme dans <strong>la</strong> ville et sont présents dans le centre<br />

sous forme <strong>de</strong> bâtiments publics ainsi que dans <strong>la</strong> périphérie sous<br />

formes <strong>de</strong> centres industriels et universitaires. Les logements<br />

sont extrêmement standardisés, ils consistent <strong>de</strong> barres ou blocs<br />

<strong>de</strong> 5 étages construits en brique ou béton préfabriqué. Il y a<br />

quelques gran<strong>de</strong>s variations dans leur composition qui donnent<br />

une forme à <strong>la</strong> ville. on peut trouver <strong>de</strong>s barres répétées<br />

parallèlement, <strong>de</strong>s barres disposées en épis, <strong>de</strong>s barres organisés<br />

autour d’une cour ainsi que <strong>de</strong>s blocs organisés en échiquier<br />

et en zigzag. Malgré quelques bâtiments institutionnels,<br />

le tissu communiste paraît être un tissu essentiellement<br />

dirigé vers le logement.<br />

TISSu PoST CoMMuNISTE<br />

Le panorama typique qui se déploie lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong><br />

est celui d’une ville en formation et en perpétuel changement.<br />

Le tissu <strong>de</strong> cette ville est principalement guidé par une pression<br />

immobilière qui surgit <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité constante <strong>de</strong> loger, et est<br />

presque libéré <strong>de</strong> toute contrainte <strong>de</strong> construire selon <strong>de</strong>s règles.<br />

Suivant l’explosion démographique, <strong>la</strong> tendance <strong>de</strong> construction<br />

est passée par plusieurs phases. Au début, juste après <strong>la</strong> chute<br />

du système totalitaire, l’arrivé <strong>de</strong>s migrants en ville engendra<br />

une construction informelle dans les terrains libres en<br />

périphérie. Après <strong>la</strong> consolidation du secteur informel, on voit<br />

le développement rapi<strong>de</strong> d’un marché immobilier formel qui se<br />

concentre sur le « high rise » et les zones périurbaines. Par formel<br />

nous entendons « reconnu par <strong>la</strong> municipalité » même si à cause<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> corruption ces constructions ne respectent que peu <strong>de</strong> règles<br />

urbaines. L’urbain est marqué aujourd’hui par <strong>la</strong> consolidation<br />

<strong>de</strong>s lois pour <strong>la</strong> construction formelle ainsi que <strong>la</strong> légalisation<br />

<strong>de</strong>s constructions informelles. L’informalité ou l’« illégalité » 29<br />

concerne aujourd’hui environ 40 % du terrain rési<strong>de</strong>ntiel et 70 %<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. La plupart du tissu urbain <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> est alors<br />

dans une situation précaire, sans infrastructures basiques tels<br />

que canalisations, eau potable ou électricité. La ville doit faire<br />

un grand effort pour légaliser et « urbaniser après les faits » afin<br />

d’incorporer proprement ces zones.<br />

29 Par constructions illégales, nous entendons les constructions à usage<br />

privé comme <strong>de</strong>s maisons construites sans permis <strong>de</strong> construire ou autorisation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> part du gouvernement.


tissu ottoman existant, recomposition<br />

tissu fasciste existant, recomposition<br />

tissu socialiste existant, recomposition<br />

tissu post communiste existant, recomposition<br />

49


50<br />

PRISON<br />

INFORMEL<br />

DURRES<br />

COMMERCE<br />

GARE DES BUS<br />

ROMS<br />

QUAIS<br />

M. SUBOTA<br />

COMMERCE<br />

TERRAIN VAGUE


COMMERCE<br />

GARE FERROVIAIRE<br />

BUNKERS<br />

INDUSTRIE<br />

INFORMEL<br />

TISSU POST-COMMUNISTE<br />

TISSU COMMUNISTE<br />

vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> <strong>de</strong>puis une tour <strong>de</strong> l’unaza<br />

51


3.2.8<br />

52<br />

Analyse du quartier <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare<br />

Le site étudié se trouve au nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Juste à <strong>la</strong> fin du<br />

Boulevard, au croisement avec l’unaza. ce site est caractérisé par<br />

une très faible pente qui <strong>de</strong>scend jusqu’à <strong>la</strong> rivière <strong>Tirana</strong>. Ancien<br />

terrain agricole, il est borné au nord par cette rivière, sorte <strong>de</strong><br />

limite naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. A l’est et à l’ouest il est délimité par <strong>de</strong>ux<br />

rues perpendicu<strong>la</strong>ires à l’unaza. Il se présente comme un grand<br />

rectangle. Le site est directement lié à l’axe principal <strong>de</strong> <strong>de</strong>sserte<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, l’unaza et à l’axe <strong>de</strong> représentation, Boulevard.<br />

Le terrain est peu construit. Au sud, une série <strong>de</strong> tissus <strong>de</strong><br />

différentes époques et nature se superposent. Nous pouvons y<br />

trouver <strong>de</strong>s restes du tissu <strong>de</strong> logements ottomans, socialistes<br />

ainsi que postcommunistes. La partie sud, sur l’unaza, est déjà<br />

bien bâtie. La partie ouest du site est occupée par un quartier<br />

d’industries communistes ainsi que par une zone d’entrepôts et <strong>de</strong><br />

« maintenance » du train. Dans <strong>la</strong> partie est <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone, on trouve<br />

comme bâtiment significatif <strong>la</strong> prison communiste.<br />

Mais ce qui caractérise le plus ce site est <strong>la</strong> pression due aux<br />

nouveaux arrivés qui non seulement occupent rapi<strong>de</strong>ment<br />

les terrains vagues, mais aussi les infrastructures industrielles<br />

existantes. L’é<strong>la</strong>rgissement <strong>de</strong> ce tissu informel à l’intérieur<br />

du site se fait notamment sous forme d’ouverture <strong>de</strong> brèches<br />

perpendicu<strong>la</strong>ires aux gran<strong>de</strong>s infrastructures. Le bâti s’agglutine<br />

alors pour former <strong>de</strong>s « grappes » autour <strong>de</strong> ces brèches. Tissu post<br />

communiste <strong>de</strong> faible hauteur, cette urbanisation ne présente que<br />

peu <strong>de</strong> structure bien que fortement construite. Pourtant, le réseau<br />

viaire y est re<strong>la</strong>tivement <strong>de</strong>nse. Ce réseau s’oriente notamment<br />

dans <strong>la</strong> direction nord-sud, se mettant en re<strong>la</strong>tion avec le centre<br />

ville. De ces rues, les plus importantes sont celles qui bor<strong>de</strong>nt<br />

notre site. L’intérieur <strong>de</strong> notre site est par contre totalement privé<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>sserte. Pour se dép<strong>la</strong>cer, les habitants ont ouvert <strong>de</strong>s chemins<br />

à travers les champs. Ceux-ci connectent les infrastructures et les<br />

logements d’une manière que l’on peut décrire comme directes. Ce<br />

sont les distances les plus courtes entre les points qui définissent<br />

ce réseau. Cette zone est <strong>de</strong>sservie par <strong>de</strong>ux lignes <strong>de</strong> bus, <strong>la</strong> ligne<br />

<strong>de</strong> l’unaza, dont l’arrêt se trouve vers <strong>la</strong> gare, et une ligne qui<br />

passe par <strong>la</strong> rue à l’ouest et qui se dirige vers l’usine « Dinamo »<br />

au nord du site.<br />

La municipalité <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> est <strong>de</strong> plus en plus consciente <strong>de</strong><br />

l’intérêt <strong>de</strong> ce site et met en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> différentes étu<strong>de</strong>s pour<br />

l’urbaniser. Les nouveaux p<strong>la</strong>ns directeurs d’Architecture Studio<br />

et urbap<strong>la</strong>n font <strong>de</strong>s propositions différentes. Pour Architecture<br />

Studio ce site est traité comme une ville autour d’un parc. Pour<br />

justifier ce<strong>la</strong>, le bords seraient très <strong>de</strong>nses composés d’immeubles<br />

hauts. Urbap<strong>la</strong>n est plus dans une logique <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>nsification du<br />

site et <strong>la</strong> création d’une nouvelle centralité dans <strong>la</strong> ville. Certain<br />

projets sont en cour <strong>de</strong> réalisation dans une voie encore un peu<br />

différente. Par exemple, les premiers bâtiments du projet <strong>de</strong><br />

Martin Subota qui propose un quartier <strong>de</strong> logements entre <strong>la</strong> voie<br />

ferrée et <strong>la</strong> rue Jordan Misja. Des concours internationaux ont<br />

abouti récemment à <strong>de</strong>s nouveaux projet <strong>de</strong> tours, dont <strong>de</strong>s projets<br />

<strong>de</strong> Zenghelis, qui apportent au site une autre couche et qualité<br />

architecturale. un autre projet est en cours, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle<br />

unaza. C’est le projet <strong>de</strong> construire un nouvel anneau autour <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ville pour permettre d’y faire transiter les flux nécessaires à<br />

l’irrigation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Cet anneau passera en partie sur le côté<br />

nord du site.<br />

Les usages variés actuels ainsi que <strong>la</strong> pression du tissu informel<br />

sur ce site indiquent à <strong>la</strong> fois le besoin <strong>de</strong> loger et d’amener <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

diversité programmatique aux les quartiers informels. Réfléchir<br />

le développement <strong>de</strong> ce site c’est d’abord répondre à ce besoin.<br />

Le bâtiment <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare lui même ne présente aucun intérêt<br />

architectural apparent. Il s’agit d’un bâtiment dé<strong>la</strong>bré, petit et<br />

insignifiant, surtout si comparé à l’importance qu’il pourrait<br />

avoir dans <strong>la</strong> ville. Il est composé d’une structure métallique en<br />

plein air qui couvre les guichets, ainsi qu’une partie close pour<br />

les espaces d’attente. Cette gare est proportionnelle à ses <strong>de</strong>ux<br />

seuls quais <strong>de</strong>s quels une vingtaine <strong>de</strong> train par jours partent.<br />

Etant une gare terminus, ceux-ci arrivent sur <strong>de</strong>s escaliers qui<br />

mènent directement sur le niveau du centre ville, le bâtiment<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> gare étant décalé. Son allure et sa petite taille en font un<br />

bâtiment banal. Pourtant, sa logique spatiale est une logique<br />

que l’on retrouve dans beaucoup <strong>de</strong> bâtiments à <strong>Tirana</strong>. Cette<br />

logique est une séquence entre intérieure et extérieure, ouvrant<br />

<strong>de</strong> grands espaces simplement protégés du soleil ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> pluie<br />

par un couvert. Cette logique apparaît dans d’autres bâtiments<br />

d’autres époques. Nous pensons ici à l’aéroport <strong>de</strong> rinas,<br />

et au café Taiwan.<br />

Sa position par rapport à <strong>la</strong> ville est aussi importante à<br />

définir. Ce site est hyper central grâce à <strong>la</strong> perspective ouverte<br />

par le boulevard, tout en étant fortement tourné vers <strong>la</strong> partie<br />

informelle, en sédimentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

Magnifique occasion pour <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong> ses<br />

pires cauchemars comme le sprawl illégal, <strong>la</strong> corruption et plus<br />

trivialement <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété du sol, nous croyons<br />

que <strong>de</strong> ce quartier peut émerger un manifeste pour <strong>la</strong> ville. La<br />

consolidation <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité ainsi que l’arrivé d’un débat<br />

architectural indiquent que ce<strong>la</strong> est aujourd’hui possible.<br />

Laisser ce site se remplir d’une ville informe, non projetée,<br />

non engagée nous semble être une perte immense. Nous<br />

proposerons donc un projet qui, même si utopique, nous semble<br />

être un projet rassembleur et fédérateur pour <strong>la</strong> conceptualisation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville contemporaine et plus particulièrement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Tirana</strong><br />

contemporaine. La gare elle doit en même temps gérer <strong>la</strong><br />

complexité <strong>de</strong>s flux et programmes qui se croisent sur le site,<br />

mais s’affichant au centre ville doit elle aussi trouver une manière<br />

intelligente <strong>de</strong> terminer le Boulevard, ainsi que d’annoncer et<br />

célébrer <strong>la</strong> renaissance du train à <strong>Tirana</strong>.<br />

De par ces caractéristiques, ce site est à nos yeux l’occasion<br />

à ne pas perdre pour concrétiser <strong>de</strong>s visions sur <strong>la</strong> ville.<br />

Actuellement porte d’entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, il pourrait <strong>de</strong>venir une<br />

pièce <strong>de</strong> centralité urbaine La consolidation <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité<br />

ainsi que l’arrivé d’un débat architectural indiquent que ce<strong>la</strong> est<br />

aujourd’hui possible.


1.8 km<br />

GARE<br />

0.7 km<br />

quartier <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare<br />

53


quartier <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare


56<br />

Gare<br />

Logements informels<br />

Logements formels<br />

Commerce<br />

Industries<br />

Institutions<br />

Station électrique<br />

Gare<br />

Tissu postcommuniste<br />

Tissu communiste<br />

Tissu fasciste<br />

Tissu ottoman


Gare<br />

Roms<br />

Logements informels<br />

Logements formels<br />

Commerce<br />

Industries<br />

Institutions<br />

Surfaces pour les transports<br />

Gare<br />

Arrêt bus<br />

Unaza<br />

Jordan Misja<br />

Boulevard<br />

Karl Gega<br />

Siri Kodra<br />

Rue <strong>de</strong>s Barica<strong>de</strong>s<br />

57


4. LE TrAIN ET<br />

LES TrANSPorTS<br />

Avant <strong>de</strong> proposer un <strong>de</strong>ssin ou une stratégie pour le train en<br />

Albanie, nous voulons définir pourquoi nous nous intéressons<br />

aux transports et au train spécialement pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> ce<br />

que nous nommons <strong>la</strong> <strong>marge</strong>. Nous voulons é<strong>la</strong>borer une réponse<br />

en tant qu’architectes. Nous voulons explorer cette thématique<br />

à travers le regard <strong>de</strong> notre profession,non pas à travers ceux<br />

d’ingénieurs en transports. A nos yeux, le train est un système<br />

<strong>de</strong> transport « urbain ». Par urbain, nous pensons qu’il fait partie<br />

du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong>s villes<br />

d’aujourd’hui. Nous pensons que le train peut être un générateur<br />

ou un vecteur d’urbanité et ainsi peut aussi être un facteur <strong>de</strong><br />

développement important. Il en va <strong>de</strong> même pour le fret. Par<br />

<strong>la</strong> nature urbaine et pour l’amélioration <strong>de</strong> l’accessibilité qu’il<br />

permet, le train doit se connecter le mieux possible aux centres<br />

villes et aux lieux à forte <strong>de</strong>nsité tant en termes d’échanges<br />

que <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion active ou non. Nous n’envisageons pas <strong>de</strong>s<br />

gares au milieu <strong>de</strong> nulle part. Le train doit être connecté à <strong>de</strong>s<br />

bassins <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions importants ou être le générateur <strong>de</strong> ces<br />

bassins importants. Nous aimons l’idée <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement et <strong>de</strong><br />

connexion que sous tend le train car elle est rassembleuse. Le<br />

train est connectant. La nature <strong>de</strong>s échanges que permet le train<br />

est multiple. Le train en améliorant l’accessibilité favorise <strong>de</strong>s<br />

échanges économiques, mais aussi touristiques ou sociaux.<br />

Pour nous, l’intérêt du train pour un pays est pluriel.<br />

Premièrement, en permettant le mouvement, il développe les<br />

échanges entre villes et améliore leur accessibilité et les échange<br />

nécessaires au bon fonctionnement économique et social d’un<br />

territoire. Deuxièmement, le train étant un transport terrestre,<br />

il permet <strong>de</strong> développer par <strong>la</strong> perception sensible du paysage<br />

une représentation collective d’une région. Troisièmement, en<br />

tant que mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport collectif, il est enclin à se développer<br />

comme un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport générateur <strong>de</strong> sociabilité. Et enfin,<br />

le train est un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport « écologique » et « durable ».<br />

Pour nous, le train a aussi une valeur symbolique. Il fait<br />

partie d’un système aidant à <strong>la</strong> cohésion d’un pays. De loin pas<br />

le seul facteur, le train et les transports participent à l’image<br />

collective que les gens se font <strong>de</strong> leur pays ou <strong>de</strong> leur région.<br />

Nous pensons que l’espace, comme toutes autres expériences, est<br />

formatrice. Pour ce<strong>la</strong>, le concept d’« espace vécu » nous intéresse<br />

particulièrement. Nous en empruntons ici une définition qui<br />

peut, correspondre <strong>de</strong> très près à l’idée que nous nous faisons du<br />

train. « Frémont distingue l’« espace <strong>de</strong> vie » qui est l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

lieux fréquentés par une personne ou par un groupe, l’« espace<br />

social » qui est l’espace <strong>de</strong> vie plus les « interre<strong>la</strong>tions sociales » qui<br />

le sous - ten<strong>de</strong>nt et l’« espace vécu » qui est l’espace social plus les<br />

« valeurs psychologiques qui s’attachent aux lieux et qui unissent<br />

les hommes à ceux - ci par les liens matériels ». » 30 . Nous pensons<br />

que le train ai<strong>de</strong> à renforcer cette <strong>de</strong>rnière notion d’ « espace vécu »,<br />

en ce qu’un lieu comme le wagon dans un transport collectif,<br />

par essence sujet à <strong>de</strong>s interre<strong>la</strong>tions sociales, permet d’unir <strong>de</strong>s<br />

gens autour <strong>de</strong> valeurs communes. Ces valeurs communes sont<br />

<strong>la</strong> mobilité, l’appartenance à un système et l’appartenance à un<br />

lieu géographique. Cette notion d’appartenance géographique<br />

par l’expérience empirique du lieu nous renvoie à <strong>la</strong> notion<br />

58<br />

30 article « Espace vécu » du Dictionnaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> géographie <strong>de</strong> J. Lévy<br />

<strong>de</strong> phénoménologie. Nous pensons que par l’expérience d’un<br />

lieu, d’un paysage, d’un pays, <strong>la</strong> représentation même <strong>de</strong> ce<br />

territoire change. Par un changement <strong>de</strong> <strong>la</strong> perception, <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> représentation mentale, un sentiment d’appartenance se<br />

crée. Ainsi, le train (lieu social en mouvement) nous semble<br />

être l’un <strong>de</strong>s facteurs créateurs d’appartenance à un pays, une<br />

région ou un réseau.


voyage en train


4.1<br />

62<br />

DANS LES BALKANS<br />

Le réseau <strong>de</strong>s transports balkaniques est calqué aujourd’hui<br />

sur le réseau <strong>de</strong>s couloirs paneuropéens qui connectent <strong>la</strong> région<br />

avec le reste <strong>de</strong> l’Europe. Il comprend sur l’ensemble <strong>de</strong>s Balkans<br />

5’980 km <strong>de</strong> routes, 4’584 km <strong>de</strong> rails et 1’185 km <strong>de</strong> cours d’eau<br />

praticables. L’épine dorsale est - ouest <strong>de</strong> ce réseau est le couloir<br />

VIII qui connecte <strong>la</strong> mer Noire à <strong>la</strong> mer Adriatique à travers<br />

l’Albanie. Ce couloir se croise avec les couloirs nord - sud VI, IX<br />

et X qui connectent les ports grecs au nord - ouest et au nord - est<br />

<strong>de</strong> l’Europe. Ces couloirs sont <strong>de</strong> nature routière et ferroviaire.<br />

A cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> fragmentation du territoire, le passage <strong>de</strong>s<br />

frontières est un problème majeur à résoudre urgemment. Ces<br />

frontières sont <strong>de</strong>s barrières au commerce, aux transports et<br />

au tourisme. Dans ce sens, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEETo 31 nous apprend<br />

qu’une initiative <strong>de</strong> 2006 a pris <strong>la</strong> forme d’un arrangement<br />

signé par l’Albanie, <strong>la</strong> Bosnie herzégovine, <strong>la</strong> Bulgarie, <strong>la</strong><br />

Grèce, le Kosovo, <strong>la</strong> Macédoine, <strong>la</strong> Moldavie, le Monténégro,<br />

<strong>la</strong> roumanie, <strong>la</strong> Serbie et <strong>la</strong> Turquie concernant l’établissement<br />

d’un réseau à haute efficacité du chemin <strong>de</strong> fer. Ces accords<br />

prévoient une amélioration <strong>de</strong>s standards <strong>de</strong> qualité technique,<br />

une amélioration du service et l’élimination <strong>de</strong>s attentes aux<br />

frontières. Avec <strong>la</strong> même <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion et une <strong>de</strong>nsité<br />

simi<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> réseau, mais avec un revenu national brut vingt fois<br />

plus bas que le reste du continent européen le développement<br />

<strong>de</strong>s chemin <strong>de</strong> fer balkaniques est un défi.<br />

La SEETo prend aussi en compte dans son étu<strong>de</strong> un<br />

paramètre tout à fait intéressant, l’accessibilité. L’amélioration<br />

<strong>de</strong> l’accessibilité est un autre besoin du réseau. L’accessibilité<br />

est mesurée par le temps d’un voyage entre une origine et une<br />

<strong>de</strong>stination. L’analyse se fait sur le temps <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement entre<br />

les principales villes, entre les frontières et vers les ports les plus<br />

proches <strong>de</strong>s villes.<br />

Le système routier <strong>de</strong>s Balkans converge vers les capitales<br />

où les routes interrégionales se croisent. Ce trafic est très<br />

congestionné autour <strong>de</strong>s villes centres et vu le rapi<strong>de</strong> taux <strong>de</strong><br />

croissance <strong>de</strong>s transports, ce problème s’aggravera très vite.<br />

Le résultat <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>s routes menée par <strong>la</strong><br />

SEETo montre que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s sections en mauvais état sont<br />

concentrées en Albanie. L’étu<strong>de</strong> montre aussi que <strong>la</strong> route peut<br />

avoir <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> trajets jusqu’à 200 % plus rapi<strong>de</strong>s à cause du<br />

manque <strong>de</strong> compétitivité du rail. Les prévisions <strong>de</strong> croissance<br />

économiques <strong>de</strong>s pays balkaniques tablent sur un augmentation<br />

du nombre <strong>de</strong> voitures au détriment <strong>de</strong>s transports publics. Afin<br />

d’éviter un engorgement du pays, il est nécessaire <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s<br />

solutions alternatives pour développer les transoprts publics.<br />

Il faut noter que le rail est le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport qui a vu<br />

le plus grand déclin dans les Balkans. Durant les régimes<br />

communistes, le trafic passager était quatre fois plus important<br />

et le trafic fret trois fois plus important qu’aujourd’hui 32 . Les<br />

31 « South East Europe Transport observatory »<br />

32 rrWB<br />

étu<strong>de</strong>s montrent qu’actuellement les plus grands profits pour les<br />

chemin <strong>de</strong> fer se font grâce au trafic international <strong>de</strong> passagers<br />

et <strong>de</strong> biens. Ce qui actuellement manque à l’Albanie. Aux<br />

Balkans, les lignes les plus utilisées sont les croates et les serbes,<br />

lignes qui ont une connexion avec les capitales Européennes.<br />

En outre, une meilleure inter - modalité et l’ouverture <strong>de</strong>s<br />

frontières rapi<strong>de</strong>ment améliorerait les performances du rail<br />

dans <strong>la</strong> région. Contrairement au réseau albanais, le système<br />

ferroviaire <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’ex - yougos<strong>la</strong>vie est bien connecté et<br />

entièrement électrifié. Les prévisions <strong>de</strong> développement du<br />

réseau ferroviaire <strong>de</strong>s Balkans, tels qu’énoncés par les étu<strong>de</strong>s<br />

sont, à court terme, vouées au transport interrégional du fret. A<br />

long terme, avec l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité dans <strong>la</strong> région,<br />

on peut penser au développement du transport <strong>de</strong> passagers.<br />

Signalons que le rail ne sort pour l’instant <strong>de</strong> l’Albanie que<br />

en un point, et ce vers le Monténégro. Il n’a pas été p<strong>la</strong>nifié<br />

pour les connexions internationales et <strong>la</strong> topographie ne l’y<br />

ai<strong>de</strong> pas. La connexion vers <strong>la</strong> macédoine vient pourtant d’être<br />

officialisée afin <strong>de</strong> compléter le couloir VIII. Cette <strong>de</strong>uxième<br />

porte <strong>de</strong> sortie du pays permettra surtout <strong>de</strong> faire transiter<br />

<strong>de</strong>s marchandises d’orient.<br />

Dans <strong>la</strong> région, on dénombre sept ports marins importants<br />

et <strong>de</strong>ux ports fluviaux. Les ports principaux sont le port <strong>de</strong><br />

Rijeka et Split en Croatie, Bar au Monténégro et Durres et Vlora<br />

en Albanie, tandis que les ports fluviaux se trouvent en Bosnie,<br />

le plus grand étant celui <strong>de</strong> Rijeka. Ils entretiennent, <strong>de</strong>puis<br />

toujours, <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions étroites notamment avec les ports <strong>de</strong><br />

Venise, Ancône, Pescara, Bari et Brindisi.<br />

Les onze aéroports <strong>de</strong>s Balkans se trouvent près <strong>de</strong>s capitales<br />

politiques, économiques ou touristiques. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour les<br />

vols passagers a considérablement augmenté entre 2007 et 2008,<br />

passant <strong>de</strong> 8,6 millions à 9,4 millions, alors que le cargo aérien<br />

reste stable.


CORRIDOR IV<br />

CORRIDOR V<br />

CORRIDOR VIII<br />

CORRIDOR IX<br />

CORRIDOR X<br />

corridors pan-européens, selon SEETo<br />

63


ROUTES DANS LES BALKANS<br />

DENSITE DU TRAFFIC EN 2006<br />

NOMBRE DE VEHICULES PAR JOUR<br />

5000 - 9999<br />

10000 -14999<br />

15000 - 40000<br />

40000 - 200000<br />

RAIL DANS LES BALKANS<br />

PASSAGERS PAR AN<br />

64<br />

info inconnue<br />

à construire<br />

55'000 - 95'000<br />

95'000-300'000<br />

300'000- 1'000'000<br />

1'000'000- 2'000'000<br />

<strong>de</strong>nsité du trafic routier, 2006, selon SEETo<br />

trafic passager sur le rail, 2006, selon SEETo


PORTS<br />

AEROPORTS<br />

RAIL DANS LES BALKANS<br />

FRET TONNES PAR AN<br />

info inconnue<br />

à construire<br />

1 - 100'000<br />

100'000 - 500'000<br />

500'000-1'000'000<br />

1'000'000- 2'000'000<br />

2'000'000- 5'000'000<br />

trafic fret sur le rail, 2006, selon SEETo<br />

ports et aéroports <strong>de</strong>s balkans selon SEETo<br />

65


4.2<br />

66<br />

EN ALBANIE<br />

Les transports en Albanie se divisent entre le transport<br />

par routes, rail, air et eau. Ces transports sont <strong>de</strong> type<br />

interne, internationaux ou <strong>de</strong> transit. Les investissements du<br />

gouvernement vont à 80 % pour les routes, 6,3 % pour le rail,<br />

5,7 % pour les air et 8 % pour les ports. on estime qu’environ<br />

40 % <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements se font en voitures, alors que 60 % sont<br />

en transports publics. Les plus grands trafics sont entre <strong>Tirana</strong><br />

et Durres avec 63’700 passagers par jour. Là, ce ne sont à<br />

peinne que 3 % <strong>de</strong>s trajets qui sont faits en train. La flotte <strong>de</strong>s<br />

véhicules en Albanie est concentrée entre <strong>Tirana</strong> et Durres,<br />

avec 50 % <strong>de</strong>s véhicules du pays 33 .<br />

L’étu<strong>de</strong> Louis Berger 34 estime que le réseau routier albanais<br />

compte 18’000 km, le réseau primaire étant <strong>de</strong> 1138 km 35 . Même<br />

si l’état <strong>de</strong>s routes est mauvais, il faut souligner que grâce à <strong>de</strong>s<br />

investissements réguliers, il s’améliore continuellement. En effet,<br />

actuellement toute l’attention du gouvernement est portée sur <strong>la</strong><br />

construction <strong>de</strong>s routes. Les axes principaux en construction sont<br />

le couloir est - ouest entre <strong>Tirana</strong> et <strong>la</strong> frontière macédonienne,<br />

et nord - sud al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> Hani-i-Hotit à Kakavije ainsi que le trajet<br />

Durres à Morine, frontière kosovare. Certaines parties sont<br />

construites grâce à <strong>de</strong>s fonds européens, d’autres sont construites<br />

grâce à <strong>de</strong>s fonds étatiques. L’accessibilité <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> vers Vlora<br />

est quasiment doublée <strong>de</strong>puis que ces transformations sont faites.<br />

Notre propre expérience nous a montré que le territoire prend<br />

une toute autre forme grâce à ces investissements. L’expérience<br />

spatiale ainsi que le voyage <strong>de</strong>viennent agréables.<br />

La construction du train en Albanie a commencé en 1947 et<br />

se « développa » jusqu’en 1986. Le ministère <strong>de</strong>s transport estime<br />

que le réseau albanais <strong>de</strong> train à une longueur totale <strong>de</strong> 447 km <strong>de</strong><br />

ligne principale et <strong>de</strong> 230 km <strong>de</strong> voies secondaires 36 . Il s’étend du<br />

nord au sud, <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière à Bajza au sud avec <strong>la</strong> gare terminus<br />

<strong>de</strong> Vlora. Il traverse le pays d’est en ouest <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> gare <strong>de</strong><br />

Durres jusqu’à <strong>la</strong> frontière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Macédoine. Le réseau albanais<br />

est connecté au réseau balkanique par <strong>la</strong> ligne Bajza - Podgorica,<br />

ligne <strong>de</strong> fret exclusivement. D’après le ministère <strong>de</strong>s transports,<br />

<strong>la</strong> compagnie nationale <strong>de</strong> chemins <strong>de</strong> fer (hSh) possè<strong>de</strong><br />

actuellement une flotte <strong>de</strong> 66 voitures passagères, <strong>de</strong> 225 wagons<br />

<strong>de</strong> fret et <strong>de</strong> 25 locomotives pour assurer le transport <strong>de</strong><br />

1,5 - 2 millions <strong>de</strong> passagers et <strong>de</strong> 400 - 500 mille tonnes <strong>de</strong><br />

marchandises par années. Après les années 1990, le train Albanais<br />

a souffert, comme dans tous les pays <strong>de</strong>s Balkans, d’une chute très<br />

forte d’utilisation tant dans le fret que dans le transport passager<br />

à cause du changement dans <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> production mais aussi<br />

dans le renforcement <strong>de</strong>s autres moyens <strong>de</strong> communication.<br />

Cette baisse s’accompagna d’un fatal aggravement économique<br />

notable dans le manque <strong>de</strong> fonds pour l’entretient <strong>de</strong>s rails et<br />

du matériel rou<strong>la</strong>nt. D’après Scott Wilson 37 chaque années dans<br />

33 ANTP<br />

34 Louis Berger est une entreprise d’ingénieurs consultants, contactées<br />

par le ministère <strong>de</strong>s transports pour faire une étu<strong>de</strong> complète <strong>de</strong> l’Albanie.<br />

35 ANTP<br />

36 « railways Transport, reality and Development Strategy »<br />

37 MAr<br />

le budget <strong>de</strong> l’état, <strong>de</strong>s subsi<strong>de</strong>s d’environ 4 millions uSD sont<br />

garantis pour l’entretient ainsi que 3 - 4 millions uSD pour le<br />

capital et les investissements. Malgré ces subventions, cette<br />

infrastructure présente aujourd’hui un niveau technique bas.<br />

Pour cette raison, <strong>la</strong> vitesse moyenne <strong>de</strong>s trains est très limitée.<br />

L’écartement <strong>de</strong>s rails est le même que sur le réseau européen<br />

et les trains sont mus grâce à <strong>de</strong>s locomotives diesel tandis que<br />

le comman<strong>de</strong>ment du train est réalisé par radio communication<br />

sans signalisation ni systèmes <strong>de</strong> sécurité.<br />

Les chemins <strong>de</strong> fer albanais sont actuellement dans une<br />

phase <strong>de</strong> changements radicaux dans l’organisation, dans leur<br />

cadre légal et économique. En outre, une gran<strong>de</strong> attention<br />

est portée à <strong>la</strong> création d’un robuste business p<strong>la</strong>n ainsi qu’à<br />

<strong>la</strong> faisabilité d’investissements. une priorité spéciale va être<br />

donnée à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s infrastructures ainsi qu’au<br />

renouvellement du matériel rou<strong>la</strong>nt pour <strong>la</strong> ligne <strong>Tirana</strong> - Durres<br />

où se situe environ 40 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du pays. Des mesures<br />

doivent aussi être prises dans les 2 - 3 prochaines années pour<br />

l’instal<strong>la</strong>tion d’un système <strong>de</strong> signalisations pour garantir<br />

<strong>la</strong> sécurité du trajet <strong>de</strong> trains 38 .<br />

Le trafic aérien est faible en Albanie. En effet, un seul<br />

aéroport international draine tout le flux <strong>de</strong>s passagers.<br />

L’aéroport <strong>de</strong> rinas est géré par une entreprise privée qui signé<br />

un accord avec le gouvernement afin <strong>de</strong> se garantir le monopole<br />

du transport aérien pour encore une décennie au moins. Vu<br />

<strong>la</strong> taille du pays, un <strong>de</strong>uxième aéroport <strong>de</strong> même importance<br />

ne serrait pas forcément utile. Le trafic fret représente en 2007<br />

environ 3’400 tonnes <strong>de</strong> marchandises alors que le trafic passager<br />

représente le volume <strong>de</strong> 1’110’000 personnes. Les principales<br />

connexions <strong>de</strong>puis cet aéroport sont Athènes, Istanbul, Mi<strong>la</strong>n,<br />

Pristina, rome, Londres et Vienne 39 .<br />

Le transport maritime passe essentiellement par Durres,<br />

lié grâce au corridor VIII à <strong>la</strong> Macédoine et se trouvant sur <strong>la</strong><br />

route nationale qui relie le Monténégro à <strong>la</strong> Grèce. 77 % <strong>de</strong>s<br />

importations et 89 % <strong>de</strong>s exportations passent par Durres, port<br />

<strong>de</strong> containers, cargo et terminal <strong>de</strong> ferry. Vlora, port pétrolier<br />

est le port secondaire du pays, avec 8 % <strong>de</strong>s importations<br />

et 11 % <strong>de</strong>s exportations 40 .<br />

38 MAr<br />

39 www.tirana-airport.com.al<br />

40 ANTP


ROUTES<br />

TRAIN<br />

AEROPORT<br />

PORTS<br />

20 km<br />

Kopik<br />

Shkodra<br />

Durres<br />

Kavaje<br />

Vlora<br />

Fier<br />

Lezhe<br />

Laç<br />

Kruje<br />

Peqin<br />

Lushnje<br />

Ballsh<br />

Puke<br />

Rreshen<br />

<strong>Tirana</strong><br />

Burrel<br />

Kuçove<br />

Berat<br />

Bajram Curri<br />

Elbasan<br />

Tepelene<br />

Saranda<br />

Bulquize<br />

Gramsh<br />

Krume<br />

Kukes<br />

Librazhd<br />

Carovo<strong>de</strong><br />

Gjirokastra<br />

Delvine<br />

Peshkopi<br />

Permet<br />

Pogra<strong>de</strong>c<br />

Korca Puke<br />

Erseke<br />

gran<strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> communication, selon IKGJ<br />

67


TRAFFIC FRET 2003<br />

POUR LE RAIL<br />

68<br />

1 GT/an<br />

2 GT/an<br />

3 GT/an<br />

4 GT/an<br />

5 GT/an<br />

6 GT/an<br />

20 km<br />

TRAFIC 2003<br />

SUR LES ROUTES<br />

<strong>Tirana</strong><br />

20'000 véhicules/jours<br />

40'000 véhicules/jours<br />

60'000 véhicules/jours<br />

80'000 véhicules/jours<br />

100'000 véhicules/jours<br />

120'000 véhicules/jours<br />

140'000 véhicules/jours<br />

20 km<br />

trafic fret sur le rail 2003, selon Louis Berger in ANTP<br />

TRAFIC PASSAGERS 2003<br />

POUR LE RAIL<br />

100'000 passagers/an<br />

200'000 passagers/an<br />

300'000 passagers/an<br />

400'000 passagers/an<br />

500'000 passagers/an<br />

600'000 passagers/an<br />

700'000 passagers/an<br />

20 km<br />

trafic routier 2003, selon Louis Berger in ANTP<br />

<strong>Tirana</strong><br />

trafic passagers sur le rail 2003, selon Louis Berger in ANTP


ROME<br />

MILAN<br />

LJUBJANA<br />

20 km<br />

TRAIN<br />

LONDRES<br />

VIENNE<br />

<strong>Tirana</strong><br />

RINAS<br />

IMPORT<br />

EXPORT<br />

20 km<br />

PRISHTINA<br />

SHENGJIN<br />

DURRES<br />

<strong>Tirana</strong><br />

VLORA<br />

ISANTBUL<br />

ATHENES<br />

trafic aérien, vols les plus fréquents en 2007, selon rinas airport<br />

SARANDA<br />

cargo maritime 2003, selon Louis Berger in ANTP<br />

69


4.3<br />

70<br />

SCÉNArIoS DE TrANSPorT<br />

Nos objectifs dans <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un scénario <strong>de</strong> transport<br />

sont <strong>de</strong> permettre <strong>la</strong> mise en re<strong>la</strong>tion entre les différents<br />

centres du pays afin <strong>de</strong> les « rapprocher » les uns <strong>de</strong>s autres.<br />

Comme nous l’avons vu avant, <strong>de</strong> nombreuses connexions<br />

peuvent êtres profitables pour le rail et pour le pays. Les<br />

connexions internationales et l’importance <strong>de</strong> les améliorer,<br />

le fort développement du trafic aérien et donc le besoin <strong>de</strong><br />

raccor<strong>de</strong>r le train à l’aéroport ainsi que l’accessibilité pour le plus<br />

grand nombre <strong>de</strong> personnes sont les jalons <strong>de</strong> notre travail. A<br />

<strong>la</strong> vue <strong>de</strong> ce que nous venons <strong>de</strong> discuter, nous proposons un<br />

premier schéma <strong>de</strong> transport au niveau national. Nous restons<br />

volontairement schématiques car ce qui nous intéresse in fine<br />

n’est pas tant le <strong>de</strong>ssin du schéma général que le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> notre<br />

gare. Pourtant, il est impossible à nos yeux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner une gare<br />

sans prendre en compte le tracé du rail.<br />

4.3.1<br />

Scénario ferroviaire<br />

De par son coût financier et son impact dans le territoire,<br />

l’investissement dans les chemins <strong>de</strong> fer est une entreprise très<br />

complexe qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’effort et l’attention du gouvernement et <strong>de</strong><br />

tout le pays. De plus, pour les connexions avec les pays limitrophes,<br />

les intérêts politiques doivent se croiser pour aboutir à un résultat.<br />

Dans <strong>la</strong> situation actuelle, où l’effort du gouvernement s’est concentré<br />

sur <strong>la</strong> construction routière, il n’y a aucune stratégie officielle pour<br />

le futur développement <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer. Vu ces conditions, nous<br />

avons décidé <strong>de</strong> choisir un scénario sur lequel nous baser pour <strong>la</strong><br />

continuation <strong>de</strong> notre travail.<br />

Il faut se rendre compte qu’en termes financiers, les chemins<br />

<strong>de</strong> fer albanais ne sont pas rentables. Toutefois, ce<strong>la</strong> est le cas dans<br />

d’autres systèmes <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer en Europe, et il y a suffisamment<br />

d’autres intérêts politiques, écologiques, sociaux et économiques<br />

pour investir dans ce secteur et assurer une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’état. Pour les<br />

raisons énoncées précé<strong>de</strong>mment, ainsi qu’en raison <strong>de</strong> l’aspiration<br />

albanaise <strong>de</strong> rejoindre l’uE, le complet dysfonctionnement actuel du<br />

train n’est pas acceptable. Afin d’y remédier l’étu<strong>de</strong> Scott Wilson 41<br />

propose plusieurs recommandations à mettre en p<strong>la</strong>ce dans les<br />

plus brefs dé<strong>la</strong>is. Ainsi, <strong>la</strong> compagnie albanaise <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer<br />

(hSh) <strong>de</strong>vrait <strong>de</strong>venir une corporation séparée <strong>de</strong> l’état mais aidée<br />

par celui - ci, elle <strong>de</strong>vrait réduire ses coûts opérationnels par une<br />

meilleure gestion <strong>de</strong>s infrastructures, du personnel et du matériel<br />

rou<strong>la</strong>nt, elle <strong>de</strong>vrait compléter <strong>la</strong> signalétique <strong>de</strong> sécurité (ou <strong>la</strong><br />

créer par endroits) et enfin, elle <strong>de</strong>vrait développer un marketing<br />

attractif. Ces recommandations sont <strong>la</strong> base pour mettre en p<strong>la</strong>ce<br />

un réseau fret et personnes fonctionnel et performant à long terme.<br />

L’étu<strong>de</strong> regar<strong>de</strong> également quels sont les tracés les plus<br />

importants et leur rôle dans le système global du train. Elle<br />

procè<strong>de</strong> notamment par itération en regardant ce qui se passe<br />

dans le cas où certaines voies sont enlevées afin <strong>de</strong> réduire les<br />

coûts. L’étu<strong>de</strong> conclut que les lignes à gar<strong>de</strong>r et à renforcer<br />

41 Scott Wilson est un groupe d’ingénieurs consultants ang<strong>la</strong>ise contacté<br />

par les hSh pour proposer une stratégie <strong>de</strong> développement du rail<br />

seraient <strong>Tirana</strong> - Durres avec <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne pour<br />

rinas (fret + passagers), une ligne entre <strong>Tirana</strong> - Fushe- Kruja<br />

(fret), <strong>la</strong> ligne Durres - rrogozhine - Fier/ Ballsh (surtout le fret),<br />

<strong>la</strong> ligne rinas - Shkodra - hani-i-hotit - Monténégro, <strong>la</strong> ligne<br />

Durres - Pogra<strong>de</strong>c dont <strong>la</strong> connexion avec <strong>la</strong> Macédoine dépend<br />

est prévue grâce à <strong>la</strong> réalisation du corridor VIII 42 .<br />

Bien qu’à court terme <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> fermer <strong>de</strong>s voies semble,<br />

selon Louis Berger, être une solution. Nous pensons que fermer<br />

<strong>de</strong>s tracés n’est pas une solution durable. En effet, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en<br />

Albanie est présente et, comme nous l’avons vu, arrive jusqu’à <strong>de</strong>ux<br />

millions <strong>de</strong> passagers par année, ce qui, considérant les conditions<br />

actuelles du réseau est un chiffre important. Considérant aussi <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>nsité du trafic routier et son évolution à long terme, les chemins<br />

<strong>de</strong> fer doivent rester une alternative pour les habitants. En effet,<br />

pour le transport passager, couper les re<strong>la</strong>tions entre les villes ne<br />

semble pas être une option envisageable dans <strong>la</strong> construction d’un<br />

territoire uni. Fermer le réseau fret, tout ou en parties, reviendrait<br />

à se priver d’une <strong>de</strong>s principales sources <strong>de</strong> revenus du système, ce<br />

qui ne semble ni être une solution rationnellement intéressante, ni<br />

un choix géostratégique justifiable alors que les pays balkaniques ont<br />

signés <strong>de</strong>s accords visant à faciliter les transports <strong>de</strong> marchandises<br />

internationaux.<br />

Afin d’aller plus loin, nous proposons pour l’Albanie un<br />

changement <strong>de</strong> <strong>la</strong> géométrie du réseau ferroviaire. En changeant<br />

légèrement <strong>la</strong> géométrie du réseau afin <strong>de</strong> l’adapter à nos objectifs<br />

<strong>de</strong> mise en re<strong>la</strong>tion rapi<strong>de</strong> entre les pôles, un grand changement<br />

s’opère en créant <strong>la</strong> bifurcation vers le nord ou le sud non plus<br />

à Vora mais à rinas. La plupart <strong>de</strong>s connexions internationales<br />

passant par là via l’aéroport, il est impératif <strong>de</strong> les connecter au<br />

train. En effet, si il y a un endroit qui doit <strong>de</strong>venir un nœud où les<br />

lignes se croisent, c’est l’aéroport, <strong>la</strong> porte d’entrée <strong>de</strong> l’Albanie.<br />

Non seulement ce<strong>la</strong> introduit sur le marché <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer<br />

le million <strong>de</strong> voyageurs annuels qui passent par rinas, mais offre<br />

aussi une connexion directe <strong>de</strong> rinas avec toutes les villes sans<br />

passer par <strong>Tirana</strong>. Ce changement <strong>de</strong> schéma n’accentue donc<br />

pas <strong>la</strong> centralité <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, mais propose <strong>de</strong> renforcer une épine<br />

longitudinale forte le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte. Ce grand axe <strong>de</strong> transport<br />

touchant <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion albanaise et permettant <strong>la</strong><br />

mise en re<strong>la</strong>tion du plus grand nombre.<br />

Notre choix est <strong>de</strong> connecter par un réseau Express régional<br />

(rEr) les villes <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, rinas et Durres ainsi que tous les vil<strong>la</strong>ges<br />

le long <strong>de</strong> cet axe comme Shijak, Vora et Shkozet. Le changement<br />

du réseau signifie aussi un détournement <strong>de</strong>s rails actuels. Cette<br />

connexion poserait une lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> région comme une multitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> centres entre <strong>Tirana</strong> et Durres plutôt que comme un couloir<br />

industriel entre ces <strong>de</strong>ux pôles. La solution proposée se calque dans<br />

l’idée <strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir une agglomération al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> à Durres,<br />

plutôt que <strong>de</strong>ux villes séparées.<br />

Ce réseau <strong>de</strong>vrait se développer jusqu’au centre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

capitale. Cette ligne aurait le rôle d’un tram dans les zones<br />

urbaines et d’un train en <strong>de</strong>hors. De ce fait, nous pouvons faire<br />

venir le tram - train le plus profondément possible au centre <strong>de</strong><br />

42 PFSDr


DURRES<br />

KOPLIK<br />

SHKOZE<br />

SHKODRA<br />

VORE<br />

KAVAJE<br />

FIER<br />

PEQIN<br />

LEZHE<br />

MILOT<br />

LAC<br />

RINAS<br />

TIRANA<br />

RROGOZHINE<br />

PEQIN<br />

LUSHNJE<br />

BALLSH<br />

CERRIK<br />

LIBRAZHD<br />

ELBASAN<br />

PRRENJAS<br />

LIN<br />

POGRADEC<br />

tracé <strong>de</strong>s rails projeté<br />

71


<strong>la</strong> capitale afin qu’il puisse prendre son rôle <strong>de</strong> transport urbain<br />

et interurbain au mieux. La station principale <strong>de</strong> cette ligne serait<br />

<strong>la</strong> gare mais <strong>la</strong> ligne continuerait jusqu’à l’université adoptant le<br />

rôle d’un tram le long du Boulevard. C’est un système courant<br />

en Europe, nous pouvons nommer ici l’exemple <strong>de</strong> Karlsruhe.<br />

Le train se dép<strong>la</strong>çant en ville, le système tram - train renforce<br />

<strong>la</strong> nature d’un transport rEr pour <strong>Tirana</strong> - rinas - Durres car<br />

le seuil entre un transport public urbain et interurbain est<br />

aboli. Les habitants pourront monter dans cette ligne comme<br />

s’ils montaient dans un bus. Les trains utilisés sur ce parcours<br />

seraient <strong>de</strong> type « inter régio » offrant une accessibilité supérieure<br />

à l’intérieure du wagon et un espace intérieur adapté à <strong>de</strong>s trajets<br />

<strong>de</strong> courtes ou moyennes distances.<br />

En ce qui concerne les autres lignes, nous ne proposons pas<br />

<strong>de</strong> grands changements. La connexion pour Pogra<strong>de</strong>c se fera<br />

comme actuellement, par rrogozhina. une ca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

heures est proposée pour ces lignes. Le trains utilisés dans les<br />

lignes <strong>de</strong> Shkodra, Vlora et Pogra<strong>de</strong>c serait <strong>de</strong> type « intercity »<br />

avec <strong>de</strong>s trains plus grands et aménagés <strong>de</strong> sorte à offrir le confort<br />

nécessaire à <strong>de</strong>s trajets <strong>de</strong> plus longue durée. Ces trains partiraient<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> gare elle - même. Nous voulons que ces trains connectent<br />

<strong>Tirana</strong> et rinas aux autres villes du pays et inversement. La<br />

logique <strong>de</strong> ce train serait <strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir le plus <strong>de</strong> gares possibles<br />

tout en garantissant une accessibilité hyper performante entre<br />

les pôles principaux du réseau.<br />

Le fret serait opérant dans tout le réseau, mais il se concerterait<br />

sur certains axes. Comme l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Scott Wilson le montre, les<br />

lignes qui sont les plus dynamiques sont <strong>Tirana</strong> - Durres ainsi<br />

que <strong>la</strong> ligne <strong>Tirana</strong> - Monténégro. La ligne du sud concerne<br />

surtout le fret venu <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone industrielle <strong>de</strong> Ballsh, tandis<br />

que <strong>la</strong> ligne Durres - Pogra<strong>de</strong>c comme axe du corridor VIII a un<br />

immense potentiel au niveau du transport <strong>de</strong>s marchandises<br />

entre <strong>la</strong> Mer Noire et Durres. Néanmoins, à long terme <strong>la</strong> ligne<br />

Durres - Pogra<strong>de</strong>c <strong>de</strong>viendra l’épine dorsale du transport du fret<br />

<strong>de</strong>s chemin <strong>de</strong> fer Albanais.<br />

Pour que le système ferroviaire soit compétitif, il doit offrir<br />

un horaire régulier aux passagers. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> l’offre dans<br />

le réseau <strong>Tirana</strong> - Durres, doit être selon nous au minimum<br />

d’un train par heure, et d’un train chaque <strong>de</strong>mie heure pour<br />

l’aéroport. Ce<strong>la</strong> correspond à un réseau re<strong>la</strong>tivement <strong>de</strong>nse,<br />

et ceci étant le cas, il faut concentrer toutes les énergies dans<br />

cette ligne au niveau du service pour que le système <strong>de</strong>vienne<br />

le plus attractif possible. L’électrification <strong>de</strong> cette section serait<br />

même envisageable car il ne s’agit pas d’une longue distance et<br />

l’économie d’énergie obtenue par rapport à l’utilisation du diesel,<br />

pourrait être justifiée. De plus l’électrification permet une force<br />

<strong>de</strong> traction et une accélération plus rapi<strong>de</strong>, ce qui est tout à fait<br />

dans l’esprit d’un rEr.<br />

72<br />

DURRES<br />

Durres p<strong>la</strong>ge<br />

Golem<br />

Shijak


Marikaj<br />

Vora<br />

RINAS<br />

Autostrada<br />

<strong>Tirana</strong> fret<br />

TIRANA CENTRALE<br />

tracé projeté entre <strong>Tirana</strong> et Durres<br />

73


4.3.2<br />

74<br />

Scénario urbain<br />

Nous proposons pour les passagers d’arriver au nord du<br />

boulevard, au croisement avec le ring <strong>de</strong> l’unaza et au début du<br />

tram urbain p<strong>la</strong>nifié par Architecture Studio <strong>de</strong>vant connecter<br />

<strong>la</strong> gare à l’université. L’unaza drainant un bassin <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

important et permettant une <strong>de</strong>sserte suffisamment fine <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> ville périphérique. Nous voulons <strong>la</strong> gare comme un hub<br />

<strong>de</strong> transport important dans <strong>la</strong> ville. Ici doivent pouvoir se<br />

connecter facilement les bus taxi et autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport.<br />

Cette situation d’hyper flux doit trouver une solution hyper<br />

connectant. La position <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare en front du boulevard<br />

semble aussi très intéressante car permet <strong>de</strong> facilement<br />

passer <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville au train.<br />

Nous pensons que pour le fret, le plus important est <strong>de</strong> pouvoir<br />

accé<strong>de</strong>r aux usines périphériques et envisageons ainsi <strong>la</strong>isser les<br />

voies actuelles qui les <strong>de</strong>sservent. une nouvelle gare <strong>de</strong> fret par<br />

contre serait située <strong>de</strong> manière à bénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle Unaza.<br />

Ce nouvel anneau permettrait lui d’acheminer les marchandises<br />

<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> périphérie vers le centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville et ainsi d’éviter <strong>de</strong><br />

congestionner inutilement le centre ville.<br />

Afin <strong>de</strong> dimensionner <strong>la</strong> gare correctement, nous <strong>de</strong>vons<br />

nous poser <strong>la</strong> question <strong>de</strong> savoir comment elle va être utilisée et<br />

par qui. Le scénario que nous définissons se base sur <strong>de</strong>ux choses,<br />

les habitu<strong>de</strong>s actuelles <strong>de</strong>s gens, ce qu’ils désirent avoir comme<br />

gare aujourd’hui et <strong>de</strong> l’autre part, ce que nous pensons être juste<br />

comme <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> gare. Nous pouvons définir ces <strong>de</strong>ux choses<br />

comme le désir du client et l’intention architecturale.<br />

Le désir du client ou le scénario d’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare<br />

passagers que nous mettons en p<strong>la</strong>ce se définit sur <strong>de</strong>s éléments<br />

existants que nous avons visités. Ce sont les différentes gares<br />

du pays et l’aéroport. Ces différentes gares fonctionnent sur un<br />

principe programmatique re<strong>la</strong>tivement simple. on trouve un<br />

hall, un café et les quais. En plus, mais <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’enceinte <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> gare, nous trouvons <strong>de</strong>s facilités comme <strong>de</strong>s petits restaurants,<br />

kiosques,… Les gares ne sont actuellement pas <strong>de</strong>s grands<br />

attracteurs d’activités ou <strong>de</strong>s lieux urbains. L’aéroport lui est un<br />

lieu où les gens aiment se rendre. C’est un endroit avec <strong>de</strong>s cafés<br />

et <strong>de</strong>s restaurants qui ne désemplissent pas. Ils ne sont pas utilisés<br />

que par les voyageurs, mais par toute une frange <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

qui apprécie sont ambiance « fancy » et contemporaine. A<br />

l’échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, l’urbanité doit <strong>la</strong> gare doit être exprimée.<br />

Cet aéroport est <strong>de</strong>venu un lieu d’urbanité et <strong>de</strong> rencontre.<br />

Pour <strong>la</strong> gare marchandise, le scénario que nous proposons est<br />

le suivant. Cette gare serait un lieu <strong>de</strong> service <strong>de</strong>vant permettre<br />

le transfert du rail à <strong>la</strong> route <strong>de</strong> manière performante. En plus,<br />

elle serait associée au lieu <strong>de</strong> maintenance du matériel rou<strong>la</strong>nt.<br />

une contrainte important <strong>de</strong> cette gare est <strong>de</strong> pouvoir <strong>de</strong>venir<br />

un arrêt du train à terme afin <strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir, <strong>la</strong> zone nord <strong>de</strong> notre<br />

parcelle ainsi que les territoires « <strong>de</strong>rrière » <strong>la</strong> rivière.<br />

<strong>Tirana</strong> fret


TIRANA CENTRALE<br />

Maternité<br />

Petite Unaza I<br />

P<strong>la</strong>ce Skan<strong>de</strong>rbeg<br />

Petite Unaza II<br />

Gallérie <strong>de</strong>s arts<br />

Parlement<br />

Unaza<br />

Université<br />

pénétration du tram - train dans <strong>Tirana</strong><br />

75


76<br />

INTENTIoN DE ProJET<br />

Nous souhaitons é<strong>la</strong>borer avant tout une réponse pour <strong>la</strong><br />

gare. Toutefois, il nous paraît difficile <strong>de</strong> ne pas nous occuper<br />

du quartier <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare en entier. Nous avons vu à travers nos<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville à quel point une réponse doit y être donnée. Il<br />

nous semble que <strong>la</strong> gare est le déclencheur du développement du<br />

quartier. Comment ne pas suivre ce mouvement ?<br />

Nous envisageons ainsi nous écarter <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<br />

d’Architecture Studio pour <strong>la</strong> création d’un grand parc dans <strong>la</strong><br />

ville, car nous pensons que cette proposition est en déca<strong>la</strong>ge avec<br />

les réelles potentialités <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Ce grand parc non seulement<br />

est anachronique dans sa proposition d’un jardin à l’ancienne,<br />

mais néglige le fait que ce site est trop précieux dans <strong>la</strong> ville<br />

pour convaincre les nombreux propriétaires et entrepreneurs<br />

à en faire un jardin !<br />

L’une <strong>de</strong> nos premières impressions en arrivant vers <strong>la</strong> gare<br />

à été <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsifier <strong>la</strong> zone afin que le plus grand nombre possible<br />

<strong>de</strong> personnes se trouve à proximité du train. Nous pensons<br />

que c’est une condition très important afin que le train puisse<br />

se développer dans le futur. De même, à plus gran<strong>de</strong> échelle,<br />

nous pensons que <strong>la</strong> gare doit être connectée le mieux possible<br />

à toutes les infrastructures <strong>de</strong> transport urbains comme les bus,<br />

taxi, voiture, piétons,... En facilitant l’accessibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare,<br />

nous permettons <strong>de</strong> rapprocher toute <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare. Il s’agit<br />

<strong>de</strong> renforcer l’idée que l’unaza est l’épine dorsale circu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

ville et <strong>de</strong> concevoir son irrigation principale à partir <strong>de</strong> ce réseau.<br />

Ce<strong>la</strong> valoriserait <strong>la</strong> zone limitrophe entre <strong>la</strong> ville « urbanisé » et<br />

<strong>la</strong> ville « informelle ». Les terrains touchés pouvant êtres <strong>de</strong>s<br />

futurs sites <strong>de</strong> diversification du tissu urbain <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>, équipés<br />

d’infrastructures publiques, <strong>de</strong> logement ou même d’industrie.<br />

Ils peuvent <strong>de</strong>venir donc <strong>de</strong> nouveau « centres » urbains pour <strong>la</strong><br />

ville. Les stations du réseau <strong>de</strong> l’unaza pourraient se situer sur<br />

ces « centres » et <strong>de</strong> préférence proche <strong>de</strong>s intersections avec les<br />

axes principaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. L’irrigation <strong>de</strong> ces terrains et <strong>la</strong> mise<br />

en re<strong>la</strong>tion rapi<strong>de</strong> grâce aux trains directs avec rinas et Durres<br />

pourrait les rendre très intéressants pour les investisseurs. De<br />

plus, leur localisation entre le centre et <strong>la</strong> bordure informelle<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville permettrait <strong>de</strong> mettre en contacte <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s, <strong>de</strong><br />

« coudre » <strong>la</strong> ville intra unaza à <strong>la</strong> ville extra unaza. Le tram<br />

lui compléterait l’offre en <strong>de</strong>sservant <strong>la</strong> ville institutionnelle et<br />

officielle le long du boulevard. Ce scénario urbain offre aussi <strong>la</strong><br />

possibilité <strong>de</strong> décongestionner le centre et <strong>de</strong> détendre <strong>la</strong> pression<br />

existante sur l’hyper centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale. Cette stratégie doit<br />

mixer le transport interurbain et le transport urbain, le train<br />

et le bus. La gare <strong>de</strong>viendrait une p<strong>la</strong>teforme d’échange entre<br />

plusieurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport.<br />

Nous pensons actuellement gar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> voie existant ou du<br />

moins son tracé. Nous voulons dép<strong>la</strong>cer par contre <strong>la</strong> partie fret<br />

en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> parcelle <strong>de</strong> sorte à <strong>la</strong> rapprocher du futur nouvel<br />

anneau <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. une partie <strong>de</strong> rail nouveau <strong>de</strong>vra être <strong>de</strong>ssinée<br />

sur le boulevard afin <strong>de</strong> créer <strong>la</strong> connexion avec l’université. Sur<br />

ce tracé, <strong>de</strong> nouveaux arrêts sont p<strong>la</strong>nifiés.<br />

Le terminal principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville se trouve au croisement<br />

entre le boulevard et l’unaza, son lieu actuel. Nous imaginons<br />

pour l’instant une pièce urbaine <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure<br />

permettant <strong>de</strong> multiplier les fonctions et les hybridations. En<br />

plus <strong>de</strong> gérer les flux <strong>de</strong>s différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transports, cette<br />

pièce <strong>de</strong>vra être un « morceau <strong>de</strong> ville », un lieu signinfiant<br />

à l’i<strong>de</strong>ntité forte. Nous voulons en faire plus qu’un lieu <strong>de</strong><br />

passage, un nouveau Blloku !<br />

Penser à un investissement tel que les chemins <strong>de</strong> fer signifie<br />

impérativement <strong>de</strong> réfléchir à <strong>de</strong>s ressources énergétiques pour<br />

alimenter le réseau ferroviaire. Nous sommes au conscient du<br />

fait que <strong>la</strong> question énergétique revient avec force dans tout<br />

projet à <strong>Tirana</strong> et nous tenons à souligner l’importance <strong>de</strong> cette<br />

question dans notre projet aussi. Considérant les potentialités<br />

<strong>de</strong>s ressources énergétiques renouve<strong>la</strong>bles une solution est<br />

peut-êter trouvable ici.<br />

une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong> se joue sur sa<br />

re<strong>la</strong>tion au paysage, au ciel, au soleil ainsi qu’au p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> vivre<br />

<strong>de</strong> ses habitants. <strong>Tirana</strong> débor<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie et c’est en ce<strong>la</strong> que ses<br />

habitants s’i<strong>de</strong>ntifient. Comme nous l’avons décrit au début <strong>de</strong><br />

notre mémoire. Nous pensons pouvoir y trouver une réponse à<br />

l’i<strong>de</strong>ntité du lieu bien plus convaincante que dans <strong>la</strong> surenchère<br />

turbo. Au sujet <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité, notre projet se réfère notamment<br />

aux paysages, à l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s espaces publics ouverts, à <strong>la</strong><br />

qualité du climat et aux habitu<strong>de</strong>s et pratiques <strong>de</strong>s habitants.<br />

Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité ou <strong>de</strong>s transports, <strong>Tirana</strong><br />

est une ville avec <strong>de</strong>s besoins émergeants et <strong>de</strong>s problèmes<br />

bien importants à résoudre. Elle vit actuellement le plus grand<br />

changement démographique <strong>de</strong> son histoire, changement qui<br />

continue encore aujourd’hui. Basés sur les prévisions, nous<br />

partons du principe qu’environs 400’000 habitants viendront<br />

faire leur vie à <strong>Tirana</strong> dans les années à venir. Il y aura alors, une<br />

très forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en logements pour ces nouveaux arrivés en<br />

ville. Ce<strong>la</strong> veut dire que <strong>la</strong> ville doit prévoir non seulement <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce pour loger ses habitants, mais aussi les infrastructures,<br />

institutions et facilités en fonction. Comme nous le discutions<br />

avant, <strong>la</strong> ville extra-unaza est <strong>la</strong> ville en sédimentation, <strong>la</strong><br />

ville en <strong>de</strong>venir, <strong>la</strong> ville future <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>. Nous pensons donc<br />

que le terrain vierge <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> gare peut <strong>de</strong>venir un lieu <strong>de</strong><br />

l’expérimentation du <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong>.


soleil couchant sur <strong>Tirana</strong><br />

79


5.<br />

80<br />

CoNCLuSIoN<br />

Au cours <strong>de</strong> ce travail, nous avons voulu répondre à <strong>la</strong><br />

question <strong>de</strong> l’infrastructure <strong>de</strong> transport pour un pays <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>marge</strong> <strong>de</strong> l’Europe. Evi<strong>de</strong>mment cette infrastructure doit être<br />

réaliste afin <strong>de</strong> répondre au mieux aux besoins <strong>de</strong>s utilisateurs.<br />

Mais ce n’est pas tout. Pour arriver au projet qui exacerberait<br />

au mieux les potentialités <strong>de</strong> ce programme, nous <strong>de</strong>vons<br />

réfléchir sur ce qu’est <strong>la</strong> ville, sur ce qu’est son contexte,<br />

sur son potentiel <strong>de</strong>venir.<br />

Nos impressions sur p<strong>la</strong>ce autant que nos lectures nous<br />

ont permit <strong>de</strong> nous forger une idée un peu plus précise sur<br />

ce qu’est un transport, ce que doit être une gare et aussi<br />

évi<strong>de</strong>mment du contexte social, économique, intellectuel et<br />

politique <strong>de</strong> l’Albanie.<br />

Nous avons aussi c<strong>la</strong>rifié <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’Albanie<br />

et celle <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong>. Nous avons compris que les enjeux historiques<br />

qui ont formés le pays et <strong>la</strong> coupure nette qu’a été le communisme<br />

dans le développement « naturel » <strong>de</strong> l’Albanie.<br />

Nous avons aussi pu c<strong>la</strong>rifier notre lecture du territoire par <strong>la</strong><br />

localisation démographique, économique et sociale qui structure<br />

le pays aujourd’hui. Nous avons vu à ce moment à quel point <strong>la</strong><br />

pression est <strong>de</strong>venue forte sur <strong>la</strong> capitale et à quel point il est<br />

important dans l’optique d’un développement durable, <strong>de</strong> faire<br />

baisser cette pression en <strong>la</strong> répartissant sur les autres villes aussi.<br />

Ces autres villes ne se trouvant pas loin, le bassin <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

majeur du pays étant situé sur <strong>la</strong> côte.<br />

Nous avons vu encore à quel point le train est un système<br />

<strong>de</strong> transport durable, performant et intéressant et à quel point<br />

il serait essentiel <strong>de</strong> le développer dans le pays. Le train étant<br />

aujourd’hui dans un état ca<strong>la</strong>miteux. Nous revenons sur le fait<br />

que le train serait un outil <strong>de</strong> communication et <strong>de</strong> mobilité<br />

adéquat pour <strong>de</strong>sservir les principales villes et leurs banlieues.<br />

La popu<strong>la</strong>tion étant re<strong>la</strong>tivement compacte le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte.<br />

Le rêve <strong>de</strong> <strong>la</strong> connexion entre les villes est à portée <strong>de</strong> main. Ces<br />

connexions ne pourront que favoriser <strong>la</strong> cohésion du territoire et<br />

sa construction à long terme.<br />

En imaginant une gare positionnée là où elle est, et en en<br />

faisant un lieu attractif pour l’économie, <strong>la</strong> petite industrie et le<br />

logement, nous voyons à quel point le potentiel est fort et comme<br />

il serait triste <strong>de</strong> le gâcher. Notre rôle d’architectes est <strong>de</strong> trouver<br />

ces forces qui sont en p<strong>la</strong>ce sur le site et en chaque habitant afin<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> développer et <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire « monter en puissance ».<br />

Ce semestre a été pour nous l’occasion aussi d’approfondir<br />

nos connaissances sur <strong>la</strong> Ville. La Ville comme lieu <strong>de</strong> pouvoir,<br />

<strong>la</strong> Ville comme lieu d’échanges, <strong>la</strong> Ville comme histoire en<br />

mutation, <strong>la</strong> Ville comme habitat « naturel » <strong>de</strong> l’homme,…<br />

Notre image <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville a évolué. Nous ne regardons plus les<br />

Villes comme avant, merci à l’enseignement <strong>de</strong> <strong>Tirana</strong><br />

Nous avons aussi redécouvert à quel point l’utopie projectuelle<br />

est importante pour <strong>la</strong> Ville. « Nostalgie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville du passé, ville<br />

<strong>de</strong> nos histoires et <strong>de</strong> notre enfance. La ville comme album<br />

<strong>de</strong> famille. Quel avenir à ce passé douteux ? Les habitants ont<br />

peur <strong>de</strong> l’avenir car il met en danger les souvenirs et qu’il se<br />

dirige vers l’inconnu. Le projet sur <strong>la</strong> ville doit aujourd’hui<br />

s’affranchir <strong>de</strong> cette nostalgie pour créer une pensée génératrice<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. L’habitant qui comprend les utopies sur<br />

<strong>la</strong> ville comprendra les changements <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. » 43 . Même si<br />

cette utopie n’est pas opérationnelle en tant que tel, elle sert<br />

d’objectif commun, <strong>de</strong> « drapeau » à suivre. Il est c<strong>la</strong>ir pour<br />

nous que, après tant d’années <strong>de</strong> transition, « <strong>la</strong> question <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> reconstitution par <strong>la</strong> reconstruction <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville [ne peut se<br />

faire que] selon <strong>de</strong>s valeurs politiques et culturelles homogènes<br />

et majoritairement partagées » 44 .<br />

Nous pensons que l’i<strong>de</strong>ntité du lieu, par l’histoire et par le<br />

territoire, sont <strong>de</strong>s éléments essentiels à mettre en avant dans le<br />

projet. En outre, nous pensons que <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> <strong>marge</strong> doit<br />

pouvoir trouver une i<strong>de</strong>ntité forte ailleurs que dans le kitsch ou<br />

le populisme. Nous postulons que <strong>la</strong> « condition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>marge</strong> »<br />

est une condition qui doit s’affirmer. Il n’est pas nécessaire <strong>de</strong><br />

courir après le rêve <strong>de</strong> l’autre au risque d’y perdre sa propre<br />

i<strong>de</strong>ntité. Chaque pays ou région a sa propre culture qu’il ne<br />

faut surtout pas perdre ou oublier en route. Nous voulons ainsi<br />

proposer un projet qui ne soit ni une européanisation ni un<br />

revival du pittoresque local, mais bien une troisième voie qui<br />

prend en considération ces <strong>de</strong>ux vecteurs en proposant une<br />

solution spécifique pour <strong>Tirana</strong>, <strong>la</strong> morphogenèse d’une i<strong>de</strong>ntité<br />

propre. Dans le cas qui nous intéresse, nous pensons que le<br />

train peut faciliter ou ai<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> redécouverte <strong>de</strong> son propre<br />

territoire. L’expérience empirique <strong>de</strong> l’espace est un élément<br />

essentiel dans <strong>la</strong> formation intellectuelle et critique <strong>de</strong> sa propre<br />

représentation du pays. Cette découverte <strong>de</strong> sa propre i<strong>de</strong>ntité<br />

est selon nous essentielle à <strong>la</strong> construction d’une <strong>marge</strong> durable.<br />

Le train y ai<strong>de</strong>.<br />

43 formes cachées, <strong>la</strong> ville<br />

44 formes cachées, <strong>la</strong> ville


6. BIBLIoGrAPhIE<br />

ET rÉFÉrENCE<br />

82<br />

LIVrES<br />

r. Koolhaas, Mutations, Bor<strong>de</strong>aux, 2000, éd. Arc en rêves<br />

C. Mazzoni, Gares, architectures 1990 - 2010, 2001,<br />

éd. ACTES SuD ¦ MoTTA, Mi<strong>la</strong>n<br />

Xaveer De Geyter architects, After Sprawl, research for a<br />

Contemporary City, 2002, éd. NAI Publishers, rotterdam<br />

B. Aliaj, K. Lulo, <strong>Tirana</strong> the Challenge of urban<br />

Development, Co-P<strong>la</strong>n, 2003, <strong>Tirana</strong><br />

J - P. Dewarrat, r. Quincerot, M. Weil, B. Woeffray,<br />

Paysages ordinaires, <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection au projet, 2003<br />

éd. Architecture+recherches / Mardaga, Sprimont<br />

J.Lévy, M. Lussault (sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>), Dictionnaire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> géographie et <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong>s sociétés, 2003,<br />

éd. BELIN, Paris<br />

F. Ascher, Les nouveaux principes <strong>de</strong> l’urbanisme, 2004,<br />

éd. L’aube poche essai<br />

P. Berger, J - P. Nouhaud, Formes cachées, <strong>la</strong> ville, 2004,<br />

éd. PPur, Lausanne<br />

A. Bërxholi, D.Doka, h. Asche, At<strong>la</strong>s of Albania,<br />

2004 ( ?), éd : ( ?)<br />

E. Zenghelis, P. V. Aureli (sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>), <strong>Tirana</strong><br />

Metropolis, 2004, The Ber<strong>la</strong>ge Institute<br />

E. B<strong>la</strong>u, Project Zagreb: Transition as Condition, 2007,<br />

éd. ACTAr, Barcelone<br />

r. Bur<strong>de</strong>tt, D. Sudjic: The Endless City, New york, 2007,<br />

éd. Phaidon<br />

K. Voeckler, Turbo urbanism: Aftermath of a Crisis,<br />

éd. ArChIS Publishers, Amsterdam, 2007<br />

y. Futagawa, Transportation, 2008, coll. GA,<br />

Contemporary Architecture éd. ADA EDITA, Tokyo<br />

A. Thierstein, A. Förster (sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>), The Image<br />

and the Region, Making Mega - City Regions Visible! , 2008,<br />

éd. Lars Müller Publishers, Ba<strong>de</strong>n<br />

SAM & K.Voeckler, Balkanology, éd. C.M. Ver<strong>la</strong>g,<br />

2008, Bâle<br />

B. Aliaj, Misteri i Gjashtë, éd. Co-PLAN, 2008,<strong>Tirana</strong><br />

ÉTuDES<br />

L. Berger, Albania National Transportation P<strong>la</strong>n, 2004<br />

Scott Wilson, Mo<strong>de</strong>rnization of Albanian railways, 2004<br />

World Bank, railways reforms in the Western Balkans, 2005<br />

Co-PLAN, Analiza e shërbimit të transportit publik në<br />

rajonin e Tiranës, 2007<br />

Corridor VIII Secretariat, Corridor VIII, Pre-Feasibility<br />

Study on the Developpment of railways Axis, 2007<br />

r. Graichen, Integrated Strategy for a Sustainable Traffic<br />

Development in <strong>Tirana</strong>, Albania, 2007<br />

SEETo, South-East Europe Core regional Transport<br />

Network Development P<strong>la</strong>n, 2007<br />

Co-PLAN, Study on Assessment of renewable Energy<br />

Sources in Albania, 2008<br />

urbap<strong>la</strong>n, urban regu<strong>la</strong>tory P<strong>la</strong>n <strong>Tirana</strong>, 2008<br />

Development Policies, Municipality of <strong>Tirana</strong>. 2008 (?)<br />

INTErNET<br />

www.<strong>Tirana</strong>.gov.al<br />

www.united - albania.com/<strong>Tirana</strong> - history.html<br />

http://en.wikipedia.org/wiki/<strong>Tirana</strong>


Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements<br />

aux personnes qui nous ont permit d’aboutir ce travail.<br />

Nous remercions urbap<strong>la</strong>n et surtout Fred Wenger pour<br />

<strong>la</strong> confiance et les documents qu’il nous a porté, A<strong>la</strong>in<br />

Jarne pour son extraordinaire soutient cartographique, le<br />

Pr. Tzieropoulos qui nous a permit d’approcher <strong>la</strong> réalité<br />

<strong>de</strong>s gares, uli Frenzel pour l’ai<strong>de</strong> et <strong>la</strong> documentation<br />

qu’elle nous a apporté. Nous remercions aussi toutes les<br />

personnes qui nous ont reçu à <strong>Tirana</strong>.

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