Le compte-rendu de la réunion du 13 septembre 2010 (PDF)

seulement pour Toulouse mais pour tout le sud-ouest (plus de 5 000 km de cours d’eau), où était
allée la crue de 1875. Pour le secteur de Toulouse, ce troisième plan est très semblable, à quelques
détails près (l'hôpital Marchant par exemple), à celui du plan de surface submersible de 1951. Par un
« Porter à connaissance » du préfet en 2003, ce plan a été imposé à la Ville qui doit le considérer
comme le document de référence pour les documents d'urbanisme. Bien qu'informatif, ce plan a
donc finalement pris un aspect réglementaire.
Donc vous voyez c'est déjà à la base très compliqué. Puis on est venu encore compliquer les choses
avec ce plan SOGREAH de 2006 que l'on voit un peu partout, que personne n'a discuté, qui est issu de
modélisation douteuse ; il faut savoir que c'est l'étude la plus compliquée qu'on n'est jamais réalisée
en France. Cette étude très coûteuse a divisé en plus de 200 000 casiers triangulaires le flot à la
traversée de Toulouse et on a appliqué des vieilles équations datant de 1843, des lignes de formule
avec 14 paramètres, le tout rentré dans un ordinateur particulièrement puissant qui a réussi à
« assécher » 400 ha sur la rive gauche.
Il faudrait quand même que l'on discute de ses études notamment sur les digues, ses protections qui
peuvent rompre comme on l'a vu à Arles en décembre 2003. D'ailleurs à Arles les gens se sentaient
protégés, car il n'avait pas vu un événement semblable depuis 147 ans. Ici à Toulouse on a présenté
la crue de 1875 mais on n'a pas pris en compte les crues qui ont eu lieu avant. Combien de crue
supérieure à 6 m au XVIIIe siècle ? Au début du XIXe ? On s’aperçoit que les PHEC sont dépassés dans
plusieurs cas. Par exemple Le Vidourle : en un mois il y a eu un dépassement des PHEC. Ça peut
arriver, et ce n'est pas seulement lié au changement climatique, des crues bien plus importantes que
celle de 52, de 77 ou de 2000. Il peut nous arriver à Arles sur la figure !
Quant aux réservoirs qui sont sur les Pyrénées c'est une goutte d'eau : 100 hectomètres cube, c'est
1/12ème du réservoir de Serre-Ponçon, ce n’est rien du tout ! On ne peut pas faire de réservoir d'eau
ici. C’est possible à Paris parce que là-bas la crue est lente. Et encore à Paris le lac de l’Orient ne
baisse le niveau d'eau que d'une dizaine de centimètres.
Revenons sur Toulouse : des arrêtés « digues » ont été pris le 19 janvier dernier : ces trois arrêtés
nous les contestons fortement. Pour deux raisons : la première, c'est qu'il est dit que la digue de
Langlade est maçonnée alors qu'elle est en terre. D'ailleurs l'étude GETEC-EDF de novembre 2005 a
montré que cette digue était très dangereuse, le conseil municipal de Toulouse a traduit cela dans
une délibération en écrivant que « cette digne ne résisterait pas à une crue de type 1875 ». Il n'y a
pas que la digue de Langlade, il y a celle des Amidonniers, celle des Sept-Deniers, qui sont considérés
dans cette étude comme présentant des grandes faiblesses.
Deuxième raison pour laquelle nous contestons cet arrêté « digues », c'est qu'elles sont classées en
catégorie B : l'arrêté considère que sur St Cyprien il n'y a que 29 000 habitants concernés et non
50 000. Mais c'est faux, car l'arrêté s'appuie sur la crue de projet de la digue actuelle, or il faudrait
considérer une crue plus haute de 50 cm. J'ai fait mes calculs on arrivait à 51 000 habitants en
considérant les PHEC. On aurait dû classer les digues en A. Surtout que le préfet a le pouvoir de
surclasser les digues de B à A s'il considère que les enjeux sont considérables. Et si on ne classe pas
en A la digue sur la rive gauche de Toulouse, aucune digue en France ne mérite d'être classée en A !
Ici nous somme dans un cas unique en Europe les gens ne le savent pas : 7500 m³ par seconde et 20
mètres de dénivelé sur 15 km ; à Paris on a 2,90 mètres sur moins de 13 km de l'entrée à la sortie.
Comprenez bien que la puissance de l'eau est fonction du carré de la vitesse, c’est gigantesque !
Concertation relative au projet de PPRI de la ville de Toulouse
Compte-rendu de la réunion publique du 13 septembre 2010 au Musée des Abattoirs Page 6 sur 16