Surveillance médico-professionnelle des ... - CHU de Rouen

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27.06.2013 Views

2.3.2. Lumière Les rythmes biologiques s’observent chez tous les organismes vivants. Ils sont classés en 3 grandes catégories selon leur période. Ils sont dits circadiens ou nycthéméraux quand leur période est d’environ 24 heures, ultradiens quand leur période est de moins de 24 heures et infradiens quand leur période est supérieure à 24 heures. Les rythmes les mieux connus sont ceux de 24 heures. Ils découlent naturellement de l’alternance lumière-obscurité et sont générés par l’horloge biologique interne de l’organisme. Chez l’homme, l’horloge biologique interne se situe au cœur du cerveau, au sein du noyau suprachiasmatique. Même si cette horloge possède une activité endogène, elle n’est pas indépendante de l’environnement. Par voie neuronale ou hormonale, elle informe des structures de l’ensemble de l’organisme et contrôle l’expression rythmique de nombreuses activités physiologiques. Dans la vie courante, notre horloge est synchronisée sur 24 heures principalement grâce à l’exposition lumineuse perçue au cours de la journée. La lumière est le principal synchroniseur de notre horloge. Ses effets sur notre horloge dépendent de plusieurs facteurs : son intensité et sa durée : plus la lumière est intense et/ou plus la durée est longue, plus l’effet sur l’horloge est important, sa longueur d’onde : la sensibilité maximale de l’horloge biologique s’observe pour les longueurs d’onde comprises entre 460 et 480 nm, l’horaire d’exposition : une exposition à la lumière le soir et en début de nuit a pour effet de retarder notre horloge alors qu’une exposition en fin de nuit et le matin a l’effet inverse d’avancer l’horloge. Le travail posté entraîne une désynchronisation de cette horloge biologique. La luminothérapie ou photothérapie consiste en l’exposition à une lumière blanche de haute intensité (entre 2 500 et 10 000 lux) également appelée “bright light” (lumière vive). Dans ses recommandations publiées en 2007, l’AASM recommandait que l’exposition à la lumière durant le poste de travail et la réduction de l’exposition à la lumière le matin quand cela est possible, sont indiqués pour diminuer la somnolence et améliorer la vigilance durant le travail posté (guideline). 86

Dix-sept études concernant la luminothérapie, associée ou non à d’autres contre-mesures pour faciliter l’adaptation au travail posté et/ou de nuit, ont été identifiées. Les résultats de ces études sont présentés dans les tableaux 13a à 13h. Tableau 13a : Evaluation des effets de la luminothérapie durant le travail de nuit dans 2 études comparatives randomisées et 1 étude expérimentale comparative non randomisée Auteurs, Année, Pays Type d’étude Griefahn et al., 2010 Allemagne Etude comparative randomisée (NP2) Lowden et al., 2004 Suède Etude contrôlée randomisée (NP2) Population Design de l’étude - N = 49 adultes sains dont 18 chronotypes du soir, 20 neutres et 11 chronotypes du matin) - N = 18 volontaires dont 1 femme, travaillant dans une usine de production de camions - Age moyen = 36,2 ± 3,0 ans - Ancienneté dans l’usine = 8,4 ± 1,7 ans et dans le travail posté = 5,4 ans - 3 postes consécutifs d’après-midi (13h-21h ou 14h-22h), suivis de 3 postes consécutifs de nuit (21h-5h ou 22h-6h) - Exposition à la lumière soit en continu (1 500- 2 000 lux), soit sous forme de pulses de 4 heures en première partie de nuit - Bright light (2 500 lux pendant 20 minutes) ou lumière normale (300 lux) lors d’une pause, durant 4 semaines consécutives de travail de nuit (0h-6h30 sauf la 1 ère nuit : 21h45-6h30) - Tirage au sort des groupes, chaque travailleur participe aux 2 conditions Critères de jugement - Agenda du sommeil - Actimétrie - Dosages salivaires de mélatonine et de cortisol - Actimétrie - Agenda de sommeil - Questionnaires - KSS - Dosage salivaire de mélatonine toutes les 2 heures avant, pendant et après les semaines de nuit Résultats Commentaires - Retard de phase significativement différent entre les 3 chronotypes : plus faible pour celui du matin et plus important pour celui du soir - Le traitement par lumière pour retarder le système circadien est moins efficace chez le chronotype du matin par rapport au chronotype du soir - La période quiescente du cortisol est plus courte chez les sujets du matin et plus longue chez les sujets du soir (p

Dix-sept étu<strong><strong>de</strong>s</strong> concernant la luminothérapie, associée ou non à d’autres contre-mesures pour faciliter l’adaptation au travail posté et/ou <strong>de</strong><br />

nuit, ont été i<strong>de</strong>ntifiées. Les résultats <strong>de</strong> ces étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sont présentés dans les tableaux 13a à 13h.<br />

Tableau 13a : Evaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> effets <strong>de</strong> la luminothérapie durant le travail <strong>de</strong> nuit dans 2 étu<strong><strong>de</strong>s</strong> comparatives randomisées et 1 étu<strong>de</strong><br />

expérimentale comparative non randomisée<br />

Auteurs,<br />

Année, Pays<br />

Type d’étu<strong>de</strong><br />

Griefahn et<br />

al., 2010<br />

Allemagne<br />

Etu<strong>de</strong><br />

comparative<br />

randomisée<br />

(NP2)<br />

Low<strong>de</strong>n et al.,<br />

2004<br />

Suè<strong>de</strong><br />

Etu<strong>de</strong><br />

contrôlée<br />

randomisée<br />

(NP2)<br />

Population Design <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

- N = 49 adultes<br />

sains dont 18<br />

chronotypes du<br />

soir, 20 neutres<br />

et 11 chronotypes<br />

du matin)<br />

- N = 18<br />

volontaires dont 1<br />

femme, travaillant<br />

dans une usine <strong>de</strong><br />

production <strong>de</strong><br />

camions<br />

- Age moyen =<br />

36,2 ± 3,0 ans<br />

- Ancienneté dans<br />

l’usine = 8,4 ± 1,7<br />

ans et dans le<br />

travail posté = 5,4<br />

ans<br />

- 3 postes consécutifs<br />

d’après-midi (13h-21h<br />

ou 14h-22h), suivis <strong>de</strong> 3<br />

postes consécutifs <strong>de</strong><br />

nuit (21h-5h ou 22h-6h)<br />

- Exposition à la lumière<br />

soit en continu (1 500-<br />

2 000 lux), soit sous<br />

forme <strong>de</strong> pulses <strong>de</strong> 4<br />

heures en première<br />

partie <strong>de</strong> nuit<br />

- Bright light (2 500 lux<br />

pendant 20 minutes) ou<br />

lumière normale (300<br />

lux) lors d’une pause,<br />

durant 4 semaines<br />

consécutives <strong>de</strong> travail<br />

<strong>de</strong> nuit (0h-6h30 sauf la<br />

1 ère nuit : 21h45-6h30)<br />

- Tirage au sort <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

groupes, chaque<br />

travailleur participe aux<br />

2 conditions<br />

Critères <strong>de</strong><br />

jugement<br />

- Agenda du<br />

sommeil<br />

- Actimétrie<br />

- Dosages<br />

salivaires <strong>de</strong><br />

mélatonine et <strong>de</strong><br />

cortisol<br />

- Actimétrie<br />

- Agenda <strong>de</strong><br />

sommeil<br />

- Questionnaires<br />

- KSS<br />

- Dosage salivaire<br />

<strong>de</strong> mélatonine<br />

toutes les 2 heures<br />

avant, pendant et<br />

après les semaines<br />

<strong>de</strong> nuit<br />

Résultats Commentaires<br />

- Retard <strong>de</strong> phase significativement<br />

différent entre les 3 chronotypes :<br />

plus faible pour celui du matin et plus<br />

important pour celui du soir<br />

- Le traitement par lumière pour<br />

retar<strong>de</strong>r le système circadien est<br />

moins efficace chez le chronotype du<br />

matin par rapport au chronotype du<br />

soir<br />

- La pério<strong>de</strong> quiescente du cortisol est<br />

plus courte chez les sujets du matin<br />

et plus longue chez les sujets du soir<br />

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