Surveillance médico-professionnelle des ... - CHU de Rouen

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27.06.2013 Views

Ohayon et al., 2010 USA Cohorte rétrospective (NP4) Axelsson et al., 2004 Suède Etude comparative non randomisée (NP4) Lamond et al., 2003 USA Etude expérimentale comparative non randomisée (NP4) - Echantillon de 3 345 individus de la population de New York, âgés de plus de 18 ans - Travailleurs de jour : 7/9h- 15/18h (38%) - Travailleurs du soir : 15/18h- 23/1h (3%) - Travailleurs de nuit : 23/2h-6/9h (2%) - Travailleurs postés de jour : rotation entre poste de jour et poste du soir (14%) - Travailleurs postés avec nuits : rotation entre poste de jour, du soir et de nuit (8%) - N = 36 hommes et 20 femmes en travail posté, rotation rapide (nuit, après-midi, matin avec 8 à 9 heures de pause entre chaque poste) - N = 15 volontaires sains (8 femmes et 7 hommes) - Agés de 18 à 27 ans - BMI = 22,3 ± 2,3 kg/m² - Design de l’étude : 1 nuit d’adaptation au laboratoire suivie de 7 nuits de travail simulé de 23h à 7h puis 20 min d’exposition à la lumière naturelle après chaque nuit et sommeil à partir de 8h sans contrainte de durée - Interview téléphonique - Sleep-EVAL system - Actimétrie - Agenda du sommeil - Questionnaires - PVT - PSG - Dosage salivaire de mélatonine (DLMO) - Temps de sommeil < 6 heures associées au travail fixe de nuit (OR = 1,7) et au travail posté jour-soir-nuit (OR = 1,9) - Les rotations rapides diminuent le temps de sommeil de 4,8 heures entre le poste de nuit et d’après-midi, et de 5,5 heures entre l’après-midi et le matin - Augmentation de la dette cumulée de sommeil durant la semaine en travail de nuit : 3,53 heures (SD 5,62) - Pas de variation significative du temps de sommeil total durant la semaine en travail de nuit - Données déclaratives - Peu de sujets mais mesure objective du temps de sommeil (actimétrie) - Rôle des conditions environnementales (facteurs sociaux et domestiques) possibles dans les troubles du sommeil observés classiquement chez les travailleurs de nuit - “Laboratory adaptation” pour expliquer les différences de résultats avec les autres études ? - Rôle de l’absence totale de lumière dans les chambres des participants facilitant le retard de phase - D’où l’importance de l’éducation des travailleurs de nuit sur la qualité et la quantité de sommeil ainsi que sur l’impact des facteurs environnementaux et sociaux La recherche documentaire a permis d’identifier 2 revues de synthèse (Akerstedt, 2003 et Akerstedt et al., 2009), de qualité méthodologique médiocre (pas de description de la procédure de sélection et d’analyse des articles cités) (NP4). A partir des données rapportées sur le temps et la 42

qualité de sommeil en cas de travail posté et/ou de nuit, les auteurs concluent que le temps de sommeil total serait de 5 à 6 heures chez les travailleurs de nuit, et les travailleurs postés dormiraient 1 à 4 heures de moins lorsqu’ils récupèrent au cours de la journée que lorsqu’ils dorment la nuit. Le poste de nuit réduirait le temps de sommeil de 2 à 4 heures (perte de sommeil lent léger et de sommeil lent profond), tandis que le poste du matin entraînerait plutôt une réduction du sommeil paradoxal. En résumé, la plupart des études montrent une diminution du temps de sommeil total associé au travail posté et/ou de nuit. Seules 2 études (Bjorvatn et al., 2006 et Fortberg et al., 2010) (NP3) ne retrouvent pas cette diminution mais il s’agit de 2 études réalisées dans des conditions très particulières de travail (plateforme pétrolière et construction d’un tunnel en mer du Nord). En conclusion, l’analyse de la littérature met en évidence que le travail posté et/ou le travail de nuit peut être associé à une diminution du temps de sommeil total (de l’ordre de 1 à 2 heures par 24 heures) aboutissant, avec le temps, à une privation chronique de sommeil. (niveau de preuve 2, NP 2) Somnolence La somnolence se caractérise par la survenue au cours de l’éveil d’épisodes involontaires de sommeil. Cette somnolence peut être appréciée subjectivement par des échelles de type échelle d’Epworth (ESS), Karolinska (KSS) ou de Stanford (SSS) et objectivement par un test itératif des latences d’endormissement (TILE, MSLT). Cette somnolence varie en fonction des horaires de la journée (évolution circadienne), mais aussi en fonction de la durée de la période de sommeil précédente et de veille préalable (évolution homéostatique). Un score à l’échelle d’Epworth supérieur à 10 indique une somnolence anormale. Un score à l’échelle de Karolinska supérieur à 7 indique une somnolence sévère. Dix études sur le travail posté et/ou de nuit et la somnolence ont été identifiées. Les résultats de ces études sont présentés dans les tableaux 2a à 2c. 43

qualité <strong>de</strong> sommeil en cas <strong>de</strong> travail posté et/ou <strong>de</strong> nuit, les auteurs concluent que le temps <strong>de</strong> sommeil total serait <strong>de</strong> 5 à 6 heures chez les<br />

travailleurs <strong>de</strong> nuit, et les travailleurs postés dormiraient 1 à 4 heures <strong>de</strong> moins lorsqu’ils récupèrent au cours <strong>de</strong> la journée que lorsqu’ils dorment la<br />

nuit. Le poste <strong>de</strong> nuit réduirait le temps <strong>de</strong> sommeil <strong>de</strong> 2 à 4 heures (perte <strong>de</strong> sommeil lent léger et <strong>de</strong> sommeil lent profond), tandis que le poste du<br />

matin entraînerait plutôt une réduction du sommeil paradoxal.<br />

En résumé, la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> montrent une diminution du temps <strong>de</strong> sommeil total associé au travail posté et/ou <strong>de</strong> nuit. Seules 2 étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

(Bjorvatn et al., 2006 et Fortberg et al., 2010) (NP3) ne retrouvent pas cette diminution mais il s’agit <strong>de</strong> 2 étu<strong><strong>de</strong>s</strong> réalisées dans <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions très<br />

particulières <strong>de</strong> travail (plateforme pétrolière et construction d’un tunnel en mer du Nord).<br />

En conclusion, l’analyse <strong>de</strong> la littérature met en évi<strong>de</strong>nce que le travail posté et/ou le travail <strong>de</strong> nuit peut être associé à une diminution du<br />

temps <strong>de</strong> sommeil total (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 à 2 heures par 24 heures) aboutissant, avec le temps, à une privation chronique <strong>de</strong> sommeil.<br />

(niveau <strong>de</strong> preuve 2, NP 2)<br />

Somnolence<br />

La somnolence se caractérise par la survenue au cours <strong>de</strong> l’éveil d’épiso<strong><strong>de</strong>s</strong> involontaires <strong>de</strong> sommeil. Cette somnolence peut être appréciée<br />

subjectivement par <strong><strong>de</strong>s</strong> échelles <strong>de</strong> type échelle d’Epworth (ESS), Karolinska (KSS) ou <strong>de</strong> Stanford (SSS) et objectivement par un test itératif <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

latences d’endormissement (TILE, MSLT). Cette somnolence varie en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> horaires <strong>de</strong> la journée (évolution circadienne), mais aussi en<br />

fonction <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sommeil précé<strong>de</strong>nte et <strong>de</strong> veille préalable (évolution homéostatique).<br />

Un score à l’échelle d’Epworth supérieur à 10 indique une somnolence anormale. Un score à l’échelle <strong>de</strong> Karolinska supérieur à 7 indique une<br />

somnolence sévère.<br />

Dix étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sur le travail posté et/ou <strong>de</strong> nuit et la somnolence ont été i<strong>de</strong>ntifiées. Les résultats <strong>de</strong> ces étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sont présentés dans les tableaux 2a à 2c.<br />

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