Surveillance médico-professionnelle des ... - CHU de Rouen
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15,2% (21,4% <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes et 9% <strong><strong>de</strong>s</strong> femmes), soit environ 3,5 millions <strong>de</strong> salariés. Cela<br />
correspond à une augmentation d’1 million <strong>de</strong> salariés entre 1991 et 2009.<br />
Les données <strong>de</strong> 2009 montrent également que le travail habituel <strong>de</strong> nuit augmente<br />
davantage que le travail <strong>de</strong> nuit occasionnel. En 2009, il représentait 7,2% <strong>de</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
salariés (10,3% pour les hommes, 4,3% pour les femmes) contre 3,5% en 1991 (4,8% pour<br />
les hommes et 1,8% pour les femmes). Tandis que le travail <strong>de</strong> nuit occasionnel est <strong>de</strong>venu<br />
un peu moins fréquent (9,5% <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés en 1991, 8% en 2009).<br />
Par ailleurs, le travail <strong>de</strong> nuit est une pratique qui se cumule souvent avec d’autres formes<br />
d’horaires atypiques qu’il s’agisse d’équipes alternantes, d’horaires variables d’un jour à<br />
l’autre ou <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> semaine. Ainsi, en 2002, d’après l’Enquête Emploi <strong>de</strong> l’INSEE,<br />
près <strong>de</strong> 6 salariés sur 10 travaillant habituellement la nuit, travaillaient aussi habituellement<br />
le samedi. Les femmes travaillant la nuit semblaient plus touchées par ce cumul que leurs<br />
collègues masculins.<br />
L’absence <strong>de</strong> pause repas est aussi fréquente lors du travail <strong>de</strong> nuit : 20% <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés<br />
travaillant la nuit n’avaient pas <strong>de</strong> pause repas contre 13% <strong>de</strong> ceux qui ne travaillaient jamais<br />
la nuit selon les résultats <strong>de</strong> l’enquête “Conditions <strong>de</strong> Travail” <strong>de</strong> 2005. Ce sont près <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>de</strong>ux tiers <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés en “horaires atypiques” qui n’ont pas <strong>de</strong> pause repas. Ces salariés<br />
sont aussi plus touchés par le travail <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> semaine. Les secteurs touchés par ces types<br />
d’horaires sont le commerce et les métiers en contact avec le public.<br />
Le développement du travail <strong>de</strong> nuit s’explique en partie par plusieurs évolutions<br />
réglementaires et <strong>professionnelle</strong>s qui sont :<br />
• la levée <strong>de</strong> l’interdiction du travail <strong>de</strong> nuit <strong><strong>de</strong>s</strong> femmes dans l’industrie par la Loi du 9<br />
mai 2001. Celle-ci ne donne pas <strong>de</strong> cadre légal précis aux limites <strong>de</strong> “sa justification<br />
économique”.<br />
• les évolutions socioéconomiques avec la multiplication <strong><strong>de</strong>s</strong> échanges internationaux,<br />
les évolutions technologiques en matière <strong>de</strong> communication et les stratégies<br />
commerciales. Elles s’accompagnent d’un accroissement <strong><strong>de</strong>s</strong> rythmes <strong>de</strong> travail<br />
atypiques dans un fonctionnement tendant à être mobilisable à tout moment <strong>de</strong> la<br />
journée (et/ou <strong>de</strong> la nuit) et une transformation <strong><strong>de</strong>s</strong> mo<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong><br />
consommation. Les nouvelles générations n’ont, à cet égard, pas le même rapport au<br />
travail et semblent moins attachées à une organisation classique du travail. Le travail<br />
<strong>de</strong> nuit leur offre l’opportunité d’une plus gran<strong>de</strong> disponibilité le jour, au profit <strong>de</strong> leur<br />
vie personnelle, familiale et sociale.<br />
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