Surveillance médico-professionnelle des ... - CHU de Rouen
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Dans leur revue, Knutsson et al. (2010a) retrouvent une association entre temps de sommeil court (< 5-6 heures) et HTA dans 8 études transversales. Seules 3 études transversales n’ont pas mis en évidence d’association (2 études menées chez des sujets âgés et 1 étude réalisée chez des enfants de 3 à 10 ans). Les auteurs de cette revue concluent ainsi que l’association entre temps de sommeil et TA est modifiée par l’âge. Leur synthèse des études prospectives montre dans 2 études une association entre temps de sommeil < à 5 heures et risque d’HTA. Une autre étude prospective rapporte une association entre les temps de sommeil < à 5 heures et le risque de maladies coronariennes. Il existe peu d’études sur le temps de sommeil et la mortalité cardiovasculaire, et les rares études existantes n’ont pas mis en évidence d’association dans les modèles d’analyse ajustés. Néanmoins, 2 études ont montré une association entre maladies cardiovasculaires/mortalité et insomnie. Les auteurs de cette revue préconisent pour les études futures d’inclure des mesures objectives du temps de sommeil total et la réalisation d’essais comparatifs contrôlés afin de pouvoir établir un possible lien de causalité entre temps de sommeil et risque cardiovasculaire. Une bonne prise en compte des facteurs de risque connus (âge, sexe, tabac, poids…) est aussi nécessaire dans les études ultérieures. La revue de Nagai et al. (2010) aboutit à des conclusions comparables sur le risque d’HTA associé aux durées raccourcies de sommeil. Mais, cette revue rapporte également les résultats de 2 études retrouvant un lien entre temps de sommeil (< à 4 heures pour 1 étude et < à 6 heures pour l’autre) et augmentation de la mortalité. Enfin, l’étude transversale de Sabanayagam et al. (Sabanagayam et al., 2010 USA), non inclue dans la méta-analyse ni dans les revues systématiques précédentes, s’est intéressée à l’aide de questionnaires à la relation entre temps de sommeil et maladies cardiovasculaires. Les réponses de 30 397 sujets âgés de plus de 18 ans (dont 57,1% de femmes) ont été analysées : 2 146 cas de maladies cardiovasculaires incluant infarctus, angor et AVC ont été rapportés. Après ajustement sur l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le tabac, l’alcool, l’IMC, le diabète, l’HTA et la dépression, le risque relatif de maladies cardiovasculaires associé à un temps de sommeil < à 5 heures est de 2,20 (IC à 95% 1,78- 2,71). Ce risque est de 1,33 (IC à 95% 1,13-1,57) pour un temps de sommeil de 6 heures, de 1,23 (IC à 95% 1,06-1,41) pour un temps de 8 heures et de 1,57 (IC à 95% 1,31-1,89) pour un temps > à 9 heures. Un temps de sommeil de 7 heures a été pris comme référence. Cette 154
étude a été faite sur une large population représentative des Etats-Unis. Néanmoins, cette analyse porte sur des données déclaratives concernant le temps de sommeil et ne permet pas d’établir de lien de causalité pour les associations retrouvées. Facteurs de risque cardiovasculaire et facteur prédisposant Les sous-paragraphes suivants passent en revue différents facteurs de risque cardiovasculaire et leur éventuelle association au travail posté et/ou de nuit. 4.1.1. Activité physique Une revue systématique de la littérature (Atkinson et al., 2008 UK) sur les perturbations comportementales et biologiques durant le travail posté et leur impact sur l’activité physique et la balance énergétique montre une diminution de l’opportunité pour faire de l’exercice physique lors du travail posté. Cette revue n’a pas retrouvé d’étude sur les effets de l’activité physique sur l’IMC et la qualité de sommeil des travailleurs postés, ni d’argument pour savoir si l’exercice physique peut améliorer la tolérance au travail posté. Une seule étude épidémiologique a été identifiée concernant les relations entre activité physique et travail posté (Bushnell et al., 2010 USA). Cette étude rapporte les résultats d’une enquête Internet sur le “risque santé” dans plusieurs entreprises. Les réponses de 26 442 sujets ont été analysées. Comparé à un poste de jour d’une durée de 8 heures, le risque de manque d’activité physique est : pour un poste de jour de 10 heures et de 12 heures, respectivement de 1,01 (IC à 95% 0,92-1,11) de 1,33 (IC à 95% 1,16-1,53), pour les postes de nuit de 8 heures, 10 heures et 12 heures, respectivement de 1,10 (IC à 95% 0,96-1,26), 1,46 (IC à 95% 1,11-1,92) et 0,61 (IC à 95% 0,40-0,92), pour le travail posté en 8 heures, 10 heures et 12 heures, respectivement de 1,18 (IC à 95% 1,08-1,28), 1,25 (IC à 95% 1,02-1,51) et 1,33 (IC à 95% 1,22-1,46). Les principaux biais de cette étude sont le recrutement basé sur le volontariat et des données uniquement déclaratives. 155
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Dans leur revue, Knutsson et al. (2010a) retrouvent une association entre temps <strong>de</strong> sommeil court (< 5-6 heures) et HTA dans 8 étu<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
transversales. Seules 3 étu<strong><strong>de</strong>s</strong> transversales n’ont pas mis en évi<strong>de</strong>nce d’association (2 étu<strong><strong>de</strong>s</strong> menées chez <strong><strong>de</strong>s</strong> sujets âgés et 1 étu<strong>de</strong><br />
réalisée chez <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants <strong>de</strong> 3 à 10 ans). Les auteurs <strong>de</strong> cette revue concluent ainsi que l’association entre temps <strong>de</strong> sommeil et TA est<br />
modifiée par l’âge.<br />
Leur synthèse <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> prospectives montre dans 2 étu<strong><strong>de</strong>s</strong> une association entre temps <strong>de</strong> sommeil < à 5 heures et risque d’HTA. Une autre<br />
étu<strong>de</strong> prospective rapporte une association entre les temps <strong>de</strong> sommeil < à 5 heures et le risque <strong>de</strong> maladies coronariennes. Il existe peu<br />
d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sur le temps <strong>de</strong> sommeil et la mortalité cardiovasculaire, et les rares étu<strong><strong>de</strong>s</strong> existantes n’ont pas mis en évi<strong>de</strong>nce d’association dans<br />
les modèles d’analyse ajustés. Néanmoins, 2 étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont montré une association entre maladies cardiovasculaires/mortalité et insomnie. Les<br />
auteurs <strong>de</strong> cette revue préconisent pour les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> futures d’inclure <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures objectives du temps <strong>de</strong> sommeil total et la réalisation d’essais<br />
comparatifs contrôlés afin <strong>de</strong> pouvoir établir un possible lien <strong>de</strong> causalité entre temps <strong>de</strong> sommeil et risque cardiovasculaire. Une bonne prise<br />
en compte <strong><strong>de</strong>s</strong> facteurs <strong>de</strong> risque connus (âge, sexe, tabac, poids…) est aussi nécessaire dans les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ultérieures.<br />
La revue <strong>de</strong> Nagai et al. (2010) aboutit à <strong><strong>de</strong>s</strong> conclusions comparables sur le risque d’HTA associé aux durées raccourcies <strong>de</strong> sommeil. Mais,<br />
cette revue rapporte également les résultats <strong>de</strong> 2 étu<strong><strong>de</strong>s</strong> retrouvant un lien entre temps <strong>de</strong> sommeil (< à 4 heures pour 1 étu<strong>de</strong> et < à 6 heures<br />
pour l’autre) et augmentation <strong>de</strong> la mortalité.<br />
Enfin, l’étu<strong>de</strong> transversale <strong>de</strong> Sabanayagam et al. (Sabanagayam et al., 2010 USA), non inclue dans la méta-analyse ni dans les revues<br />
systématiques précé<strong>de</strong>ntes, s’est intéressée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> questionnaires à la relation entre temps <strong>de</strong> sommeil et maladies cardiovasculaires. Les<br />
réponses <strong>de</strong> 30 397 sujets âgés <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 18 ans (dont 57,1% <strong>de</strong> femmes) ont été analysées : 2 146 cas <strong>de</strong> maladies cardiovasculaires<br />
incluant infarctus, angor et AVC ont été rapportés. Après ajustement sur l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le tabac, l’alcool, l’IMC, le diabète,<br />
l’HTA et la dépression, le risque relatif <strong>de</strong> maladies cardiovasculaires associé à un temps <strong>de</strong> sommeil < à 5 heures est <strong>de</strong> 2,20 (IC à 95% 1,78-<br />
2,71). Ce risque est <strong>de</strong> 1,33 (IC à 95% 1,13-1,57) pour un temps <strong>de</strong> sommeil <strong>de</strong> 6 heures, <strong>de</strong> 1,23 (IC à 95% 1,06-1,41) pour un temps <strong>de</strong> 8<br />
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