La présence des Métis dans les pensionnats
La présence des Métis dans les pensionnats
La présence des Métis dans les pensionnats
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Générations perdues : L’occultation de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />
[traduction] Je veux vous demander si, <strong>dans</strong> cette région nordique du Nord-Ouest où <strong>les</strong><br />
Indiens doivent demeurer <strong>dans</strong> leur réserve et vivent à côté <strong>des</strong> Sang-Mêlé <strong>dans</strong> une région<br />
sauvage, <strong>les</strong> enfants <strong>des</strong> Sang-Mêlé peuvent être admis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens.<br />
O. Charlebois<br />
Évêque de Keewatin<br />
The Pas, Manitoba<br />
Le 19 février 1917<br />
(APM, RG10, vol. 6031, dossier 150-9, partie 1)<br />
Dans certaines circonstances, une famille métisse pouvait s’entendre avec l’école si l’un <strong>des</strong> parents de<br />
l’enfant métis pouvait toucher <strong>des</strong> fonds découlant d’un règlement. Les enfants métis pouvaient être admis<br />
à condition que leurs parents puissent payer <strong>les</strong> frais de scolarité à même ces montants découlant d’un<br />
règlement (Blondeau, 2000). Les parents et famil<strong>les</strong> métis concluaient également <strong>des</strong> ententes avec <strong>les</strong> éco<strong>les</strong><br />
en vertu <strong>des</strong>quel<strong>les</strong> leur enfant était admis <strong>dans</strong> l’école, mais devait en contrepartie effectuer <strong>des</strong> travaux<br />
agrico<strong>les</strong> ou <strong>des</strong> travaux d’entretien général pour l’école. Voici un extrait d’une entente de cette nature :<br />
[traduction] Le Ministère ne s’opposera pas […] à ce que leurs enfants fréquentent l’école,<br />
à condition que leurs parents, comme l’a proposé l’agent, livrent quelques chargements de<br />
bois à l’école en prévision de l’hiver.<br />
Surintendant adjoint <strong>des</strong> Affaires indiennes<br />
Le 25 avril 1894<br />
(APM, RG10, vol. 6031, dossier 150-9, partie 1).<br />
Puisque <strong>les</strong> Églises et <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> métisses étaient de plus en plus nombreuses à réclamer l’admissibilité <strong>des</strong><br />
élèves métis, la politique scolaire changea graduellement, malgré l’opposition du gouvernement. Vers la fin<br />
<strong>des</strong> années 1890, Hayter Reed, surintendant <strong>des</strong> Affaires indiennes, s’opposa à ce que <strong>des</strong> fonds soient mis<br />
à la disposition <strong>des</strong> élèves métis. Sa position sur <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> est exposée <strong>dans</strong> plusieurs lettres. <strong>La</strong> première<br />
est une réponse à la lettre qui suit, que <strong>des</strong> représentants de la division scolaire de la Saskatchewan et de<br />
Calgary avaient adressée au ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes :<br />
[traduction] Bien que nous soyons reconnaissants pour le soutien que le ministère <strong>des</strong><br />
Affaires étrangères du gouvernement du Dominion apporte aux <strong>pensionnats</strong> et aux éco<strong>les</strong><br />
industriel<strong>les</strong>, qui ont été fondés pour offrir une éducation et une formation aux enfants<br />
indiens dont il est question […], nous souhaitons par la présente préciser que nous craignons<br />
et déplorons profondément qu’il y ait de nombreux enfants <strong>dans</strong> différentes régions de la<br />
province dont <strong>les</strong> parents ont pu se soustraire aux traités et dont la situation actuelle est pire<br />
que celle <strong>des</strong> Indiens qui vivent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> réserves. Ces enfants grandissent <strong>dans</strong> l’ignorance<br />
complète et n’ont accès à aucune éducation. Nous demandons par la présente à l’évêque de<br />
communiquer avec le Ministère et de tenter de le convaincre de permettre aux enfants métis<br />
d’être éduqués <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> et <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong> sur un pied d’égalité avec <strong>les</strong><br />
enfants d’Indiens inscrits.<br />
75