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La présence des Métis dans les pensionnats

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Générations perdues : L’occultation de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

et <strong>des</strong> enfants métis afin de gonfler le taux de fréquentation <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> (Milloy, 1999). C’est probablement<br />

de cette façon que <strong>les</strong> premiers enfants métis furent admis <strong>dans</strong> ces éco<strong>les</strong>. Dans une déclaration du<br />

gouvernement au sujet <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>, on peut lire :<br />

[traduction] Il n’y a plus de classe défavorisée au pays […] Qu’est-ce qui empêchera<br />

ces gens d’être ostracisés et de devenir <strong>des</strong> menaces pour la société si on ne <strong>les</strong> admet pas<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens, qui, rappelons-le, ont été établis et sont gérés non pas pour<br />

satisfaire aux conditions <strong>des</strong> traités conclus avec <strong>les</strong> Indiens, mais pour servir <strong>les</strong> intérêts<br />

du Commonwealth.<br />

(Le 9 novembre 1911)<br />

(APM, RG10, vol. 6031, dossier 150-9, partie 1)<br />

<strong>La</strong> situation critique <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> attira l’attention de 1880 à 1885, et certains mouvements observés en<br />

Saskatchewan et au Manitoba amenèrent le gouvernement à établir une Commission <strong>des</strong> Sang-Mêlés pour<br />

surveiller la dissension chez <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> de l’Ouest (APM, RG10, vol. 3584, dossier 1130). Le commissaire<br />

<strong>des</strong> Indiens, Edgar Dewdney, demanda aux agents indiens de recenser tous <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> de leur région et<br />

d’indiquer s’ils étaient loyaux ou infidè<strong>les</strong> au Commonwealth. Dans un avis <strong>des</strong> Affaires indiennes daté<br />

du 6 mai 1885, le commissaire aux Indiens formulait la demande suivante :<br />

[traduction] Les troupes ont l’intention d’arrêter et de punir ces messagers; pour y arriver,<br />

el<strong>les</strong> devront arrêter tout Indien ou toute personne suspecte afin de déterminer s’il s’agit oui<br />

ou non de messagers envoyés par Riel. Il va sans dire que tous <strong>les</strong> bons et loyaux Indiens<br />

doivent savoir comment se comporter <strong>dans</strong> <strong>les</strong> circonstances actuel<strong>les</strong> afin d’assurer leur<br />

propre sécurité et de bénéficier de la bienveillance du gouvernement.<br />

Le 6 mai 1885<br />

(APM, RG10, vol. 3584, dossier 1130).<br />

Alors que <strong>les</strong> recherches entreprises pour recenser <strong>les</strong> Indiens et <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> loyaux se poursuivirent pendant<br />

la Commission <strong>des</strong> Sang-Mêlés et <strong>les</strong> événements de 1885, <strong>les</strong> mouvements métis furent surveillés par<br />

<strong>les</strong> agents indiens et <strong>les</strong> arpenteurs, qui suivaient souvent de près <strong>les</strong> agents indiens afin d’avoir à l’œil <strong>les</strong><br />

terres dont <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> avaient été dépossédés. Au lendemain de l’insurrection de Batoche en 1885 et de la<br />

Commission, <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> qui étaient fréquentés par <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> devinrent rapidement <strong>des</strong> outils pour<br />

la Commission <strong>des</strong> Sang-Mêlés, qui souhaitait surveiller <strong>des</strong> famil<strong>les</strong> métisses et le mouvement <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>.<br />

Une lettre du père Hugonard, directeur de l’école de Qu’Appelle, à Lebret, en Saskatchewan, indique qu’il<br />

se plie aux souhaits de la Commission <strong>des</strong> Sang-Mêlés :<br />

[traduction]<br />

Monsieur,<br />

J’ai l’honneur de vous informer qu’en réponse à la demande de la Commission <strong>des</strong> Sang-<br />

Mêlés, j’ai déterminé, afin d’améliorer la situation, qu’il valait mieux qu’ils restent ici puisque<br />

<strong>les</strong> activités [?] <strong>les</strong> empêcheront de partir. Je n’ai pu obtenir votre approbation avant leur<br />

arrivée. Le fait d’aider cette Commission le plus possible contribuera sans doute à calmer<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong> et, par le fait même, <strong>les</strong> Indiens.<br />

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