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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

Le rapport de Davin était le premier à faire un lien entre la prévention de désordres et la<br />

nécessité d’un régime de <strong>pensionnats</strong>. Au cours de son séjour à Winnipeg, Davin a été mis<br />

au courant de la situation qui régnait entre <strong>les</strong> Premières Nations indiennes de l’Ouest et<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong>. Il relata que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> étaient « songeurs, voir anxieux au regard <strong>des</strong> intentions<br />

que le gouvernement affichait à leur sujet », que « parmi <strong>les</strong> Indiens il régnait un certain<br />

mécontentement » et que la disparition <strong>des</strong> bisons provoquerait d’énormes ravages <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> économies indiennes et métisses. Il affirma que « aucune race humaine ne pouvait ainsi<br />

soudainement passer d’un mode de vie à un autre d’une nature complètement différente<br />

sans en subir une grande détresse » et du danger qui pouvait en découler. Finalement,<br />

Davin déclara que la situation globale exigeait une « attention sérieuse de la part du<br />

Ministère. »<br />

Les interventions faites par <strong>des</strong> Indiens durant <strong>les</strong> auditions du comité mixte furent<br />

le point culminant de l’importante création à l’échelle nationale <strong>des</strong> organisations<br />

politiques indiennes modernes entreprises au XIXe siècle. El<strong>les</strong> avaient pour objectif<br />

une décolonisation résolue, « un programme indien » visant à regagner « le contrôle et<br />

l’autorité » sur <strong>les</strong> affaires de leurs communautés. (889) Plus récemment, <strong>les</strong> propositions<br />

soumises au Comité en faveur du remplacement <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> dirigés par <strong>les</strong> églises,<br />

par <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> de jour et, malgré <strong>les</strong> supplications répétées de Davin, environ la moitié<br />

d’entre el<strong>les</strong> seulement le firent, (890) étaient presqu’une campagne belliqueuse, souvent<br />

violente et tranchée, à propos <strong>des</strong> répercussions <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong>. En juin 1940, par exemple,<br />

Speaking Leaf, le journal de l’Association indienne d’Amérique, publiait un article de<br />

l’animateur métis Malcolm Norris qui retraçait le refus historique du gouvernement de<br />

répondre aux deman<strong>des</strong> <strong>des</strong> communautés cries de l’Alberta qui exigeaient <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> de<br />

jour. En réponse à cela, il fit remarquer qu’ils avaient obtenu <strong>des</strong> institutions religieuses<br />

subventionnées, soit <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong>. Les conditions qui prévalaient <strong>dans</strong> ces éco<strong>les</strong> étaient<br />

connues <strong>dans</strong> toute la province. Du personnel non qualifié, une alimentation inadéquate,<br />

un surmenage constant, la routine militaire et religieuse, le tout lié à une véritable cruauté<br />

ont conduit ceux qui <strong>les</strong> ont fréquentés à dénommer ces éco<strong>les</strong> <strong>des</strong> « prisons. » C’est ainsi<br />

que sont formulés <strong>les</strong> termes du traité sur l’éducation, et c’est de tel<strong>les</strong> éco<strong>les</strong> que <strong>les</strong> enfants<br />

cris sont contraints de fréquenter POUR AVOIR COMMIS LE CRIME D’ÊTRE NÉ<br />

INDIEN.<br />

Du financement pour <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> du Nord fut fournit sous forme de subventions non<br />

seulement par <strong>les</strong> Affaires indiennes, mais également par le ministère de l’Intérieur,<br />

responsable <strong>des</strong> Territoires. Dans <strong>les</strong> années 1930, on versait 200 $ par année « pour <strong>les</strong><br />

enfants esquimaux placés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> » (1154) et pour <strong>les</strong> enfants métis <strong>dans</strong><br />

le besoin ou orphelins.<br />

Il y eut une seconde dérogation importante au modèle du Sud. Ces <strong>pensionnats</strong> attirèrent<br />

<strong>des</strong> étudiants <strong>des</strong> communautés autochtones et non autochtones. Le ministère <strong>des</strong> Affaires<br />

intérieures et son successeur, <strong>les</strong> Affaires du Nord, ont alloué une subvention par élève non<br />

seulement pour <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> le besoin, mais aussi pour <strong>les</strong> enfants blancs âgés de sept<br />

à quinze ans placés <strong>dans</strong> une école parce que, comme l’attestait le formulaire d’admission,<br />

« l’enfant en question était un résidant authentique <strong>des</strong> Territoires du Nord-Ouest, que<br />

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