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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

Aux yeux du gouvernement, plus <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> étaient proches <strong>des</strong> communautés <strong>des</strong> Premières Nations d’un<br />

point de vue géographique ou social, plus ils étaient passib<strong>les</strong> d’être <strong>des</strong> personnes de classe inférieure<br />

(19). Cette classe inférieure avait la priorité sur d’autres <strong>Métis</strong> lorsqu’il était question de l’admission <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> – puisqu’on considérait que l’éducation de ces <strong>Métis</strong> était nécessaire pour <strong>les</strong> « civiliser ».<br />

Lorsqu’il était question de faire une distinction entre ces classes, l’évaluation de l’aspect physique <strong>des</strong><br />

enfants métis influençait leur admission :<br />

Il y a <strong>des</strong> problèmes à ce sujet — j’avais deux garçons à l’école - un avec <strong>les</strong> yeux gris et <strong>les</strong><br />

cheveux plus clairs que <strong>les</strong> Indiens et d’une texture plus légère, la peau très pâle - l’autre<br />

avait toutes <strong>les</strong> caractéristiques de l’Indien, <strong>les</strong> deux de la même mère, du même père, cité<br />

par... (le 7 février 1911) (20).<br />

Les agents <strong>des</strong> Indiens jugeaient <strong>les</strong> enfants selon <strong>les</strong> caractéristiques phénotypiques, tel<strong>les</strong> que la couleur<br />

de la peau et <strong>des</strong> cheveux, ce qui influençait leur décision d’amener ou non certains enfants à l’école. On<br />

ne sait pas, toutefois, si on manipulait souvent ces jugements ou ces classifications pour répondre aux<br />

besoins <strong>des</strong> représentants <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> et d’Affaires indiennes (19).<br />

Les enfants métis étaient admis pour remplacer <strong>les</strong> enfants <strong>des</strong> Premières Nations si le nombre d’inscriptions<br />

<strong>dans</strong> une école était faible, de façon à influencer le financement fondé sur le nombre d’inscriptions à diverses<br />

éco<strong>les</strong>. Par conséquent, <strong>les</strong> agents <strong>des</strong> Indiens étaient prêts à déplacer <strong>les</strong> enfants relativement loin de leurs<br />

communautés d’origine afin de maintenir un nombre plus élevé d’inscriptions et un financement constant<br />

pour ces éco<strong>les</strong>. L’école Qu’Appelle avait constamment un nombre élevé d’élèves et toujours un pourcentage<br />

élevé d’enfants métis. Les enfants métis cependant seraient <strong>les</strong> premiers à être déplacés <strong>dans</strong> une école où<br />

le nombre d’élèves était inférieur, par exemple l’école Elkhorn.<br />

Il arrivait plus souvent que <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> catholiques romaines aient un pourcentage plus élevé d’élèves métis<br />

que <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> protestantes. L’emplacement d’une école pouvait avoir également une certaine influence.<br />

En outre, l’emplacement d’une école tout près d’une communauté métisse bien établie pouvait avoir une<br />

influence sur le nombre de deman<strong>des</strong> provenant tant <strong>des</strong> parents que <strong>des</strong> instituteurs qui voulaient que<br />

<strong>les</strong> enfants métis soient inscrits à cette école (21).<br />

Le ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes ne voulait pas assumer la responsabilité financière de l’éducation <strong>des</strong><br />

enfants métis en permettant leur inscription <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Les enfants métis qui n’étaient pas visés<br />

par un traité ne devaient pas obtenir de subventions pour leurs frais de scolarité. Toutefois, lorsque <strong>des</strong><br />

arrangements étaient pris en raison <strong>des</strong> accords conclus <strong>dans</strong> un traité auquel étaient assujettis <strong>les</strong> parents,<br />

<strong>les</strong> enfants pouvaient avoir la permission de fréquenter l’école. Les accords <strong>dans</strong> <strong>les</strong> traités dépendaient de<br />

l’historique de la famille métisse et de son lieu de résidence.<br />

Les deman<strong>des</strong> et <strong>les</strong> politiques <strong>des</strong> églises concernant <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> ont influencé bon nombre de décisions<br />

de même que <strong>les</strong> résultats qui furent pris au nom <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>. Les églises reconnaissaient souvent que <strong>les</strong><br />

famil<strong>les</strong> métisses étaient dépossédées de leurs terres et qu’el<strong>les</strong> vivaient sur <strong>les</strong> réserves routières. Ces<br />

dernières, par charité, ont accepté <strong>des</strong> enfants métis <strong>dans</strong> leurs éco<strong>les</strong> (22).<br />

Divers facteurs contribuèrent à l’admission d’enfants métis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Un de ces facteurs, le rôle<br />

de médiation qu’on attribuait aux <strong>Métis</strong>, contribua à l’inclusion <strong>des</strong> enfants métis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>;<br />

cela fut souligné <strong>dans</strong> le rapport Davin en 1879 lorsqu’il est question de la création d’éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong><br />

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