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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

cas, <strong>des</strong> arrangements ont été pris entre certaines famil<strong>les</strong> métisses et <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>. Par exemple, lorsqu’un<br />

parent d’un enfant métis pouvait puiser de l’argent d’une entente de règlement, cet enfant était admis <strong>dans</strong><br />

une école (16). Les famil<strong>les</strong> métisses se sont aussi arrangées pour que leurs enfants soient admis <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

éco<strong>les</strong> en échange de travaux à l’école, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> fermes ou de l’entretien général.<br />

Au fur et à mesure qu’a augmenté le nombre de deman<strong>des</strong> présentées au gouvernement concernant<br />

l’admission <strong>des</strong> enfants métis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>, on effectua <strong>des</strong> changements correspondants <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

politiques gouvernementa<strong>les</strong> touchant le régime <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong>. À la fin <strong>des</strong> années 1890, Hayter Reed,<br />

surintendant <strong>des</strong> Affaires indiennes, s’opposa à tout financement pour <strong>les</strong> élèves métis. En vertu d’une<br />

autre politique, <strong>les</strong> élèves métis ne devaient être admis que lorsqu’il n’y avait pas suffisamment d’enfants<br />

indiens pour maintenir un taux élevé d’inscriptions. Les élèves métis furent également <strong>les</strong> premiers à être<br />

transférés d’autres éco<strong>les</strong> lorsque le faible taux d’inscriptions entraînait la fermeture d’une école (17).<br />

Il y avait peu d’inscriptions à l’école Elkhorn. Par conséquent, on a fermé l’école pendant quelques années<br />

en raison d’incendies et du prix élevé de l’éducation. Comme le nombre de <strong>Métis</strong> augmentait, le ministère<br />

de l’Intérieur, sous l’administration du surintendant Duncan Campbell Scott, a mis en place un système<br />

de classes pour juger de la qualité <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> et pour leur permettre d’être admis à l’école. Une équipe<br />

de représentants <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta détermina <strong>les</strong> catégories<br />

suivantes :<br />

Les Sang-mêlés peuvent être regroupés en trois classes passablement bien définies :<br />

1. Ceux qui vivent, à divers degrés, la vie sédentaire ordinaire du pays;<br />

2. Ceux qui vivent, à divers degrés, suivant le mode de vie <strong>des</strong> Indiens;<br />

3. Ceux qui — et ils constituent la classe la plus défavorisée de la communauté — sont<br />

<strong>des</strong> enfants illégitimes d’une femme indienne qui n’est pas prise en charge par un<br />

homme blanc (18).<br />

Ceux qui appartiennent à la première catégorie pouvaient présenter une demande au gouvernement du<br />

Dominion pour l’éducation de leurs enfants. Ceux de la troisième catégorie avaient le droit de fréquenter<br />

<strong>les</strong> éco<strong>les</strong> indiennes et jusqu’au moment où <strong>des</strong> traités indiens furent conclus, <strong>les</strong> enfants illégitimes <strong>des</strong><br />

femmes indiennes visées par un traité étaient exclus, et on ne pouvait accorder de subventions en leur<br />

nom. Cette politique fut élaborée pour dissuader « <strong>les</strong> naissances illégitimes ». Ceux qui appartenaient<br />

à la deuxième catégorie, cependant, étaient divisés en trois groupes : ceux qui vivaient loin <strong>des</strong> Indiens<br />

mais suivaient un certain mode de vie indien, ceux qui vivaient <strong>dans</strong> la proximité <strong>des</strong> réserves indiennes<br />

et ceux qui vivaient <strong>dans</strong> <strong>les</strong> réserves.<br />

Les préjugés qui nous viennent d’emblée et si souvent à l’esprit contre <strong>les</strong> personnes de<br />

sang-mêlé sont le résultat non pas du sang, mais de l’environnement... car de tel<strong>les</strong> éco<strong>les</strong><br />

furent fondées non pas pour remplir <strong>les</strong> obligations envers <strong>les</strong> Indiens définies <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> traités, mais comme moyen de prévenir, <strong>dans</strong> l’intérêt public, la création d’une race<br />

d’hommes sauvages, dont le comportement s’opposerait à celui de tous <strong>les</strong> autres hommes<br />

et qui susciteraient chez <strong>les</strong> autres hommes un comportement offensif (19).<br />

Cette lettre fut signée par Emile J. OMI de Saint-Albert, Albert Pascal de Prince Albert, Adilard OMI<br />

de Saint-Boniface, Olivier Elizard de Regina et Émile Grouard d’Athabaska.<br />

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