La présence des Métis dans les pensionnats
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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />
<strong>les</strong> inscrire <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> indiennes, éco<strong>les</strong> qui sont fondées et entretenues, ne l’oublions<br />
pas, non pour respecter simplement <strong>les</strong> termes <strong>des</strong> traités indiens, mais <strong>dans</strong> l’intérêt du<br />
Commonwealth (9 novembre 1911) (13).<br />
Une certaine attention a été portée à la condition misérable <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> entre <strong>les</strong> années 1880 et 1885 et<br />
à certains mouvements en Saskatchewan et au Manitoba qui amenèrent le gouvernement à établir une<br />
commission <strong>des</strong> Sang-mêlés pour surveiller <strong>les</strong> dissensions <strong>dans</strong> l’Ouest. Le commissaire <strong>des</strong> Indiens,<br />
Edgar Dewdney, a demandé aux agents <strong>des</strong> Indiens de dresser la liste de tous <strong>les</strong> Sang-mêlés <strong>dans</strong> leurs<br />
régions respectives et de noter s’ils étaient loyaux ou déloyaux envers le Commonwealth. Dans une note<br />
datée du 6 mai 1885, le commissaire écrit :<br />
Les troupes ont l’intention d’arrêter et de punir <strong>les</strong> traîtres peu importe où ils se trouvent,<br />
et ils devront, afin d’accomplir ceci, arrêter tous <strong>les</strong> Indiens ou toute personne suspecte qui<br />
pourraient se trouver sur leur passage <strong>dans</strong> le but de vérifier s’ils sont ou non <strong>des</strong> traîtres<br />
liés à Riel. Il est essentiel que tous <strong>les</strong> bons et loyaux Indiens sachent comment agir <strong>dans</strong><br />
<strong>les</strong> circonstances présentes de façon à assurer leur propre sécurité et la bonne volonté du<br />
gouvernement (6 mai 1885) (13).<br />
Les <strong>pensionnats</strong> fréquentés par <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> sont devenus <strong>des</strong> outils pour la Commission <strong>des</strong> Sang-mêlés qui<br />
surveillait ainsi <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> métisses et <strong>les</strong> mouvements <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>. L’école industrielle Qu’Appelle, située<br />
<strong>dans</strong> une communauté à forte population de <strong>Métis</strong>, en est un bon exemple. L’école a ouvert ses portes en<br />
1884, et la plupart <strong>des</strong> documents indiquent un pourcentage élevé d’enfants métis comparativement à<br />
d’autres institutions semblab<strong>les</strong>. Il s’agissait d’une école catholique romaine qui se préoccupait sincèrement<br />
<strong>des</strong> enfants métis et <strong>des</strong> Premières Nations, ce qui augmentait l’influence de l’Église sur la <strong>présence</strong> de<br />
<strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> cette école. Plusieurs facteurs peuvent avoir influencé la Commission <strong>des</strong> Sang-mêlés à utiliser<br />
<strong>les</strong> éco<strong>les</strong> pour surveiller <strong>les</strong> communautés métisses et <strong>des</strong> Premières Nations. Afin d’éviter que n’augmente<br />
le nombre de faiseurs de troub<strong>les</strong> potentiels, par exemple, ils ont empêché <strong>les</strong> parents de se déplacer <strong>dans</strong><br />
<strong>des</strong> secteurs problématiques en maintenant leurs enfants <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> (14).<br />
Après 1885, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> ont rapidement été dépossédés de leurs terres, et ces années furent surnommées<br />
<strong>les</strong> « années oubliées » (15). Les <strong>Métis</strong> ont été dépossédés de leurs terres, de leur argent, de leurs droits<br />
de chasse et de piégeage, ainsi que de l’accès aux droits fondamentaux de tout citoyen aux soins de santé<br />
et à l’éducation par exemple. Ils ont été pris entre <strong>les</strong> juridictions fédérale et provinciale, qui <strong>les</strong> ont laissés<br />
incapab<strong>les</strong> d’entretenir <strong>des</strong> communautés autonomes. Le gouvernement du Canada a reconnu <strong>les</strong> droits<br />
<strong>des</strong> <strong>Métis</strong> en vertu <strong>des</strong> titres, mais a également voulu abolir ces droits, comme on peut le constater <strong>dans</strong><br />
leurs tentatives pour se débarrasser <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> :<br />
Le gouvernement de Dominion n’a jamais pris la position selon laquelle il n’avait aucune<br />
obligation vis-à-vis <strong>des</strong> Sang-mêlés. Il a reconnu que ces derniers possédaient, à un certain<br />
degré, un titre autochtone sur <strong>les</strong> terres de ce pays, et le gouvernement a pris <strong>des</strong> mesures<br />
pour <strong>les</strong> abolir (15).<br />
Dans ce contexte, <strong>les</strong> Affaires indiennes ont élaboré <strong>des</strong> directives pour l’admission <strong>des</strong> élèves métis <strong>dans</strong><br />
<strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Les directeurs d’école, <strong>les</strong> religieuses et <strong>les</strong> instituteurs ont souvent présenté <strong>des</strong> deman<strong>des</strong><br />
pour que <strong>les</strong> enfants métis soient admis <strong>dans</strong> leurs éco<strong>les</strong>. Plusieurs représentants <strong>des</strong> églises l’ont fait car ils<br />
étaient inquiets au sujet <strong>des</strong> nombreuses famil<strong>les</strong> métisses qui vivaient <strong>dans</strong> la pauvreté (15). Dans d’autres<br />
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