26.06.2013 Views

La présence des Métis dans les pensionnats

La présence des Métis dans les pensionnats

La présence des Métis dans les pensionnats

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

Le terme inclut également <strong>les</strong> couvents, <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> indiennes, <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> <strong>des</strong> missionnaires et <strong>les</strong> éco<strong>les</strong><br />

catholiques. Ces termes dépendent de la région où l’école était située et du nom que leur donnaient <strong>les</strong><br />

diverses communautés qui <strong>les</strong> entouraient. <strong>La</strong> politique gouvernementale concernant <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> à l’époque<br />

où ces éco<strong>les</strong> ont ouvert leurs portes était différente de celle concernant d’autres groupes autochtones.<br />

L’intérêt du gouvernement à l’égard <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> s’est accru à la suite de l’insurrection de 1869 à Rivière-<br />

Rouge, de l’adoption de la Loi sur le Manitoba ainsi que de la création de la nouvelle province du Manitoba<br />

en 1870 (10). <strong>La</strong> population métisse de l’Ouest connut alors une période de résistance. <strong>La</strong> politique<br />

gouvernementale voulait qu’on assigne aux <strong>Métis</strong> et aux enfants métis <strong>des</strong> titres sur <strong>les</strong> terres. En vertu<br />

de la Loi sur le Manitoba de 1870, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> devaient recevoir 1,4 million d’acres de terres qui devaient<br />

être distribuées sous forme de titres sur <strong>les</strong> terres. Cependant, la déception, le délai <strong>dans</strong> <strong>les</strong> procédures<br />

et <strong>les</strong> pratiques frauduleuses <strong>des</strong> spéculateurs, <strong>des</strong> avocats et du gouvernement ont fait en sorte que <strong>les</strong><br />

<strong>Métis</strong> n’ont pu obtenir <strong>les</strong> titres qu’on leur avait promis. À cette époque, <strong>les</strong> enfants <strong>des</strong> Premières Nations<br />

avaient droit à une éducation grâce à un financement garanti par <strong>les</strong> traités et à <strong>des</strong> ententes de règlement<br />

définies <strong>dans</strong> un traité. Les <strong>Métis</strong> n’ont pas eu droit au même traitement (11).<br />

Les éco<strong>les</strong> relevaient du gouvernement et étaient financées par le gouvernement, mais el<strong>les</strong> suivaient <strong>les</strong><br />

normes <strong>des</strong> églises et étaient administrées par du personnel religieux (12). Cette situation a engendré une<br />

course entre <strong>les</strong> différentes églises et confessions. Les <strong>Métis</strong> se sont tournés vers la foi catholique romaine<br />

afin d’y trouver un appui et <strong>des</strong> conseils pour leur structure sociale (11).<br />

On débattait la possibilité d’admettre <strong>les</strong> élèves métis. <strong>La</strong> citation suivante définit bien la politique <strong>des</strong><br />

Affaires indiennes de l’époque :<br />

Il ne faut pas oublier que <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> et <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong> ne furent pas fondées<br />

<strong>dans</strong> le but de respecter <strong>les</strong> termes <strong>des</strong> traités ni pour respecter une quelconque disposition<br />

de la loi, mais qu’el<strong>les</strong> furent instituées <strong>dans</strong> l’intérêt public, de façon à ce que ne surgisse<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> réserves une classe de gens barbares et sans éducation (Ottawa, 18 octobre 1899)<br />

(12).<br />

Cette politique touche tant <strong>les</strong> élèves <strong>des</strong> Premières Nations que <strong>les</strong> élèves métis.<br />

Puisque le financement dépendait du nombre d’inscriptions et que <strong>les</strong> agents <strong>des</strong> Indiens étaient chargés<br />

de l’enlèvement obligatoire de tous <strong>les</strong> enfants de leurs communautés, il était primordial à la fois pour <strong>les</strong><br />

représentants <strong>des</strong> églises et <strong>les</strong> agents <strong>des</strong> Indiens de remplir <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>. Il fallait qu’il y ait un nombre élevé<br />

d’inscriptions <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> afin que cel<strong>les</strong>-ci puissent recevoir du financement aditionnel et demeurer<br />

ouvertes (12). Le nombre d’inscriptions, cependant, était souvent manipulé par <strong>les</strong> Affaires indiennes, <strong>les</strong><br />

agents <strong>des</strong> Indiens et <strong>les</strong> représentants <strong>des</strong> églises. On raconte à plusieurs endroits que <strong>les</strong> agents <strong>des</strong><br />

Indiens enlevaient de jeunes enfants <strong>des</strong> Premières Nations, dès l’âge de trois ans, <strong>les</strong> enfants mala<strong>des</strong><br />

et <strong>les</strong> enfants métis pour remplacer <strong>les</strong> enfants <strong>des</strong> Premières Nations de façon à accroître le nombre<br />

d’inscriptions <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> (13). Ceci explique pourquoi <strong>les</strong> premiers <strong>Métis</strong> se sont retrouvés <strong>dans</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>pensionnats</strong>. Voici ce que dit le gouvernement au sujet <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> :<br />

Il n’y a pas une classe plus malheureuse <strong>dans</strong> ce pays... Que faudrait-il faire d’autre pour<br />

<strong>les</strong> empêcher de devenir <strong>des</strong> parias de la société et <strong>des</strong> menaces à cette dernière que de<br />

52

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!