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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

Au moment où Ottawa examinait <strong>les</strong> recommandations de Davin, il n’y avait pas moins de 12 <strong>pensionnats</strong><br />

en Ontario, au Manitoba, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Territoires du Nord-Ouest et en Colombie-Britannique. Ils étaient<br />

administrés par diverses confessions chrétiennes, et <strong>les</strong> résultats étaient suffisants pour prouver la supériorité<br />

<strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> sur <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> de jour ordinaires (102). En 1883, le gouvernement du Premier ministre<br />

Sir J.A. Macdonald mit en place le programme <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong>. Le Parlement versa 44 000 $ pour la<br />

construction de trois éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le Nord-Ouest, somme qui devait être répartie entre une<br />

institution anglicane à Battleford, sous la direction de Thomas Clarke, une institution catholique romaine<br />

« à ou près de » Qu’Appelle (Saint-Boniface) et une école industrielle catholique romaine <strong>dans</strong> la région<br />

visée par le Traité nº 7 (Saint-Albert). L’institution anglicane utilisa <strong>les</strong> installations que détenait le<br />

gouvernement territorial avant de déménager à Regina, et on devait construire de nouveaux bâtiments<br />

pour <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> catholiques (103). Dans une région donnée, il revenait au Commissaire <strong>des</strong> Indiens de la<br />

région de déterminer si <strong>les</strong> élèves devraient être enlevés d’une tribu ou de toutes <strong>les</strong> ban<strong>des</strong>. Bien que Davin<br />

ait recommandé le recrutement <strong>des</strong> élèves métis et l’emploi de personnel métis, ces recommandations ne<br />

furent pas suivies. « Même si certains enfants métis et indiens non inscrits ont été discrètement admis<br />

au cours <strong>des</strong> premières années du nouveau régime de <strong>pensionnats</strong>, vers <strong>les</strong> années 1890, Ottawa insistait<br />

à <strong>des</strong>tiner <strong>les</strong> subventions aux enfants indiens inscrits seulement, pour <strong>les</strong>quels le gouvernement fédéral<br />

assumait une responsabilité constitutionnelle » (103-104).<br />

Outre ces éco<strong>les</strong>, <strong>les</strong> anglicans, sous la direction de l’évêque W.C. Bompas, mirent sur pied le foyer scolaire<br />

Saint-Paul à Dawson City, au Yukon, en 1920 (144). Il arrivait fréquemment que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> situées<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> régions éloignées, le gibier fasse partie de l’alimentation <strong>des</strong> élèves (296). Le foyer scolaire anglican<br />

Saint-Paul à Dawson City était <strong>des</strong>tiné principalement aux enfants métis et indiens non inscrits, et on y<br />

mangeait très souvent du poisson et de la viande d’original. Avec le temps, cependant, Ottawa déconseilla<br />

cet état de dépendance à l’égard de ces denrées régiona<strong>les</strong> (297).<br />

Bien que <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> mettaient l’accent sur l’importance du travail pour acquérir <strong>les</strong> compétences<br />

nécessaires, <strong>dans</strong> la plupart <strong>des</strong> éco<strong>les</strong>, jusque <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1950, la réalité était bien différente : le<br />

travail était un moyen de soutenir ces institutions plutôt qu’un moyen de s’instruire. On donna à certaines<br />

catégories d’élèves plus de travail qu’à d’autres. Par exemple, en 1909, <strong>les</strong> représentants <strong>des</strong> méthodistes<br />

essayèrent de retenir un certain nombre d’élèves métis et indiens non inscrits qu’Ottawa voulait retirer<br />

du pensionnat de Red Deer parce que « bon nombre de ces enfants de sang-mêlé constituaient la force de<br />

l’institution pour ce qui est du travail courant. » (288). À cette époque ainsi que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années qui ont<br />

suivi, il arrivait souvent que <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> retiennent <strong>des</strong> élèves plus âgés simplement pour entretenir<br />

l’école.<br />

Milloy, J.s. (1999). A National Crime: The Canadian Government and the Residential<br />

school system: 1879-1986. Winnipeg, MB: University of Manitoba press.<br />

Milloy n’aborde pas d’une façon particulière la <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Cependant, une<br />

partie de son étude touche <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> situées <strong>dans</strong> l’Arctique, où on ne faisait pas toujours de distinctions<br />

entre enfant indien, inuit, métis ou enfant blanc. Milloy déclare par exemple :<br />

Il est certain qu’avec la construction de grands et de petits foyers scolaires, on créa une<br />

infrastructure nouvelle et améliorée et on peut même dire que ces petits foyers scolaires<br />

constituaient tout un progrès par rapport aux modè<strong>les</strong> précédents. On chercha aussi<br />

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