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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

changea de mains vers 1905, le soutien accordé par l’État reprit, et le Ministère prit en charge <strong>les</strong> dettes<br />

découlant de l’achat de graines de semence (170).<br />

En janvier 1905, un incendie délibérément provoqué par <strong>les</strong> enfants métis détruisit l’école. Le père Thérien<br />

poursuivit son idée originale de faire de Saint-Paul <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> une paroisse canadienne-française; il lui<br />

fallut quatre ans pour réussir.<br />

En 1902, le père Thérien soutint que la stabilité de la colonie et le fait que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> avaient compté sur<br />

leurs propres ressources pour en faire un succès étaient <strong>des</strong> indications que l’on n’avait pas bien jugé <strong>des</strong><br />

choses avant d’accorder la permission en premier lieu. Après l’incendie, le père Thérien mit l’accent sur<br />

la faible croissance de la colonie plutôt que sur sa stabilité et parla <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> comme <strong>des</strong> paresseux, <strong>des</strong><br />

personnes qui n’aimaient pas travailler et qui n’étaient jamais contentes. Le père Thérien convainquit<br />

ensuite le ministre de l’Intérieur de l’époque, Frank Olivier, que la région entourant la colonie devait<br />

être arpentée et offerte en tant que lots de colonisation. Au cours de cette même période, il encouragea<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong> à accepter ces lots à l’extérieur de la colonie. Le père Thérien affirma aux jeunes <strong>Métis</strong> que s’ils<br />

construisaient à l’extérieur de la colonie, ils pourraient plus tard vendre leurs terres et utiliser l’argent pour<br />

présenter une revendication à l’égard de la réserve. On rapporte qu’une fois que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> commencèrent<br />

à agir ainsi, le père Thérien déclara que ce comportement était la preuve que le <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> n’étaient plus<br />

intéressés par le projet et qu’ils quittaient la colonie (172).<br />

Miller, James R. (1996). shingwauk’s vision: a history of Native Residential schools.<br />

Toronto, ON: University of Toronto press.<br />

Miller examine la question <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> sous trois points de vue différents : celui <strong>des</strong> représentants<br />

du gouvernement qui ont autorisé la création de ces <strong>pensionnats</strong>, celui <strong>des</strong> missionnaires qui ont enseigné<br />

<strong>dans</strong> ces <strong>pensionnats</strong> et celui <strong>des</strong> élèves qui <strong>les</strong> ont fréquentés. Miller commence par retracer <strong>les</strong> fondations<br />

historiques <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> en Nouvelle-France au XVIIe siècle. Cet aperçu historique est suivi d’un<br />

examen de la version « moderne » <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> créée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1880 et d’un résumé de la<br />

fermeture graduelle de ces éco<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1960. Il présente divers aspects : le type d’éducation qui<br />

était offert aux élèves <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong>, le travail et <strong>les</strong> loisirs, <strong>les</strong> soins et <strong>les</strong> sévices ainsi que la résistance<br />

de la part <strong>des</strong> élèves et de leurs famil<strong>les</strong> à l’égard du régime <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong>. Son analyse se fonde sur ce<br />

que racontent <strong>des</strong> Autochtones au sujet de l’expérience qu’ils ont vécue <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> et sur <strong>des</strong><br />

recherches effectuées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> archives. On y trouve aussi une carte de toutes <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> ainsi qu’une liste<br />

<strong>des</strong> missionnaires qui ont enseigné <strong>dans</strong> ces éco<strong>les</strong> au Canada.<br />

Ce que Miller rapporte sur <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1880 touche la région visée par le Traité nº 6.<br />

« Ottawa avait commencé à s’éloigner de l’engagement pris <strong>dans</strong> le traité selon lequel on devait fonder une<br />

école <strong>dans</strong> la réserve [...] lorsque <strong>les</strong> Indiens en demandaient une, pour établir, plutôt, <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> hors<br />

<strong>des</strong> réserves. » Selon Miller, ce sont <strong>des</strong> facteurs économiques et sociaux qui ont motivé ce changement.<br />

En 1879, par exemple, avec la disparation de presque tous <strong>les</strong> bisons, le gouvernement et <strong>les</strong> Autochtones<br />

se sont rendus compte « qu’une mesure immédiate était nécessaire pour aider <strong>les</strong> Indiens <strong>des</strong> Plaines à<br />

faire la transition d’une économie axée sur la chasse à une économie axée sur l’agriculture. » À la suite de<br />

l’effondrement de l’économie fondée sur la chasse au bison, David <strong>La</strong>ird, un surintendant <strong>des</strong> Territoires<br />

du Nord-Ouest, nota, en 1878, que <strong>les</strong> choix d’Ottawa étaient <strong>les</strong> suivants : « aider <strong>les</strong> Indiens à pratiquer<br />

l’agriculture et à élever du bétail, <strong>les</strong> nourrir où <strong>les</strong> combattre. » (100, citation omise) On croyait que<br />

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