La présence des Métis dans les pensionnats
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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />
Lorsque <strong>les</strong> colons blancs affluèrent <strong>dans</strong> le sud du Manitoba, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> qui y étaient demeurés devinrent<br />
minoritaires. En 1870, il y avait 9 800 <strong>Métis</strong> et en 1880, il n’y avait plus que 5 314 <strong>Métis</strong> qui revendiquèrent<br />
<strong>des</strong> terres en vertu de l’article 31 de le la Loi sur le Manitoba (21).<br />
Les <strong>Métis</strong> francophones étaient catholiques et lorsque l’Église encouragea l’immigration de catholiques<br />
francophones au Manitoba, <strong>les</strong> immigrants s’installèrent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> communautés métisses où se trouvaient<br />
déjà <strong>des</strong> églises (21-22). L’assimilation se fit rapidement.<br />
sawchuk, Joe, patricia sawchuck et Theresa Ferguson (1981). <strong>Métis</strong> <strong>La</strong>nd Rights in<br />
alberta: a political history. edmonton, aB: <strong>Métis</strong> association of alberta.<br />
Ce document porte sur Saint-Paul <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>, la première colonie métisse de la période 1896-1909.<br />
Même si l’Église dépendait du soutien de l’État et que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> dépendaient du soutien de l’Église, tant<br />
l’État que l’Église considéraient <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> de façon paternaliste. Cependant, l’Église, et tout particulièrement<br />
le père <strong>La</strong>combe, estimait qu’elle avait une responsabilité réelle vis-à-vis <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> (159). Le gouvernement<br />
fédéral considéra l’Ouest comme un fournisseur de ressources naturel<strong>les</strong> et un marché pour <strong>les</strong> produits<br />
finis. Afin de profiter pleinement de l’économie de cet arrière-pays, il fallait fonder rapidement une colonie<br />
et y instituer un système efficace de transport. Avant que <strong>les</strong> politiques pour atteindre ces objectifs ne<br />
soient mises en œuvre, il fallait toutefois établir une <strong>présence</strong> fédérale <strong>dans</strong> l’Ouest et abolir <strong>les</strong> droits <strong>des</strong><br />
Autochtones aux terres. Une fois cela accompli, d’importantes concessions de terres furent accordées aux<br />
sociétés de chemin de fer. En 1880, le chemin de fer transcontinental Canadien Pacifique fut légalement<br />
constitué, et on entreprit sa construction. À la fin <strong>des</strong> années 1880, le ministère de l’Intérieur commença<br />
à arpenter <strong>les</strong> Territoires du Nord-Ouest afin d’établir un système de lots de colonisation gratuits,<br />
conformément à l’Acte concernant <strong>les</strong> terres de la Puissance (1872).<br />
Dans <strong>les</strong> années 1890, la domination de l’Église catholique romaine allait être remise en question. <strong>La</strong> plupart<br />
<strong>des</strong> Indiens visés par un traité étaient déjà catholiques. Les colons qui immigraient <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Territoires<br />
du Nord-Ouest étaient surtout protestants. L’évêque Grondin, de Saint-Albert, déclara <strong>dans</strong> une lettre,<br />
qu’à partir de 1889 <strong>les</strong> protestants commencèrent à constituer une menace pour <strong>les</strong> catholiques pour ce<br />
qui est <strong>des</strong> fonds du gouvernement, particulièrement pour <strong>les</strong> fonds <strong>des</strong>tinés aux éco<strong>les</strong> (160). L’évêque<br />
Grondin tenta d’augmenter la population de catholiques par l’immigration de Canadiens français. Il ne<br />
réussit pas, toutefois, à faire venir <strong>des</strong> immigrants québécois. En 1890, l’évêque Grondin essaya d’encourager<br />
<strong>des</strong> Belges, <strong>des</strong> catholiques irlandais non francophones et <strong>des</strong> Ruthéniens à venir s’installer <strong>dans</strong> leurs<br />
communautés (161).<br />
<strong>La</strong> perte ou l’insuffisance de modè<strong>les</strong> de subsistance traditionnels fut la raison principale de l’appauvrissement<br />
<strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> l’Ouest. De plus, le gouvernement était insensible face à la dépendance <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> à l’égard<br />
<strong>des</strong> « produits alimentaires du pays. » En 1890, on passa une loi qui interdisait de chasser <strong>les</strong> canards et<br />
<strong>les</strong> perdrix au printemps.<br />
Dans un rapport soumis par le Comité <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> de Saint-Albert, on identifia quatre causes de la pauvreté<br />
chez <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> : la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> récoltes de l’année précédente en raison du gel; la diminution <strong>des</strong> animaux<br />
à fourrure et le faible prix <strong>des</strong> fourrures; ainsi que l’échec presque total de la pêche et le prix élevé <strong>des</strong><br />
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