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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

la direction de Cuthbert Grant, fondèrent une nouvelle colonie à Grantown, sur <strong>les</strong> rives de la rivière<br />

Assiniboine (aujourd’hui Saint-François-Xavier).<br />

En cette année de 1823, déjà plusieurs milliers <strong>des</strong> personnes, principalement <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>, étaient installées<br />

<strong>dans</strong> la colonie de Rivière-Rouge. Les deux églises, anglicane et catholique romaine, étaient solidement<br />

installées et préparées à évangéliser et à instruire la population. Les ordres religieux travaillèrent étroitement<br />

avec la Compagnie de la Baie d’Hudson afin d’utiliser <strong>les</strong> églises et <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> pour convertir la population<br />

métisse et la civiliser, ainsi que soutenir l’agriculture. Ces moyens permettaient de prendre la maîtrise<br />

sociale de cette population semi-nomade. Leurs efforts furent couronnés de succès.<br />

En 1829, l’évêque Provencher étendit l’éducation aux fil<strong>les</strong> en engageant deux <strong>Métis</strong>ses, <strong>les</strong> sœurs Nolin<br />

de Pembina, pour enseigner à Rivière-Rouge. En 1845, Mgr Provencher exploitait cinq éco<strong>les</strong> : trois à<br />

Saint-Boniface, une à Saint-François-Xavier et une autre qui était dirigée par un instituteur itinérant<br />

travaillant avec <strong>les</strong> enfants qui suivaient leurs parents vers <strong>les</strong> plaines pour chasser le bison.<br />

En 1832, la décision fut prise de fermer l’école John West à Rivière-Rouge et de transférer <strong>les</strong> élèves<br />

indiens <strong>dans</strong> une nouvelle école près de St. Peter. L’école avait bien admis auparavant quelques Indiens,<br />

mais elle avait principalement servi de pensionnat pour <strong>les</strong> fils et <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> de sang-mêlé <strong>des</strong> commerçants<br />

de fourrures qui vivaient <strong>dans</strong> <strong>les</strong> postes isolés.<br />

Le révérend David Jones estimait que <strong>les</strong> enfants devaient être isolés de leurs famil<strong>les</strong> pour éteindre plus<br />

facilement le mode de vie indien (11). À son avis, la clé de l’acculturation consistait à contraindre ces<br />

enfants à utiliser l’anglais en tout temps (11-12). Les inscriptions à l’école affluèrent.<br />

Il existe peu de témoignages pour soutenir la thèse selon laquelle la contrainte aurait été utilisée pour<br />

recruter ces élèves, toutefois, <strong>les</strong> ban<strong>des</strong> errantes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> environs de Rivière Rouge n’étaient visiblement<br />

pas réceptives à l’idée de laisser leurs enfants <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>.<br />

En 1844, <strong>les</strong> Sœurs Grises arrivèrent à Rivière-Rouge pour aider deux pères oblats, le père Aubert et le<br />

père Taché. <strong>La</strong> division <strong>des</strong> missions <strong>dans</strong> <strong>des</strong> colonies plus petites devenait alors possible. L’accent fut placé<br />

à étendre <strong>les</strong> missions et <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> chrétiennes pour qu’el<strong>les</strong> soient accessib<strong>les</strong> aux populations noma<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> plaines et <strong>des</strong> régions boisées (10). Dans la plupart <strong>des</strong> cas, <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> missions accueillirent à la<br />

fois <strong>les</strong> Indiens et <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>.<br />

Les catholiques tentèrent d’élargir leur influence sur <strong>les</strong> Indiens qui vivaient <strong>dans</strong> la région de Forks, région<br />

qui s’étendait jusqu’à 30 mil<strong>les</strong> en amont de la rivière Assiniboine, et ils y établirent une colonie mixte,<br />

indienne et métisse, connue sous le nom de Baie Saint-Paul; cependant, cette colonie n’eut pas de succès<br />

(12). <strong>La</strong> mission fut abandonnée en 1848; seuls <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> y demeurèrent. Plus tard, ces <strong>Métis</strong> fondèrent<br />

une nouvelle colonie située 10 mil<strong>les</strong> plus loin et la nommèrent Saint-Eustache (13).<br />

À la suite de la Confédération, le gouvernement dut définir qui était Indien. C’est ainsi qu’à compter de<br />

1870, il s’avéra nécessaire d’envisager séparément l’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> et celle <strong>des</strong> Indiens.<br />

Les troub<strong>les</strong> de 1869-1870 aboutirent à la Loi sur le Manitoba (16). <strong>La</strong> Loi prévoyait <strong>des</strong> dispositions<br />

régissant <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> confessionnel<strong>les</strong> <strong>des</strong>tinées aux <strong>Métis</strong> et mettait de côté 1 400 000 acres de terres « en<br />

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