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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

<strong>dans</strong> le nord de l’Alberta, son propre inspecteur, A.A. Ruttan, du Bureau <strong>des</strong> terres du Dominion situé<br />

à Edmonton. Avant le départ de Ruttan pour la colonie, l’opinion du Ministère était déjà toute faite : le<br />

sous-ministre avait écrit qu’il n’y avait aucune raison d’y fonder une école industrielle (91).<br />

Ruttan arriva à Saint-Paul le 3 janvier 1899 et organisa une réunion avec <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> de l’endroit, qui<br />

parlaient toutes le cri. Les famil<strong>les</strong> métisses soutirent activement la création de l’école. Ruttan, quant<br />

à lui, accordait la priorité absolue à la fourniture de machines agrico<strong>les</strong> adéquates, dont l’arrangement<br />

serait pris immédiatement par <strong>les</strong> autorités de la mission et qui devaient être livrées à la colonie avant le<br />

1er avril. Cependant, Ruttan se rendit compte qu’en accordant la priorité aux machines agrico<strong>les</strong>, il n’y<br />

aurait probablement pas de fonds pour l’école. En conséquence, il recommanda le financement de l’école.<br />

Il reconnut également la chance qu’avaient <strong>les</strong> gens que l’Église catholique romaine puisse gérer l’école,<br />

laquelle fournissait volontairement et gratuitement ses meilleurs services, car c’était là son devoir religieux.<br />

Il recommanda que l’école soit gratuite pour <strong>les</strong> colons pour une durée de cinq à dix ans. Cependant, cette<br />

recommandation, n’était pas celle que Ruttan devait faire et allait complètement à l’encontre de ce que le<br />

sous-ministre avait écrit (92).<br />

L’école ouvrit officiellement ses portes en 1903 (93). À ce moment-là, l’école ne recevait toujours aucun<br />

appui public de la part d’Ottawa. Le financement fédéral <strong>des</strong>tiné aux éco<strong>les</strong> ne s’adressait qu’aux Indiens,<br />

et <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> n’étaient pas <strong>des</strong> Indiens. Le 15 janvier 1905, un incendie détruisit complètement le bâtiment<br />

(96), <strong>des</strong> garçons métis ayant planifié, l’automne précédent, d’y mettre le feu (97). L’école fut reconstruite<br />

après <strong>les</strong> fêtes de Noël, puis de nouveau complètement détruite par un autre incendie. On remit donc en<br />

état l’ancienne école de jour (98-99).<br />

Un <strong>des</strong> principes fondamentaux sur lequel insistait le père <strong>La</strong>combe était l’exclusion de tout colon blanc<br />

de la colonie, qu’il soit de langue française ou anglaise (99). Seuls <strong>les</strong> Blancs en possession de l’autorisation<br />

express du directeur pouvaient demeurer à l’intérieur <strong>des</strong> limites de la réserve. Des colons de l’extérieur<br />

exerçaient <strong>des</strong> pressions pour s’y établir. Par ailleurs, le père Thérien souhaitait ouvrir la réserve aux<br />

colons canadiens-français et défendait cette cause depuis 1905 (102). Une fois que le père Thérien eut<br />

convaincu avec succès <strong>les</strong> évêques <strong>La</strong>ngevin et Légal, ainsi que le père <strong>La</strong>combe, d’ouvrir la réserve aux<br />

colons canadiens-français, <strong>les</strong> autres membres du conseil y consentirent (101-102).<br />

Lussier, antoine s. et D. Bruce sealey (1980). The Other Natives: the-<strong>les</strong> <strong>Métis</strong>, volume<br />

3. Winnipeg, MB: Manitoba <strong>Métis</strong> Federation press.<br />

L’histoire de l’éducation <strong>des</strong> populations métisses est un récit de luttes épiques entre deux éco<strong>les</strong> de pensée<br />

opposées quant au but même de l’éducation : la culture traditionnelle par opposition à la valorisation d’un<br />

enseignement imprégné de la culture européenne (1). Diverses églises et divers gouvernements tentèrent de<br />

mettre en place <strong>des</strong> mesures pour concilier ces deux cultures contradictoires : éducation et religion (4).<br />

Avant 1800, on mit au point pour <strong>les</strong> Autochtones un régime d’éducation de type européen en vue de<br />

répondre aux besoins <strong>des</strong> enfants de sang-mêlé <strong>des</strong> employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Par<br />

la suite, <strong>les</strong> besoins <strong>des</strong> colons blancs de Rivière-Rouge exigèrent la création d’éco<strong>les</strong>. Ce n’est que plus tard<br />

que le régime d’éducation européen s’étendit aux enfants indiens du Manitoba. Ces régimes d’éducation<br />

avaient un caractère religieux et moral bien défini. Les efforts déployés pour fonder <strong>des</strong> établissements<br />

éducatifs et religieux en tant que moyen de contrôle social engendrèrent une combinaison de facteurs<br />

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