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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

l’intermédiaire de leurs cousins <strong>Métis</strong>. Lorsque la compagnie apprit cela, elle émit <strong>des</strong> ordres interdisant<br />

à quiconque d’échanger <strong>des</strong> fourrures avec <strong>les</strong> Indiens, sous peine d’emprisonnement (41-42).<br />

Le 21 juin 1844, <strong>les</strong> premières Sœurs Grises arrivèrent à Rivière-Rouge pour ouvrir une école <strong>des</strong>tinée<br />

aux fil<strong>les</strong>. El<strong>les</strong> eurent de nombreuses élèves de toutes <strong>les</strong> classes socia<strong>les</strong> et de toutes <strong>les</strong> nationalités, y<br />

compris <strong>des</strong> enfants métis (44). Les Indiens établis autour de la colonie de Rivière-Rouge provenaient <strong>des</strong><br />

tribus de Sioux et de Saulteaux. Les Saulteaux étaient <strong>des</strong> gens aux mœurs plutôt douces et ils s’entendaient<br />

généralement bien avec <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> (45).<br />

Fournier, suzanne et ernie Crey (1997). stolen From Our embrace: The abduction<br />

of First Nations Children and the Restoration of aboriginal Communities. vancouver,<br />

C.-B.: Douglas & McIntyre.<br />

Dès le XVIIe siècle, plusieurs Québécois épousèrent <strong>des</strong> Autochtones, principalement <strong>des</strong> membres <strong>des</strong><br />

nations Kanien’keha (mohawk), huronne et onondaga appartenant à la Confédération <strong>des</strong> Six-Nations<br />

(12). Durant de nombreuses générations, la famille paternelle de Fournier résida à Québec. Son père se<br />

considérait lui-même un Blanc et ne croyait pas au métissage; cependant, Fournier fut élevée en Alberta<br />

et étiquetée de <strong>Métis</strong> (12-13). Elle et sa sœur préféraient avoir comme amis <strong>les</strong> enfants autochtones de<br />

la réserve voisine de Morley.<br />

Dès 1821, <strong>les</strong> compagnies qui faisaient le commerce <strong>des</strong> fourrures n’avaient plus besoin <strong>des</strong> populations<br />

autochtones comme associés commerciaux indispensab<strong>les</strong> pour faciliter le commerce; el<strong>les</strong> avaient<br />

commencé à employer leur propre personnel, y compris <strong>des</strong> Européens et un nombre croissant de <strong>Métis</strong><br />

(53).<br />

Au cours <strong>des</strong> années 1820, certains colons britanniques exercèrent <strong>des</strong> pressions sur le gouvernement<br />

canadien pour que <strong>les</strong> Indiens, d’une façon ou d’une autre, soient neutralisés ou écartés <strong>des</strong> terres. Cet<br />

impératif politique et économique fut la motivation directe du soutien accordé par le gouvernement colonial<br />

aux <strong>pensionnats</strong> <strong>des</strong>tinés aux enfants indiens et administrés par <strong>les</strong> religieux. En 1846, lors d’une rencontre<br />

tenue à Orillia, le gouvernement se prononça en faveur <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> pour Indiens.<br />

Afin de réaliser cet engagement, <strong>les</strong> intérêts <strong>des</strong> églises et de l’État s’allièrent donc pour <strong>des</strong> raisons de<br />

commodité (53). Catholiques, anglicans et méthodistes fondèrent <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> pour enfants indiens jusqu’au<br />

Manitoba et en Alberta. Les protestants et <strong>les</strong> catholiques ouvrirent <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> en Colombie-Britannique.<br />

Les premières éco<strong>les</strong> furent fondées en 1857 à Metlakatla, <strong>dans</strong> le nord de la Colombie-Britannique, et<br />

en 1861, à la mission St. Mary, <strong>dans</strong> la vallée Fraser.<br />

Avec la venue de la Confédération en 1867, époque où le gouvernement national fut chargé de la<br />

responsabilité constitutionnelle de l’éducation <strong>des</strong> Indiens, <strong>les</strong> églises reçurent un plus grand appui officiel.<br />

Les éco<strong>les</strong> de jour ne suffisaient pas à couper <strong>les</strong> liens entre parents et enfants autochtones. En 1876, tous<br />

<strong>les</strong> enfants autochtones devinrent <strong>des</strong> pupil<strong>les</strong> léga<strong>les</strong> de la Couronne. En 1889, on créa un ministère<br />

<strong>des</strong> Affaires indiennes, et <strong>des</strong> agents <strong>des</strong> Indiens furent nommés et envoyés <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> régions du<br />

pays. L’agent <strong>des</strong> Indiens pouvait menacer de retenir de l’argent <strong>des</strong> parents autochtones déjà pauvres s’ils<br />

n’envoyaient pas leurs enfants à l’école; il pouvait même <strong>les</strong> jeter en prison (54).<br />

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