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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

moins élevé de sévices que leurs camara<strong>des</strong> de classe <strong>des</strong> Premières Nations, mais uniquement que leurs<br />

expériences étaient particulières » (2001:26).<br />

Bien qu’il existe quelques preuves <strong>des</strong> effets négatifs disproportionnés <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> sur <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>, <strong>des</strong><br />

recherches supplémentaires seraient toutefois nécessaires pour évaluer et comparer <strong>dans</strong> leur ensemble<br />

ces expériences avec cel<strong>les</strong> <strong>des</strong> enfants indiens. On peut constater que le traitement était différent par<br />

exemple <strong>dans</strong> <strong>les</strong> services de « guérison » mis à leur disposition par opposition à ceux offerts aux Premières<br />

Nations. Hansen et Lee rapportent qu’un <strong>Métis</strong> interrogé relate qu’il avait eu <strong>des</strong> difficultés à obtenir <strong>des</strong><br />

services de counselling pour <strong>des</strong> abus sexuels subis durant son enfance. Dans le cas <strong>des</strong> Indiens inscrits,<br />

la Direction <strong>des</strong> services médicaux de Santé Canada fournit ce genre de services non assurés. Ainsi, pour<br />

<strong>les</strong> Indiens inscrits, l’accès aux services de counselling n’est pas un problème, alors que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> n’y ont<br />

pas droit (Hansen et Lee, 1999).<br />

Les populations métisses (de même que <strong>les</strong> Indiens non inscrits) ont été désavantagées au cours <strong>des</strong> années<br />

en se voyant refuser l’accès à <strong>des</strong> programmes, tels que <strong>les</strong> services de santé non assurés (services médicaux<br />

offerts gratuitement aux Indiens inscrits et aux Inuits qui ne sont pas couverts par <strong>les</strong> régimes provinciaux<br />

d’assurance-maladie). Dans son rapport, Dianne Kinnon relève que la Direction <strong>des</strong> services médicaux de<br />

Santé Canada fournit aux Indiens inscrits et aux Inuits de nombreux programmes, tels que <strong>les</strong> centres de<br />

santé, <strong>les</strong> programmes fédéraux de lutte contre l’abus d’alcool et de drogues, <strong>les</strong> initiatives <strong>des</strong>tinées aux<br />

enfants à risques, le programme « Des bébés en santé, » etc., qui se chiffrent à <strong>des</strong> millions de dollars par<br />

année. Les <strong>Métis</strong> « dont plusieurs vivent <strong>dans</strong> <strong>des</strong> communautés voisines <strong>des</strong> réserves indiennes bénéficiant<br />

de ces services et qui sont confrontés à <strong>des</strong> problèmes sociaux et de santé identiques n’ont droit à aucun<br />

de ces programmes. Aucun <strong>des</strong> gouvernements provinciaux ou territoriaux n’est actuellement en mesure<br />

d’offrir aux populations métisses <strong>des</strong> programmes particuliers » (Kinnon, 1994:11).<br />

Le problème de l’inégalité <strong>dans</strong> <strong>les</strong> services offerts aux <strong>Métis</strong> provient du fait que <strong>les</strong> responsabilités diffèrent<br />

d’un ordre de gouvernement à l’autre. Comme le releva la Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> autochtones<br />

(1996), <strong>les</strong> programmes fédéraux, avec tous leurs défauts, sont réellement <strong>les</strong> seuls qui sont adaptés aux<br />

besoins <strong>des</strong> Autochtones. De ce fait, ils ont été longtemps enviés par <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>. Pour <strong>les</strong> communautés<br />

métisses, le vide politique empêche tout changement. « Les gouvernements provinciaux continuent de<br />

s’opposer à l’élaboration ou au financement de programmes particuliers aux Autochtones et le gouvernement<br />

fédéral refuse d’exercer son autorité concernant <strong>les</strong> services hors <strong>des</strong> réserves » (Royal Commission on<br />

Aboriginal Peop<strong>les</strong>, 1996b:257). Il faudrait effectuer <strong>des</strong> recherches supplémentaires afin de déterminer<br />

si le manque de services de counselling et de services connexes de santé a eu une incidence négative et a<br />

aggravé <strong>les</strong> répercussions <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> sur <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>.<br />

Conclusion et futures recherches<br />

On peut conclure de cette synthèse que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> ont fréquenté <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> au Canada. Dans de<br />

nombreux cas, ils formaient une minorité <strong>dans</strong> ces <strong>pensionnats</strong> à forte majorité indienne. Les expériences<br />

qu’ils y vécurent furent semblab<strong>les</strong> aux expériences que vécurent <strong>les</strong> élèves indiens et, <strong>dans</strong> certains<br />

cas, en raison de leur statut de minoritaires et de l’absence de parrainage « officiel », ils faisaient l’objet<br />

de discrimination. Il arriva souvent que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> constituèrent la majorité <strong>des</strong> élèves et que certains<br />

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