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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

aucun établissement scolaire parce qu’ils vivaient <strong>dans</strong> <strong>des</strong> régions où il n’y avait aucune école provinciale.<br />

Plusieurs avaient tendance à vivre le long <strong>des</strong> communautés <strong>des</strong> réserves indiennes, <strong>des</strong> réserves routières<br />

et aux abords <strong>des</strong> petites vil<strong>les</strong>. Le gouvernement fédéral devenait de plus en plus intransigeant quant à<br />

l’admission <strong>des</strong> enfants métis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> indiennes; dès lors, la plupart ne reçurent aucune éducation<br />

en Alberta au cours de cette période. Le président de cette commission fit remarquer qu’en raison de la<br />

politique du gouvernement fédéral sur <strong>les</strong> titres <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> : « Dans cette province, une grande partie de la<br />

population métisse vit <strong>dans</strong> la misère, leur santé est menacée, leur éducation est négligée et leur bien-être<br />

se trouve <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pires conditions possib<strong>les</strong> (Ewing, 1935:11). Un <strong>Métis</strong> « est un paria et il se retrouve<br />

<strong>dans</strong> un état de misère bien plus grand qu’un Indien, l’Indien étant bien mieux traité que le Sang-mêlé »<br />

(Norris, 1935:17). <strong>La</strong> Commission souligna que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> qui ont fréquenté l’école furent généralement<br />

acceptés par charité <strong>dans</strong> <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> administrées par <strong>des</strong> églises lorsqu’el<strong>les</strong> pouvaient se le permettre.<br />

Le rapport mentionne que, <strong>dans</strong> certains cas, plusieurs <strong>Métis</strong> fréquentèrent de tel<strong>les</strong> éco<strong>les</strong> pour diverses<br />

raisons et selon <strong>les</strong> circonstances particulières d’une localité donnée. <strong>La</strong> Commission passa sous silence,<br />

toutefois, <strong>les</strong> expériences que <strong>les</strong> enfants métis vécurent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>.<br />

En résumé, un nombre assez important de <strong>Métis</strong> ont fréquenté <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. 5 <strong>La</strong> politique fédérale<br />

permettait leur admission si on répondait à certains critères; cependant, <strong>dans</strong> plusieurs cas, la politique<br />

fédérale ne fut pas suivie ou fut manipulée par <strong>les</strong> autorités scolaires de façon à ce que <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> puissent<br />

être acceptés. Que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> aient été acceptés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> parce que la politique officielle<br />

l’autorisait ou qu’ils aient été admis « secrètement », on considérait qu’ils coûtaient cher et qu’ils étaient<br />

<strong>des</strong> bénéficiaires de moindre valeur. Par exemple, on <strong>les</strong> acceptait souvent lorsqu’il y avait peu d’élèves <strong>dans</strong><br />

une école et lorsqu’il y avait un nombre suffisant d’élèves <strong>dans</strong> une école, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> étaient dirigés vers une<br />

autre école (Logan, 2001).<br />

Les répercussions <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> sur <strong>les</strong> <strong>Métis</strong><br />

En raison de l’admission quasi-officielle <strong>des</strong> enfants métis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>, leurs expériences en terme<br />

de qualité <strong>des</strong> services diffèrent souvent de cel<strong>les</strong> <strong>des</strong> élèves indiens dont l’admission était « officielle. »<br />

Cependant, pour ce qui est <strong>des</strong> sévices qui leur ont été infligés, leur statut ne semble pas avoir été un<br />

facteur pertinent. Si <strong>les</strong> sévices entraient <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mœurs de l’école, <strong>les</strong> enfants métis n’y échappaient pas.<br />

L’étude de Hansen et Lee (1999) décrit <strong>des</strong> cas de sévices culturels et physiques infligés aux <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong><br />

<strong>des</strong> institutions de la Saskatchewan.<br />

Les sévices pratiqués étaient semblab<strong>les</strong> aux sévices que décrivent d’autres sources traitant <strong>des</strong> expériences<br />

vécues par <strong>les</strong> Indien inscrits. Un chroniqueur décrit <strong>les</strong> sévices subis à l’école de l’Île-à-<strong>La</strong>-Crosse instituée<br />

pour <strong>les</strong> enfants métis. Les sévices physiques et sexuels y étaient courants : <strong>les</strong> garçons plus âgés mo<strong>les</strong>taient<br />

<strong>les</strong> plus jeunes la nuit <strong>dans</strong> <strong>les</strong> dortoirs, alors que <strong>les</strong> prêtres et <strong>les</strong> surveillants mo<strong>les</strong>taient leurs « garçons<br />

préférés ». Outre <strong>les</strong> sévices physiques et sexuels, <strong>les</strong> sévices culturels étaient également courants. L’Île-à-<br />

<strong>La</strong>-Crosse est une communauté parlant le cri-michif, et cette langue était interdite à l’école. Le chroniqueur<br />

5 Selon <strong>les</strong> statistiques nationa<strong>les</strong>, ce nombre serait d’environ 9 pourcent. Cependant, selon <strong>les</strong> témoignages non scientifiques,<br />

ces données semblent sous-estimer fréquemment le nombre réel d’inscription d’élèves métis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> (Department<br />

of Indian Affairs and Northern Development, 1998).<br />

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