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La présence des Métis dans les pensionnats

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<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> : Analyse de la recherche<br />

disponib<strong>les</strong> afin que l’école puisse continuer à recevoir <strong>des</strong> subventions <strong>des</strong> Affaires indiennes en atteignant<br />

son quota d’élèves. L’admission <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> qui s’identifiaient davantage à leurs parents européens (français<br />

ou écossais) ou qui n’avaient pas l’air suffisamment « indien » n’étaient pas si facilement acceptés par <strong>les</strong><br />

autorités scolaires.<br />

Les églises eurent tendance à exercer <strong>des</strong> pressions sur le gouvernement pour qu’el<strong>les</strong> puissent accepter<br />

tous <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> leurs éco<strong>les</strong>. Le gouvernement fédéral, cependant, refusa de donner carte blanche pour<br />

l’admission de tous <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>. Deux raisons viennent appuyer ce refus. Premièrement, le gouvernement<br />

fédéral soutint qu’il n’avait pas <strong>les</strong> ressources nécessaires pour permettre à tous <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> de fréquenter<br />

l’école. Deuxièmement, le but <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> était de « civiliser » <strong>les</strong> Indiens. Par conséquent, l’admission<br />

<strong>des</strong> <strong>Métis</strong> ne devait être permise que <strong>dans</strong> la mesure où leur scolarité était conforme à cet objectif.<br />

Plusieurs <strong>Métis</strong> ont été exclus, non pas parce que le gouvernement estimait, comme on le pense souvent<br />

à tort, que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> ne relevaient pas <strong>des</strong> Affaires indiennes, mais parce qu’on considérait qu’ils étaient<br />

suffisamment « civilisés ». Toutefois, avec le temps, la politique fédérale selon laquelle <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> n’étaient<br />

pas de la responsabilité du gouvernement fédéral s’est imposée de plus en plus, en particulier au début du<br />

siècle (Miller, 1996:102-103). Selon <strong>des</strong> sources historiques, il semble que l’application de cette politique<br />

ait été un phénomène graduel, au point où, aujourd’hui, le gouvernement fédéral nie toute responsabilité<br />

juridique à l’égard <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>. <strong>La</strong> classification juridique de <strong>Métis</strong> remplaça éventuellement la classification<br />

culturelle. Une personne qui s’identifiait comme <strong>Métis</strong> n’aurait donc pas droit ni n’aurait la permission de<br />

fréquenter un pensionnat, même si cette personne était indienne d’un point de vue culturel et linguistique.<br />

Cependant, il y eut plusieurs cas où <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> ne suivirent pas la politique « officielle ».<br />

Le rapport intérimaire de Tricia Logan intitulé Générations perdues : l’occultation de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> 3 fournit un excellent aperçu de la façon dont <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> ont été divisés en diverses<br />

classes pour mesurer leur niveau de « civilisation, » avant que l’on ne prenne <strong>des</strong> décisions concernant leur<br />

admission <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. L’application de la politique a entraîné l’intégration <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> jusqu’au point<br />

où le gouvernement pensait que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> étaient suffisamment semblab<strong>les</strong> aux communautés indiennes<br />

« sur le plan géographique ou social » (Logan, 2001:10-20) et étaient perçus comme <strong>des</strong> gens que l’on<br />

devait civiliser . Par conséquent, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> pouvaient être considérés comme un mélange homogène entre<br />

l’identité autochtone et l’identité européenne ainsi qu’entre <strong>les</strong> valeurs qui appartiennent à chacune de ces<br />

identités. L’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> dépendait souvent de la façon dont <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> étaient perçus en termes de<br />

caractéristiques semblab<strong>les</strong> à l’image stéréotypée d’un Indien.<br />

En général, <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> ont fréquenté <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> soit parce qu’ils étaient pauvres et que c’était là un<br />

acte de charité, soit qu’ils étaient identifiés comme <strong>des</strong> personnes qui suivaient le mode de vie <strong>des</strong> Indiens.<br />

Dans certains cas, c’était parce que l’école elle-même acceptait tout autant <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> que <strong>les</strong> Indiens (le plus<br />

souvent s’il y avait <strong>des</strong> places disponib<strong>les</strong>). Il y avait par ailleurs <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> réservées aux <strong>Métis</strong>, entre autres<br />

le fameux pensionnat Saint-Paul administré par le père <strong>La</strong>combe, l’école Île-à-<strong>La</strong>-Crosse en Saskatchewan<br />

et le pensionnat Saint-Paul au Yukon.<br />

Selon Miller (1996), on avait envisagé la création d’établissements distincts pour l’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> en<br />

raison surtout « du rôle de médiateur » joué par ces derniers. Une <strong>des</strong> trois éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong> devait être<br />

3 Un résumé de ce rapport se trouve <strong>dans</strong> la Bibliographie analytique.<br />

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