La présence des Métis dans les pensionnats
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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />
le Ministère, de manière à ce que la politique judicieuse exposée <strong>dans</strong> la déclaration du<br />
surintendant soit mise en œuvre sans autre délai.<br />
Voici <strong>les</strong> enfants de sang mêlé qui fréquentent notre établissement :<br />
Lizzie Muskrow et Lillie George, fil<strong>les</strong> illégitimes d’une Sang-Mêlé qui vit selon le mode<br />
de vie indien et qui a abandonné ses fil<strong>les</strong> <strong>dans</strong> la réserve de Blood et a quitté le pays il<br />
y a quelques années. Ses fil<strong>les</strong> ont été confiées au pensionnat catholique de la réserve<br />
de Blood. Les sœurs se sont occupées d’el<strong>les</strong> jusqu’à ce qu’el<strong>les</strong> soient transférées <strong>dans</strong><br />
notre établissement il y a six ou sept ans et soient prises en charge par <strong>les</strong> sœurs.<br />
Albert et Sylvester Belcourt, nés de parents de sang mêlé qui vivent selon le mode de<br />
vie indien <strong>dans</strong> le comté de <strong>La</strong>c Ste-Anne et qui n’arrivent pas à élever leurs enfants<br />
pour en faire <strong>des</strong> membres uti<strong>les</strong> de la communauté.<br />
Napoleon, Joseph, Agnes et Louise Caillis, enfants de parents de sang mêlé. Leur mère<br />
est décédée. Leur père est âgé et en partie infirme. Il est parfois capable de travailler,<br />
mais a du mal à subvenir à ses propres besoins.<br />
Mary et Agnes Hall, de Medicine Hat. Leur mère était une Sang-Mêlé nommée<br />
Brasseau et est décédée. On ignore où se trouve leur père.<br />
Albertine McKay, Sang-Mêlé dont <strong>les</strong> parents sont décédés. <strong>La</strong> mère, Mathilda Bishop,<br />
était une élève officielle de notre établissement.<br />
Je soumets ces cas à l’examen du Ministère afin de lui permettre de décider s’il veut<br />
prendre part à « l’importante œuvre de charité » mentionnée par le surintendant<br />
de l’éducation <strong>des</strong> Indiens, qui ajoute que cette œuvre « doit être menée par le<br />
gouvernement du Dominion, avec le soutien <strong>des</strong> missionnaires chrétiens. »<br />
On pourrait bien sûr soutenir que la déclaration se limite aux enfants illégitimes<br />
d’Indiennes de plein droit. Toutefois, cette interprétation étroite et technique annule<br />
l’objectif même d’une politique conçue pour empêcher <strong>les</strong> enfants de sang mêlé d’être<br />
ostracisés et de devenir <strong>des</strong> menaces pour la société puisque seuls <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens<br />
peuvent offrir une éducation adéquate à ces enfants. <strong>La</strong> politique, telle que je l’interprète,<br />
a été mise en œuvre lorsque l’inspecteur Graham, qui suivait <strong>des</strong> consignes du Ministère,<br />
a regroupé un certain nombre d’enfants de sang mêlé non rentiers à Medicine Hat et <strong>les</strong><br />
a admis <strong>dans</strong> notre établissement. Je ne vois pas de différence entre ces enfants et ceux<br />
que j’ai mentionnés. Il s’agit d’enfants de sang mêlé, bien que l’un d’entre eux présente<br />
uniquement <strong>les</strong> caractéristiques extérieures d’un Blanc. On ne peut empêcher <strong>les</strong> directeurs<br />
d’école de faire ce que le Ministère a chargé l’inspecteur Graham de faire, et je serais<br />
heureux d’apprendre que l’application de cette politique judicieuse ne se limitera pas à<br />
cette intervention de l’inspecteur Graham.<br />
Il y a un cas à Lethbridge qui, selon moi, justifierait l’application de cette politique. Louise<br />
Rabaska, ancienne élève de notre école et, à ma connaissance, une Indienne inscrite, a<br />
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