La présence des Métis dans les pensionnats
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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />
[traduction]<br />
APPROUVÉ<br />
FP<br />
Le 11 décembre 1906<br />
École industrielle de St. Joseph<br />
Secrétaire, ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes, Ottawa<br />
Monsieur,<br />
Davisburg, Alberta, le 30 septembre 1911<br />
Dans son premier rapport sur <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens daté du 1er juin 1910, le surintendant<br />
de l’éducation <strong>des</strong> Indiens déclare :<br />
« Nos <strong>pensionnats</strong>, en plus de retirer chaque jour <strong>des</strong> enfants indiens intelligents<br />
d’environnements malsains, pourvoient souvent aux besoins d’une classe qui serait<br />
ostracisée sans cette aide; je fais référence aux enfants illégitimes d’hommes blancs et de<br />
femmes indiennes qui dépendent totalement de leur mère et qui n’ont pas le statut d’Indien<br />
au sens de la loi. Cette importante œuvre de charité, qui est équivalente aux efforts déployés<br />
par <strong>les</strong> communautés blanches grâce au soutien <strong>des</strong> gouvernements provinciaux, <strong>des</strong><br />
administrations municipa<strong>les</strong> et d’intérêts privés, doit être menée par le gouvernement du<br />
Dominion, avec le soutien <strong>des</strong> missionnaires chrétiens et <strong>des</strong> sociétés missionnaires. »<br />
Puisque cette déclaration d’un haut fonctionnaire figure <strong>dans</strong> un rapport publié et distribué<br />
par le ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes, je prends bonne note de l’annulation de la politique,<br />
qui était alors récente, visant l’exclusion de ces enfants, comme <strong>les</strong> désigne le surintendant,<br />
<strong>des</strong> éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong> et <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens, puisque je ne connais aucun autre<br />
organisme par lequel le gouvernement du Dominion pourrait assurer l’éducation et la<br />
formation morale de ces malheureux.<br />
J’ai été ravi de lire cette déclaration et flatté de constater qu’elle correspond à mon opinion<br />
sur la question, opinion que j’ai tenté fréquemment de transmettre au Ministère. Toutefois,<br />
je suis déçu de constater que <strong>dans</strong> la pratique, le Ministère ne suit pas l’orientation du<br />
surintendant. Peut-être que <strong>les</strong> directeurs, qui ont été dûment avertis de la détermination<br />
du Ministère de réserver <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> aux Indiens de plein droit, attendent de recevoir<br />
<strong>des</strong> directives plus concrètes sur l’annulation de cette politique et que le Ministère attend<br />
de son côté que <strong>les</strong> directeurs lui soumettent <strong>des</strong> dossiers d’enfants de sang mêlé avant<br />
de prendre <strong>des</strong> moyens concrets pour mettre en œuvre intégralement l’orientation du<br />
surintendant.<br />
Je suggère par conséquent que l’on fasse parvenir une circulaire aux directeurs de pensionnat<br />
indien <strong>dans</strong> laquelle on leur exposera l’orientation du surintendant résumée <strong>dans</strong> la<br />
déclaration citée et <strong>dans</strong> laquelle on leur demandera de transmettre un rapport détaillé<br />
sur <strong>les</strong> enfants de sang mêlé qui fréquentent leur pensionnat et pour <strong>les</strong>quels ils n’ont<br />
pas pu obtenir de subvention et <strong>les</strong> enfants que <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> ont admis sans consulter<br />
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