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La présence des Métis dans les pensionnats

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Angélique et Marguerite Nolin<br />

Les « demoisel<strong>les</strong> Nolin » de Rivière-Rouge<br />

Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

Angélique et Marguerite Nolin quittèrent <strong>les</strong> <strong>La</strong>cs Supérieur et Huron pour s’établir<br />

<strong>dans</strong> la nouvelle colonie de la Rivière-Rouge en 1819. Les parents <strong>des</strong> jeunes fil<strong>les</strong> étaient<br />

Jean-Baptiste Nolin et Marie Angéique Couvret, mariés depuis 1770.<br />

Les Nolin étaient bien connus <strong>dans</strong> la région du sud du Sault Sainte-Marie, où Lord Selkirk<br />

<strong>les</strong> rencontra pour la première fois. Selkirk était impressionné par la famille et suggérait<br />

souvent à Jean-Baptiste, qui était malade, de déménager sa famille à Rivière-Rouge. Lord<br />

Selkirk et le père Joseph Provencher estimaient que <strong>les</strong> deux jeunes fil<strong>les</strong> Nolin pouvaient<br />

contribuer grandement à la vie intellectuelle de l’établissement.<br />

Angélique et Marguerite n’étaient pas comme <strong>les</strong> autres fil<strong>les</strong> de l’époque. En plus d’avoir<br />

beaucoup voyagé, <strong>les</strong> « demoisel<strong>les</strong> Nolin » avaient étudié pendant plusieurs années à<br />

Montréal <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1790, alors que leurs parents habitaient à Sault Ste. Marie. À<br />

la limite <strong>des</strong> terres colonisées, ce genre d’éducation n’était accessible qu’à quelques enfants<br />

<strong>des</strong> famil<strong>les</strong> nanties.<br />

Selkirk et Provencher estimaient qu’il fallait évangéliser et éduquer la population de la<br />

Rivière-Rouge, et le père Provencher, en particulier, souhaitait l’ouverture d’un centre<br />

pédagogique pour <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>. Provencher, en juillet 1824, écrivit au père d’Angélique pour<br />

inviter sa fille à fonder une école pour fil<strong>les</strong> à Saint-Boniface, mais Jean-Baptiste refusa,<br />

en disant qu’il était âgé de 82 ans, qu’il avait besoin que ses fil<strong>les</strong> s’occupent de lui et qu’il<br />

souhaitait que ses fil<strong>les</strong> ne deviennent pas <strong>des</strong> servantes. Jean-Baptiste décéda deux ans<br />

plus tard, en août 1826, à l’âge de 84 ans. Après le décès du père <strong>des</strong> jeunes fil<strong>les</strong>, Selkirk<br />

et Provencher mirent en branle leur plan d’ouvrir la première école pour fil<strong>les</strong> <strong>dans</strong> l’Ouest<br />

canadien.<br />

L’école ouvrit ses portes en janvier 1829. L’école accueillait surtout <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> de parents<br />

français, cris et ojibwas ainsi que quelques <strong>Métis</strong>ses de <strong>des</strong>cendance écossaise. Les «<br />

demoisel<strong>les</strong> Nolin » enseignèrent à l’école pendant <strong>les</strong> 20 années suivantes. Dans <strong>les</strong> années<br />

1830, el<strong>les</strong> enseignèrent à Baie St. Paul (St. Eustache). L’évêque Provencher demanda alors<br />

aux sœurs d’aider le père Belcourt à apprendre <strong>les</strong> langues autochtones afin qu’il puisse<br />

communiquer avec <strong>les</strong> Indiens. Angélique et Marguerite maîtrisaient le français, l’anglais,<br />

l’ojibwa et le cri. Les deux sœurs passèrent la décennie suivante auprès du père Belcourt.<br />

À la mission, el<strong>les</strong> contribuaient à l’éducation <strong>des</strong> enfants et aidaient le père Belcourt à<br />

rédiger un dictionnaire ojibwa et <strong>des</strong> exercices scolaires. Sans l’aide <strong>des</strong> sœurs Nolin, le<br />

travail du père Belcourt aurait été retardé de plusieurs années.<br />

En 1850, <strong>les</strong> « demoisel<strong>les</strong> Nolin » exploitaient une ferme de quelques acres. El<strong>les</strong><br />

possédaient <strong>des</strong> chevaux, du bétail, <strong>des</strong> moutons, <strong>des</strong> charrettes et un canot. <strong>La</strong> contribution<br />

de ces deux <strong>Métis</strong>ses fut précieuse pour la colonie de la Rivière-Rouge.<br />

Marguerite décéda en septembre 1868, sa sœur Angélique en mars 1869 (Freeman, n.d.).<br />

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