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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

qu’ils préféraient leur division traditionnelle <strong>des</strong> terres en ban<strong>des</strong> perpendiculaires aux<br />

cours d’eau.<br />

Le 11 octobre 1869, <strong>les</strong> arpenteurs refusèrent d’écouter <strong>les</strong> protestations d’André Nault<br />

(cousin de Riel), qui rassembla 18 hommes, dont faisait partie Riel qui, fort de son<br />

éducation et de sa maîtrise de l’anglais et du français, fit comprendre aux arpenteurs qu’il<br />

valait mieux qu’ils quittent <strong>les</strong> lieux. Les arpenteurs partirent, et Riel, « chef du peuple<br />

métis », était né.<br />

Riel était bâti et de taille moyenne. Il avait le teint foncé et le nez légèrement courbé. À<br />

25 ans, il devait assumer de lour<strong>des</strong> responsabilités. Il prenait <strong>des</strong> décisions promptes et<br />

fermes, mais son immaturité trahissait un manque de confiance en lui et, comme tous<br />

<strong>les</strong> hommes de 25 ans, il commettait <strong>des</strong> erreurs. Toutefois, <strong>les</strong> siennes allaient passer à<br />

l’histoire.<br />

Riel fut invité trois fois à se porter candidat aux élections fédéra<strong>les</strong>. <strong>La</strong> première fois,<br />

il refusa parce que l’opposition à son endroit était encore forte en Ontario. En 1872, il<br />

accepta, et sa campagne était bien en route lorsqu’il se désista par courtoisie pour laisser<br />

la place à l’honorable Georges Cartier (le bras droit de MacDonald), qui venait de subir<br />

un revers politique. Cartier remporta le siège provincial, mais mourut malheureusement<br />

quelques mois plus tard. Le décès de Cartier entraîna la tenue d’une élection partielle que<br />

Riel remporta sans opposition. Étant donné que ses ennemis l’attendaient à Ottawa, Riel<br />

prit la sage décision de ne pas occuper son siège à Ottawa.<br />

Riel se présenta de nouveau en 1874 et remporta l’élection. Il se rendit à Ottawa pour<br />

signer le registre de la Chambre <strong>des</strong> communes; toutefois, un mandat d’arrêt avait été émis<br />

contre lui. Riel avait été dûment élu par le peuple, mais ne pouvait pas siéger à Ottawa. Il<br />

déménagea alors à Montréal.<br />

À cette époque, Riel passait autant de temps au Canada qu’aux États-Unis. Le premier<br />

ministre Alexander Mackenzie amnistia Riel en 1875 à une condition : que Riel demeure<br />

à l’extérieur du pays pendant cinq ans. Pendant cet exil forcé, Riel sombra <strong>dans</strong> la solitude,<br />

la frustration et le découragement. Il dut être interné à deux occasions, une première fois à<br />

Saint-Jean-de-Dieu, à Longue Point, puis à Beauport, en application d’une ordonnance du<br />

gouvernement du Québec. Riel restera à Beauport sous un nom d’emprunt, <strong>La</strong> Rochelle,<br />

jusqu’en janvier 1878.<br />

À sa libération, Riel erra sur la côte Est <strong>des</strong> États-Unis avant de s’installer au Montana,<br />

où il accepta un poste d’enseignant <strong>dans</strong> une école confessionnelle. Il épousa Marguerite<br />

Bellhumeur. Il continua toutefois d’avoir <strong>des</strong> problèmes au Montana, où il fut accusé d’aider<br />

<strong>les</strong> <strong>Métis</strong> américains à contourner <strong>les</strong> règlements électoraux et de <strong>les</strong> aider à vendre du<br />

whisky aux Indiens. On dit toutefois que cette période fut la plus heureuse de sa vie.<br />

C’est au Montana que Gabriel Dumont et trois membres de la communauté<br />

saskatchewannaise de Batoche le trouvèrent en 1884. Ils implorèrent Riel de rentrer au<br />

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