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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

<strong>La</strong> santé <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

<strong>La</strong> santé est au cœur de l’histoire <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> au Canada et concerne autant <strong>les</strong> Survivants métis que<br />

<strong>les</strong> Survivants <strong>des</strong> Premières Nations. Pendant plus d’un siècle, <strong>les</strong> enfants métis, indiens et inuits ont été<br />

<strong>les</strong> pupil<strong>les</strong> du gouvernement canadien, qui était leur tuteur légal. Le gouvernement avait la responsabilité<br />

juridique et morale de ces enfants. <strong>La</strong> santé mentale <strong>des</strong> élèves était aussi importante que leur santé<br />

physique.<br />

Parfois, <strong>les</strong> parents confiaient leurs enfants à un pensionnat. Du début du siècle aux années 1960, si le<br />

village était isolé, le clergé, par différents moyens, arrivait à rassembler <strong>les</strong> enfants pour <strong>les</strong> envoyer <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Selon <strong>les</strong> dossiers, <strong>les</strong> enfants ne parlaient habituellement pas anglais et ne comprenaient<br />

sans doute pas ce qui leur arrivait.<br />

Selon un principe généralement accepté en psychiatrie, l’abandon est l’un <strong>des</strong> pires traumatismes que peut<br />

vivre un enfant. Naturellement, l’abandon n’a pas <strong>les</strong> mêmes conséquences chez un jeune enfant que chez<br />

un enfant de six ou sept ans. L’abandon peut provoquer une insécurité viscérale, une méfiance à l’endroit<br />

de l’autorité et d’autres problèmes chroniques d’adaptation.<br />

Voici le témoignage d’une élève qui fait part de l’angoisse qu’elle a ressentie lorsqu’elle s’est rendu compte<br />

que ses parents la laissaient au pensionnat :<br />

[traduction] J’ai compris qu’il se passait quelque chose. J’ai crié comme je n’avais jamais<br />

crié. J’ai appris que ce type de cri porte un nom : cri primal. Il s’agit d’un cri de détresse qui<br />

vient du fond de l’âme. J’ai vu <strong>dans</strong> un film que <strong>les</strong> esclaves criaient ainsi lorsqu’ils étaient<br />

capturés et qu’ils étaient faits esclaves. Par la suite, j’ai entendu ce cri à quelques reprises,<br />

quand j’étais <strong>dans</strong> le couloir et que d’autres enfants étaient conduits au pensionnat (cité<br />

<strong>dans</strong> Jack, 2001:21).<br />

Voici le témoignage d’un autre Survivant :<br />

[traduction] J’étais en crise, je criais et je m’agrippais aux pantalons de ma mère, et je<br />

refusais d’accompagner qui que ce soit. Je ne voulais pas qu’ils m’envoient au pensionnat<br />

(cité <strong>dans</strong> Jack, 2001:18).<br />

Cet ancien élève se souvient :<br />

[traduction] Je n’osais pas pleurer, mais j’ai regardé maman et papa jusqu’à ce qu’ils<br />

disparaissent. Oui, c’était cruel, surtout qu’au moment d’arriver à l’école, nous n’étions au<br />

courant de rien. Je ne sais pas qui, de nos parents ou nous, souffraient le plus (cité <strong>dans</strong><br />

Jack, 2001:33).<br />

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