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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

[traduction] Les <strong>pensionnats</strong> étaient inspectés à certains interval<strong>les</strong>, ce qui signifie<br />

qu’avant chaque inspection, la nourriture s’améliorait temporairement. Les enfants étaient<br />

très cyniques à l’égard de ces inspections parce que soudainement, on nous servait <strong>des</strong><br />

flocons de maïs, <strong>des</strong> oranges, <strong>des</strong> rôties et <strong>des</strong> œufs au petit déjeuner, et comme par hasard,<br />

on servait un ragoût consistant et nourrissant au dîner et au souper (Grant, 1996:116).<br />

Comme nous l’avons vu, pendant de nombreuses années, <strong>les</strong> enfants ne passaient que la moitié de la<br />

journée en classe et consacraient le reste de la journée à différents travaux. Ces longues semaines de<br />

travail combinées à l’absence de repas abondants et nourrissants exposaient <strong>les</strong> enfants à la malnutrition,<br />

puis à la maladie. Généralement, <strong>les</strong> repas servis étaient insuffisants et peu nourrissants. De nombreux<br />

enfants tombaient mala<strong>des</strong>. L’auteur John Milloy décrit ainsi le régime alimentaire <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> :<br />

[traduction]] Les garçons et <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> se levaient à l’aube et passaient la moitié de la<br />

journée en classe et le reste de la journée <strong>dans</strong> <strong>des</strong> granges, <strong>des</strong> coopératives, <strong>des</strong> champs<br />

ou <strong>des</strong> terres à bois, <strong>dans</strong> la buanderie ou la boulangerie. <strong>La</strong> routine quotidienne était<br />

[…] épuisante. Benson a calculé que <strong>les</strong> jours d’école duraient quinze heures […].<br />

Malheureusement, rien ne garantissait une alimentation adéquate aux enfants, et tout<br />

porte à croire que <strong>les</strong> activités commercia<strong>les</strong> <strong>des</strong> activités de l’école contribuaient à la<br />

malnutrition <strong>des</strong> enfants. Beaucoup de <strong>pensionnats</strong> tiraient <strong>des</strong> revenus de la vente de<br />

produits laitiers, de lait, de crème et de beurre. Toutefois, il était fréquent que <strong>les</strong> enfants<br />

soient privés de ces aliments de base (1999:120).<br />

Étant donné qu’ils étaient mal nourris, il n’est pas surprenant que <strong>les</strong> élèves aient eu <strong>des</strong> difficultés<br />

d’apprentissage, sans égard à la compétence de leurs enseignants. On a invoqué le manque de financement<br />

pour expliquer la médiocrité du régime alimentaire, mais il n’est pas difficile de voir, en filigrane de ce<br />

prétexte, un soupçon de discrimination systématique fondée sur la classe ou l’origine ethnique.<br />

<strong>La</strong> malnutrition, l’insuffisance de la nourriture et la piètre qualité de l’alimentation exposaient sans<br />

doute <strong>les</strong> enfants à la maladie, et nous savons que la maladie sévissait <strong>dans</strong> de nombreuses éco<strong>les</strong> et<br />

que la mortalité <strong>des</strong> élèves y était anormalement élevée. Le prochain chapitre portera sur cet aspect <strong>des</strong><br />

<strong>pensionnats</strong> indiens qui touchait sans distinction tous <strong>les</strong> enfants métis et autochtones.<br />

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