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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

Les compétences <strong>des</strong> enseignants<br />

Au départ, le gouvernement fédéral assumait tous <strong>les</strong> coûts de fonctionnement <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong>.<br />

Le gouvernement réduisit ensuite considérablement ses dépenses et commença à verser aux éco<strong>les</strong> une<br />

subvention annuelle par élève qui devait leur permettre d’assumer <strong>les</strong> coûts de fonctionnement (Huel,<br />

1996). Le système <strong>des</strong> subventions par élève fut en place jusqu’en 1957. Le faible financement et la<br />

négligence chronique <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong> eurent une incidence sur plusieurs aspects clés de la vie<br />

scolaire (Commission royale sur <strong>les</strong> Peup<strong>les</strong> autochtones, 1996a), notamment la qualité <strong>des</strong> enseignants,<br />

la nourriture et la santé <strong>des</strong> élèves.<br />

En 1932, pendant la dépression, la subvention par élève versée par <strong>les</strong> Affaires indiennes fut réduite de<br />

10 p. 100, puis de 5 p. 100 en 1933. En avril 1935, <strong>les</strong> Affaires indiennes rehaussèrent cette subvention<br />

de 5 p. 100. En octobre 1958, <strong>les</strong> Affaires indiennes décidèrent de verser annuellement 235 $ par élève<br />

(archives de l’Archidiocèse de McLennan-Grouard). L’intégration <strong>des</strong> élèves autochtones commença au<br />

réseau scolaire provincial ce qui permis au gouvernement d’économiser <strong>les</strong> dépenses en capital liées aux<br />

immeub<strong>les</strong> <strong>des</strong> éco<strong>les</strong>.<br />

En 1946, le gouvernement provincial de l’Alberta versa 500 $ pour l’année pour chaque groupe de 35<br />

enfants et 200 $ par semestre pour chaque groupe de 25 enfants (archives de l’Archidiocèse de McLennan-<br />

Grouard, dossier de l’école de St. Bernard). Le gouvernement de l’Alberta était réticent à accepter la<br />

responsabilité de l’éducation <strong>des</strong> élèves métis. Cette politique du refus de toute responsabilité est illustrée<br />

<strong>dans</strong> plusieurs documents.<br />

De nombreux documents confirment que <strong>les</strong> enseignants <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens, du moins de 1874 à<br />

1948, possédaient une formation inadéquate ou encore n’étaient carrément pas formés et n’étaient donc<br />

pas prêts à enseigner. Le commissaire <strong>des</strong> Indiens <strong>La</strong>ird constata en 1903 qu’il y avait <strong>dans</strong> <strong>les</strong> externats<br />

indiens [traduction] « un certain nombre d’enseignants indifférents et qu’il était souvent difficile de<br />

trouver <strong>des</strong> candidats intéressés » (Titley, 1986a:89). L’étude menée par Davey en 1968 a révélé que, même<br />

encore en 1950, « plus de 40 % du personnel enseignant n’avait aucune formation professionnelle. Certains<br />

instituteurs n’avaient même pas terminé leurs étu<strong>des</strong> secondaires » (ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes et<br />

du Nord Canada, 1986).<br />

Un tableau conçu par le gouvernement de l’Alberta révèle qu’en 1937, la province comptait en tout 21<br />

éco<strong>les</strong> indiennes, deux enseignants et ne comptait aucun [traduction] « enseignant qualifié » (APA,<br />

AN 82.197, boîte 1).<br />

En 1949, le nombre d’éco<strong>les</strong> indiennes était de 25, et le nombre total d’enseignants était passé à six, qui<br />

étaient tous apparemment qualifiés. Même encore en 1962, la province comptait 216 enseignants, dont<br />

seulement 189 étaient qualifiés.<br />

Bien avant, une enquête menée en 1908 avait conclu que [traduction] « <strong>les</strong> Églises, compte tenu <strong>des</strong><br />

restrictions importantes que leur imposait le financement établi en fonction du nombre d’élèves, avaient<br />

beaucoup de mal à embaucher du personnel qualifié » (Milloy, 1999:176). Cette situation a très peu<br />

changé au fil <strong>des</strong> ans. Parmi <strong>les</strong> autres obstac<strong>les</strong> au recrutement, mentionnons l’isolement géographique<br />

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