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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

Une étude sur la réussite scolaire <strong>des</strong> enfants indiens menée par Barman, Hebert et McCaskill (1986) a<br />

révélé que <strong>les</strong> élèves, pendant <strong>les</strong> 60 premières années d’existence <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong>, n’ont eu accès qu’à une<br />

[traduction] « alphabétisation très rudimentaire ». Les auteurs de l’étude ont conclu que de 1890 à<br />

1950, au moins 60 p. 100 <strong>des</strong> élèves ne franchissaient pas la troisième année. De plus, de 1890 à 1930,<br />

plus de 80 p. 100 <strong>des</strong> enfants qui fréquentaient <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> fédéra<strong>les</strong> (externats et <strong>pensionnats</strong>) n’ont pas<br />

dépassé la troisième année (Barman, Hebert et McCaskill, 1986). Ce n’est qu’en 1951 que le système <strong>des</strong><br />

demi-journées a été aboli (Affaires indiennes et du Nord Canada, 1968).<br />

Une étude menée en 1968 par R.F. Davey, directeur <strong>des</strong> services pédagogiques <strong>des</strong> Affaires indiennes,<br />

a révélé qu’en 1945, il y avait 9 149 élèves <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens et que le rapport annuel du<br />

Ministère indiquait que seulement « un peu plus de 100 élèves étaient inscrits après la huitième année »<br />

(cité <strong>dans</strong> Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> autochtones, 1996a:345) et ne mentionnait aucun élève<br />

inscrit au-delà de la neuvième année. Il a également constaté que la formation professionnelle « laissait<br />

beaucoup à désirer, car elle consistait essentiellement en <strong>des</strong> tâches répétitives qui n’avaient pratiquement<br />

aucune valeur éducative » (cité <strong>dans</strong> Commission royale sur <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> autochtones, 1996a:345).<br />

En réalité, ce n’est que beaucoup plus tard que <strong>les</strong> élèves de ces éco<strong>les</strong> ont eu accès à l’école secondaire. Par<br />

conséquent, très peu d’élèves <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> ont atteint ce niveau avant <strong>les</strong> années 1960 et 1970.<br />

Malgré <strong>les</strong> nombreuses suggestions <strong>des</strong> inspecteurs d’école de l’Ouest canadien et d’autres intervenants, le<br />

matériel et <strong>les</strong> métho<strong>des</strong> pédagogiques <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> n’ont jamais été adaptés aux besoins, aux intérêts<br />

et aux particularités culturel<strong>les</strong> <strong>des</strong> élèves métis et <strong>des</strong> Premières Nations. Par exemple, l’inspecteur<br />

d’éco<strong>les</strong> indiennes J. Boyce déclara en 1923 que pendant la première moitié du XXe siècle, <strong>les</strong> enfants <strong>des</strong><br />

Premières Nations venaient d’une culture orale et sans tradition écrite (Milloy, 1999), ce qui n’entraîna<br />

aucun changement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> métho<strong>des</strong> d’enseignement.<br />

Les problèmes pédagogiques étaient liés à l’assimilation forcée <strong>des</strong> Autochtones à <strong>des</strong> métiers comme<br />

l’élevage, l’entretien ménager ou même <strong>les</strong> travaux de manœuvre. Les systèmes scolaires ordinaires se<br />

préoccupaient de plus en plus de l’éducation postsecondaire et de civisme à cette époque. Ces options<br />

n’ont pas été accessib<strong>les</strong> aux <strong>Métis</strong> et aux membres <strong>des</strong> Premières Nations pendant longtemps. En fait, ce<br />

n’est que lorsque <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> et <strong>les</strong> Premières Nations ont commencé à s’occuper de l’enseignement offert à<br />

leurs enfants que <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> ont commencé à répondre aux besoins <strong>des</strong> enfants métis.<br />

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