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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

Le pensionnat de St. Bruno acceptait également <strong>les</strong> enfants métis et non autochtones qui étaient sous la<br />

protection du ministère de la Protection <strong>des</strong> enfants. Le 27 avril 1951, Ray Hagan, du ministère du Bien être<br />

public, écrivit au père Tessier du pensionnat de St. Bruno pour lui dire que le montant versé mensuellement<br />

pour chaque pupille de l’État était de 20 $ en frais de soutien et de 3 $ en allocation familiale.<br />

Au début <strong>des</strong> années 1960, la politique <strong>des</strong> Affaires indiennes consistait à limiter le plus possible l’admission<br />

<strong>des</strong> élèves métis. Une lettre <strong>des</strong> Affaires indiennes datée de 1961 expose <strong>les</strong> nouveaux critères imposés aux<br />

<strong>pensionnats</strong> indiens. Ces <strong>pensionnats</strong> devaient dorénavant admettre uniquement <strong>les</strong> enfants de famil<strong>les</strong><br />

désunies et de chasseurs et trappeurs migrants et lorsqu’aucune autre école ne pouvait <strong>les</strong> accueillir.<br />

Toutefois, cette politique posait un problème évident parce que <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> ne pouvaient être pleines sans <strong>les</strong><br />

élèves métis et allaient donc manquer de fonds de fonctionnement. Dans une lettre datée du 17 novembre<br />

1961, G.Gooderham, superviseur régional <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens, souligne que le père Sauvé, directeur<br />

de Joussard, lui a écrit pour lui demander la permission d’admettre davantage d’élèves au pensionnat<br />

(archives de l’archidiocèse de Grouard-McLennan, dossier de Fort Vermilion).<br />

Les oblats furent également actifs auprès de certaines éco<strong>les</strong> situées <strong>dans</strong> <strong>les</strong> établissements métis. Par<br />

exemple, en 1939, <strong>des</strong> famil<strong>les</strong> commencèrent à s’établir <strong>dans</strong> le nouvel établissement métis de Fishing<br />

<strong>La</strong>ke et furent suivies de très près par <strong>les</strong> oblats. Les oblats apportèrent une contribution de 500 $, et une<br />

école et une église furent construites avec <strong>des</strong> bil<strong>les</strong> bûchées par <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> (Huel, 1996).<br />

À compter <strong>des</strong> années 1950, le gouvernement provincial commença à verser <strong>des</strong> subventions pour permettre<br />

à <strong>des</strong> élèves métis de fréquenter un pensionnat. Dans une lettre datée du 7 avril 1952, M. Waller, inspecteur<br />

d’école <strong>des</strong> Affaires indiennes, indique à M. Frame, surintendant provincial en chef <strong>des</strong> éco<strong>les</strong>, qu’il avait<br />

terminé son enquête sur trois enfants métis qui vivaient <strong>dans</strong> la réserve de Whitefish <strong>La</strong>ke et ajoute que<br />

<strong>les</strong> enfants quitteraient la réserve dès [traduction] « la fonte <strong>des</strong> neiges. »<br />

Il ajoute par la suite qu’en [traduction] « quittant la réserve, ils clarifieront leur situation relativement au<br />

système scolaire » (APA, AN 85.197, boîte 2). Le 14 juillet 1952, M. Racette, surintendant <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> de<br />

l’Alberta, écrivit à M. Frame pour lui dire que <strong>les</strong> trois enfants en question ne fréquentaient aucune école.<br />

Quelques semaines plus tard, soit le 29 juillet 1952, M. Balfour, directeur provincial de l’administration<br />

<strong>des</strong> éco<strong>les</strong>, écrivit aux Affaires indiennes pour demander s’il était possible que <strong>des</strong> [traduction] « enfants<br />

qui ne sont pas <strong>des</strong> Indiens inscrits » puissent fréquenter <strong>des</strong> externats indiens si son ministère payait<br />

<strong>les</strong> frais de scolarité. M. Balfour ajouta que ce type d’arrangement était déjà en place à Hobbema et que<br />

son ministère payait <strong>des</strong> frais de scolarité de 30 $ par élève par année. Le ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes<br />

répondit qu’il n’y avait plus de place <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> (APA, AN 85.197, boîte 2).<br />

Enfin, en avril 1953, M. Waller écrivit à M. Frame pour le presser de voir à ce qu’une politique officielle<br />

provinciale soit élaborée concernant l’inclusion <strong>des</strong> enfants métis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens :<br />

[traduction] Je voudrais aborder la question récurrente de l’inscription <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong><br />

nos <strong>pensionnats</strong> indiens. Le temps est venu, si je me fie à la pression que mon ministère<br />

exerce maintenant sur moi, de formuler une politique portant précisément sur cette<br />

question […] Il faut déterminer si le ministère de l’Éducation souhaite que ces enfants<br />

fréquentent nos <strong>pensionnats</strong> et, si oui, <strong>dans</strong> quel<strong>les</strong> circonstances. (APA, AN 85.197,<br />

boîte 2).<br />

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