La présence des Métis dans les pensionnats
La présence des Métis dans les pensionnats
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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />
Le 2 mai 1946, W.E. Frame, surintendant en chef <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> de la province, écrivit à l’évêque Henri Routhier<br />
au sujet du pensionnat de St. Bernard. Dans sa lettre, il déclara que le ministère provincial de l’Éducation<br />
financerait uniquement le soutien <strong>des</strong> élèves, et non <strong>des</strong> pupil<strong>les</strong> de la mission ou <strong>des</strong> élèves indiens inscrits.<br />
Les oblats avaient demandé une subvention pour 123 élèves, mais le gouvernement provincial n’accepta de<br />
verser une subvention que pour 97 enfants (archives de l’Archidiocèse de Grouard-McLennan, dossiers<br />
du pensionnat de Grouard). Ce désaccord au sujet du type d’élèves pour <strong>les</strong>quels un financement pouvait<br />
être versé provoqua ou aggrava <strong>les</strong> problèmes de financement <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> à cette époque.<br />
Dans une lettre datée du 20 novembre 1946, L.J. Giguere remercie l’évêque Routhier pour avoir obtenu<br />
du gouvernement provincial l’autorisation d’admettre d’autres élèves <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens. Giguere<br />
ajouta que <strong>les</strong> parents métis <strong>des</strong> établissements de Peavine et d’East Prairie attendaient impatiemment de<br />
savoir si leurs enfants seraient acceptés à la mission de St. Bernard à Grouard (archives de l’Archidiocèse<br />
de Grouard-McLennan, dossiers du pensionnat de Grouard), bien que l’école de l’établissement d’East<br />
Prairie ait été construite en 1945.<br />
L’évêque Routhier écrivit le 8 mai 1950 à H. Balfour, directeur de l’administration <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> de la province,<br />
pour dire que l’école comptait 210 élèves et que de 130 à 140 d’entre eux n’étaient pas <strong>des</strong> Indiens inscrits<br />
(on ne sait pas combien de ces enfants étaient métis). Il déclara que cette augmentation était attribuable<br />
à l’arrivée à Grouard de gens que l’on présume métis (archives de l’Archidiocèse de Grouard-McLennan,<br />
dossiers du pensionnat de Grouard). Compte tenu du nombre de <strong>Métis</strong> qui habitaient à proximité de<br />
Grouard, on peut présumer qu’il y avait au moins 100 <strong>Métis</strong> parmi ces élèves. À cette époque, la plupart<br />
<strong>des</strong> <strong>Métis</strong> étaient trappeurs, pêcheurs et manœuvres.<br />
À la mission de Grouard en 1950, on comptait 57 enfants [traduction] « blancs et métis » pour<br />
<strong>les</strong>quels un financement de 18 $ par enfant était versé. Les oblats demandaient une allocation familiale<br />
pour compenser la subvention peu élevée qui était versée pour chaque élève. Certains parents étaient en<br />
mesure de fournir <strong>les</strong> vêtements de leurs enfants et de contribuer aux coûts de la garde de leurs enfants,<br />
alors que d’autres famil<strong>les</strong> payaient 20 $, 22 $ ou 18 $ par mois. Aucun document n’explique pour quelle<br />
raison <strong>les</strong> taux variaient d’une famille à l’autre (archives de l’Archidiocèse de Grouard-McLennan, dossiers<br />
du pensionnat de Grouard).<br />
Les dossiers de l’archidiocèse contiennent plusieurs références à <strong>des</strong> paiements effectués pour <strong>des</strong> enfants<br />
qui étaient <strong>des</strong> pupil<strong>les</strong> de la province. Par exemple, <strong>dans</strong> une lettre datée du 27 avril 1951, Ray Hagen,<br />
du ministère du Bien être public, annonce au père Tessier que le Ministère verserait un soutien de 20 $ et<br />
3 $ d’allocation familiale pour chaque pupille du gouvernement provincial (archives de l’Archidiocèse de<br />
Grouard-McLennan, dossiers du pensionnat de Grouard).<br />
Certains éléments prouvent que ce pensionnat était fréquenté par de nombreux <strong>Métis</strong> le 27 juillet 1951.<br />
Une lettre du surintendant Phelan adressée au révérend H. Routhier révèle que le pensionnat manquait<br />
[traduction] « de livres de lecture parce que le pensionnat est fréquenté par <strong>des</strong> non Indiens pour<br />
<strong>les</strong>quels le ministère n’offre pas de fournitures gratuites. » Phelan ajoute que [traduction] « le pensionnat<br />
de Grouard est en voie de devenir un orphelinat pour <strong>Métis</strong> et enfants blancs. Les Indiens représentent<br />
maintenant moins du tiers de la population, et cette proportion pourrait diminuer encore l’an prochain si<br />
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