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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

Pensionnats de Grouard, de Joussard et de Fort Vermilion<br />

Les missionnaires envoyèrent un certain nombre de missives à Ottawa pour demander <strong>des</strong> fonds pour<br />

l’éducation <strong>des</strong> jeunes <strong>Métis</strong>. L’auteur Raymond Huel a admis que [traduction] « la <strong>présence</strong> <strong>des</strong> <strong>Métis</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> réserves ou à proximité de cel<strong>les</strong> ci a donné aux oblats l’occasion de s’acquitter de leurs obligations<br />

mora<strong>les</strong> en tant que missionnaires et d’équilibrer leur budget en tant qu’administrateurs d’école, parce<br />

qu’elle leur a permis d’admettre <strong>des</strong> élèves métis pour maintenir le nombre d’élèves au niveau autorisé par<br />

le ministère <strong>des</strong> Affaires indiennes » (1996:160). En 1913, l’évêque oblat Grandin écrivit au surintendant<br />

général adjoint <strong>des</strong> Affaires indiennes et demanda au Ministère [traduction] « d’aider le plus possible<br />

<strong>les</strong> oblats à éduquer <strong>les</strong> enfants de sang mêlé et à en faire <strong>des</strong> citoyens uti<strong>les</strong> » (Huel, 1996:161). Nous<br />

allons maintenant nous pencher sur quelques uns <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> gérés par <strong>les</strong> oblats en Alberta.<br />

Pensionnat indien de Grouard - St. Bernard<br />

Les oblats administraient plusieurs <strong>pensionnats</strong> <strong>dans</strong> le Nord de l’Alberta, région <strong>dans</strong> laquelle habitait la<br />

grande majorité <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>. Toutefois, la plupart <strong>des</strong> enseignantes étaient <strong>des</strong> Sœurs grises et <strong>des</strong> Sœurs<br />

de la Providence. Le sentiment de supériorité et <strong>les</strong> préjugés <strong>des</strong> sœurs sont très bien illustrés <strong>dans</strong> un<br />

document rédigé par <strong>les</strong> Sœurs de la Providence pour leur 50e anniversaire de 1894 à 1944. Le document<br />

décrivait une péniche en bois que <strong>les</strong> sœurs utilisaient sur la rivière pour aller chercher <strong>les</strong> enfants qui<br />

fréquentaient le pensionnat de St. Bernard : [traduction] « Cette péniche débordait de trésors – treize<br />

petits enfants ignorants, sa<strong>les</strong>, déguenillés, treize âmes précieuses qui allaient être confiées à Dieu et qui<br />

allaient être baptisées au nom du Christ » (archives de l’Archidiocèse de Grouard-McLennan, 1944).<br />

À compter <strong>des</strong> années 1940, le gouvernement provincial commença à offrir un financement aux <strong>pensionnats</strong><br />

indiens pour le soutien <strong>des</strong> enfants recueillis par <strong>les</strong> autorités provincia<strong>les</strong> de protection de l’enfance.<br />

Toutefois, <strong>les</strong> dossiers ne précisent pas combien de ces enfants étaient métis ni combien étaient non<br />

autochtones. On peut présumer que la grande majorité d’entre eux étaient métis plutôt que non autochtones.<br />

De plus, ce sont <strong>les</strong> différents <strong>pensionnats</strong> indiens qui tenaient <strong>les</strong> dossiers sur <strong>les</strong> services de protection<br />

de l’enfance de la province. Par exemple, <strong>dans</strong> une lettre que le père Joseph Habay adressa au père Beugeot<br />

le 15 décembre 1943 sur le pensionnat de St. Bernard à Grouard, le père Beugeot déclare qu’il y avait 64<br />

élèves indiens inscrits et 47 [traduction] « enfants négligés » (archives de l’Archidiocèse de Grouard-<br />

McLennan, dossiers du pensionnat de Grouard). De septembre à décembre 1945, <strong>les</strong> trois quarts <strong>des</strong> 123<br />

pensionnaires étaient métis; autrement dit, une centaine de pensionnaires étaient métis.<br />

L’Église poursuivit son œuvre auprès <strong>des</strong> enfants métis orphelins. Dans une lettre datée du 25 mars 1945, le<br />

père Tessier présenta au surintendant Char<strong>les</strong> Hill, du ministère albertain <strong>des</strong> enfants négligés, une requête<br />

visant un orphelinat pour <strong>les</strong> enfants métis de 2 à 6 ans et <strong>les</strong> fonds requis pour que deux sœurs s’occupent<br />

d’eux puisqu’il y avait, d’année en année, de moins en moins d’enfants indiens inscrits qui fréquentaient<br />

le pensionnat de Grouard. <strong>La</strong> requête fut acceptée (archives de l’Archidiocèse de Grouard-McLennan,<br />

dossiers du pensionnat de Grouard). Le projet de transformation <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> en orphelinats fut lancé<br />

au début <strong>des</strong> années 1940 et se poursuivit jusqu’aux années 1960. Ce projet permettait de voir à ce qu’il y<br />

ait suffisamment d’élèves <strong>dans</strong> <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> pour que <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> obtiennent un financement adéquat.<br />

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