La présence des Métis dans les pensionnats
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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />
qu’elle vivait selon le mode de vie indien. L’agent indien ajouta sa propre lettre à l’intention du bureau <strong>des</strong><br />
Affaires indiennes <strong>dans</strong> laquelle il explique : [traduction] « Je dois dire que [l’enfant] fréquente l’école<br />
depuis un an déjà aux frais de la mission de St. Bruno. Je recommande qu’elle soit admise à titre d’élève<br />
subventionnée » (APA, RG 10, vol. 6368, dossier 762 10, partie 3).<br />
Dans une circulaire datée du 6 décembre 1937, la politique sur l’admission <strong>des</strong> enfants métis changea de<br />
nouveau. <strong>La</strong> circulaire annulait la politique antérieure et expliquait ce qui suit :<br />
[traduction] Dorénavant, <strong>les</strong> subventions accordées en fonction du nombre d’élèves<br />
tiendront compte uniquement <strong>des</strong> enfants indiens dont le père est indien. En cas de litige,<br />
<strong>les</strong> deman<strong>des</strong> <strong>des</strong> enfants concernés devront être soumises au Ministère par l’agent indien<br />
local, et le Ministère rendra une décision; ce n’est que par la suite que ces enfants pourront<br />
être admis <strong>dans</strong> nos établissements (APA, RG 10, vol. 6031, dossier 150 9, partie 1).<br />
Il n’était pas rare, surtout après 1937, que l’on tente d’inscrire ces enfants métis (habituellement nommés<br />
« Sang Mêlé ») sur la liste d’une bande située à proximité. Par exemple, <strong>dans</strong> une lettre datée du 14 octobre<br />
1938 <strong>des</strong>tinée aux Affaires indiennes, l’agent indien <strong>La</strong>ight demande l’admission d’élèves dont le père<br />
est [traduction] « Sang-Mêlé et la mère est toujours inscrite, et dont la famille habite sur la réserve<br />
d’Alexander no 134 depuis dix ans. <strong>La</strong> bande d’Alexander a voté en juillet dernier pour que la famille et<br />
<strong>les</strong> autres Sang-Mêlé joignent la bande » (APA, RG 10, vol. 6365, dossier 760 10, partie 2). <strong>La</strong>ight écrivit<br />
de nouveau aux Affaires indiennes le 9 novembre 1938 et a joint à sa lettre trois deman<strong>des</strong> d’admission<br />
au pensionnat indien d’Youville à Edmonton. Il déclara que le père <strong>des</strong> enfants était [traduction] « un<br />
Sang-Mêlé qui vit sur la réserve de Wabumun [et qui a été admis <strong>dans</strong> la] bande de Paul en juillet dernier »<br />
(APA, RG 10, vol. 6365, dossier 760 10, partie 2).<br />
Les Affaires indiennes veillaient à ce que <strong>les</strong> enfants remplissent <strong>les</strong> critères. Dans une note de service<br />
datée du 5 octobre 1938, l’agent indien écrit qu’il avait répondu au directeur de l’école de Fort Vermilion,<br />
qui avait présenté <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> d’admission concernant cinq enfants [traduction] « de sang mêlé,<br />
pour lui demander de soumettre l’historique de la famille et <strong>les</strong> motifs justifiant leur admission à titre<br />
d’élèves subventionnés » (APA, RG 10, vol. 6377, dossier 766-10, partie 2). Le directeur répondit ce qui<br />
suit : [traduction] « Marian, son épouse, a <strong>des</strong> ancêtres indiens […] et la famille vit selon le monde<br />
de vie indien authentique. » Dans une autre lettre, le même directeur demanda l’admission d’élèves qui<br />
avaient [traduction] « <strong>des</strong> liens étroits avec <strong>des</strong> Indiens inscrits de plein droit ». Ces deman<strong>des</strong> ont<br />
été rejetées, et on recommanda aux directeurs [traduction] « de lire attentivement la circulaire du 10<br />
décembre 1937 et de limiter leurs efforts de recrutement aux enfants indiens inscrits » (APA, RG 10, vol.<br />
6377, dossier 766-10, partie 2).<br />
Il semble toutefois qu’il y ait eu <strong>des</strong> exceptions. Nous avons trouvé quatre deman<strong>des</strong> présentées au<br />
pensionnat de Joussard de 1938 à 1941 qui indiquent que le père <strong>des</strong> enfants était Sang-Mêlé ou non<br />
inscrit et que la mère était une Indienne inscrite. Les quatre élèves en question ont été admis par <strong>les</strong><br />
Affaires indiennes à titre d’élèves subventionnés. Nous n’avons trouvé aucun document du directeur<br />
justifiant l’admission de ces élèves.<br />
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