26.06.2013 Views

La présence des Métis dans les pensionnats

La présence des Métis dans les pensionnats

La présence des Métis dans les pensionnats

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

[traduction] J’ai bien peur que le privilège accordé ait de nouveau été l’objet d’un usage<br />

abusif et que nous soyons aujourd’hui pratiquement <strong>dans</strong> la même situation que celle où<br />

nous nous trouvions il y a sept ou huit ans, c’est à dire que nos éco<strong>les</strong> sont envahies par<br />

<strong>des</strong> enfants non inscrits [c’est nous qui soulignons] (APA, RG 10, vol. 6031, dossier 150<br />

9, partie 1).<br />

Certains <strong>pensionnats</strong> tentaient parfois de convaincre <strong>les</strong> Affaires indiennes d’admettre un pensionnaire<br />

métis par charité. Une lettre de Duncan Scott montre que ces deman<strong>des</strong> étaient futi<strong>les</strong>. Dans une lettre<br />

datée du 31 mai 1930, il demanda la [traduction] « libération immédiate » de ces enfants et insista sur<br />

<strong>les</strong> coûts de leur admission. Il rappela également ce qui suit au directeur : [traduction] « Je remarque<br />

que vous nous implorez d’admettre ces enfants par charité. Toutefois, je dois vous rappeler que le ministère<br />

<strong>des</strong> Affaires indiennes ne dirige pas <strong>des</strong> établissements de charité […] et que <strong>les</strong> directeurs de nos éco<strong>les</strong><br />

ne doivent pas accepter d’enfants par sympathie » (APA, RG 10, vol. 6031, dossier 150 9, partie 1).<br />

<strong>La</strong> directive émise en 1913 par <strong>les</strong> Affaires indiennes précisait que pour pouvoir figurer aux états nominatifs,<br />

<strong>les</strong> élèves métis devaient [traduction] « vivre comme <strong>des</strong> Indiens. » De nombreuses lettres de présentation<br />

de candidatures d’élèves de partout en Alberta insistaient sur cette caractéristique. Par exemple, <strong>dans</strong> une<br />

lettre datée du 23 novembre 1937 qui porte sur le pensionnat de St. Henri, à Fort Vermilion, l’agent indien<br />

parle ainsi de trois élèves métis : [traduction] « Sang-Mêlé provenant d’une famille que l’on pourrait<br />

considérer comme indigente, qui vit selon le mode de vie indien; je recommande leur admission à titre<br />

d’élèves subventionnés » (APA, RG 10, vol. 6377, dossier 76 10, partie 1).<br />

Nous avons trouvé plusieurs lettres <strong>dans</strong> la région de Wabasca-Desmarais qui portent sur <strong>les</strong> critères<br />

requis. Une lettre datée du 26 février 1936 provenant du pensionnat indien catholique romain de St.<br />

Martin, à Desmarais, explique que la mère a épousé [traduction] « un Indien non inscrit; l’homme et<br />

la femme vivent selon le mode de vie indien <strong>dans</strong> la réserve indienne » (APA, RG 10, vol. 6379, dossier<br />

768 10, partie 1). Une lettre de présentation datée du 1er septembre 1937 qui accompagnait une demande<br />

d’admission et rédigée par le directeur du pensionnat catholique romain de Wabasca mentionne ce qui<br />

suit au sujet du père métis de l’élève : [traduction] « Il vient tout juste de passer devant ma maison avec<br />

trois chiens chargés pour aller inspecter ses pièges au Trout <strong>La</strong>ke; il s’agit bien d’un authentique mode<br />

de vie indien, n’est-ce pas? » Une autre lettre du pensionnat de Wabasca datée du 15 mai 1936 porte sur<br />

deux enfants métis. Le directeur y explique que le père, [traduction] « bien qu’il porte un nom anglais,<br />

n’était pas un Blanc, mais un Sang-Mêlé cri qui vivait selon le mode de vie indien à Wabasca » (APA, RG<br />

10, vol. 6379, dossier 768-10, partie 1).<br />

Le pensionnat de Joussard acceptait également <strong>des</strong> élèves métis. Le directeur du pensionnat de Joussard<br />

écrivit à l’agent indien le 1er octobre 1937 pour demander l’admission d’un élève métis [traduction]<br />

« dont <strong>les</strong> sœurs et <strong>les</strong> frères ont été admis <strong>dans</strong> notre école et dont la mère vit selon le mode de vie indien »<br />

(APA, RG 10, vol. 6368, dossier 762-10, partie 3).<br />

Il semble que <strong>dans</strong> plusieurs cas, <strong>les</strong> élèves métis étaient admis si leur mère était une Indienne inscrite.<br />

Nous avons trouvé un certain nombre de deman<strong>des</strong> d’admission d’élèves dont le père était métis et la<br />

mère était une Indienne inscrite et qui fréquentaient <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> à titre d’élèves subventionnés. Dans<br />

une autre lettre de présentation et une demande d’admission que le directeur du pensionnat de Joussard<br />

rédigea en octobre 1937, on peut lire que la mère de l’enfant métis était veuve et indienne inscrite et<br />

124

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!