La présence des Métis dans les pensionnats
La présence des Métis dans les pensionnats
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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />
de leurs activités de transport. Les <strong>Métis</strong> n’étaient généralement pas visés par <strong>les</strong> plans et <strong>les</strong> mesures du<br />
gouvernement fédéral, <strong>des</strong>tinées habituellement aux nouveaux colons et aux membres <strong>des</strong> Premières<br />
Nations visés par <strong>les</strong> traités. Pendant une grande partie de l’histoire du Canada, le statut de marginaux<br />
<strong>des</strong> <strong>Métis</strong> a eu une grande influence sur la façon dont le gouvernement canadien a tenté d’offrir un<br />
enseignement aux <strong>Métis</strong>. Par conséquent, le rôle <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> le projet <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> a été moins<br />
important que celui <strong>des</strong> Premières Nations.<br />
Les premiers enseignants étaient <strong>des</strong> prêtres et <strong>des</strong> sœurs, et par la suite, on fit toujours appel à <strong>des</strong><br />
enseignants européens au lieu de recruter <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>. Une brève exception à cette tendance est le début<br />
<strong>des</strong> travaux de missionnaire du père Belcourt, près de la colonie de la Rivière-Rouge, qui, en compagnie<br />
de deux enseignantes métisses, Mlle Angélique et Marguerite Nolin, enseigna aux <strong>Métis</strong> et aux Ojibwas<br />
l’agriculture <strong>dans</strong> leur propre langue <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1840 (Peers, 1994 et Freeman, n.d.). Toutefois, la<br />
plupart <strong>des</strong> missions catholiques romaines offraient un programme principalement religieux présenté<br />
<strong>dans</strong> un français soutenu (Sealey, 1980). Cette domination du français constituait un autre moyen de<br />
miner l’un <strong>des</strong> symbo<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus forts de la culture métisse : la langue métisse. Le professeur Chartrand<br />
note : « Une <strong>des</strong> pratiques <strong>les</strong> plus controversées de l’Église au sein <strong>des</strong> éco<strong>les</strong> qu’elle administrait était<br />
la tentative d’éliminer la culture métisse en substituant leur langue michif pour la langue canadiennefrançaise<br />
» (2002:5).<br />
Bien que cette prédominance du français ait servi <strong>les</strong> besoins de l’Église, elle amena <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> à se détacher<br />
de leur éducation dès le début; c’est ainsi que commença l’éducation <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> l’Ouest canadien. Le<br />
gouvernement devait continuellement soutenir une éducation qui n’était pas pertinente pour la culture<br />
métisse, qui lui était étrangère et qui eut sur elle <strong>des</strong> effets dévastateurs. Ce n’est que récemment que ce<br />
cycle a pris fin.<br />
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